Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Pendant 2 ans (entre 2021 et 2023), des pirates informatiques ont volé des données à la Sûreté de l’État. Un e-mail sur dix entrant ou sortant du service civil de renseignement a été détourné par un groupe de pirates chinois, vraisemblablement le « UNC4841 » qui mène des activités d’espionnage en faveur de Pékin. Ils auraient exploité la faille d’un logiciel de sécurité de la firme américaine Barracuda. Les données classifiées – exclusivement échangées sur le serveur interne de la Sûreté de l’État (VSSE) – ne sont pas concernées. Les données volées pourraient contenir des données personnelles de près de la moitié du personnel de la Sûreté, comme des documents d’identité transmis au service des ressources humaines. L’enquête interne n’a pas permis de savoir quels e-mails ont été piratés et donc, quelles identités sont potentiellement compromises.

Jeudi 27 février à Montpellier, un procès aura lieu contre José-Luis Moraguès, militant BDS/Urgence Palestine, qui est poursuivi pour « diffamation publique » par plusieurs personnalités politiques suite à la publication d’un visuel sur les réseaux sociaux dénonçant la complicité d’institutions locales avec le génocide en cours en Palestine. Un rassemblement de soutien est organisé au même moment devant le tribunal judiciaire dès 13H30.

Ce lundi, Yves Engler, en détention depuis son arrestation jeudi (voir notre article), a comparu devant un tribunal de Montréal et a été libéré sous caution. Dans le cadre de sa mise en liberté sous caution, Yves Engler a accepté un certain nombre de conditions: se présenter au tribunal lors des audiences, résider à l’adresse qu’il a fournie, informer le tribunal par écrit à l’avance de tout changement d’adresse et de ne pas se trouver physiquement à proximité des plaignants. Il a également accepté de ne pas faire référence, directement ou indirectement, à l’agent de police plaignant. L’un des principaux points de désaccord entre les parties a été les conditions entourant son activité sur les médias sociaux et ses références à l’autre personne plaignante. Yves Engler a finalement accepté une condition lui interdisant de contacter la plaignante ou de marquer son compte sur X, ou tout autre compte lui appartenant, sur quelque plateforme que ce soit. Cette condition ne l’empêche pas de publier des articles sur ces questions.

 

Dossier(s): Amérique du Nord Tags: ,

Ce lundi 24 février, l’Institut Supérieur de Techniques appliquées (ISTA) de Kinshasa a été le théâtre d’un drame. Trois étudiant·es ont été blessé.es par les forces de sécurité lors d’une manifestation contre l’augmentation des frais académiques. Le coût des études et la facturation en dollars américains alourdissent les dépenses des familles. Ce lundi, la colère a explosé dans la rue, la répression a été brutale. Les forces de l’ordre ont lancé des gaz lacrymogènes, donné des coups de matraque et finalement tiré à balles réelles. Les trois étudiant.es blessé.es ont été pris.es en charge dans un hôpital à Barumbu au nord de Kinshasa, on ignore le nombre d’arrestations. 

31 octobre 2024, l’anarchiste Marianna M a été gravement blessée lors de l’explosion d’un appartement à Ampelokipi, Athènes (voir notre article ici). Pendant les deux semaines où Marianna M. est restée hospitalisée, elle a été surveillée aux soins intensifs par la police antiterroriste 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, la privant de toute intimité et de son droit d’être traitée en patiente alors qu’elle n’était pas encore en état d’arrestation.

Alors qu’elle était inconsciente donc non consentante, la police a ordonné la prise d’empreintes digitales et d’un échantillon de sang pour des tests ADN. Le 15 novembre, encore blessée, son hospitalisation a été interrompue et elle a été emmenée à la prison de Korydallos. Marianna y a été transférée sans soin hospitalier et sans aucun traitement médical. Dès les premiers jours, elle n’a pas reçu les fournitures nécessaires à ses soins et a été incarcérée dans une cellule insalubre.

Aujourd’hui, après trois mois, les tests de diagnostic requis par les médecins de l’hôpital n’ont pas été réalisés. Les blessures à la tête de l’anarchiste nécessitent un scanner refusé par le médecin de la prison. Marianna souffre de vertiges, de lésions du système nerveux et de problèmes neurologiques qui provoquent un dysfonctionnement de son œil. Des soins et une aide quotidienne sont fournis par Dimitra Z. incarcérée pour la même affaire et détenue dans la même cellule.

