Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A Genève comme à Lausanne, l’usage politique des lois et des règlements de police contre les manifestations se durcit. Les amendes pleuvent contre la moindre manifestation non autorisée, distribution de tracts illégale ou récolte de signatures qui n’a pas fait l’objet d’une demande en bonne et due forme. A Genève, la droite a voté une loi sur les manifestations qui, par exemple, rendra tout organisateur responsable d’éventuels dégâts, même s’il ne les a pas commis lui-même…

Le bourgmestre de Braine l’Alleud (Brabant wallon) a signifié à cinq habitants qu’ils ne pouvaient plus se trouver sur la voie publique pendant la nuit pour toute la fin de l’été. Une sorte de couvre feu individualisé pour certains habitants. Il s’agit de cinq jeunes adultes « connus de la justice pour troubles de l’ordre public ». Ils ont interdiction formelle de se trouver sur la voie publique entre 22H30 et 6H30 du matin au risque de se faire arrêter. Il s’agit d’une nouvelle étape dans cette tendance lourdes où les arrêtés communaux « complètent » les lois dans un sens répressif, sans possibilité de défense ou de recours, en s’appuyant sur des sanctions administratives (arrestations administratives à répétition et/ou lourdes amendes).

Le parquet a requis jeudi six ans de prison ferme à l’encontre de Jon Iurrebaso (photo), un militant d’ETA jugé à Paris qui aurait participé aux négociations secrètes entre l’organisation basque et le gouvernement espagnol entre 2005 et 2007. Six ans ont également été requis contre Kepa Mirena Suarez Ugarte qui accompagnait J. Iurrebaso au moment de son arrestation en mars 2007 près de Périgueux. Enfin, la procureure a demandé une peine cinq ans de prison pour Aitor Elizaran, arrêté en octobre 2009 à Carnac (Morbihan) et des peines de quatre ans Igor Suberbiola Zumalde et Jon Salaberria (ancien élu de Batasuna) interpellés à Bordeaux en mai 2008, et Iratxe Sorzabal Diaz. Cette dernière, dans la clandestinité, est jugée par défaut.

La présence d’un “négociateur” et de plusieurs membres présumés de la direction politique d’ETA, dont un ancien élu indépendantiste, a permis à ce procès de lumière certains aspects du processus de négociations ayant eu lieu en 2005-2007 entre ETA et le gouvernement espagnol. Ainsi, à l’ouverture du procès ont été dévoilés les noms des diplomates suisses et norvégiens qui figuraient sur des cartes de visites en possession de J. Iurrebaso lors de son arrestation. Celui-ci, qui comparaît libre pour raisons de santé, a réitéré son appartenance au groupe de négociateur d’ETA et confirmé que les numéros de policiers qu’il portait sur lui lors de son arrestation étaient l’équivalent d’un laisser-passer. Il s’est aussi expliqué sur l’échec des négociation dans une déclaration (pour lire cette déclaration, suivre ce lien).

Pays basque/France: Procès contre le « négociateur » d’ETA

Demain, entre 15h et 17h, est organisé un rassemblement en solidarité avec les étudiants chiliens en lutte depuis de nombreux mois. Le rendez-vous est fixé sur les marches de la Bourse à Bruxelles. Les organisateurs entendent également rendre hommage à l’étudiant de 16 ans abattu par la police la semaine dernière lors d’une manifestation à Santiago.

Manifestation pour les étudiants chiliens

Manifestation pour les étudiants chiliens

La police a annoncé avoir arrêté deux guérilleros figurant sur sa liste de personnes recherchées. Jeudi soir, agissant sur base d’informations recueillies par dénonciation, les autorités ont effectué une descente dans le village de Mastipur (Bihar) et sont parvenues à capturer Surendra Yadav, alias Roshanji. Sous-commandant de zone, il est accusé d’être impliqué dans 17 affaires dans les districts de Gaya et d’Aurangabad. Lors de son arrestation, la police a saisi un pistolet fabriqué de manière artisanale, dix munitions, trois combinés et 10900 roupies (environ 160 euros) en liquide. Le second guérillero a quant à lui été arrêté ce matin dans le village de Bhusari. Commandant de zone, il était recherché dans le cadre de neuf affaires dans lesquelles les autorités le soupçonnent d’être impliqué.

