Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De graves affrontements ont opposés ce jeudi, dans la localité de Bargouga (à 10 km d’Annaba), les grévistes des trois unités de Batimetal, représentant les provinces de Annaba, Skikkda et Tebessa, à des unités anti-émeute de la gendarmerie nationale. Il y aurait eu huit blessés et quinze arrestations, dont trois syndicalistes. Les forces de l’ordre auraient intervenus pour disperser les employés de Batimetal après que ces derniers aient coupé, dès la matinée, la route reliant la commune d’Ain Berda à Annaba. Des gaz lacrymogènes ont été tirés par les gendarmes avant l’arrestation de plusieurs manifestants. Les employés des trois unités de Batimetal, qui regroupent 600 travailleurs, sont en grève depuis le 19 octobre dernier pour exiger notamment de la direction une permanisation de l’emploi pour tous.

Le verdict a été rendu ce matin au procès du CAS. Alors que le procureur avait renoncé à demander des condamnations, le tribunal en a pourtant prononcés. Dans la première affaire (l’incident devant l’Office des étrangers) il y a eu deux acquittements et une « suspension du prononcé » (autrement dit: la condamnation n’est pas prononcée, et l’affaire sera réexaminée en cas de récidive) pour la seule accusée qui avait reconnu les faits qui lui étaient reprochés (on ne le dira jamais assez: taisons-nous!)

Dans la seconde affaire (l’incident au congrès des libéraux européens) il y a eu six condamnations à un mois de prison avec sursis (avec inscription au casier judiciaire et tous les handicaps professionnels que cela suppose) + un euro symbolique de dommages et intérêts aux policiers qui s’étaient portés partie civile. Le tribunal a décidé que se tenir debout par les coudes était un délit de « rébellion », ce qui modifie la jurisprudence en la matière. Nous éditerons cet article lorsque nous aurons plus de détails.

En Syrie, les manifestations de contestation se poursuivent. Mercredi soir, plus de 5000 personnes ont défilé à Daël pour réclamer la chute du régime. 23 manifestants ont été arrêtés. Agissant sur base de listes, les forces de sécurité on mené ce jeudi une vaste opération de perquisitions dans plusieurs villes du pays. Un mineur de quinze ans et trois autres personnes ont été tuées lors de ces investigations à Daël. Plus au nord, deux civils ont été tués par des tirs des forces de sécurité.

Cela fait maintenant presqu’un mois que les prisonniers de ‘La Voix de L’Amasse’, organisation créée pour dénoncer le fonctionnement arbitraire de la justice, la torture physique et psychologique dans les prisons et la corruption dans les pénitenciers du Chiapas, poursuivent une grève de la faim pour exiger leur libération. Après avoir été évacués la semaine dernière, les familles et amis des prisonniers ont repris leur piquet de protestation et continuent la lutte à l’extérieur de la prison. Dans la nuit du 20 octobre, le directeur de la prison et le chef des gardiens ont fait irruption dans la cellule d’Alberto Patishtan, ‘porte-parole’ des prisonniers en grève.

Cela fait onze ans que Patishtan est en prison, accusé d’avoir massacré des policiers en 2000. Depuis son arrestation, il lutte pour dénoncer les conditions d’incarcérations des prisonniers politiques et en est en quelque sorte devenu le symbole, après avoir déjà notamment mené de nombreuses grèves de la faim et autres actions de protestation. Aux dernières nouvelles, il semblerait qu’il ait été transféré à la prison fédérale de haute sécurité de Sinaola, à plus de 2000 kilomètres du Chiapas. Là, il se trouve isolé en cellule 23 heures par jour, n’a droit qu’à une visite autorisée tous les trois mois, n’a pas le droit de recevoir de visites de personnes solidaires, ni de correspondre avec qui que ce soit.

