Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De 10.000 à 45.000 Kurdes, selon la police et les organisateurs, ont défilé samedi dans les rues de Strasbourg pour la libération en Turquie du leader du PKK emprisonné Abdullah Öcalan, et pour réclamer justice après l’assassinat à Paris de trois militantes kurdes. Les manifestants, venus de plusieurs pays d’Europe (notamment d’Allemagne, de France et du Bénélux), portaient des banderoles proclamant « Kurdistan libre » et de grands portraits d’Abdullah Öcalan.

En tête du cortège, des dizaines de femmes arboraient sur des t-shirts blancs les portraits des trois militantes kurdes assassinées à Paris le 9 janvier dans les locaux du Centre d’information kurde (CIK), surmontés de l’inscription « sans femme, pas de paix ». « Nous exigeons la justice, nous demandons des comptes », proclamait une banderole. Par ailleurs, les manifestants entendaient protester contre la récente interpellation de 17 Kurdes à Bordeaux et Toulouse (sud-ouest) dans le cadre d’une enquête antiterroriste sur des tentatives d’extorsion de fonds pour le financement du PKK. « Libérez les prisonniers politiques kurdes en France », demandait une banderole à ce propos.

France: Grande manifestation pour la libération d’Ocalan

Suite à l’annonce de la fermeture de leur usine PSA Peugeot-Citroën en Seine-Saint-Denis, les ouvriers mènent de dures actions de grève depuis la mi-janvier. En conséquence de ces actions, la direction a engagé une procédure disciplinaire à l’encontre de sept des grévistes, dont certains ont un mandat de la CGT. Six d’entre eux ont été convoqués à un entretien préalable à licenciement, et le septième, à sanction. Hier, d’entre d’entre eux ont reçu leur lettre de licenciement pour faute lourde. Cette décision sera contestée par la CGT devant le prud’hommes et a fait réagir le syndicat: ‘La direction a monté d’un cran dans la répression, elle monte la pression mais ça n’a pas du tout l’effet escompté, car cela n’a que renforcé la détermination pour continuer la grève’.

Grève à PSA Peugeot-Citroën

Grève à PSA Peugeot-Citroën

En janvier dernier, les forces gouvernementales ont multiplié les opérations de contre-guérilla, faisant de nombreuses victimes dans le camp des FARC. Le 26 janvier, ces derniers ont capturé deux policiers, et cinq jours plus tard, un soldat, considérant ces trois hommes comme des ‘prisonniers de guerre’. Hier, les deux policiers ont été libérés dans une zone rurale du département du Cauca, dans le sud-ouest de la Colombie. Les FARC ont annoncé qu’il remettrait le soldat en liberté dans le courant du week-end.

Sevil Sevimli, poursuivie par les autorités turques suite à sa participation au cortège du 1er mai 2012 à Istanbul ainsi qu’à un concert du groupe Yorum, a été lourdement condamnée hier. L’étudiante française, qui était en Turquie dans le cadre du programme Erasmus, a écopé de 5 ans, 2 mois et 15 jours de prison fermes pour ‘participation à une organisation armée et propagation de sa propagande’. Le tribunal a également ordonné la levée de l’interdiction de quitter la Turquie après le paiement d’une caution de 10000 lires turques (environ 4000€). Sevil Sevimli va donc rentrer en France en attendant son procès en appel.

Sevil Sevimli

Sevil Sevimli

Les Palestiniens ont protesté en masse aujourd’hui en Cisjordanie occupée et exprimé leur solidarité avec les prisonniers en grève de la faim et ont affronté les forces armées de l’occupation israélienne. Des centaines de citoyens se sont rassemblés devant la prison d’Ofer, près de Ramallah, en soutien aux grévistes de la faim. Les forces d’occupation sont venues comme d’habitude provoquer la foule pacifique et des jeunes palestiniens ont riposté avec des jets de pierre. 156 Palestiniens ont dû être traités pour les effets nocifs de l’inhalation des gaz lacrymogènes. Il y a eu également plusieurs blessés par balles caoutchouc-acier, dont plusieurs journalistes. Les hôpitaux qui ont reçu les victimes ont confirmé que deux étaient blessées par des balles réelles.

Palestine: Mobilisations de masses en soutien aux prisonniers

Pour la Ligue des droits de l’homme, rien ne va vraiment bouger dans l’application de la loi Salduz malgré l’arrêt rendu jeudi par la Cour constitutionnelle. La Cour constitutionnelle n’a pas entendu la Ligue des droits de l’homme sur une série de critiques émises contre la loi Salduz. « La présence d’un avocat n’est toujours pas prévue pour les témoins ou les personnes non susceptibles d’être placées sous mandat d’arrêt. Autre revendication non suivie: l’accès au dossier répressif avant l’audition », commente l’avocat de la LDH.

La Cour constitutionnelle considère aussi, au contraire de la LDH, qu’une personne a toujours la possibilité de rassembler les éléments prouvant son besoin d’aide juridique et d’un avocat pro deo. La LDH salue néanmoins, dans l’arrêt du 14 février, la clarification de la sanction à infliger si la première audition d’un suspect ne s’est pas déroulée selon la loi Salduz. Elle se réjouit aussi de l’extension de la loi Salduz à davantage d’infractions, comme celles concernant la législation routière.

Des étudiants de l’Université de Cordoba, certains cagoulés, ont affronté les policiers qui tentaient de reprendre le contrôle des routes pour éviter les blocages. Les étudiants ont jeté des pierres sur les forces de sécurité qui ont usés des gaz lacrymogènes. Le mouvement a commencé suite à la décision des administrateurs de l’université de réduire le déficit financier de l’institution, en réduisant la main-d’œuvre et les services.

Une des conséquences de la visite du secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, les 5 et 6 octobre 2012, est le renforcement de la militarisation de la région VRAEM. Les villageois d’Otari viennent de dénoncer la décision du ministère de la Défense du Pérou d’exproprier 480 hectares afin de construire, avec l’aide US, une nouvelle base et un terrain d’aviation dans la lutte contre le PCP-SL et le narco-trafic.

Hier, les autorités ont multiplié les raids dans les jungles voisines de la ville de Ranchi, capitale du Jharkhand. Elles avaient entre autre été informées de la présence d’un groupe de guérilleros dans la zone. Une des équipes déployées a découvert une cache qu’elle soupçonne de lui appartenir. Elle y a saisi 400 dispositifs de déclenchement, ainsi que de la nourriture et des objets de la vie quotidienne. Aucun maoïste ne se trouvait sur place au moment de la descente. Dès lors, la police a déclenché une vaste chasse à l’homme pour retrouver Rammohan Munda, un guérillero haut placé dont elle pense qu’il faisait partie de la brigade qui se trouvait sur place peu avant son arrivée.

Comme nous l’avions exposé cet été, l’Union Européenne finance une série de ‘groupes d’études’ pour imaginer la répression de demain. L’un de ces groupe, le ‘Projet Clean IT’, financé par 400’000€ de subventions européennes chaque année vient de rendre un rapport de 30 pages dans lequel il propose plusieurs idées dont « un mécanisme de rapport intégré au navigateur », dont la mise en place serait forcée. Concrètement, un bouton serait mis en place dans le navigateur, bouton sur lequel un utilisateur peut cliquer pour signaler à l’Union un site ‘terroriste’.

Pour info, le navigateur est le logiciel qui permet de visiter des pages web (Internet Explorer, Mozilla Firefox, Google Chrome et Safari pour ne citer que les principaux). Il y a fort à parier que les développeurs de ces applications rechignent à appliquer cette note si elle vient à sortir du stade de projet.