Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Au moins 33 personnes ont été blessées, dont trois policiers, dans un violent affrontement entre la police et des ouvriers dans la zone Masterbari de Sadar Upazila, à Gazipur, ce lundi. Les heurts se sont déclenchés lorsque la police a tenté de disperser la manifestation des ouvriers de Stylo Fashion Garments Ltd sur l’autoroute Dacca-Mymensigh vers 10h. Ils s’y étaient rassemblé pour exiger le paiement de leur salaire. Le blocage de la voie, qui a duré plus d’une demi-heure, a engendré un énorme embouteillage. La police a tiré des bombes lacrymogènes et a aussi chargé la foule avec des bâtons. Les ouvriers ont répliqué par le jet de morceaux de briques. La police a également fait irruption dans de nombreux domiciles voisins et battu certaines personnes totalement étrangères au mouvement. Les ouvriers dénoncent le non-paiement de leur salaire du mois de juillet et de leur bonus lié à l’Aïd, alors que l’usine ferme à cette occasion à partir de ce mardi. Les ouvriers ont également brisé de nombreuses vitres de l’usine avant de prendre l’autoroute d’assaut.

Ce week-end, la Border Security Force a arrêté un présumé maoïste. L’homme était en possession d’armes et de munitions. La BSF a publié un communiqué: ‘Les hommes du bataillon 61 déployés à Malkangiri (Odisha) ont effectué une opération spéciale de samedi à 13h30 jusque dimanche matin 7h et ont interpellé un suspect. Celui-ci s’appelle Machilingam et réside à Vishakhapatnam, dans l’Andhra Pradesh’. La BSF a annoncé avoir saisi six fusils de fabrication artisanale, une crosse et 400 grammes de billes de fer.

Des heurts ont éclaté lundi entre des manifestants antigouvernementaux et les forces de l’ordre devant le siège du gouvernorat de Sidi Bouzid (centre-ouest). Les affrontements ont éclaté lorsque le gouverneur a rejoint son bureau, lundi matin alors que se tenait un mouvement de désobéissance civile pacifique, depuis l’assassinat du député et opposant Mohamed Brahmi, afin de revendiquer le départ du gouverneur, ainsi que la dissolution de l’assemblée nationale et du gouvernement.

Des manifestants se sont introduits au siège du gouvernorat par une porte secondaire, mais les forces de sécurité sont intervenues et ont tiré des bombes de gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, pour évacuer les lieux.

Trois juges de la Cour suprême de l’État de Pennsylvanie ont confirmé dans la plus grande discrétion le 10 juillet dernier la condamnation à l’emprisonnement à vie sans possibilité de libération conditionnelle, qui avait été rendue le 14 août 2012. Les avocats de Mumia avaient fait appel de cette décision, contestant la constitutionnalité d’une peine d’emprisonnement à perpétuité sans libération conditionnelle, ainsi que l’isolement cellulaire des condamnés à mort. Ils estimaient que ses droits avaient été violés parce qu’ils n’avaient jamais reçu un avis approprié de la peine d’emprisonnement à vie, et qu’ils n’ont donc pas eu la possibilité de présenter une plaidoirie ad hoc.

Pour plus de détails juridiques (en anglais)

Mumia Abu Jamal

Mumia Abu Jamal

Hier en fin d’après-midi, des centaines d’ouvriers sont descendus dans les rues de la zone de Hatirpul, à Dacca. Ils ont défilé et érigé des barricades pour dénoncer le non-paiement de leur salaire, lequel aurait du avoir lieu à 17h. Leur employeur, TS Fashions avait annoncé qu’ils recevraient leur dû à 17h, mais au moment dit, personne ne s’est présenté à l’usine. Selon les autorités, Mozammel Haque, propriétaire de TS Fashion se serait fait voler l’argent plus tôt dans la journée alors qu’il sortait de la banque avec l’argent destiné aux ouvriers. Ceux-ci ont exprimé leur colère et ont été violemment dispersés à coup de bâtons par la police anti-émeute. Au moins quinze d’entre eux ont été blessés.

