Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes s’étaient rassemblées en protestation à l’investiture de Vladimir Poutine, avant que les forces de l’ordre n’interviennent violemment pour disperser la foule à coup de matraques. Les heures qui s’en sont suivis ont fait des dizaines de blessés parmi les manifestants. Les autorités avaient également procédé à plus de 400 interpellations. Depuis lors, les rassemblements sont quotidiens à Moscou. Aujourd’hui, le Comité d’enquête russe a annoncé qu’il avait ouvert une enquête suite à la publication, sur internet, d’une vidéo montrant une femme se faisant frapper par un policier. On peut y voir un policier anti-émeute donnant un violent coup de pied dans le ventre d’une jeune femme déjà au sol et traînée par plusieurs policiers. Une enquête pour ‘abus de pouvoir avec recours à la force’ a été ouverte.

Par ailleurs, les deux fameux opposants Alexeï Navalny et Sergueï Oudalstov, interpellés quasi quotidiennement depuis dimanche, ont été condamnés mercredi à quinze jours de prison. Jeudi, ils ont en outre été convoqués dans le cadre d’une enquête pour ‘appel à des troubles massifs’ et ‘violence contre des personnes dépositaires de l’autorité publique’ lors de la manifestation de dimanche, des délits passibles respectivement de trois et did ans de détention.

Violences policières à Moscou

Violences policières à Moscou

Le 30 novembre 2010, à Colombes, des policiers avaient fait usage de leur Taser lors de l’interpellation de Mahamadou Marega, un homme sans-papier d’origine malienne. Pour le ‘maîtriser’, ils avaient utilisé des gaz lacrymogènes, puis leurs Tasers, causant la mort immédiate de Marega. Ce 4 mai, le Défenseur des droits (ex Commission nationale de déontologie de la sécurité) a annoncé, après enquête, ‘des manquements à la déontologie de la sécurité’ et a recommandé des poursuites disciplinaires à l’encontre des deux policiers pour avoir fait un usage abusif de leur pistolet à impulsion électrique. Par ailleurs, le Défenseur des droits a décidé ‘de mener une réflexion sur l’usage du pistolet électrique à impulsion, au regard des problèmes soulevés par l’utilisation de cette arme par les forces de l’ordre. Enfin, il recommande d’ores et déjà l’interdiction des Taser X26 de couleur orange, qui ne sont pas munis d’un dispositif d’enregistrement audio et vidéo. Il va également mener une réflexion semblable pour les flashballs.

Un concert de soutien aura lieu demain soir à La Parole Errante, 9 rue François Debergue, Montreuil, métro Croix de Chavaux dès 18h. La première audience débutera ce lundi 14 mai à la 10ème chambre du Tribunal de Grande Instance à Paris où des manifestants se rassembleront dès 13.30. ‘Quelques remarques préliminaires sur le procès antiterroriste de mai 2012’ ont été publiés, semble-t-il par les inculpés, et le troisième numéro de ‘Mauvaises Intentions’ qui leur est largement consacré est sorti.

France : Concert de soutien aux inculpés du ‘Procès de Mai’

Hier soir, une vingtaine de militants masqués ont lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les blindés de la police dans le quartier de Sisli à Istanbul pour protester contre la centaine d’arrestation effectuée le même jour parmi les sympathisants de la gauche révolutionnaire turque.

L’action clandestine a eu lieu hier soir vers 21h30 sur l’Avenue Mithat Pacha. La police a utilisé les gaz lacrymogènes pour disperser des protestataires qui scandaient: « L’espoir porte un nom: le DHKP-C ».

Action du DHKP-C à Istanbul

Action du DHKP-C à Istanbul (archive)

Suite à la jambisation de la semaine dernière (deux personnes masquées à moto avait tiré dans la jambe d’un patron de l’industrie nucléaire) la police italienne a indiqué ce matin être à la recherche de deux anciens membres des Brigades Rouges qui auraient tenté de reconstituer une cellule en l’an 2000. La police a également indiqué que les deux suspects auraient été en contact avec un Génois enprisonné après que l’on ait retrouvé d’anciennes armes soviétiques chez lui.

La secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration a annoncé hier qu’elle était déterminée à ce que l’Office des Etrangers puisse avoir accès à la banque de données de la police. Son objectif premier est d’empêcher la régularisation des demandeurs d’asile étant cités dans des procès verbaux concernant des dossiers judiciaires. Maggie de Block a par ailleurs déploré que depuis l’introduction de sa première demande en ce sens à la police au mois de mars, trois personnes ayant un passé pénitentiaire avaient été régularisées, sans mentionner les circonstances de ces régularisations (l’une avait une épouse et un enfant de nationalité belge, une deuxième était en détention préventive et pour la troisième des facteurs médicaux ont joué)

Quelques heures avant la défaite de Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle, le ministère de l’Intérieur a créé par décret un énorme fichier commun à la police et la gendarmerie. Un fichage qui devrait concerner près la moitié de la population française et qui porte sur les antécédents judiciaires. Objectif : « fournir aux enquêteurs de la police et de la gendarmerie ainsi que de la douane judiciaire une aide à l’enquête, afin de faciliter la constatation des infractions, le rassemblement des preuves et la recherche de leur auteur », selon le décret paru au Journal officiel le dimanche 6 mai.

Prévu dans le cadre de la Loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (Loppsi 2), il doit ainsi mutualiser les fichiers STIC de la police nationale et JUDEX de la gendarmerie d’ici le 31 décembre 2013. Le fichier compilera toutes les infractions, de la contravention pour excès de vitesse à l’infraction contre les personnes ou l’atteinte à la « paix publique ». Les données seront conservées pendant cinq ans pour les contraventions, et jusqu’à 40 ans pour les délits les plus importants. À noter que, pour la première fois, le fichier recensera des données biométriques (des photographies) permettant la reconnaissance faciale.

Vendredi dernier, une manifestation de milliers de personnes a tourné en violents affrontements devant l’immeuble où se tenait le conseil général du Parti libéral du Québec. Au moins neuf personnes ont été transportées à l’hôpital, dont deux ont subi des traumatismes crâniens. Les organisateurs de la manifestation ont recensé de leur côté environ 400 blessures mineures traitées par les services de secours, dont des plaies ouvertes, des ecchymoses causées par des projectiles et des brûlures aux yeux. Mais c’est l’usage des balles en plastiques qui est à l’origine d’une demande d’enquête, les manifestants soutenant qu’elles ont été tirées à hauteur de torse et de visage. Un étudiant a perdu un oeil à cause d’un de ces tirs.

Voir le sujet à la télévision canadienne

Canada: Demande d’enquête après les affrontements de Victoriaville

Un combat s’est soldé par la mort de quatre guérilleros maoïstes dans le district de Tinsukia (Assam). Un policier a été grièvement blessé dans la fusillade. Parmi les tués, Sanjeev Borah, un commandant maoïste qui dirigeait l’implantation d’une base d’appui dans la région. Les opérations de ratissage se poursuivent dans la région alors qu’une énorme quantité d’armes, parmi lesquelles des AK-47 et des grenades a été découverte sur les lieux de la fusillade. Cette opération des forces de sécurité aujourd’hui intervient après que plusieurs agences de renseignement aient averti que les maoïstes sont actuellement en train d’étendre leurs opérations dans l’Assam et que le nombre de leurs cadres augmente très rapidement. Ces agences ont également récemment affirmé avoir la certitude que les guérilleros sont parvenus à constituer une Armée de Guérilla Révolutionnaire pour combattre le gouvernement dans l’état grâce à une vaste campagne de recrutement et d’information parmi les pauvres et les jeunes sans emploi. Suite à tous ces renseignements, les autorités ont décidé de décupler les patrouilles et les opérations dans la région. Par ailleurs, davantage de troupes paramilitaires doivent être déployées sur place dans les jours qui viennent.

Guérilla en Inde

La guérilla maoïste a abattu un policier dans le district de Nuapada, dans l’Etat de l’Odisha. Affecté au commissariat de Dharambandh, ce policier escortait un convoi de ravitaillement pour le camp de paramilitaire de la CRPF installé à proximité, lorsque ce convoi a été intercepté par la guérilla.

Guérilla en Inde