Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Les 24 prisonniers sahraouis ou « groupe Gdeim Izik » ont refusé hier samedi à Rabat d’être considérés comme des détenus de droit commun, insistant sur leur droit à être traités en qualité de militants politiques et de défenseurs des droits de l’homme. A l’ouverture de cette troisième audience du procès, les accusés, en tenue traditionnelle, ont brandi des « V » de la victoire et chanté l’hymne national sahraoui au moment où, à l’extérieur leurs familles organisaient un rassemblement en scandant des slogans contre leur comparution devant un « tribunal militaire illégitime » et revendiquaient l’ouverture d’une « enquête juste et honnête » sur le démantèlement, le 8 novembre 2010 du camp de Gdeim Izik suite à un assaut donné par les forces marocaines .

Les requêtes préliminaires introduites par les avocats des accusés dans lesquelles ils réclament notamment que le tribunal militaire soit déclaré incompétent dans cette affaire, ont été refusées. Le tribunal a toutefois retenu tous les chefs d’accusation contre les accusés ainsi que la liste, contestée, des témoins présentée par le procureur général.

Maroc: Nouvelles du procès des prisonniers saharaouis

Le collectif Coup Pour Coup 31 organise à Toulouse une soirée de soutien à Georges Ibrahim Abdallah. Cela sera l’occasion de revenir sur l’affaire politico-judiciaire qui a fait de ce résistant révolutionnaire libanais le plus vieux prisonnier politique de France et de présenter les prochaines initiatives de solidarités. Mercredi 13 février dès 20h30, Bar Le Communard – Place Arnaud Bernard.

Par ailleurs, des tags communistes signés OC-FR sont apparus sur les murs des banques et commerces de la ville de Moulin, appelant à la libération de Georges Abdallah.

France: Solidarité avec Georges Abdallah
France: Solidarité avec Georges Abdallah

Les autorités du district de Hazaribag ont annoncé vendredi que deux Small Action Teams (SAT) avaient été constituées pour contenir les activités naxalites dans la région. Ces équipes seront développées selon les mêmes critiques que ceux appliqués aux Grey Hounds de l’Andhra Pradesh pour combattre la ‘menace rouge’ et diminuer la dépendance vis à vis de la CRPF et des autres forces paramilitaires. Les membres des équipes ont été sélectionnés sur base de leurs aptitudes et recevront une formation à la guérilla et des cours de tirs afin d’être capables de mener des opérations de manière autonome. Ils recevront également un entrainement afin de pouvoir être prêts à entrer en opération en quinze minutes. Ces équipes seront exclusivement déployées pour combattre la guérilla maoïste qui disposerait, selon le gouvernement de l’état, de plusieurs campements dans les profondes forêts du district.

Depuis mercredi, les manifestations se sont multipliées à travers la Tunisie pour dénoncer l’assassinat de Chokri Bel Aid, et plus largement pour s’opposer au gouvernement au pouvoir depuis le renversement de Ben Ali. Tard hier soir, le ministère de l’Intérieur a publié un bilan humain partiel de ces trois jours, partiel car il ne dresse pas l’état des lieux des victimes civiles. Par contre, il mentionne le décès d’un policier, tandis que 39 autres ont été blessés. 375 personnes ont été arrêtées par les forces anti-émeutes. Enfin, il signale qu’une dizaine de postes de forces de l’ordre ont été attaqué entre mercredi et vendredi.

Un tribunal de la ville de Quidong, située à 65 kilomètres au nord de Shanghai a condamné cette semaine seize personnes à des peines de prison ferme en conséquence de leur participation à une manifestation environnementale en juillet dernier. Toutes ont été jugées coupables de ‘rassemblement pour prendre d’assaut des organes étatiques, détérioration de biens et vol’ au cours de la manifestation du 28 juillet 2012 contre un pipeline pour les déchets d’une usine de papier. Plus de mille personnes avaient défilé dans la ville avant de parvenir à pénétrer une enceinte gouvernementale, y renversant des voitures, fouillant les bureaux et détruisant des documents (cf notre article de l’époque). Suite à ces actions, les autorités avaient été forcées de renoncer au projet de construction. Les seize accusés ont écopé de peines allant de 12 à 18 mois de prison.

Manifestation environnementale en Chine

Manifestation environnementale en Chine

Les 5 et 6 février avaient été déclarés ‘journées d’actions décentralisées pour la liberté de Marco Camenisch et contre toutes les prisons’. Outres les tags à Genève et le calicot, l’exposition sauvage et la distribution de tractes à Lausanne, un rassemblement s’est déroulé devant l’ambassade de Suisse à Bogota.

Rassemblement devant l’ambassade de Suisse à Bogota

Le SRI a également publié une nouvelle affiche pour exiger la libération du prisonnier vert-anarchiste incarcéré depuis plus de onze ans pour, entre autres, avoir pris part à des actions antinucléaires dans les années ’70.