Cinq policiers ont été tués lundi au cours d’une embuscade attribuée à la guérilla des Farc à Tumaco, dans le sud-ouest de la Colombie. Leur mort porte à onze le nombre de policiers tués par la guérilla depuis le début du mois d’août dans ce département. Samedi, cinq autres policiers ont été tués dans le département de Cesar, par le déclenchement d’un IED.

Colombie: Cinq policiers tués par les FARC

Des anarchistes de la région de Moscou, ont revendiqué deux attaques incendiaires contre la police. L’incendie du poste de police rue Lenskaya, à Moscou le 21 août, et un véhicule de police dans une bourgade de la zone de Khimki, près de Moscou, sur le parking d’un poste de la police routière. Khimki est une zone de dur conflit social, à cause du projet de construction d’une autoroute payante qui traversera la forêt de Khimki.

Les différents services de police du Pérou ont annoncé plusieurs arrestations (apparemment sans lien entre elles) de personnes présentées comme appartenant à la logistique de la guérilla maoïste.

Le 23 août, la police anti-terroriste de la région VRAE a arrêté dans la communauté de Chancaveni (district de Vilcabamba) Antonio Navarro Chungui (30), qui selon elle collaborait avec le PCP-SL dès 2009. Une autre personne a arrêtée sous l’accusation de fournir la guérilla en vivres, vêtements, et fournitures diverses. Le Centre Intégré de l’Intelligence contre le Narcoterrorismo du Pérou a arrêté le 30 août José Santisteban, sergent dans une retraite de l’Armée, qu’il accuse d’avoir aprovisionné la guérilla en armes volées à l’armée. Il est aussi accusé d’avoir formé des recrues de la guérilla à l’emploi de ces armes.

La Direction contre le Terrorisme (Dircote) de la Police Nationale a arrêté deux guérilleros présumés. il s’agit de José Juan Figueroa Laureano, 27 ans, et Roy Roger Ponce Salis, 26 ans, (photo). Les arrêts ont été réalisés dans les localités de Pucayacu-Magdalena et d’Angashyacu, dans la province de Leoncio Prado. Les deus hommes auraient été envoyés par le PCP-SL pour enquêter sur les circonstances de la mort d’un autre guérillero, Cresilo Veramendi Berce, tué vendredi passé dans un affrontement avec les forces de l’ordre.

Pérou: Arrestation de maoïstes présumés

A l’occasion de la journée mondiale de la paix (qui se tient le 1 septembre en Turquie, contrairement au reste du monde qui la célèbre le 21 septembre), des milliers de personnes, principalement d’origine kurde, s’étaient rassemblées ce jeudi à Istanbul à l’appel du pro-kurde BDP (Peace and Democracy Party). Des tensions sont rapidement apparues entre les forces de l’ordre et les manifestants lorsque ces premières ont exigé que les calicots politiques soient repliés. Au son des slogans ‘Le Kurdistan sera la tombe du fascisme’ et ‘Erdogan assassin’, la foule s’en est pris aux policiers. A leur arrivée sur la place Kadikoy, de nombreux manifestants ont refusé de se faire fouiller avant de pouvoir pénétrer sur la place, comme l’exigeait les autorités. C’set alors que des jets de gaz lacrymogènes et de cocktails Molotov ont été échangés. De nombreux manifestants ont été interpellés.

Selon les médias locaux, la police anti-émeute a violemment réprimé une tentative de rassemblement ce matin sur la place Tahrir. Les forces de l’ordre ont commencé par bloquer l’accès à plusieurs rues avoisinantes avant d’user de violence pour disperser les centaines de personnes qui s’étaient réunies pour tenter d’organiser une nouvelle manifestation anti-gouvernementale. Aucun bilan de ces violences n’a encore pu être communiqué.