Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

L’armée colombienne a suspendu hier ses opérations dans le sud du pays afin d’inciter les FARC à relâcher le journaliste français Roméo Langlois, dont elles ont revendiqué la capture, cinq jours après sa disparition. Les avions militaires ont interrompu les vols au-dessus du département de Caqueta, à la lisière de la forêt amazonienne, où le journaliste a disparu samedi alors qu’il tournait un reportage au côté d’une unité militaire, prise à partie par le Front des FARC, une unité régionale composée de près de 300 combattants et bénéficiant du soutien actif de quelque 2.000 personnes dans le département de Caqueta.

Quatre personnes ont été blessées le 1er mai près de la prison militaire d’Ofer, lors d’un rassemblement, en solidarité avec les prisonniers palestiniens en grève de la faim dans les geôles de l’occupation israélienne. Une personne a été grièvement blessé par des tirs de balles caoutchouc-acier, d’autres plus légèrement par les mêmes balles, sans compter les personnes asphyxiées par des grenades lacrymogènes, des jets de liquide chimique puant et de spray au poivre. Au cours de la manifestation, une jeune femme palestinienne a grimpé sur un camion-citerne qui contient le liquide chimique puant pendant la manifestation. Elle a réussi à éviter l’arrestation avec leur aide mais ils ont reçu des jets de spray au poivre.

Vendredi 4 mai à 19.00 h, le Comité de solidarité avec le peuple Mapuche organise à la Maison Amérique Latine, 27 rue de Collège à 1050 Bruxelles, une conférence sur la Mémoire, la dépossession et la criminalisation des luttes sociales dans le territoire Mapuche. Lconférencier est Eduardo Mella, chercheur au Centro de Defensa SUR. Il a publié deux livres sur le thème: ‘Los mapuche ante la justicia: La Criminalización de la Protesta Indígena en Chile’ et ‘Las Razones del Illkun/Enojo: Memoria, Despojo y Criminalización en el Territorio Mapuche’.

Bruxelles: Conférence sur la criminalisation de la résistance Mapuche

Né à Birzeit, en Palestine, en 1955, Salameh Kaileh a étudié à Bagdad et s’est engagé dans la résistance palestinienne. Militant communiste bien connu, il est l’auteur de nombreux ouvrages parmi lesquels “Critique of Mainstream Marxism” (1980), “The Arab and The National Question” (1989), “Imperialism and the Plunder of the World” (1992), “The Problems of Marxism in the Arab World” (2003) et “The Problem of the Arab Nationalist Movement” (2005). Il a été arrêté dans la nuit du 24 avril à Damas par des services de sécurités dont on ignore s’ils relèvent de l’armée ou de la police. Son domicile a été perquisitionné et ses affaires emportées. Salameh a déjà passé huit années dans les prisons syriennes en raison de ses critiques contre le régime, et était actif dans le Front de la Gauche Syrienne.

Lire une intervention de Salameh Kaileh

Syrie: Arrestation de Salameh Kaileh

Des dizaines de personnes ont été arrêtées mardi à travers les Etats-Unis lors d’affrontements avec la police en marge de manifestations organisées par le mouvement Occupy Wall Street à l’occasion du 1er-Mai. A New York, environ 400 manifestants ont été poursuivis par des policiers en scooters sur Broadway alors que des milliers de personnes s’étaient auparavant réunies non loin de là sur Union Square. Des vitrines de magasins et d’un bâtiment fédéral ont été brisées à Seattle tandis qu’à Oakland, la police anti-émeutes a tiré des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes pour disperser des manifestants accusés d’avoir jeté des objets métalliques en direction des forces de l’ordre. A San Francisco, où la mobilisation a débuté dès lundi soir, des vitrines ont été brisées et des façades arrosées de peinture près d’un commissariat.

Cinq hommes accusés d’avoir voulu faire sauter un pont près de Cleveland (Ohio, nord) ont été arrêtés et doivent être présentés à un juge aujourd’hui. Les cinq hommes, qui se présenteraient comme des anarchistes, ont été interpellés lundi par la cellule terrorisme du FBI et doivent être inculpés de « complot et tentative d’utilisation d’explosifs pour endommager une infrastructure nécessaire au commerce entre Etats ». Douglas Wright, Brandon Baxter, Connor Stevens et Joshua Stafford, âgés de 20 à 26 ans, et le plus âgé Anthony Hayne, 35 ans, auraient décidé de faire exploser un important pont qui relie les villes de Brecksville et de Sagamore Hills, dans l’Ohio, en surplombant le parc national de Cuyahoga Valley, selon l’acte d’accusation. Ils faisaient l’objet d’une infiltration (voire d’une provocation) d’un agent infiltré du FBI.

