Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Suite à la grève de 13 jours des cheminots en juin pour protester contre la réforme ferroviaire, la direction de la SNCF a porté plainte pour des dégradations contre 19 cheminots de Midi-Pyrénées. En réaction, plusieurs syndicats, la CGT et Sud-Rail notamment, se sont rassemblés jeudi matin devant le siège de l’établissement traction Midi-Pyrénées de la SNCF à Toulouse.

Le trafic avait été fortement perturbé en Midi-Pyrénées où la grève avait été très suivie. D’après les représentants syndicaux, la SNCF veut se venger des grévistes qui n’avaient fait qu’allumer un feu de palette devant un établissement SNCF en signe de protestation.

Ancien haut-commissaire d U.S. Customs and Border Protection, James F. Tomsheck a donné une interview sur les accusations qui visent le département. 28 personnes ont été tuées depuis 2010 dans le cadre des actions menées par la police des frontières, au moins un quart de ces morts sont « très suspectes ». Dans au moins un cas, le département a affirmé que la personne abattue se trouvait sur le sol américain, ce qui était faux. Dans quasiment tous les cas, la direction du département a essayé de justifier les coups de feu tirés par leur policier plutôt que de rendre un rapport honnête sur les circonstances de la mort.

Suite aux attentats du 11-Septembre, le département a procédé à un vaste plan de recrutement. Entre 2004 et 2011, les effectifs de la police des frontières sont passés de 10.000 à 21.000. Cette police s’est construite en interne une image de force de sécurité paramilitaire, entretenue par la hiérarchie, qui est à l’origine du climat d’impunité et favorise les dérapages. Entre 5 et 10 % des agents seraient coupables de corruption (de la part des passeurs) ou de vol. Un constat que l’ancien responsable a rapporté à ses supérieurs, qui l’ont prié de se taire car le propos « ne respectait pas le message du département ». Depuis 2004, 170 officiers de police ont été poursuivis pour corruption, mais ces arrestations ont baissé ces dernières années grâce à une « redéfinition » du délit de corruption en interne, épargnant de nombreux suspects.

USA: Révélations sur la police des frontières

Krishna Ahir, alias Prasadji, un commandant maoïste recherché pour les principales attaques de la guérilla contre les forces de sécurité dans la région de Saranda, et dont la tête avait été mise à prix, a été capturé dans la jungle de Hapedag, dans le district de Ranchi. C’est une équipe mixte de la police de l’état du Jharkhand et de la CRPF qui l’a arrêté; il était armé d’un AK47. Krishna Ahir a été présenté devant les médias mardi. 54 policiers et paramilitaires ont été tués ces dernières années dans la région de Saranda où la guérilla maoiste est particulièrement active.

Suite au meurtre par la police de deux adolescents noirs non-armés à Ferguson (Missouri) et à Los Angeles, de grandes manifestations ont lieu à travers les Etats-Unis. Cette nuit, une grande manifestation a été prise en kessel sur Times Sqare à New-York. Des manifestations massives ont eu lieu dans tout le pays. Les manifestants scandent « Hands-up don’t shoot », « Pigs go home, you block the road » ou encore « Kill the police ». De petites villes de campagnes sont littéralement occupées par la garde nationale, police fédérale très militarisée qui n’hésite pas à pointer des mitraillettes chargées contre des manifestants.

USA : Les manifestations s’étendent dans tout le pays

La police israélienne a annoncé avoir arrêté 52 Palestiniens la nuit dernière à Jérusalem-Est. Depuis le début du mois de juillet, plus de 600 personnes ont été arrêtées dans la ville, près d’un tiers (175) d’entre eux sont mineurs. Une partie des 600 personnes a été relâchée en attente de procès. La justice israélienne et les juges acceptent de juger collectivement les émeutiers sans examiner les dossiers individuels. Depuis début juillet, 1’650 Palestiniens ont été arrêtées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, dans la majorité des cas ils sont accusés de jets de pierres ou de cocktails molotov.

Émeute à Ramallah le 9 juillet dernier

Émeute à Ramallah le 9 juillet dernier

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Pour cet épisode : Le Mur, le dernier film du réalisateur turc d’origine kurde Yilmaz Güney, tourné en exil après son évasion d’une prison turque, et qui raconte le quotidien d’une prison turque comme parabole de toute la Turquie.

Lire cet épisode

Feuilleton de l’été 2014 (10): « Le Mur »

La petite ville de Ferguson dans le Missouri est occupée par des milliers de policiers militarisés suite au meurtre raciste d’un jeune adolescent noir par un policier. Les autorités américaines ont réagi très violemment et très rapidement en déployant un arsenal anti-émeute inouï : police anti-émeute du comté de Saint-Louis, police anti-émeute de la réserve fédérale, équipes de SWAT fédéraux et leurs renforts. Gaz lacrymogènes, fusils à balles en caoutchouc et LRAD sont utilisés massivement par la police anti-émeute et les équipes du SWAT. Au moins deux manifestants ont été blessées par des balles réelles, une équipe d’Al-Jazeera a dû abandonner sa voiture et son matériel noyés sous les gaz lacrymogènes, le KKK local récolte des fonds pour soutenir le policier qui a assassiné Mike Brown, la police du compté de Saint-Louis a tiré à l’aide de riot-guns automatiques sur des manifestants qui avaient les mains en l’air, plusieurs photos en provenance des manifestations montrent différentes esquades de police pointé des mitraillettes sur des manifestants désarmés… Le procureur a refusé de donner le moindre détail sur le policier meurtrier alors que le moindre détail concernant un émeutier est immédiatement diffusé dans les journaux. Une opération Anonymous a publié sur le net les noms et adresses de tous les officiers de police de Ferguson.

USA : Violents affrontements à Ferguson

Les habitants d’Isidoro (Belo Horizonte) s’apprêtent à être expulsés dans les prochaines heures ou les prochains jours. La ville fait partie d’un plan de gentrification à 6.5 milliards de dollars. 10’000 policiers militaires seront mobilisés pour expulser les 8’000 familles qui y vivent. Les mouvements sociaux et les communautés d’habitants de la ville ont réussi dans les derniers jours à bloquer légalement l’expulsion grâce à une loi qui empêche les militaires d’expulser/blesser des enfants, mais la police militaire brésilienne a déjà répondu qu’elle n’en avait pas grand chose à faire. Des relogements ne sont pas prévus. Les habitants ont construit des barricades à l’entrée de la ville.

Bresil : 20’000 personnes se préparent à être expulsées

Pola Roupa a réagit à l’arrestation de son camarade Nikos Maziotis le 16 juillet dernier. Dans une longue lettre parue sur Indymedia Athènes, elle donne plusieurs explications qui clarifient l’arrestation de Nikos Maziotis : contrairement aux dires de la police athénienne, les membres de Lutte Révolutionnaire n’ont pas été suivis, Nikos a été repéré par hasard par une moucharde et la police l’a ensuite dirigé vers Monastirakis pour déclencher la fusillade. Nous avons traduit ce texte depuis l’anglais, vous pouvez télécharger le fichier PDF via le lien suivant.

Lettre ouverte de Pola Roupa du 8 août 2014.

Pola Roupa et Nikos Maziotis