Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 18 août, Alaa Abd El fattah a commencé une grève de la faim illimitée. Cette grève de la faim conteste sa troisième détention depuis le 25 janvier, et a été motivée par la détérioration des conditions de santé de son père, ainsi que l’emprisonnement continu de sa sœur Sanaa depuis le 21 juin. Alaa a mentionné à sa famille que sa grève de la faim reflète de sa décision de ne plus coopérer avec un système égyptien. Arrêté le 28 novembre 2013 chez lui pour s’être engagé contre la nouvelle loi anti-protestation, il avait été libéré en mars dernier sous caution. Quelques semaines après sa libération, il a une nouvelle fois été condamné le 11 juin à 15 ans de prison, pour avoir participé à des manifestations non autorisées en compagnie de 24 autres militants.

Alaa Abd El Fattah est emprisonné une première fois en 2006, alors qu’il était venu protester en soutien à des activistes poursuivis pour avoir « insulté le président ». Co-fondateur avec sa femme de l’agrégateur de blogs en arabe Manalaa.net, il était alors déjà une figure importante de la liberté d’expression. Fin octobre 2011, il est emprisonné pour incitation à la violence contre le régime militaire transitoire. Alaa est libéré deux mois plus tard. En novembre, Alaa est arrêté une nouvelle fois puis remis en liberté sous caution avant d’être une nouvelle fois condamné, pour la quatrième fois depuis 2006.

Egypte: Alaa Abd El fattah en grève de la faim

Des dizaines de milliers d’étudiants et d’enseignants chiliens sont descendus dans la rue hier jeudi pour réclamer la gratuité de l’enseignement. La présidente socialiste Michelle Bachelet, élue en 2013, a fait d’une réforme en profondeur de l’enseignement l’un des points clés de sa campagne. Les manifestants, étudiants et professeurs, pensent que le projet de réforme maintiendra le système éducatif coûteux et inégalitaire fondé sous la dictature de Pinochet. Des heurts ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre dans le centre de Santiago en marge de la manifestation.

Chili: Affrontements à la manifestation étudiante

Le mercredi 20 août, les forces armées israeliennes ont fait irruption au domicile de Khalida Jarrar, députée du FPLP en Cisjordanie. Ceux-ci lui ont ordonné de s’exiler dans la ville de Jericho avec interdiction d’en resortir.

EDIT: Khalida Jarrar a refusé de signer le document et de se conformer à l’ordonnance qui inclut son assignation à résidence à Jericho. Un sit-in de solidarité avec elle avait été organisé, hier devant son domicile. Des militants palestiniens et des organisations sont venus témoigner leur solidarité avec la députée. La députée a dénoncé aussi l’attitude passive du Président de l’Autorité Palestinienne Mahmoud Abbas. Elle lui demandera à mettre fin à toute « coordination sécuritaire avec Israël », qui, affirme-t-elle, maintient « le peuple palestinien à la merci de l’occupation. »

Palestine : Persécution d’une militante du FPLP

Depuis samedi 16 août, un appel à former un blocus pacifique autour du navire commercial israélien Zim qui avait accosté à Oakland mobilisait des dizaines de manifestants. Ceux-ci, venant de toute la région de la Baie de San Francisco, formaient un cercle avec instruments de musique et pancartes dénonçant le massacre des Palestiniens à Gaza. A chaque fois, les dockers ont décidé de ne pas briser le piquet. Au quatrième jour, le Zim a été forcé de quitter la Baie de San Francisco et d’aller chercher un nouveau port d’asile pour y débarquer sa marchandise.

Le consul israélien à San Francisco a alors fait une remarquable déclaration en disant que les manifestants « ont peut être choisi un symbole et tentent de faire croire que ce qu’ils font nuit au gouvernement israélien mais en vérité tout ce qu’ils font c’est nuire aux gens qui vivent ici et pour moi ceci est l’exacte définition du terrorisme politique : ils essaient d’atteindre un objectif mais ils se soucient peu des innocents à qui cela peut faire du mal ».

EDIT: Le navire israélien avait bien quitté le port d’Oakland, il était même sorti totalement de la baie de San Francisco, mais il est revenu, plus tard, de nuit, sur une autre aile du port d’Oakland où il a effectué le déchargement à la hâte sans que les habituelles procédures n’aient été respectées.

USA/Palestine: Du bon usage du mot « terrorisme »

La grève illimitée se poursuit à l’université de Dakar. Les étudiants réclament le paiement de leur bourse. Le 14 août, un étudiant en sciences, Bassirou Faye, a été tué par la police lors d’affrontements avec la police. Plusieurs étudiants ont été blessés et 27 d’entre eux ont été placés en garde à vue. Une enquête est en cours. Mais les étudiants et les enseignants sont en colère. Ils réclament la démission des ministres de l’Intérieur et de l’Education.

A l’université Cheikh-Anta-Diop de Dakar (Ucad), les amphithéâtres sont vides, le pavillon D est ravagé par les affrontements de la semaine dernière. Les étudiants en grève exigent que toute la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de leur camarade le 14 août. Une partie des enseignants se sont également mis en grève. Le porte-parole du Syndicat autonome des enseignants. Il dénonce la présence policière sur le campus : « Depuis l’année dernière, les forces de l’ordre se sont installées à l’université Cheikh-Anta-Diop, ils se sont mis à l’aise. Ils ont pris leur quartier et ils l’ont transformée en une sorte de caserne. Au rythme où vont les choses, un enseignant ou d’autres étudiants risquent d’être victimes de l’excès de zèle des policiers. »

Sénégal: Grévistes et policiers à l’université

Le ministère de l’Intérieur veut imposer des exigences plus strictes et des règles de procédure particulières aux équipes spéciales d’intervention (Bijzonder Bijstandsteam – BBT) des corps de la police locale en Flandre, également appelées « bottinekes ». Ces équipes spéciales avaient été critiquées après la mort d’un homme dans une cellule du commissariat de Mortsel. La circulaire indique que les unités spéciales des corps de la police locale doivent satisfaire à des exigences en matière de qualité et de formation. Les unités spéciales de la police fédérale accompagneront ainsi les équipes locales pour la formation et le perfectionnement des BBT.

Belgique: Des règles plus strictes pour les BBT?

Suite du feuilleton de cet été sur le site du Secours rouge, qui passe en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Pour cet épisode : le bagne de Poulo-Condor, créé par l’administration coloniale française, puis repris par le régime du Sud Vietnam pour y enfermer ses opposants.

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Feuilleton de l’été 2014 (11): Le bagne de Poulo-Condor