Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Mercredi, plusieurs milliers de personnes ont défilé dans la capitale britannique un ans après les multiples manifestations contre l’augmentation des frais universitaires, pour une réforme de l’éducation et contre les mesures d’austérité. Celles-ci avaient été violemment réprimée. Cette fois, les autorités, outre un déploiement policier conséquent le jour du rassemblement, avaient travaillé en amont. En fin de semaine dernière, la police a envoyé des centaines de courriers à toutes les personnes qui avaient alors été interpellées pour troubles de l’ordre public. La lettre, signée par l’officier en charge des opérations autour de la manifestation de mercredi, avertissait les potentiels manifestants des conséquences que pourrait avoir leur participation. La police a reconnu que les noms et adresses de toutes ces personnes étaient issues d’une base de données des personnes arrêtées lors des manifestations contre l’austérité. Alors que lundi, elle avait déclaré que ce courrier n’avait été envoyé qu’aux personnes reconnues coupables de délits, il s’est avéré que toutes les personnes interpellées en rapport avec les manifestations anti-austérité au cours de l’année écoulée l’ont reçu. Voici un extrait de cette lettre: ‘Il est de votre propre intérêt, ainsi que de l’intérêt public que vous ne vous n’adoptiez aucun comportement criminel ni anti-social. Nous avons la responsabilité de rendre cette manifestation sûre en protégeant les habitants, les touristes, les navetteurs, les manifestants et la communauté. Si vous le faites, nous vous arrêterons à la première occasion et vous intenterons un procès’.

Roméo Nanta, un dirigeant présumé de la NPA a été arrêté lundi à Cadiz City (Negros Occidental). Nanta serait à la tête du Commando régional de la guérilla maoïste, et il est accusé par ce fait de plusieurs attaques visant la police et l’armée. Un ancien officier de services secrets militaires a été abattu par deux combattants maoïstes hier matin 6h00 hier à Barangay Malabog (district de Paquibato). La NPA avait accusé cet officier d’être responsable du meurtre de Rebelyn Pitao. Rebelyn Pitao, enseignante, fille du dirigeant maoïste Leoncio Pitao alias « Kumander Paravont », avait été enlevée, torturée et assassinée en 2009.

Des troupes gouvernementales se sont heurtées avec des rebelles communistes ce vendredi après-midi dans la ville de Siay (province de Zamboanga Sibugay). On ne connait pas le bilan du combat. Ce vendredi toujours, un poste de contrôle militaire à Roque San (près de Panabo) a été attaqué par la guérilla à la grenade. Quatre soldats, un milicien pro-gouvernemental et deux civils ont été blessés.

Philippines: Guérilla et contre-guérilla

Mercredi, le siège bruxellois de l’Union des Banques Suisses, avenue de Tervueren, a été tagué en solidarité avec Andi, cette une membre de l’organisation Revolutionarer Aufbau et du Secours Rouge de Suisse qui a été condamnée à 17 mois de prison pour des initiatives contre la police et le capital, pour la solidarité internationale.

Bruxelles: Initiative de solidarité avec Andi

Suite à l’assemblée du mouvement des indignés/occupy, les activistes se sont rendus vers la rue royale. Après avoir trouvé l’endroit bloqué par la police, ils voulaient se rendre grande place. La police a bloquée toutes les rues, filtrant le passage. Quelques dizaines ont réussi à atteindre la grand’ place. Quand ils se sont exprimés sur le manque de démocratie et la répression plusieurs d’entre eux se sont fait arrêter et embarqués à l’amigo. Ils ont assez rapidement été libérés.

« Faux et usage de faux en écriture publique » : voilà le motif pour lequel une information judiciaire a été ouverte, cette semaine à Nanterre, sur l’enquête des sabotages de TGV. Cette décision fait suite à la plainte des inculpés de Tarnac qui accuse la police antiterroriste d’avoir rédigé un procès-verbal mensonger pour les mettre en cause.

Selon les avocats du groupe de Tarnac, leur mise en cause repose notamment sur un PV de la sous-direction antiterroriste de la PJ française, faisant état d’une filature de Julien Coupat et Yldune Levy la nuit des faits, PV qui, selon eux, est un faux bourré d’invraisemblances qui rendent impossibles la présence de Julien Coupat et Yldune Levy à cet endroit-là et à ce moment-là. Deux autres plaintes ont été déposées par les avocats. Des plaintes, qui selon la défense, devraient remettre en cause l’implication du groupe de Tarnac. La première a été déposée à Clermont-Ferrand, elle concerne une subornation de témoins et conteste les déclarations d’un témoin sous X. La seconde, déposée à Brive-la-Gaillarde, vise des faits d’atteinte à la vie privée, liée notamment à la surveillance de l’épicerie de Tarnac. Ces deux procédures en sont au stade de l’enquête préliminaire. Libérés après le début de l’enquête, les suspects restent mis en examen pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste » et pour certains « destructions en réunion ». Des faits passibles des assises.

