Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Hier en fin de journée, la police a communiqué davantage d’informations quant à ses intervention de mercredi, et surtout de la nuit, dans la ville californienne d’Oakland. Plus de 7000 personnes s’étaient réunies dès le matin, et avaient lancé un appel à la grève générale, parvenant à bloquer totalement l’activité du port. Quelques heurts ont opposés la police et les manifestants tout au long de la journée, mais c’est durant la nuit que cette dernière est intervenue en force, déployant plus de 400 hommes contre quelques dizaines de manifestants. Les jets de pierre et de bouteilles ont répondu à ceux de gaz lacrymogènes. Cinq manifestants et trois policiers ont été blessés. Plus de 80 personnes ont été interpellées et au moins l’une d’entre elles a été inculpée pour vandalisme. Les manifestants ont dressé un nouveau campement fort d’une cinquantaine de tentes près de la mairie, alors que la précédent a été violemment évacué la semaine dernière par les autorités.

Cordon policier à Oakland

Cordon policier à Oakland

La chef du gouvernement du Bengale occidental Mamata Banerjee a annoncé son intention de déclencher de nouvelles opérations contre les guérilleros maoïstes. Cette décision intervient après l’assassinat d’un membre du parti du Congrès dans le district de Purulia, que rien ne permet cependant de relier à la guérilla. La police a déclaré avoir ouvert une enquête, et personne n’a revendiqué l’action. Les opérations à venir seront menées conjointement par les forces paramilitaires et la police du Bengale occidental. Celle-ci viseront également les bases urbaines de guérilleros à Calcutta. Banerjee a également déclaré qu’elle soupçonne les maoïstes d’être soutenus par des forces étrangères ne pouvant pas tolérer ‘le succès économique indien’ et réfléchir aux moyens à mettre en oeuvre pour les contrer.

Dans le Chhatisgarh, et plus précisément dans le district du Bastar, 2500 soldats viennent de s’installer pour suivre une formation à la lutte dans la jungle et à la contre-guérilla. Ceux-ci forment le second contingent de l’armée à suivre cette formation, le premier vient de terminer un cycle entamé au mois d’août. Un des formateurs a déclaré qu’en plus de l’entraînement physique, au terme de la formation, les soldats auraient un énorme avantage psychologique sur les guérilleros. Bien que ces soldats soient uniquement présents pour s’entraîner, les autorités espèrent que leur présence mettra la pression sur les maoïstes qui contrôlent pratiquement totalement la région. Elle pense en outre que ce camp d’entraînement va attirer les attaques de guérilleros et a donc renforcer la présence policière. Des milliers d’hommes ont été déployés dans le district.

Mercredi a eu lieu une vaste manifestation rassemblant plusieurs milliers de manifestants à Oakland, en Californie. A l’appel des militants du mouvement ‘Occupy Wall Street’, ils s’étaient rassemblés pour dénoncer les inégalités économiques, mais aussi les violences policières suite à la répression dont ils ont été victimes la semaine dernière. Durant plusieurs heures, les manifestants sont parvenus à empêcher toute activité dans le port, certains d’entre eux étant montés sur des portes-containers, d’autres sur les échafaudages. En fin de journée, un groupe d’une centaine de manifestants est sorti du rassemblement pour allumer un grand feu et occuper un bâtiment commercial à proximité du port. Vers minuit, la police est intervenue en faisant usage de gaz lacrymogènes et de balles lestées pour les déloger. Des douzaines de manifestants ont été interpellés.

Manifestation à Oakland

Manifestation à Oakland

Alors que le premier ministre turc Erdogan se trouve actuellement en Europe, et doit se rendre en France dans les jours à venir, la police française a interpellé 24 personnes dans le courant de la soirée de mardi à Paris. La police est intervenue dans un établissement turc de la capitale et après avoir contrôlé les identités des personnes présentes, en a arrêté 24. Elles sont suspectées de soutenir le PKK.

Hier, en Allemagne, Erdogan a remercié Angela Merkel pour son appui dans la lutte contre le PKK en Turquie, mais a également demandé un apport de forces en Turquie. Il a rappelé que plus d’un cinquième des trois millions de personnes d’origine turque en Allemagne sont Kurdes et que le PKK est extrêmement actif sur le sol allemand, tant pour rassembler de l’argent que pour recruter des militants. Après la France, avec qui un accord de coopération dans la lutte contre le PKK a déjà été conclu, Erdogan est attendu en Irak, où il doit rencontrer le chef du gouvernement régional du Kurdistan afin de discuter les possibilités de davantage de coopération contre le PKK.

En fin de semaine dernière, près de 70 personnes avaient été interpellées dans le cadre d’une vaste opération visant la Kurdish Communities Union (KCK) à Istanbul. Les autorités accusent la KCK d’être la branche urbaine du PKK. Hier, la 15ème cour d’assise d’Istanbul a décidé d’en incarcérer 44 d’entre elles. La justice leur reproche d’appartenir à l’organisation et les accusent ‘d’appartenance à un groupe terroriste armé’. Parmi les personnes placées en détention se trouvent plusieurs membres du parti pro-kurde BDP, une professeure d’université, un éditeur, un écrivain et une constitutionnaliste. Actuellement, plus de 1600 personnes se trouvent en prison accusées d’entretenir des liens avec le PKK ou des organisations qui lui seraient lié.

