Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Alors que le tribunal administratif a annulé une décision du ministère du Travail, autorisant son licenciement, Élie Varieux, délégué syndical UGTG au Crédit agricole, s’est vu notifier une mise à pied conservatoire dans le cadre d’une nouvelle procédure de licenciement lancée par son employeur. Le syndicaliste avait dénoncé, avec d’autres, un certain nombre de pratiques irrégulières, au sein du Crédit agricole, ce qui a débouché sur la mise en examen des principaux dirigeants de cette banque.

Mardi 9 à Turin, dans la quartier de Barriera di Milano, environ 80 personnes ont improvisé une manifestation contre les expulsions locatives. En quelques minutes, les anarchistes ont tagué les murs et les vitrines et également dégradé à coup de masses plusieurs caméras de surveillance et les distributeurs de billets de six banques. Une forte lutte urbaine se développe à Turin contre les expulsions d’habitants rendus incapables de payer leur loyer.

anti-expulsion Turin

anti-expulsion Turin

Depuis février dernier, une grève de la faim a cours à Guantanamo. Ce sont aujourd’hui plus de 100 prisonniers qui refusent de s’alimenter, parmi lesquels 45 sont nourris de force, au mépris de toutes les conventions internationales et des lois états-uniennes elles-mêmes. La pression monte aux États-Unis pour exiger que cesse cette pratique extrêmement douloureuse, assimilée à une torture, comme l’illustre la spectaculaire initiative du rappeur Mos Def (cf. vidéo) qui a rendu publique une vidéo dans laquelle il l’expérimente. L’administration US, qui apparaît comme étant de plus en plus incapable de faire face aux développements de cette grève de la faim, a décidé de faire appel à des spécialistes israéliens.

Des représentants de l’Association Médicale Israélienne ont été invités aux États-Unis pour présenter leur méthodes de traitement des grévistes de la faim. Israël a réussi à maintenir en vie des grévistes de la faim de longue durée sans recourir à la nutrition forcée. Il ne s’agit « évidement » en aucun cas de trouver une solution pour satisfaire les revendications des prisonniers, la fermeture de Guantanamo et la libération des prisonniers détenus arbitrairement depuis parfois 11 ans, mais bel et bien d’aider l’administration US à ne pas répondre à ces revendications tout en maintenant les prisonniers en vie et en sauvant les apparences «éthiques».

Cette année, le feuilleton de l’été sur le site du Secours rouge passera en revue quelques grands éléments de la culture politique anti-répression : causes célèbres, symboles connus, mobilisations historiques, événements fondateurs. Deuxième épisode : genèse d’une acronyme né dans l’entre-deux-guerre dans les faubourgs de Londres et devenu universel: ACAB, « All cops are bastards », « Tous les flics sont des salauds ».

Lire ce deuxième épisode

ACAB

ACAB

Trois policiers et deux civils ont été blessés hier près de la ville de Tibú, dans la région du Catatumbo, dans le district de Santander du Nord, lorsque la police anti-émeute (ESMAD) La police a tenté d’arrêter une marche paysanne vers cette ville pétrolière. Lors des affrontements, les manifestants paysans ont incendié un poids lourd. Des milliers d’agriculteurs sont concentrés dans le Catatumbo depuis 33 jours Tibú et Ocaña, la deuxième ville de Santander du Nord pour protester contre l’éradication des cultures illicites et plus d’investissements du gouvernement dans la région. Le con flit a déjà fait quatre morts parmi les paysans et plus de 40 blessés.

Plusieurs routes du Brésil ont été bloquées jeudi et les transports en commun partiellement paralysés à l’appel des grandes centrales syndicales du pays dans le cadre d’une « journée nationale de luttes ». Les cinq grands syndicats manifestent côte à côte pour la première fois et réclament la réduction de la journée de travail à 40h (44h aujourd’hui) notamment. Ils reprennent aussi certaines des revendications des massives manifestions de juin comme l’amélioration des services publics et plus d’investissements en éducation.

