Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le sommet de l’OTAn à Chicago les 20 et 21 mai prochains devraient attirer des milliers de manifestants à la fin du mois. Bien que la ville ait annoncé la semaine dernière son intention d’interdire tout rassemblement en marge du sommet, une coalition d’organisations comprenant des groupes syndicaux, anti-guerre, ‘Occupy’,… ont prévu de manifester dans la ville. Leur action principale est programmée au dimanche 20 mai. Les rapports officiels indiquent que depuis l’annonce de la tenue de ce sommet à Chicago, la police a dépensé plus d’un million de dollars en matériel anti-émeutes. Les policiers sont par ailleurs également formés depuis plusieurs semaines à l’utilisation de LRAD (Long Range Acoustic Device), ces armes non-léthales sonores destinées à maîtriser les foules et dont l’usage peut provoquer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision en raison de sons émis pouvant aller jusqu’à 150 décibels. En plus des LRAD, la police a acheté une énorme quantité de nouveaux équipements, y compris plus de 11.000 nouveaux boucliers faciaux adaptables aux casques des policiers, des tenues anti-émeutes pour les chevaux, des protections auditives, des protèges-cou,…

Il y a deux jours, un groupe de guérilleros du PKK a tendu une embuscade à un véhicule transportant quatre membres du parti au pouvoir AKP (Justice and Development Party) sur la route entre Mus et Kulp, dans la province de Diyarbakir (sud-est du pays). D’après les autorités, les guérilleros auraient arrêté le véhicule, vérifié les identités des passagers avant de faire prisonnier l’un d’eux (Veysel Celik, président de la section de l’AKP du district de Kulp) et de laisser partir les trois autres. L’armée a immédiatement lancé une opération militaire dans plusieurs districts du sud-est afin de tenter de libérer le prisonnier. Depuis lors, les affrontements entre soldats et guérilleros se multiplient dans la région.

Hier, la police d’Istanbul a procédé à l’arrestation de soixante personnes qu’elle accuse d’avoir commis des dégâts durant la manifestation du 1er mai dernier pour la Fête du Travail. Depuis lors, elle était à la recherche d’un groupe de personnes masquées qui s’en serait pris, à coups de bâtons et de pierres, à des banques, des commerces, des restaurants et des distributeurs de billets. Tous les inculpés, que les autorités ont qualifié d’anarchistes, ont été emmené à l’hôpital immédiatement après leur interpellation afin d’y subir des examens médicaux.

A Ankara, la manifestation du 1er mai avait donné lieu à des affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants. Elles n’ont pas hésité à faire usage de gaz lacrymogène pour empêcher le cortège de quitter le trajet officiel et de franchir les barrages policiers.

Le 7 mars dernier, dans le cadre des multiples actions (qui se poursuivent depuis) des métallos de Florange pour obtenir le redémarrage des hauts fourneaux de leur usine, la justice française avait promulgué une ordonnance autorisant le recours à la force publique pour faire lever les piquets de grève de l’aciérie. Les syndicalistes, via leur avocat, avaient introduit un recours en référé devant le tribunal de grand instance de Thionville afin d’obtenir l’annulation de ce texte. Hier, le tribunal a refusé d’annuler cette ordonnance qui empêche ‘toute entrave au fonctionnement du site, à l’exercice du travail, à la circulation des biens et des marchandises, à la liberté du commerce et de l’industrie’ et autorise donc l’usage de la force publique pour la faire respecter. L’avocat des syndicats envisage actuellement d’interjeter appel.

L’avocat d’Andrea ‘Andi » Stauffacher, militante de Revolutionarer Aufbau et du Secours Rouge International, a déposé un recours auprès du Tribunal fédéral contre la condamnation (prononcée en novembre dernier) à 17 mois de détention ferme pour emploi d’explosifs avec dessein délictueux et dommages à la propriété. Andi avait été déclarée coupable d’avoir endommagé le consulat espagnol (action revendiquée par le groupe « Perspective révolutionnaire » en solidarité avec une grève de la faim des prisonniers politiques) et un bâtiment de la police zurichoise avec des feux d’artifices en 2002 et 2006.

Suisse: Andrea « Andi » Stauffacher en appel

L’étudiant marocain militant communiste Ezedine Eroussi est libre depuis le premier mai 2012. Sa libération fait suite à celles de Mohamed Ghaloud, Mohamed Fetal, Mohamed Zeghdidi et Ibrahim Saidi survenues le 18 avril 2012. Ezedine est sorti de sa prison avec un bon moral mais en chaise roulante. Ses camarades et sa famille l’ont transporté dans une clinique pour qu’uils reçoive les soins d’urgence. Il a ensuite pu faire le chemin jusqu’à Taza. Ezedine est actuellement à l’hôpital de Taza sous perfusion.

