Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Depuis fin novembre, un groupe de manifestants campait devant le siège du gouvernement pour dénoncer le rôle que joue l’armée actuellement à la tête du processus de transition suite au renversement d’Hosni Moubarak. Ils protestaient notamment contre la nomination du premier ministre par l’armée, et entendait l’empêcher de prendre ses fonctions. Vendredi, l’armée est intervenue pour détruire le campement et brûler leurs tentes. Depuis lors, la place Tahrir au Caire est à nouveau régulièrement occupée par les manifestants. Durant tout le week-end, de violents affrontements les ont opposés aux forces de l’ordre qui utilisent gaz et matraques pour les déloger. Samedi, les manifestants ont incendiés deux immeubles ministériels à proximité de la place, que les militaires ont alors immédiatement cerné de barbelés. En trois jours, dix personnes ont été tuées et plus de 500 blessées. L’armée a déféré 164 personnes devant le procureur, dont neuf femmes et de nombreux mineurs, arrêtés pour leur implication présumée dans le mouvement et pour incendie de bâtiments, en vue d leur éventuelle inculpation.

Répression en Egypte

Répression en Egypte

L’Audience Nationale, le plus important tribunal espagnol, a condamné dernièrement à 15 ans de prison Gemma Belén Rodríguez Miguel, militante des GRAPO, pour avoir participé à la campagne d’actions à la bombe co ntre les sociétés de travail intérimaires. Elle a été plus directement été reconnue « coupable » de la destruction d’une agence d’intérim à Vigo, le 27 septembre 2000. Elle avait déjà été condamnée en janvier 2006 par la justice française à cinq ans de prison pour «  »association de malfaiteurs ». L’Audience Nationale espagnole l’avait déjà condamnée à sept ans de prison en juin 2009 pour l’attaque d’un transport de fonds par les GRAPO en Cantabrie. Cet article est ancien de deux mois, il n’est mis en ligne qu’aujourd’hui suite à un couac rédactionnel.

Espagne: 15 ans de prison pour Gemma Belén Rodriguez

Alors que de nouveaux incidents ont opposés hier des manifestants congolais aux forces de l’ordre, au moins une cinquantaine de plaintes pour violences policières seront transmises prochainement au Comité P. Les plaintes portent sur des actes qui se sont déroulés la semaine passées lors des incidents de Matongue. Pour rappel, une manifestation des partisans d’Etienne Tshisekedi, ancien ministre de l’intérieur et premier ministre de Mobutu, pilier du néo-colonialisme, avait tourné en émeute et en pogrom anti-rwandais (le Rwanda ayant soutenu Kabila contre Mobutu). La police était intervenu de manière particulièrement brutale, passant à tabac de nombreux passants.

Une centaine de personnes masquées et vétues de noir ont attaqué l’Office des Étrangers ce 18 décembre en fin d’après-midi à Bruxelles. Les vitres ont été brisées, les murs taggés, des feux d’artifice, des fumigènes et quelques pièces de mobilier urbain ont été lancés à l’intérieur du batiment. Le rassemblement s’est dissout après quelques minutes tandis qu’on signalait des arrestations très musclées un peu plus tard aux alentours de la Gare du Nord.

Ces évènements se sont produits, alors que plus tôt dans la journée, la première manifestation contre le « Caricole » avait tourné court. Le caricole, nouveau centre fermé pour étrangers, ouvrira normalement ses portes sous peu à Steenokkerzeel -si les travaux cessent toutefois d’être sabotés régulièrement- il succèdera au 127bis qui a subit deux incendies depuis son ouverture.

La police a prétendu la présence de « l’organisation ultra-violente No Border » pour interdire la manifestation qui selon un arrété « perturberait le trafic aérien ». Un impressionant dispositif policier a lié les actes aux paroles, rendant l’accès au nouveau centre fermé impossible.

La dernière manifestation, devant le centre fermé 127bis de Steenokkerzeel avait causé quelques dégats matériels et des affrontements entre manifestants et policiers mais aucune arrestation.

Manifestation contre le 127 bis

Manifestation contre le 127 bis

Une cinquantaine de personnes ont manifesté sauvagement dans les quartiers populaires de Bruxelles ce 17 décembre. Les manifestants ont distribué des tracts en 4 langues contre les prisons, les frontières, le capitalisme, l’état, les lois et pour l’autogestion, l’autonomie, la liberté et l’anarchie. Quelques tags « Feu aux prisons » ont fleuris le long du trajet et le rassemblement s’est auto-dissout sans avoir même croisé la police.