Colère d'ouvriers à Dacca

Le jour anniversaire de la mort du dirigeant naxalite Charu Mazumdar, une brigade de guérilleros a attaqué un bâtiment de la police dans le district de Aurangabad (Bihar). Les maoïstes ont fait exploser une pièce de l’immeuble récent construit pour accueillir le commissariat de Khudwa. Ils ont fait irruption sur place durant la nuit de samedi à dimanche et ont déclenché des bombes de fabrication artisanale. Deux bombes, placées dans d’autres pièces, n’ont pas explosé et ont été désamorcées par une équipe des forces de sécurité. Selon les autorités, les dégâts matériels restent malgré tout très importants.

En vertu de la réforme de la loi connue sous le nom de ‘Fourth judicial package’ (quatrième série de mesures judiciaires), les avocats d’Abdullah Ocalan, dirigeant du PKK, avaient introduit une demande afin qu’il soit rejugé. Une clause de cette loi prévoit que les condamnés dont les droits prévus par la Convention Européenne des Droits de l’Homme ont été bafoués, ils peuvent être rejugés. C’est cet argument qui a été mis en avant par les avocats, mais ce n’est pas l’avis du comité qui a examiné la demande. Le refus a été voté à l’unanimité. Abdullah Ocalan purge actuellement une peine de prison à vie sur l’île d’Imrali.

Vingt-cinq policiers ont été condamnés samedi à Sao Paulo à 624 ans de prison chacun pour avoir participé en 1992 au massacre de Carandiru. Ils était accusé du meurtre de 52 détenus, dans le cadre du deuxième volet d’un procès qui en aura quatre et doit juger au total 79 policiers. Vingt-trois policiers, accusés de la mort de 13 détenus, avaient été condamnés à 153 ans de prison chacun en avril, lors du premier volet du procès.

Les quatre volets correspondent aux meurtres enregistrés à chaque étage de la prison de Carandiru le 2 octobre 1992, lorsqu’une intervention policière qui devait mettre fin à une rixe entre détenus a provoqué une révolte de toute la prison. Aucun policier n’avait été blessé, alors que 111 prisonniers avaient été tués et 87 blessés. Il a fallu plus de vingt ans pour que le procès ait lieu, la justice militaire ayant été finalement dessaisie au profit de la justice ordinaire. Seul le responsable de l’opération, un colonel qui était également ancien député, avait été condamné dès 2001 à 632 ans de prison, mais il avait été déclaré innocent en appel. Il a été abattu chez lui en 2006.

massacre de Carandiru

massacre de Carandiru

Quelques centaines de manifestants se sont rassemblés samedi soir à l’appel d’organisations non-officielles de soutien au mouvement Gezi. Aux cris de « tous ensemble contre le fascisme », ou « ceci n’est pas une révolte, c’est un mouvement pour nos libertés », les manifestants se sont amassés sur l’avenue Istiklal, près de la place Taksim, cerné depuis la matinée par un important dispositif policier.

La police a tenté de disperser les manifestants en usant de grenades, de gaz lacrymogène et de billes en plastique. Les échauffourées se poursuivaient en milieu de soirée. La police a également procédé à l’arrestation de commerçants soupçonnés d’aider les manifestants, dans les rues adjacentes à l’avenue Istiklal. Au moins dix personnes ont été blessées (dont trois journalistes touchés par des billes en plastique) et plusieurs dizaines ont été arrêtées par les forces de police. Des incidents identiques s’étaient déjà produits mercredi soir, après que le père d’une des victimes blessées a été interdit de prononcer un discours à Taksim.

manifestation place taksin

manifestation place taksin

Nouvel épisode de notre feuilleton de l’été, qui passe en revue de grands éléments de la culture politique anti-répression : 17 mois après avoir fondé l’organisation de résistance armée à l’apartheid, Nelson Mandela est arrêté le dimanche 5 août 1962 sur une route menant à Johannesburg.

Lire ce neuvième épisode

Mandela dans sa cellule

Mandela dans sa cellule