Alberto Patishtan

Alberto Patishtan

Mardi dernier, la police de Marseille a arrêté deux frères d’origine kurde après avoir perquisitionné leur domicile. Le même jour à Paris, les autorités ont arrêté un troisième jeune homme. Après les opérations du 11 octobre dernier, cela porte à dix le nombre de personnes arrêtées depuis le 7 octobre, et l’accord de coopération conclu entre la France et la Turquie. Toutes ont été interpellées pour des motifs politiques en lien avec le PKK. Cinq des sept personnes interpellées le 11 octobre ont été mises en examen par un juge antiterroriste, tout comme l’association franco-kurde en tant que personne morale. L’accord signé entre les deux pays prévoit une coopération opérationnelle de lutte contre le terrorisme alors que la France a récemment rappelé sa détermination totale et indéfectible aux côtés de la Turquie contre le PKK.

Le ministre turc de la Défense a annoncé aujourd’hui la fin de la vaste opération militaire contre les guérillas du PKK. L’offensive visait particulièrement la vallée de Kazan s’étend entre la province de Hakkari et le nord de l’Irak. La localité de Cukurca a été l’épicentre d’une série d’attaques simultanées du PKK contre huit objectifs militaires dans la province de Hakkari, qui ont fait 24 morts et 18 blessés dans les rangs de l’armée.

Au moins quatre combattants présumés de la NPA ont été tués dans des accrochages avec l’armée gouvernementale, dans la province de Cagayan, au nord des Philippines, jeudi. C’est aux environs de 05H00 heure locale que les soldats du 17ème bataillon d’infanterie ont croisé une unité de la guérilla dans le village de San Miguel, près de la ville de Baggao. Les combats ont duré longtemps. Les militaires ont récupérés sur les lieux des combats les corps de quatre guérilleros ainsi qu’une certaine quantité d’armes et de documents appartenant aux maoïstes.

Par ailleurs, une task force de la police et de l’armée a capturé trois étudiants de la Polytechnic University of the Philippines, accusés d’être de jeunes membres de la NPA, dans les environs de la ville de Tanay (province de Rizal). Les trois étudiants étaient armés d’un fusil d’assaut M16, d’un fusil à pompe cal.12, et d’un lance-grenade M-203.

La société Carbon Motors propose aux polices américaines un nouveau véhicule entièrement pensé comme patrouilleuse de police. Surmotorisé, il est protégé, équipé de senseurs, de scanners, d’un système de vision nocturne et d’une place arrière transformable en cellule sécurisée.

Dans un communiqué au quotidien The Guardian, la Real IRA a reconnu être responsable des attaques contre deux banques en Irlande du Nord ainsi que de celle contre les bureaux de la ‘City of Culture’ à Derry la semaine dernière. L’organisation affirme qu’elle va continuer à viser les intérêts économiques, comme elle l’avait affirmé en septembre dernier, lorsqu’elle avait publié une déclaration affirmant que les banques et les banquiers pourraient être visés par diverses actions.

Aujourd’hui, un de ses représentants a déclaré au Guardian que les dernières attaques, ainsi que celles à venir, sont la réponse de l’organisation à la cupidité des banquiers et qu’elles visent à délivrer le message que bien que la lutte nationale irlandaise et la lutte des classes soient distinctes, elles ne sont pas séparées. Il a affirmé que les bureaux de la ‘City of Culture’ était une cible symbolique parce que la décision de les attribuer à la ville de Derry sous-tendait l’autorité britannique sur la ville. ‘De telles attaques font partie intégrante de notre stratégie qui consiste à viser l’infrastructure financière qui soutient le système colonial capitaliste du gouvernement britannique en Irlande. L’impulsion pour mettre à exécution ce genre d’attaque est directement liée à la pression des communautés ouvrières en Irlande dans leur ensemble. Il est évident que notre objection à la ‘City of Culture’ est concentrée sur l’exploitation politique du nom et de la culture de Derry par les britanniques’.

Militant de la Real IRA

Militant de la Real IRA