Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La CRPF vient d’annoncer la mise en service de 70 nouveaux bataillons exclusivement destinés aux opérations de contre-insurrection. Cette initiative fait suite à la demande du gouvernement de réorganiser les forces paramilitaires à la suite de l’attaque qui avait fait 75 morts parmi la CRPF en avril 2010, et que les autorités continuent à attribuer aux maoïstes malgré leurs dénégations. Deux unités distinctes ont été créées, une pour la prise en charge des opérations et la seconde pour prendre la responsabilité d’événements tels que la tenue d’élections. Le directeur général de la CRPF a annoncé que ces 70 bataillons ne seront jamais affectés à d’autres tâches liées au maintien de l’ordre public que celles de la contre-guérilla, et qu’ils suivront un régime strict de formation, de déploiement et d’exécution de leurs tâches spécifiques. Précisons qu’un bataillon de la CRPF est composé d’environ 1000 hommes.

Alors que depuis le 17 août, l’aviation turque a bombardé à plusieurs reprises les positions du PKK au Kurdistan irakien, les autorités ont annoncé leur intention de déclencher une incursion terrestre. Au cours du mois écoulé, les forces turques ont déjà tué plus de cent guérilleros. Cette nouvelle opération transfrontalière (il y en a eu 25 ces 25 dernières années) aura pour but de pourchasser les membres du PKK dans les montagnes irakienne afin d’entraîner la liquidation du parti. Ces dernières semaines, l’armée a déjà renforcé ses troupes le long de la frontière irakienne et l’aviation mène des vols de reconnaissance depuis plusieurs jours au-dessus de la zone. Selon la presse turque, le parlement devrait rapidement donner son feu vert à l’opération.

Sept personnes ont été tuées ce dimanche après que la police de l’état du Tamil Nadu ait ouvert le feu sur une foule composée essentiellement de dalits (autrefois appelés ‘intouchables’) qui manifestait à Parmakudi (500 km de Chennai). Les tribaux s’étaient rassemblé pour exiger la libération de leur dirigeant, Jan Pandian. Celui-ci avait été arrêté un peu plus tôt alors qu’il se rendait à une réception à laquelle il avait été convié en tant que président du TMMK, un parti dalit. Celle-ci était organisée en hommage à un ancien leader du parti. Les autorités ont affirmé l’avoir arrêté car sa présence à la cérémonie aurait attisé les tensions. Finalement, c’est son arrestation qui a provoqué les tensions. Les dalits ont bloqué les rues et incendié des voitures de police pour dénoncé la répression policière. Les forces de sécurité ont réagi en ouvrant le feu sur la foule, tuant cinq personnes. Deux autres personnes sont décédées des suites de leurs blessures à l’hôpital. Trente personnes ont également été blessées dans les affrontements.

Le malaise reste vif aujourd’hui dans la ville, où les autorités ont procédé à plus de cinquante arrestations préventives pour incitation à la violence. 57 personnes ont également été interpellées dans une ville voisine. Les autorités ont interrompu les services de transports en commun dans la zone et des renforts policiers ont été envoyé en masse afin de contenir les tribaux.

Mouvement tribal en Inde

Mouvement tribal en Inde

Dimanche soir, les policiers et les gendarmes ont ouvert le feu sur les maisons au hasard et ont été tué trois personnes devant la mairie de Semdinli en pleine cérémonie de mariage. Il s’agit d’Osman Erbas, âgé de 14 ans, Necdet Gureli et Tayyar Gureli.

Le maire Sedat Tore a affirmé que le jeune Erbas est décédé après avoir perdu beaucoup de sang car, les forces de l’ordre n’ont pas voulu laisser passer l’ambulance et son corps est resté devant la mairie pendant une heure. Cette contre-attaque policière a été menée en représailles à la quadruple offensive menée par les guérilleros du PKK un peu plus tôt dans la soirée. Quatre groupes distincts ont respectivement pris d’assaut le quartier général de la police du district e Semdinli, le commandement de la gendarmerie du district, la 3° brigade de la gendarmerie et un poste de contrôle de la police avec des mitrailleuses et des lances roquettes. Les soldats ont immédiatement répliqué et d’intenses fusillades se sont déclenchées entre les guérilleros et les troupes turques aux quatre endroits. Certaines ont duré plus de trois heures. Un soldat et un policier sont décédés dans l’attaque, suite à laquelle les hélicoptères, les tanks et l’artillerie ont bombardé intensivement le mont Goman. Le PKK aurait également blessé douze personnes. Par ailleurs, le gouverneur de la province a annoncé ce matin que les corps de deux guérilleros avaient été retrouvés sur les lieux des affrontements.

