Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

John David, un jeune intérimaire belge d’ArcelorMittal, est condamné à vivre avec un oeil en moins, atteint en plein visage le 6 février dernier par un projectile de flash-ball. Selon l’ineffable directeur de l’entreprise Verney-Carron, il est désormais « politiquement incorrect » de vendre le Flash-Ball comme une arme non létale, il faut préférer la mention à « létalité atténuée ». Les ventes de Flash-Ball correspondent à 30 % du chiffre d’affaires de son entreprise. Enfin, à l’évocation de la liste des victimes des LBD, Verney-Carron tient à préciser que le Flash-Ball, marque déposée, est trop souvent désigné à tort. Le calibre de 44 mm étant conçu, entre autres, pour ne pas pénétrer l’orbite de l’oeil. Ce qui ne serait pas le cas du modèle suisse concurrent. Bref: contre les méfaits du flash-ball, achetez « le vrai » Flash-Ball TM… Rappelons que fin janvier, la police de Charleroi annonçait qu’elle serait bientôt équipée de Flash-Ball.

Retour sur le flash-ball

La police anti-émeute colombienne, l’ESMAD, a dû affronter les occupants de terres agricoles à El Cedro Yondó (Antioquia) qui s’opposaient à leur expulsion. Cinq policiers ont été blessés et une moto incendiée. 180 familles résistaient à l’expulsion en jetant des pierres, des bâtons, et en brandissant des machettes. Plusieurs occupants ont également été blessées dans les émeutes.

Colombie: Emeute pour la terre

Dans son combat contre la guérilla, la police du district de Narayanpur (Assam) a mené une opération de cinq jours à l’issue de laquelle les hommes mobilisés issus de la Special Task Force du Narayanpur et du Bijapru ainsi que du commando C-16 du Maharashtra sont, entre autre, parvenus à entrer profondément des les denses forêts de la zone, forêts qui sont sous contrôle maoïste. Samedi, les hommes y ont détruit un campement de formation aux premiers soins. Une des tâches assumées par le CPI(m) est l’enseignement de techniques de soins médicaux de base aux tribaux des régions où il est présent pour palier au manque de médecins. Dans le campement, les soldats ont saisi des armes, des ustensiles de la vie quotidienne, des kits médicaux, de la littérature maoïste et un registre de présence scolaire dans une école dirigée par des guérilleros. L’enseignement est également une tâche à laquelle s’attèle le CPI(m) suite à l’absence de prise en charge par le pouvoir en place.

Vendredi 8 février, des confrontations violentes ont eu lieu entre les forces d’occupation et les habitants de Jérusalem, faisant plusieurs blessés, dans le cadre des mobilisation de solidarité avec les prisonniers en grève de la faim dans les prisons israéliennes. Au Checkpoint Jalameh (photo), au sud de la vieille ville, un journaliste a été blessé au pied par une balle caoutchouc-acier pendant les affrontements qui ont opposé les jeunes aux soldats et aux colons israéliens. Plusieurs personnes ont été victimes de problèmes respiratoires dus aux gaz lacrymogènes.

A Issawiya, situé au nord-est de Jérusalem, un enfant âgé de 9 ans a été touché à la tête par une balle caoutchouc-acier. Un autre jeune homme a également été blessé à la tête par une balle en caoutchouc au cours d’affrontements durant lesquels un véhicule des patrouilles militaires a été endommagé par des jets de pierres et de bouteilles. Les soldats de l’occupation ont arrêté trois jeunes. Des affrontements ont également éclaté près du check-point de Qalandia et à el-Ram. Un jeune homme a été touché par une bombe sonore, et trois autres par des balles en caoutchouc.

Il y a aussi eu des affrontements au point de contrôle à l’entrée du camp de Shufat. Les forces de l’occupation israélienne ont fait usage de grenades assourdissantes et de gaz lacrymogènes. cinq personnes souffrant de problèmes respiratoires ont reçu des soins. A Alezariye, à Béthanie et à Abou Dis, des marches ont été organisées en solidarité avec les prisonniers se sont terminées par des affrontements similaires. Trois jeunes ont été blessés par des balles en caoutchouc.