Affiche du SRI pour Marco Camenisch

Rassemblement devant l'ambassade de Suisse à Bogota

C’est cet après-midi que se sont déroulées les funérailles de Chokri Bel Aid, membre du Front Populaire assassiné mercredi à Tunis. En marge de celles-ci, le General Union of Tunisian Workers (UGTT) avait lancé un appel à la grève générale. Celle-ci s’est révélée être la grève la plus importante en Tunisie depuis celle du 14 janvier 2011, jour de la fuite de Ben Ali vers l’Arabie Saoudite. Les autorités avaient fait déployer les forces de sécurité en masse à travers la ville et celles-ci ont à nouveau fait preuve d’une extrême violence. De nombreux rassemblements se sont formés durant la journée dans divers quartiers de la ville et ont tous invariablement été réprimés. Des dizaines de milliers de personnes s’étaient jointes au cortège funèbre au cours duquel se sont élevés de nombreux slogans tels que ‘Avec notre sang, nous nous sacrifierons pour le martyr’ et ‘Le peuple veut une nouvelle révolution’. La police a tiré des gaz lacrymogènes pour disperser des manifestants qui tentaient d’incendier ses véhicules devant le cimetière. Dans le centre-ville, les policiers usant de bâtons et de gaz sont intervenus face à des dizaines de personnes qui scandaient des slogans anti-gouvernement. A Gafsa, qui avait déjà été le théâtre de manifestations hier, les forces anti-émeutes ont à nouveau fait usage de la force aujourd’hui pour disperser un rassemblement, notamment grâce à des tirs de gaz lacrymogènes. Le commissariat de la ville minière à été incendié au cours de la manifestation.

Policiers à Tunis

Depuis la reprise des poursuites contre notre Secours Rouge, le collectif « No Procès » regroupe les personnes solidaires, militantes ou non, qui sans être au Secours Rouge s’engagent dans la soutien avec nos 4 inculpés et, plus largement, contre la nouvelle législation anti-terroriste. Le collectif se réunira demain samedi 9 février, de 17h à 19h dans les locaux de Bruxelles-Laïque, 18-20 avenue de Stalingrad (côté Place Rouppe), afin de préparer la mobilisation autour de l’audience du 19 février.

Bruxelles: Réunion samedi du collectif « No Procès »

Mercredi, une trentaine de cars venant de Florange, de Liège et de Luxembourg avaient fait le déplacement à Strasbourg pour manifester leur mécontentement quant à la gestion du dossier Mittal. Le déploiement des forces de l’ordre française était énorme, et celles-ci étaient présentes dès la frontière pour procéder à des fouilles. La manifestations syndicales devant le parlement a rapidement tourné à l’affrontement (voir notre article de mercredi). Au total, quatorze personnes ont été blessées et parmi elles, un jeune intérimaire du site de Flémalle, âgé de 25 ans, a perdu l’usage d’un oeil. Selon plusieurs témoins, les forces de police tiraient des balles en caoutchouc à hauteur d’homme, à hauteur de tête. Le jeune homme a été hospitalisé à Strasbourg et devrait rester encore plusieurs jours en soins. De leur côté, les directions générales de la police et de la gendarmerie nationale française ont demandé à leurs inspections de mener une enquête au sujet des faits.

Manifestation syndicale à Strasbourg

Manifestation syndicale à Strasbourg

Le rapport de l’association kurde des droits de l’homme indique que 21 107 cas de violations des droits humains ont été enregistrés en 2012 ce qui représente, à critère identique, le triple de 2006. En 2012, comme les années précédentes, les arrestations visant le principal parti kurde BDP, les ONG, les étudiants, les journalistes, les avocats et les défenseurs des droits humains se sont poursuivies. Au moins 4 418 personnes ont été placées en garde dans la région kurde au cour de la même année, selon le rapport, contre 6 306 en 2011 et 2 822 en 2006. Parmi les personnes arrêtées en 2012, 1 475 ont été incarcérées, contre 1 917 en 2011 et 1 094 en 2006.
Douze partis politiques, syndicats, associations et institutions culturelles ont fermés par les autorités dans la région kurde.

56 civils ont été tués dans des conditions non-élucidées ou ont été victimes des exécutions extrajudiciaires et des fusillades, et 228 autres ont été blessés dans ces attaques. Toujours dans la région kurde, l’association recense 876 cas de tortures et de mauvais traitements, ainsi que 3 236 cas de violations des droits dans les prisons. Selon le rapport, douze villages ont été évacués et brûlés par les forces de l’ordre, tandis que quatre fosses communes contenant 37 corps ont été découvertes. Treize autres fosses communes avec les corps de 80 personnes ont été signalées.