Le ministre de la défense britannique a annoncé le soutien militaire qui sera apporté pour assurer la sécurité autour des Jeux Olympiques de Londres l’an prochain. 7500 militaires épauleront la police dans et autour des différents sites olympiques et ce malgré l’annonce faite par Scotland Yard que la présence militaire serait réduite au minimum. Le HMS Ocean, le plus grand navire de la Royal Navy (tout juste rentré d’une mission de soutien à la campagne en Libye), sera stationné sur la Tamise pour fournir un soutien logistique, des logements et des pistes d’atterrissage pour les hélicoptères. Des Typhoons seront temporairement stationnés à la base de la royal air force Northolt à Londres et des dispositifs de défense aérienne basés au sol seront également déployés pour protéger l’espace aérien britannique. Au total, le ministre de la défense prévoit la contribution d’environ 13500 militaires, dont 5000 pour soutenir la police avec des moyens parmi lesquels des équipes de déminage, des chiens, le soutien de la Royal Navy pour le contrôle maritime,… Il y aura également un contingent fort de 1000 hommes non armés qui sera déployé dans le cas d’une urgence civile en lien avec les Jeux et 1000 autres hommes fourniront un soutien logistique.

HMS Ocean

HMS Ocean

Les autorités iraniennes ont décidé d’annuler la peine de mort de Zeyneb Calaliyan. Arrêtée au cours de l’année 2008, cette femme de 29 ans qui vivait à Mako avait été condamnée à mort pour « inimitié à l’égard de Dieu » en janvier 2009 à Kermanshah, lors d’une audience de sept minutes. Elle était accusée « d’apostasie » et d’être membre du PJAK.

La décision des autorités iraniennes intervient après le cessez-le-feu du PJAK, déclaré le 5 septembre dernier après trois jours de combats violents. Dix prisonniers politiques kurdes ont été exécutés depuis 2007 par le régime iranien. Au moins 17 autres seraient toujours dans le quartier des condamnés à mort en raison de leur appartenance présumée à des organisations kurdes interdites.

Zeynab Jalalian

Le Ministère de la Justice a recommandé l’abandon des charges contre un général aujourd’hui à la retraite et contre trois autres militaires, dans le dossier de la disparition de deux étudiantes de Bulacan en juin 2006. Ce général, Jovito Palparan, a été un des plus féroce responsables de la contre-insurrection, son action avait été louée par la présidente Arroyo. Il dirigeait la lutte contre la résistance communiste dans Samar et dans Mindoro, et les disparitions et exécutions extra-légales étaient alors fréquentes. Sherlyn Cadapan et Karen Empeno, deux étudiantes, ont été enlevées et assassinées par des militaires pendant cette période. Un témoin affirme avoir vu les deux victimes dans un local de la 7e Division d’Infanterie, alors commandée par Palparan, un an après leur enlèvement. elle lui ont dit avoir été enlevées et violées par les militaires.

Philippines: La justice blanchit un bourreau de la contre-insurrection

La première audience du soldat américain Bradley Manning s’est ouverte vendredi matin devant un tribunal militaire sur la base de Fort Meade, près de Washington, en présence de l’accusé. Le soldat Manning était vêtu d’un uniforme vert et est apparu calme, ses avocats civils à ses côtés, lorsqu’on lui a lu les accusations qui le visent, entre autres d’avoir transmis des dépêches diplomatiques américaines au site internet WikiLeaks.

USA: Début du procès de Bradley Manning

Le Sénat américain a adopté mercredi, par 93 voix contre 7, le projet d’une nouvelle loi qui autorisera la détention militaire de tout citoyen américain soupçonné de terrorisme. Cette légalisation niera a toute personne accusée de terrorisme le droit à un procès et autorisera sa détention pour une durée indéterminée. Dans le cadre de la détention militaire, ce n’est pas un juge qui décide qui doit être détenu ou pas, mais un commandant militaire. Ce n’est pas non plus un juge qui établi ce qui constitue un acte terroriste ou de soutien au terrorisme, mais ce commandant, qui peut même passer outre les conclusions de ses propres experts juridiques ou autres. Les termes de la loi sont tellement vagues qu’ils peuvent viser une personne embarquée sur un navire humanitaire, un manifestant qui bloque la circulation, une personne qui tient un discours qui ‘apporterait un soutien’ au terrorisme,… De nombreux amendements avaient été proposés pour ‘adoucir’ la détention militaire, mais ils ont tous été refusés. Le projet va maintenant être soumis à une commission mixte Sénat/Chambre des Représentants afin d’en établir une version définitive.