Un rassemblement est organisé ce mercredi à 16 heures devant l’ambassade d’Islande, 11 rond-point Schuman, en solidarité avec deux Islandais poursuivis pour avoir tenté d’empêcher une expulsion.

En 2008, les deux hommes avaient sauté une clôture à l’aéroport afin d’empêcher l’expulsion d’un réfugié kenyan vers l’Italie. Cette action avait entraîné l’interruption du trafic de l’aéroport durant une heure, mais avait surtout enclenché un vaste mouvement populaire. En février 2010, l’homme s’est d’ailleurs vu accordé le droit d’asile en Islande.

Quant aux deux militants, ils ont été inculpés pour introduction par effraction et perturbation des transports aériens. L’un a été condamné à deux mois de prison ferme, le second à 45 jours avec sursis. L’affaire a été portée devant la Cour Suprême qui l’a renvoyée au tribunal de district, ce qui a entraîné un nouveau traitement du dossier. Le verdit doit tomber au plus tard dans le courant de ce mois de septembre. Les deux hommes risquent cette fois jusqu’à six ans de prison.

Bruxelles: Rassemblement mercredi à l’ambassade d’Islande

Hier, pour le 11 septembre, les fascistes de « Nation » et du FN organisaient une manifestation pour « les victimes du terrorisme », simple paravent de leur arabophobie, tombant mal dans le calendrier puisque les dernières « victimes du terrorisme » sont tombées sous les balles d’un fasciste norvégien… Leurs manifestations ayant été interdites, les fascistes se sont fait arrêter au fur et à mesure de leur regroupement.

Un groupe de contre-manifestants s’est fait cerner par la police sitôt arrivé sur les lieux. Seuls quelques antifascistes ont pu échapper à l’arrestation, onze ont été embarqués aux casernes d’Etterbeek et relâchés quelques heures plus tard. Les identités ont été relevées et des photos ont été prises, de force au besoin – un antifasciste ayant à cette occasion reçu des coups.

Vendredi soir, deux hommes ont été enlevés dans leurs maisons respectives dans le district de Koraput (Orissa). Samedi matin, leurs corps ont été retrouvés à proximité du village de Borgi. Sur place, les autorités ont également découvert des tracts maoïstes dans lesquels les guérilleros affirment avoir tué les deux hommes en raison de leur rôle d’indicateurs de la police.

La loi Loppsi 2 permettant le filtrage du net sans juge, promulguée en mars dernier, ne précisait pas les moyens exacts fournis aux autorités pour le mettre en pratique. Plusieurs dispositions adoptées à la fin du mois d’août spécifient comment la police pourra surveiller les communications et les données numériques. Les dispositifs mis à sa disposition visent toutes formes de documents, et non plus uniquement les correspondances. Les documents pourront être interceptés soit grâce à un dispositif directement apposé sur l’ordinateur, soit grâce à des logiciels espions installés à distance (de type keylogger, enregistreur de frappes). Ces procédés de surveillance permettent de contourner les cryptages de données car ils permettent, entre autre, de récupérer directement l’information tapée sur le clavier ou visible sur l’écran d’ordinateur. Il permet également d’avoir accès à des données effacées, voire même à des données jamais enregistrées sur le disque dur.

La colère de la population a à nouveau grondé dans les rues d’Athènes hier après le discours de rentrée du premier ministre. Celui-ci a annoncé une seconde salve de mesures d’austérité, ce qui a déclenché un vaste mouvement populaire. Plus de 20000 personnes sont descendues dans les rues de la capitale dans un mouvement qui rassemble de plus en plus de grecs de tous horizons. Quelques 3000 propriétaires de taxi ont ainsi tenté de prendre d’assaut le centre de congrès où Papandréou devait prendre la parole en fin d’après-midi. Ils ont été repoussé par les forces de l’ordre et leur gaz lacrymogène. Ces dernières sont restées sur place pour tenir les autres manifestants – syndicalistes, étudiants, militants communistes, ‘indignés’,… – à distance. Par ailleurs, la police quadrillait la ville avec un dispositif de 7000 hommes. Des affrontements ont eu lieu en début de soirée dès le début des manifestations, et la police a procédé à deux arrestations.

Affrontements à Athènes

Affrontements à Athènes

Au début du mois, Arundhati Roy a eu l’occasion de s’exprimer dans un entretien avec un journaliste du magazine New Internationalist. Dans ce dernier, il est principalement question du rôle des médias bourgeois dans la société capitaliste, mais également des luttes citoyennes et de la corruption dont il est actuellement grandement question en Inde.

Interview au New Internationalist – format pdf