Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La Direction générale des établissements pénitentiaires a présenté son rapport d’activités ce jeudi. D’après celui-ci, en 2011, le taux moyen de surpopulation carcérale a atteint 20,2% pour une population moyenne de 10973,5 détenus. La capacité moyenne cumulée des prisons belges est cependant de 9128,8 places. Forest, Anvers et Dinant affichaient chacune un taux moyen de surpopulation supérieur à 60%. D’ici à 2016, le gouvernement a prévu d’augmenter la capacité carcérale de 2500 cellules ainsi que de rénover les prisons les plus anciennes et de construire quatre nouveaux établissements à Beveren, à Termonde, à Marche-en-Famenne et à Leuze-en-Hainaut.

Pour la trentième nuit consécutive, la ville de Montréal a été le théâtre d’une manifestation des étudiants québécois engagés depuis plus de trois mois dans un combat contre la hausse de leurs frais de scolarité. Cette fois encore, les autorités avaient déclaré le cortège illégal en raison de la non-communication de son itinéraire. Celui-ci a néanmoins parcouru une dizaine de kilomètres à travers la ville avant d’être pris en souricière par la police. Le porte-parole de cette dernière a affirmé que l’intégrité des agents avait été mise en jeu par le jet de quelques pierres et par les feux de bengale des manifestants. Dès lors, les policiers anti-émeutes sont entrés en action, interpellant plus de 400 personnes. Par ailleurs, ils sont également intervenus à l’encontre d’autres groupes de manifestants qui voulaient venir en aide à celui encerclé.

Manifestation et arrestations à Montréal

Manifestation et arrestations à Montréal

Ce matin vers 7 heures, un escadron de soldats turcs patrouillant à proximité de Ovacik dans le district de Tunceli (sud-est du pays) s’est retrouvé face à face avec un groupe de guérilleros du PKK. Une fusillade s’est déclenchée après que les guérilleros aient refusé l’appel à la reddition des soldats. Trois guérilleros sont décédés dans l’affrontement.

Par ailleurs, 17 soldats turcs dont trois officiers ont été arrêtés aujourd’hui dans la province de Van (est du pays). Ils sont accusés d’avoir sommairement exécuté deux guérilleros du PKK et un civil lors d’une opération militaire en 2009. Deux guérilleros et un civil chez qui ces derniers avaient trouvé refuge avaient été tués au cours d’une fusillade à proximité du village de Bugulukaynak, dans la province de Van. Une enquête avait été ouverte après qu’un soldat ayant participé à l’opération ait déclaré que les trois personnes n’avaient pas été tuées dans une fusillade mais exécutées sommairement par les soldats. C’est suite à cette enquête qu’aujourd’hui, 17 suspects ont été présentés au tribunal et arrêtés pour homicide volontaire.

Le commissaire de police du district de Jhargram a déclaré ce mercredi que sept guérilleros maoïstes auraient rendus les armes aujourd’hui devant le directeur-général de police du Bengale occidental. La reddition des sept membres du CPI(maoïste) aurait eu lieu ce matin dans un commissariat du district. Tous sont âgés de vingt à trente ans et parmi eux figure le garde du corps de Kishenji, le dirigeant maoïste assassiné par les forces de sécurité l’an dernier. Conformément à la politique mise en place par le gouvernement de l’état, tous les sept recevront chacun 50000 roupies (700 euros), un traitement de 2000 roupies (30 euros) par mois, une formation professionnelle technique et 200000 roupies (2800 euros) en dépôt qui pourront être perçus après trois ans de ‘bonne conduite’. Selon les autorités, depuis la mise en place de cette politique par le gouvernement entré en fonction l’an dernier, 23 maoïstes auraient déposé les armes.

Hier après-midi, des milliers de personnes s’étaient à nouveau réunies pour entreprendre la 29ème marche nocturne quotidienne à Montréal. Alors qu’aujourd’hui, le ‘printemps érable’, mouvement estudiantin contre la hausse des frais de scolarité ‘célèbre’ son centième jour d’actions, la police est à nouveau passée à l’action hier soir, dispersant la manifestation à coups de matraques et de grenades assourdissantes. Une cinquantaine d personnes ont été arrêtées et trois personnes ont été blessées. Dans un communiqué, le service de communication de la police a déclaré que ses hommes avaient réagi à la présence de personnes masquées, désormais interdite, au fait que l’itinéraire de la marche n’avait pas été déclaré comme l’exige la loi spéciale (adoptée vendredi dernier et destinée à régir les rassemblements et les manifestations) et contre des jets de projectiles.