Ayant reçu un renseignement selon lequel les maoïstes avaient planifié un grand meeting dans la région de Malkangiri (Orissa), les autorités ont déclenché en fin de semaine dernière une opération de ratissage à grande échelle. Près de 200 hommes de la force Greyhound, transportés en hélicoptère pour la première fois, ont été déployés durant cinq jours dans la région frontalière entre l’Orissa et l’Andhra Pradesh. D’habitude, les hommes se déplacent par voie routière en équipe de 20 à 25 hommes. Les soldats ont clôturé leur mission ce lundi, sans résultat concret. En effet, la grande réunion tenue par les guérilleros était terminée lorsqu’ils ont pénétré dans la zone. Ils recherchaient notamment Ramakrishna, un dirigeant maoïste haut placé que les autorités suspectaient d’y être présent. Elles ont néanmoins déclaré avoir maintenant la certitude de la présence de plusieurs dirigeants dans la zone. Une centaine d’hommes sont toujours stationnés dans la région dans le but de poursuivre l’opération de ratissage à moindre échelle.

Hélicoptère pour la force Greyhound

Hélicoptère pour la force Greyhound

Mardi matin, trois hommes d’origine espagnole avaient été arrêtés et placés en garde à vue pour ‘participation à un groupement en vue de commettre des dégradations’. Ils devaient être présentés à un juge ce matin et être jugés en comparution immédiate en début d’après-midi. Toujours hier avant la manifestation, deux Belges avaient été interpellés à proximité de la gare de Nice. Ils ont été relâchés peu après la manifestation. Dans le courant de la nuit, cinq manifestants espagnols ont été placés en garde à vue. Dans le cadre d’une patrouille, la police (autorisée à ouvrir les coffres de tous les véhicules jusqu’à la fin de la semaine) a trouvé des masques, des gants, des casquettes munies de coques de protection et plusieurs bouteilles de gaz. Elle devait décider ce matin si les cinq hommes interpellés ‘envisageaient ou non de troubler l’ordre public’.

Alors que les contrôles à la frontière franco-italienne ont débuté vendredi en marge du G20 qui commencera jeudi à Cannes, les anti-G20 ont commencé à arriver à Nice où se tiendront diverses activités. Une grande manifestation était programmée aujourd’hui, et jusqu’à la fin de la semaine auront lieu de multiples animations de rue et conférences-débat. Plus de 12.000 hommes ont été déployés à travers tout le département depuis hier, et la ville de Nice a obtenu un renfort de 2500 policiers. Ce matin, trois Espagnols ont été interpellés et placés en garde à vue. Selon le ministère de l’intérieur, ils étaient en possession de boulons, de piolets, de cagoules, de masques à gaz, de T-shirts et de badges sur lesquels était écrit ‘black cross’. 10.000 personnes sont attendues à Nice dans les jours qui viennent, et les autorités ont prévenu que tout militant de la mouvance anarchiste ou autonome sera remis à la justice.

Hier, la police de Chintapalli (Andhra Pradesh) a arrêté six membres d’un comité de sympathisants du CPI(Maoïste). Elle les accuse d’avoir pris part aux actions du 10 octobre dernier au cours desquelles un groupe de 25 militants est suspecté d’avoir coupé des arbres pour les disposer sur la route afin d’en bloquer la circulation. Tous les six sont de petits agriculteurs de Vantalamamidi, village du district de Vishakhapatnam (Andhra Pradesh) et la police affirme qu’ils soutenaient les maoïstes en distribuant des tracts, en collant des affiches et en nourrissant et en abritant des guérilleros.

Durant cinq jours à la fin du mois d’octobre, la Turquie a mené une vaste offensive militaire contre les bases du PKK à la frontière turco-irakienne. Celle-ci s’est déroulée grâce au concours de milliers de soldats et de forces spéciales. Les combattants qui ont pu s’en sortir et rejoindre leurs bases affirment que l’armée a utilisé des armes chimiques durant son intervention. Une délégation, composée notamment de membres du parti pro-kurde BDP a visité la morgue de Malatya où se trouvent les corps, et a déclaré que ceux-ci étaient mutilés et entièrement brûlés. Suite aux témoignages requis, le HPG, la branche armée du PKK, a affirmé: ‘Nous avons constaté que des bombes au napalm ont été intensivement utilisées dans les bombardements effectués par des avions, des hélicoptères de type Cobra, des tanks et des artilleries. Nous avons également constaté des traces d’armes chimiques’. Ce n’est pas la première fois que les autorités turques font usage de ce type d’armes. D’après certaines sources, 437 guérilleros auraient été tués par des armes chimiques de l’armée turque depuis 1994.