A São Paulo, Salvador de Bahia, Porto Alegre, Belo Horizonte, Curitiba, Florianopolis ou Manaus, les transports en commun étaient à l’arrêt. Plusieurs écoles ont fermé leurs portes et certains hôpitaux ne traitent que les urgences. Les 80.000 dockers syndiqués poursuivent leur grève commencée la veille contre un décret présidentiel de juin qui établit de nouvelles règles pour les concessions des ports publics et les autorisations d’ouverture de ports privés. A l’issue d’une grande manifestation dans le centre de Rio, des manifestants masqués se sont affrontés avec la police. Ils ont lancé des coktails Molotov et des feux d’artifice sur les policiers, qui les ont repoussés par des tirs de gaz lacrymogènes.

Brésil: Affrontements à Rio

Deux hommes ont été arrêtés jeudi soir à Thessalonique dans le cadre de l’enquête sur une lettre piégée qui avait pris feu le 3 juillet, sans faire de victimes, dans un centre de tri de la poste au nord d’Athènes. Les deux hommes ont été arrêtés par la police anti-terroriste après la publication sur internet d’un communiqué d’une revendication au nom de la FAI. La lettre piégée était adressée à un haut responsable en retraite de la police grecque qui avait supervisé des opérations contre les Cellules de feu.

Une enquête du groupe communiste et antiautoritaire grec Ta Papaidia Tis Galarias a mis en évidence que le Dr. J. Drury, un des principaux rédacteurs du groupe communiste Aufheben, est un consultant du Centre de la Police Nationale CBRN, qu’il anime un formation continue sur la psychologie de la gestion des foules pour les « professionnels concernés », et donne cours à l’Université de Liverpool sur maintien de l’ordre pendant les incidents majeurs.

Ta Papaidia Tis Galarias ne se contente pas de dénoncer le double jeu du Dr. Drury. Il met en avant et analyse un article scientifique de Drury, dont le titre est Le maintien de l’ordre public basé sur la connaissance : Principes et Pratiques, publié dans une revue à destination « des officiers de police supérieurs, des chercheurs, des décideurs politiques et des universitaires qui analysent et font le commentaire critique de la politique et des pratiques courantes, qui comparent les pratiques internationales, les développements politiques et législatifs et de la recherche universitaire » L’article expose les stratégies, tactiques et technologies qui « encouragent la réconciliation plutôt que le conflit » entre la police et les groupes sociaux, « autorisant des interventions précoces, appropriées et ciblées avant une escalade du conflit à un niveau tel que seules des mesures draconiennes s’imposeraient ». Leur méthode veut être « efficace pour transformer des relations négatives en relations positives entre la police et la foule » et qu’elle peut ainsi « exploiter les événements publics de manière profitable », en renforçant les désaccords déjà à l’œuvre dans la foule, afin que les groupes non violents puissent être « recrutés comme alliés pour réprimer la violence. »

Lire l’intéressante analyse de l’article par Ta Papaidia Tis Galarias

Cela s’est passé mardi à Hébron. Parce qu’il aurait jeté une pierre sur la voiture d’un colon, un enfant de 5 ans a été arrêté au domicile familial. Malgré ses pleurs et les demandes des Palestiniens présents, soulignant le jeune âge de Wadi (T-shirt orange), les soldats l’ont emmené de force dans une jeep (cf. vidéo). Son père Karam (chemise blanche), qui venait de rentrer du travail et qui a été menacé d’être emprisonné, s’il ne les suivait pas à la base militaire de la rue Shuhada. Ils ont été amené au chek-point d’Abed, puis détenu au check-point, et ensuite au poste de police où le père est resté détenu menotté et yeux bandés ! Un lieutenant colonel a interrogé l’enfant (!) et, constatant qu’il était filmé, a reproché aux soldats de « faire ce genre de choses devant des caméras » (!), le père est resté menotté et les yeux bandés. Ils ont ensuite été conduits au poste de police et, finalement, relâchés.