Présence policière à Montréal

Présence policière à Montréal

Le président turc a annoncé, au terme d’un entretien avec Barack Obama en marge du sommet de l’Otan à Chicago, que l’administration américaine était favorable à la vente à son pays de drones armés Predator pour lutter contre la guérilla du PKK et tentait de convaincre le Congrès américain à cette fin. La loi américaine oblige l’administration à informer le Congrès avant toute transaction de taille portant sur des armes. L’armée américaine a utilisé les drones Predator non armés depuis ses bases irakiennes depuis 2007 puis depuis une base du Sud de la Turquie peu avant son retrait d’Irak fin 2011 et a partagé les renseignements recueillis avec les autorités turques.

Turquie/Kurdistan: Ankarra veut des « Predator »

Les salariés grévistes de Keolis (conducteurs de bus) occupent depuis vendredi, le bureau du directeur des Transports Urbains de Blois. Comme la reprise des négociations prévue hier après-midi a été reportée à aujourd’hui, certains s’apprêtaient à passer une nouvelle nuit dans les locaux des TUB. La direction a envoyé un huissier pour enjoindre les grévistes à évacuer les locaux (photo). Devant leur refus, un constat d’occupation illégale, préalable à une éventuelle action en justice a été dressé.

France: Un huissier chez les grévistes de Keolis

La police anti-terroriste péruvienne (Dircote) a annoncé aujourd’hui l’arrestation de Vidal Alejandro Taco Ochoa (56 ans), alias « camarade Carlos », qui serait selon elle impliqué dans les diverses actions du PCP-SL dans les années ’90, parmi lesquelles une embuscade dans laquelle trois policiers ont été tués dans la localité de Chamallapata.

Dans un message audio communiqué aux médias dimanche soir, le dirigeant maoïste Sabyasachi Panda (membre du secrétariat du CPI(m) de l’état d’Odissa) a averti le gouvernement de l’état qu’il pourrait subir de lourdes conséquences s’il ne respectait pas les promesses faites il y a deux mois pour la libération des deux prisonniers italiens détenus par son groupe. Panda a rappelé que le gouvernement avait promis de faciliter la libération de plusieurs prisonniers. En outre, il avait également promis de respecter d’autres demandes, dont l’arrêt des opérations contre les guérilleros et l’imposition d’une interdiction de faire du tourisme dans les régions tribales. Or, seule une prisonnière (la femme de Panda) a été libérée jusqu’à présent, libération assortie d’une nouvelle salve d’accusations à son encontre. Les autres prisonniers, pour la plupart incarcérés sur base de fausses accusations, restent incarcérés. Dans son message, Panda a affirmé que le gouvernement avait propagé des mensonges via les médias alors qu’il n’avait toujours rempli aucun de ses engagements de l’époque. S’en prenant sévèrement au gouvernement en raison du déclenchement d’une nouvelle offensive contre les guérilleros dans une zone sous contrôle maoïste, Panda a affirmé que ses guérilleros n’avaient commis aucun acte de violence depuis l’annonce du cessez-le-feu prononcée après la libération des deux prisonniers italiens. Il a conclu son communiqué en menaçant le gouvernement d’avoir recours à la violence révolutionnaire si celui-ci poursuivait ses attaques et persistait à ne pas tenir ses promesses.

Ce lundi, quatrième jour d’audience, le procureur du tribunal correctionnel de Paris Olivier Christen a requis des peines de prison ferme à l’encontre des six jeunes poursuivis pour association de malfaiteurs à visée terroriste. Christen a demandé au tribunal que le prévenus soient déclarés coupables de tous les faits qui leurs sont reprochés: association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste pour les six et détention et/ou transport de matières explosives ou inflammables, fabrication d’engins incendiaires selon les cas. Il maintient donc la qualification terroriste des faits, déclarant ‘qu’une tentative d’atteinte aux biens (et pas aux personnes) entre dans le registre des actes qui visent à troubler gravement l’ordre public par l’intimidation ou la terreur’. Il a également ajouté que les liens entre les prévenus, les similitudes entre les modes opératoires et les traces ADN retrouvées permettent de les déclarer coupables.

Rappelons que les six sont accusés d’avoir, de manière concertée, tenté de commettre plusieurs actes de sabotage en utilisant des engin incendiaires contre une armoire électrique de la SNCF en 2006 et une dépanneuse de police en 2007, ce qu’ils ont nié durant tout le procès tout en affirmant leurs opinions politiques mais en rejetant toute appartenance à une prétendue ‘mouvance anarcho-autonome francilienne’. Des peines de trois à un an de prison ont été requises. Aujourd’hui, les plaidoiries de la défense, déjà commencées hier, clôtureront la dernière audience.