Jérusalem: Mobilisation pour les prisonniers

Vendredi, la police a arrêté le militant Dandapani Mohanty chez lui, à Berhampur (Odisha) affirmant que six mandats d’arrêts avaient été délivrés contre lui. Il a été violemment embarqué sans même pouvoir avertir sa femme, qui se trouvait dans la maison. En 2011, Mohanty avait été désigné par le gouvernement de l’Odisha pour négocier avec les maoïstes au moment où ceux-ci détenaient le percepteur du district de Malkangiri. C’est également lui qui avait été chargé des pourparlers avec la guérilla alors qu’elle détenait deux touristes italiens dans le district de Kandhamal l’an dernier. Ce dimanche, les autorités ont annoncé qu’elles l’avaient inculpé de sédition et de manoeuvres à l’encontre de l’état, ainsi que pour de prétendus liens avec les maoïstes. Enfin, Mohanty a également été inculpé en vertu de la loi antiterroriste UAPV – Unlawful Activities (Prevention) Act.

Dandapani Mohanty

Les 24 prisonniers sahraouis ou « groupe Gdeim Izik » ont refusé hier samedi à Rabat d’être considérés comme des détenus de droit commun, insistant sur leur droit à être traités en qualité de militants politiques et de défenseurs des droits de l’homme. A l’ouverture de cette troisième audience du procès, les accusés, en tenue traditionnelle, ont brandi des « V » de la victoire et chanté l’hymne national sahraoui au moment où, à l’extérieur leurs familles organisaient un rassemblement en scandant des slogans contre leur comparution devant un « tribunal militaire illégitime » et revendiquaient l’ouverture d’une « enquête juste et honnête » sur le démantèlement, le 8 novembre 2010 du camp de Gdeim Izik suite à un assaut donné par les forces marocaines .

Les requêtes préliminaires introduites par les avocats des accusés dans lesquelles ils réclament notamment que le tribunal militaire soit déclaré incompétent dans cette affaire, ont été refusées. Le tribunal a toutefois retenu tous les chefs d’accusation contre les accusés ainsi que la liste, contestée, des témoins présentée par le procureur général.

Maroc: Nouvelles du procès des prisonniers saharaouis

Le collectif Coup Pour Coup 31 organise à Toulouse une soirée de soutien à Georges Ibrahim Abdallah. Cela sera l’occasion de revenir sur l’affaire politico-judiciaire qui a fait de ce résistant révolutionnaire libanais le plus vieux prisonnier politique de France et de présenter les prochaines initiatives de solidarités. Mercredi 13 février dès 20h30, Bar Le Communard – Place Arnaud Bernard.

Par ailleurs, des tags communistes signés OC-FR sont apparus sur les murs des banques et commerces de la ville de Moulin, appelant à la libération de Georges Abdallah.

France: Solidarité avec Georges Abdallah
France: Solidarité avec Georges Abdallah

Les autorités du district de Hazaribag ont annoncé vendredi que deux Small Action Teams (SAT) avaient été constituées pour contenir les activités naxalites dans la région. Ces équipes seront développées selon les mêmes critiques que ceux appliqués aux Grey Hounds de l’Andhra Pradesh pour combattre la ‘menace rouge’ et diminuer la dépendance vis à vis de la CRPF et des autres forces paramilitaires. Les membres des équipes ont été sélectionnés sur base de leurs aptitudes et recevront une formation à la guérilla et des cours de tirs afin d’être capables de mener des opérations de manière autonome. Ils recevront également un entrainement afin de pouvoir être prêts à entrer en opération en quinze minutes. Ces équipes seront exclusivement déployées pour combattre la guérilla maoïste qui disposerait, selon le gouvernement de l’état, de plusieurs campements dans les profondes forêts du district.

Depuis mercredi, les manifestations se sont multipliées à travers la Tunisie pour dénoncer l’assassinat de Chokri Bel Aid, et plus largement pour s’opposer au gouvernement au pouvoir depuis le renversement de Ben Ali. Tard hier soir, le ministère de l’Intérieur a publié un bilan humain partiel de ces trois jours, partiel car il ne dresse pas l’état des lieux des victimes civiles. Par contre, il mentionne le décès d’un policier, tandis que 39 autres ont été blessés. 375 personnes ont été arrêtées par les forces anti-émeutes. Enfin, il signale qu’une dizaine de postes de forces de l’ordre ont été attaqué entre mercredi et vendredi.