Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Il y a près de trois ans – entre le 30 août et le 1er septembre 2022 – six anarchistes et antifascistes ont été arrêtés à Surgut, à Iekaterinbourg et à Tioumen, villes situées entre l’Oural et la Sibérie Occidentale. Tous ont été soumis à des graves tortures, y compris des décharges électriques, du waterboarding, des tabassages et des menaces de violences sexuelles. Leurs aveux, obtenus sous la contrainte, ont ensuite été utilisés pour les inculper de « création et participation à une organisation terroriste ». Les accusations ont été aggravées par la suite. Nikita, Danil, Roman (photo), Yuri et Deniz ne se reconnaissent pas coupables. Le sixième accusé, Kirill Brik, purge déjà sa peine. Il y a un an, il a été condamné à huit ans de prison, dans le cadre d’un accord préalable au procès. Il a témoigné contre lui-même et ses compagnons, ce qui l’exclu des campagnes solidaires de défense.

Actuellement, la procédure judiciaire est en cours, au Tribunal militaire du district central d’Iekaterinbourg. Depuis plus de six mois, le tribunal interroge les témoins à charge (pour les comptes rendus des audiences, voir ici). Un appel pressant a été lancé pour aider à payer les avocats (2800 euros restent à trouver). Versements solidaires :

Visa/Mastercard: 4714 2400 6071 9631
Titulaire : Vorozhko Nikita Alexandrovich
Numéro du compte : 1242080003805236
SWIFT : BAKAKG22
Devise : USD

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La journaliste et révolutionnaire turque Zehra Kurtay fait face à une menace d’extradition de la France vers la Turquie alors que celle-ci est une ancienne prisonnière politique victime de la torture. En mai 2025, sans aucun avis légal, ni audience, l’État français a révoqué sa protection de réfugiée. Elle se retrouve exposée à une expulsion forcée vers le régime fasciste turc où sa tête a été mise à prix en raison de ses activités politiques. Après un placement en détention dans un Centre de Rétention Administrative puis sa libération sous contrôle judiciaire (voir notre article), une prochaine audience pour statuer sur cette demande d’extradition se tiendra le vendredi 13 juin devant le Tribunal administratif de Melun à 9H30 où ses soutiens appellent à se rassembler nombreux.

Jeudi 12 juin, cinq postiers syndicalistes des Hauts-de-Seine passent en procès pour leur participation à une grève en 2014, pour des accusations de « violation de domicile professionnel » et des violences présumées sur une responsable d’une sécurité privée. La grève avait duré 170 jours et avait contesté la politique de précarisation et de suppression d’emploi à la Poste qui avait répondu par une forte répression. Alors que les cinq inculpés risquent cinq ans de prison et 75 000 euros d’amende, leurs nombreux soutiens appellent à se rassembler le jour du procès devant le tribunal judiciaire de Paris à partir de 12h.

Albert Ojwang a été arrêté ce samedi 7 juin, en cause une publication sur X, il aurait insulté un officier de police. Il a été conduit à Nairobi, où il a passé la nuit en détention. C’est lorsque son père vient lui rendre visite dimanche qu’il apprend le décès. La police évoque des blessures « auto-infligées ». Une version officielle remise en question par les défenseurs des droits humains et l’avocat de la famille Julius Juma: « S’il a été arrêté pour les raisons invoquées, pourquoi a-t-il été placé en isolement ? Pourquoi nous dit-on qu’il se serait cogné la tête contre le mur ? Son corps présentait de nombreuses blessures : à la tête, aux mains, aux épaules. Sa tête est complètement enflée ». La police affirme qu’Albert Ojwang s’est blessé après s’être cogné la tête contre le mur dans sa cellule, il a été déclaré mort à son arrivée à l’hôpital. Une version officielle qui n’a pas convaincu l’opinion publique. Alors que les forces de l’ordre sont régulièrement accusées de tueries extrajudiciaires, en ligne, les Kényans dénoncent une tentative d’étouffer l’affaire sous le hashtag #JusticeForAlbertOjwang.

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Quelque 700 Marines et 2000 réservistes supplémentaires ont été déployés à Los Angeles ce lundi 9 juin, après trois jours de violents affrontements entre des manifestants opposés à la politique migratoire de Donald Trump et les forces de l’ordre. L’opération en cours à Los Angeles porte le nom de Task Force 51, regroupe environ 2 100 gardes nationaux et 700 Marines d’active. Le déploiement de militaires d’active sur le territoire américain est une décision exceptionnelle, qui inquiète les défenseurs des droits civiques. Les manifestations ont débuté vendredi 6 juin à Los Angeles où réside une importante population hispanique, des personnes se sont interposées face aux arrestations musclées d’immigrés menées par la police fédérale de l’immigration (ICE) (notre article ici). Au matin du lundi 9 juin, plusieurs carcasses de voitures incendiées la veille sont visibles dans une artère de la ville, de nombreux messages hostiles à l’ICE, à la police et au président ont été tagués sur des bâtiments fédéraux. Les forces de l’ordre montent la garde à des carrefours et patrouillent dans le centre-ville déserté, elles ont déclaré un couvre-feu, interdisant les rassemblements pendant la nuit après des affrontements la veille au soir.