USA: Des dizaines d’arrestations pour le 1er mai

Mohit Yadav, un commandant sub-zonal maoïste, a été arrêté hier dans le village de Matauli (district de Palamu, Etat de Bihar). Yadav avait déjà purgé deux années de prison. Il avait rejoint la guérilla en 2011 et était activement recherché.

D’autre part, des forces conjointes du Special Operation Group (SOG) et de la CRPF se sont emparées d’un camp de la guérilla maoïste dans le district de Ganjam (Etat de l’Orissa). ils y ont saisi des explosifs et du matériel pour fabriquer des IED (câbles, etc.), des uniformes et des gilets pare-balles, des publications maoïstes, des stocks de vivres et de médicaments. Les occupants du camp ont pu échapper aux forces de sécurité sous le couvert d’une vive fusillade. Un autre camp a été pris dans les même conditions dans la forêt de Sharmbi. Là aussi un tir nourri a permis aux guérilleros de s’échapper.

107 personnes ont été arrêtées hier soir à Montréal lors de la manifestation organisée par la Convergence des luttes anticapitalistes (CLAC) à l’occasion du 1er mai. La majorité des arrestations ont eu lieu après que les autorités eurent décrété le rassemblement illégal à 18 h 02, soit à peine 30 minutes après le début de la marche, parce que certains participants lançaient des projectiles sur les agents. Sur la rue Sherbrooke et des artères avoisinantes, des vitres ont été brisées, des véhicules ont été vandalisés et des balles de peintures ont été projetées. 75 manifestants ont été appréhendés pour avoir enfreint des règlements municipaux. Les autres ont été arrêtés pour avoir commis des infractions au code criminel, incluant des «méfaits, bris de condition, voies de fait sur des policiers et agressions armées», sur le parcours de la marche. Ces 32 manifestants ont été amenés à un centre opérationnel du SPVM.

Une nouvelle marche s’est amorcée vers 21h. Les manifestants avaient tardé à se rendre à la place, mais une foule importante marchait pour une huitième soirée consécutive dans la mouvance du conflit étudiant. Le SPVM a procédé à deux arrestations, une femme et une homme, ce dernier pour voies de faits à l’endroit d’un policier.

Canada: 107 arrestations suite aux affrontements au 1er mai

Les défilés du 1er mai au Chili se sont terminés par des incidents graves à Santiago et mineurs dans d’autres villes du pays, avec des affrontements entre des manifestants masqués et la police. A Santiago, des milliers de manifestants ont parcouru la célèbre avenue de l’Alameda à l’appel de la CUT, la principale centrale syndicale du pays, pour réclamer de meilleurs salaires et conditions de travail. A la fin du défilé, des manifestants masqués ont lancé des pierres sur la police dont un agent a été blessé au visage. Ils ont érigé des barricades de fortune et attaqué des commerces et des équipes de médias qui couvraient l’événement. La police les a dispersés en tirant des grenades lacrymogènes. Des incidents mineurs ont été rapportés dans d’autres villes du pays comme Valparaiso et Concepcion.

Chili: Affrontements à Santiago, incidents à Valparaiso et Conception

Après un cessez-le-feu effectif depuis plus de sept mois, les affrontements entre les forces iraniennes et le PJAK ont repris. Des combats ont eu lieu entre les pasdarans et les combattants kurdes (photo) à Nodshe, dans la région de Kirmanshah au Kurdistan iranien. Les brigades Ansar Al Rassoul se sont engagées dans les combats avec les militants kurdes. Au moins quatre soldats ont été tués et quatre autres blessés.

Ces affrontements interviennent après la visite du premier ministre turc fin mars à Téhéran. Aucun affrontement majeur ou bombardement n’avait été signalé depuis plus de sept mois entre l’Iran et le PJAK. Le 15 avril dernier, l’organisation avait menacé l’Iran de rompre le cessez-le-feu, en cas d’exécution de Habibolla Gulperipour, un prisonnier politique kurde. Arrêté en octobre 2009, Habibollah Gulperipour a été condamné à mort par un tribunal de Mahabad pour appartenance au PJAK et « mohareb » (inimitié à l’égard de Dieu), en avril 2010. Après l’approbation de la Cour Suprême iranienne en janvier 2011, Gulperipur a été envoyé à la prison d’Orumieh. Il a mené des grèves de la faim pour protester contre la peine de mort et les conditions d’incarcération.

En février 2012, le prisonnier kurde a été emmené dans un centre de détention de la prison de Simnan, régi par le sinistre ministère des renseignements Iranien. Les agents de ce ministère aurait prévenu le prisonnier à plusieurs reprises de l’exécution prochaine de la peine capitale. Dix-huit prisonniers politiques kurdes sont aujourd’hui sous la menace de l’exécution à tout moment.

Iran/Kurdistan: Reprise des combats et menace d’exécution pour les prisonniers