Si tout se passe comme prévu, les commissariats de tous les districts du Chhattisgarh possèderont une base de données rassemblant les empreintes digitales de tous les cuisiniers, serveurs et assistants de chaque hôtel, restaurant et snack à travers l’état. La police espère, par ce biais, aider les forces de sécurités dans leurs opérations contre la guérilla maoïste. Le directeur général de la police du Chhattisgarh, en charge des opérations anti-naxalites a annoncé que la collecte d’empreintes faisait partie d’une stratégie policière plus large pour améliorer la surveillance dans l’état. ‘Nous avons donné l’ordre à tous les districts, il y a quelques mois, d’augmenter les vérifications dans les hôtels, les aéroports, aux arrêts de bus et dans les magasins vendant du matériel électrique. La mise en œuvre a été laissée au commissaires de police de chaque district’. Par exemple, dans le district de Rajnandgaon, la police a ordonné à tous les commerçants de maintenir un enregistrement des individus qui achètent plus de soixante mètres de fil électrique, étant donné que celui-ci est utilisé par les guérilleros maoïstes pour déclencher des IED. La police à également demandé aux commerçants de leur dénoncer toute personne suspecte.

Le 7 novembre, l’armée turque a une nouvelle fois bombardé deux régions sous contrôle du PKK. Selon les villageois, ainsi que la HPG (Forces de Défense du Peuple), branche armée du PKK, l’artillerie turque a cette fois utilisé des bombes à sous-munitions. Alors qu’il semble de plus en plus évident que les forces turques aient fait usage d’armes chimiques lors de la dernière offensive aérienne dans la région, l’utilisation de ces armes démontré à nouveau la volonté des autorités turques d’intensifier la contre-guérilla. 5 à 45% des sous-munitions n’explosent pas à l’impact et se transforment de ce fait en mines anti-personnelles.

Bombe à sous-munitions

Bombe à sous-munitions

Le 16 septembre, un membre de DCB (Désobéissance Civile Belgique) était perquisitionné et voyait son ordinateur saisi suite à une campagne d’affichage dans la région. Un juge d’instruction de Marche-en-Famenne avait décidé de le poursuivre sur base de la loi du 20 juillet 1830 sur la presse… Les démarches pour récupérer l’ordinateur se voient toujours opposer un refus (la demande est « recevable mais non fondées »), en première instance comme en appel (à la Chambre des mises de Liège). L’absurde est de règle parce que les fichiers de cet ordinateur n’ont toujours pas été examinés et que le statut du membre de DCD, n’est pas inculpé, « doit être considéré comme ayant les mêmes droits (sic) que l’inculpé » au sens de l’article 61bis alinéa 2 du code d’instruction criminelle ».

Hier, quatre commandants maoïstes ont été arrêtés dans deux districts du Jharkhand. Dans le premier cas, deux maoïstes ont été capturé dans la jungle dans le district de Simdega. Les deux hommes, sous-commandant de zone du People’s Liberation Front of India, une organisation interdite par les autorités, ont été cueillis par la police sur base d’un renseignement obtenu d’un informateur. Elle a également saisi un pistolet, des cartouches et des documents. Deux commandants d’une autre organisation maoïste – Tritiya Prastuti Committee – ont été arrêtés dans le district de Ramgarh. Là aussi, la police leur a saisi un pistolet, des cartouches, mais également trois téléphones portables et de l’argent liquide. Ces arrestations sont intervenues le jour même où le ministre de l’intérieur Chidambaram était en visite officielle dans l’état. Il s’est dit satisfait des actions menées dans les différents districts contrôlés par la guérilla, rappelant que quatorze bataillons de la CRPF et deux bataillons des forces CoBRA sont déployés dans la zone. Il s’est ensuite rendu dans l’Orissa, où il a déploré les récents succès maoïstes malgré le déploiement de 10000 hommes supplémentaires, les exhortant d’obtenir des résultats. Au cours de ces deux conférences, il a une nouvelle fois garanti le soutien total du gouvernement central dans la lutte contre les maoïstes.

Aujourd’hui, cinq guérilleros ont été arrêtés après un combat avec les forces de sécurité. Celui-ci s’est déclenché durant une opération menée par une équipe conjointe de la police et d’une unité CoBRA de la CRPF. La fusillade a duré plus de deux heures, et les nombreuses traces de sang retrouvées sur les lieux ont fait dire à la police que plusieurs guérilleros avaient été blessés. Trois fusils, 25 détonateurs, 25 cartouches, trois magazines et du matériel destiné à la fabrication d’armes ont été saisis. Une opération de ratissage est toujours en cours pour retrouver les guérilleros blessés.

Ce mercredi, des milliers de manifestants (entre 6000 et 30000) ont manifesté à Santiago au moment où le gouvernement débattait du budget 2012 de l’éducation. Depuis plusieurs mois, la jeunesse chilienne – très vite rejointe par de nombreuses couches de la population – réclame une réforme du système éducatif chilien et dénonce le manque de moyens accordé à l’enseignement public. Les manifestations et autres rassemblements ont systématiquement été réprimé par les forces de l’ordre, celles-ci ayant même tué un jeune manifestant lors d’affrontements au mois d’août. Hier, la manifestation a à nouveau entraîné des heurts entre la police et les jeunes. Cette dernière a fait usage de gaz lacrymogène et de canons à eau pour disperser les étudiants qui tentaient de s’approcher du Parlement, protégé par un énorme dispositif policier. Les autorités ont en outre procédé à une dizaine d’arrestations. La prochaine mobilisation est prévue les 17 et 18 novembre à Santiago.