Quatre personnes ont été interpellées dimanche après-midi lors d’incidents survenus à l’issue de la marche en hommage au jeune Fabian, 11 ans, mortellement percuté par un véhicule de police à Ganshoren, à l’intérieur du parc Elisabeth lundi dernier. Ce dimanche, environ un millier de personnes ont participé à une marche reliant le lieu du crime, à Ganshoren, jusqu’au commissariat du square Comte de Flandre à Molenbeek-Saint-Jean. Des affrontements ont éclaté après la manifestation entre un groupe de manifestants et la police anti-émeute. Cette dernière a fait usage d’un canon à eau et procédé à une arrestation administrative et trois arrestations judiciaires.

À quelques kilomètres des côtes de Gaza, la Flottille de la Liberté (le Madleen) a été arrêtée par l’armée Israélienne et ses 12 passagers ont été arrêtés et sont actuellement détenus. Ce bateau transportait de l’aide humanitaire et visait à briser le blocus de Gaza alors qu’un génocide est en cours depuis plus de 20 mois.

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L’université du Michigan aurait recours à des enquêteurs privés infiltrés pour surveiller les étudiants pro-palestiniens. Ils affirment que ces détectives privés, engagés par l’université située à Ann Arbor, les suivent sur et en dehors du campus, les filment et écoutent leurs conversations. Plusieurs dizaines de ces enquêteurs auraient été identifiés par les étudiants. La surveillance aurait augmenté après des descentes menées récemment contre les étudiants soutenant le peuple palestinien, des preuves collectées par ces enquêteurs auraient déjà été utilisées dans des procédures disciplinaires internes. Les manifestations estudiantines et les occupations contre la guerre à Gaza se sont étendues à de nombreux campus à travers les États-Unis. Des centaines d’étudiants et d’enseignants ont été suspendus pour leur participation à ces protestations.

À Bushehr, une manifestation pacifique de marins-pêcheurs devant l’Organisation portuaire et maritime a été chargée à la matraque par les forces de sécurité. Les manifestants réclamaient une réforme de la politique commerciale qui a dévasté leurs moyens de subsistance. La corruption et la dégradation des conditions de vie sont dénoncées par des nombreuses mobilisations,  particulièrement ces derniers jours: métallurgistes d’Ardestan, travailleurs de l’Iran National Copper Industries à Rafsanjan, étudiants de l’université de Sharif, travailleurs de la Kooshkan Transformer Manufacturing Company à Zanjan, etc.

L’armée israélienne a reconnu, vendredi 6 juin, avoir protégé et armé un groupe criminel palestinien pour affaiblir le Hamas dans la bande de Gaza. Ce groupe rassemble une centaine de membres d’une tribu bédouine dirigés par Yasser Abou Chabab. Le gang opère dans la région de Rafah (ville à cheval entre la bande de Gaza et l’Égypte), pille les camions d’aide humanitaire (photo) et se livre au trafic de drogue. Yasser Abou Chabab, était précédemment liée à l’État islamique. Le Hamas avait tué quatre membres de ce gang et Abou Chabab aurait été précédemment emprisonné par le Hamas pour trafic de drogue. Son frère aurait été tué par le Hamas lors d’une opération de répression contre le pillage des convois d’aide de l’ONU. Le Hamas a toujours soutenu que les collaborateurs de l’armée d’occupation et l’armée elle-même se livraient au pillage de l’aide humanitaire et la fabrication de crises humanitaires à Gaza.

L’utilisation de la criminalité contre la résistance du peuple palestinien n’est pas nouvelle. Cette politique passe généralement par une inactivité systématique de la police face aux gangs tant qu’ils s’en prennent aux arabes. Les meurtres de dizaine d’arabes palestiniens, assassinés par ces gangs parce qu’ils refusaient d’être racketés, sont classés sans suite, tandis que la mort de chaque juif israélien est traité comme une priorité nationale – bien en accord avec les principes racistes constitutifs de l’état d’Israël.

En laissant prospérer le trafic de drogue et le racket, les autorités israéliennes poussent la jeunesse palestinienne vers les gangs. Cette politique permet d’éviter qu’ils ne soient influencés par les forces de la résistance, de dissoudre les solidarités dans les communautés et d’échanger des informations en échange de protections. C’est une vieille pratique policière déjà employée aux USA contre les Black Panthers et par la Turquie contre le PKK.