Par ailleurs d’autres militants sont encore en grève de la faim illimitée dans la prison de Taza. Ils sont au nombre de cinq. Ce sont les militants du mouvement syndical des étudiants au Maroc, participant au « mouvement 20 février » qui traverse le pays. Les quatre détenus politiques libérés en grève de la faim de la prison de Fès sont aussi faibles physiquement qu’Ezedine Eroussi. Mohamed Ghaloud qui a été atrocement torturé est le plus éprouvé.

Maroc: Libération de grévistes de la faim
Maroc: Libération de grévistes de la faim

La police du Québec utilise depuis deux mois systématiquement un article (l’article 500.1) du Code de la Sécurité Routière du Québec pour réprimer les manifestants. Pas moins de 682 contraventions (totalisant 309.742 dollars canadiens) ont été dressées entre le 15 mars 2011 et le 19 avril 2012. Plus précisément:
– Le 15 mars 2011 : 239 contraventions de 488$ aux participantEs à la manifestation du Collectif Opposé à la Brutalité Policière (COBP) à Montréal (116.632 $).
– Le 20 mars 2012 : 80 contraventions de 494$ suite au blocage du Pont Champlain par des étudiantEs (39.520 $)
– Le 27 mars 2012 : 60 contraventions de 494$ suite au blocage d’une autoroute à Sherbrooke (29.640 $) dans le cadre du mouvement étudiant
– Le 28 mars 2012 : 14 contraventions au coût minimum de 444$ suite à une manif étudiante à Québec (6.216 $)
– Le 18 avril 2012 : 160 contraventions de 484$ suite à une manif à l’UQO à Gatineau (77.400 $)
– Le 19 avril 2012 : 49 contraventions de 494$ suite à cour cours donné hors du CÉGEP de Limoilou (24.206$) dans le cadre du mouvement étudiant
– 27 avril 2012 : 80 contraventions de 494$ suite à une manif de la CLASSEE à Québec (39.520$) et une personne qui a reçu le 500.1 à Montréal.
– Le 13 avril Sherbrooke : 15 contraventions en vertu du CSR? De 100$ pour les mineurs et 140$ pour les adultes…

Ce mercredi 16 mai, dans le cadre d’une journée internationale d’action pour le prisonnier libanais Georges Ibrahim Abdallah, le Secours Rouge Arabe appelle au rassemblement devant le siège du PS à Paris.

Rendez-vous au 10 rue de Solferino (métro: Solferino) à Paris, devant le siège du PS, ce mercredi 16 mai à 18h.

Texte de l’appel du SRA – format pdf

France: Manifestation pour Georges Ibrahim Abdallah

Le ministère de la défense britannique a confirmé ce week-end que des LARD seront déployés durant les JO de cet été. Le LRAD, pour Long Range Acoustic Device est une arme non-léthale sonore conçue par les américains pour permettre à l’armée de contrôler les foules en Irak. Depuis deux ans, celle-ci a également été utilisée, principalement au Canada, dans le cadre d’événements publics et légaux tels que les Jeux Olympiques de Vancouver ou le G20 de Toronto. L’engin peut émettre des sons de 150 décibels capables d’atteindre une personne à 200 mètres, ce qui peut s’avérer extrêmement douloureux, causer des dommages auditifs et gêner temporairement la vision. ‘Dans le cadre de la contribution militaire dans l’effort sécuritaire mené par la police pour les Jeux Olympiques, une large gamme de matériel et d’équipement sera utilisée par nos forces armées’ a déclaré le porte-parole du ministère.

Dans la nuit de dimanche à lundi, des guérilleros maoïstes ont tendu une embuscade à une patrouille de la Central Industrial Security Force (CISF) dans le district de Dantewada (Chhattisgarh). Vers 21h30, des douzaines de guérilleros armés ont pris d’assaut un véhicule transportant une équipe de soldats de la CISF, tuant six d’entre eux dans la fusillade qui a suivi. D’après les autorités locales, le conducteur, un civl, serait également décédé. Les maoïstes se sont ensuite retirés dans les forêts avoisinantes en emportant les fusils des soldats. Des hommes de la police du district ont immédiatement été envoyés sur place et mènent toujours des opérations de ratissage pour retrouver les guérilleros.