24 février, validé par le collège communal, la zone de police de Liège aura accès aux caméras placées sur le parcours du tram. Les forces de l’ordre pourront visionner les images enregistrées par les quelques 140 installations présentes entre Coronmeuse, Droixhe et Sclessin. Selon la majorité liégeoise PS-MR-Les Engagés, l’accès à ces caméras pour les services de police présente un intérêt pour tous les faits à caractère judiciaire ou d’ordre public. Déjà installées, elles sont actuellement testées dans le cadre de la marche à blanc du tram. Des exercices grandeur nature seront menés dans les semaines à venir pour former la police, les pompiers et les services médicaux, le personnel du TEC en cas d’intervention.

Ce dimanche 23 février, environ 80 à 120 personnes s’étaient rassemblées l’après-midi pour manifester devant le bureau fédéral de l’AfD ( Alternative für Deutschland) à Berlin. Alors que les premiers résultats des élections indiquaient que l’AFD avait environ 20% du scrutin, les manifestants ont allumé des haut-parleurs de 100 watts et fait fonctionner des sirènes installés sur le toit du véhicule. Le niveau sonore aurait été jusqu’à 109 décibels. Le bus avait été verrouillé de l’intérieur et embrumé par un système technique. Des policiers ont alors cassé la vitre du côté passager et ont pris d’assaut le véhicule. Trois personnes ont été arrêtées. Les occupants du bus et l’équipage ont reçu une interdiction de manifestation, elle était valable jusqu’à ce lundi 8 heures. Selon les manifestants issus du Centre pour la Beauté Politique, la sirène devait être un avertissement contre le fascisme au vu des résultats de l’AfD.

La reconnaissance faciale en direct dans les espaces publics est interdite en Europe mais de nombreux commerces britanniques optent pour cette technologie aidée par l’intelligence artificielle sans garde-fous juridiques. Les ONG s’inquiètent des bases de données publiques élaborées sans aucune régulation. Ils utilisent le logiciel Facewatch pour remplir leur propre base de données. Les commerces doivent préciser leur utilisation de caméras de surveillance et si la reconnaissance faciale est utilisée, mais, tous ne préviennent pas les clients, ces derniers ne peuvent alors pas donner leur consentement à l’exploitation de leur image.

Le nouveau gouvernement fédéral souhaite mettre en place un service militaire d’un an sur la base du volontariat, un changement de paradigme dans le pays. L’expérimentation pourrait débuter « dès que possible », selon le ministre de La Défense Théo Francken. Depuis 1994 et la suppression du service militaire obligatoire, personne n’était revenu sur cette décision en Belgique. Le but de ce service militaire « allégé », d’une durée d’un an et destiné aux femmes et hommes de 18/25 ans, est de former des troupes capables d’évoluer au sein de réserves de défense territoriales et de pouvoir prêter mains forte aux militaires professionnels en cas de besoin. Le nouveau ministre de La Défense  écrira une lettre à tous les hommes et femmes de 18 ans les invitant à venir servir un an sous les drapeaux. 

Le Front de Guerre Occidental Ogli Padilla de l’ELN (Armée de libération nationale) avait appelé à une grève armée de 72 heures dans la région du Chocó du 18 au 21 février. Cette grève est une réaction à la collaboration entre le gouvernement, l’armée et les mercenaires dans le Chocó et vise à la rendre visible. Il dénonce la « grave situation humanitaire » dans la région, dont le gouvernement est tout autant responsable que de la prolifération de paramilitaires comme le Clan del Golfo. Au cours de la grève, la guérilla a frappé les forces de sécurité, en faisant exploser quatre voitures piégées devant les commissariats des villes de Villa del Rosario et de Cucuma.

Le conflit entre l’ELN et le Clan del Golfo est présenté dans de nombreux médias comme une « lutte pour le contrôle des routes de la drogue » et des « secteurs économiques illégaux », l’ELN explique que l’avancée des paramilitaires se déroule dans le contexte des projets de l’oligarchie visant à « imposer des mégaprojets et son modèle extractiviste dans la région ». La présence massive de mercenaires sert à sécuriser leurs intérêts. L’ELN serait active dans 97 des 172 municipalités colombiennes où se pratiquent des cultures illégales de drogue. Elle ne participe pas au trafic mais lève un impôts auprès des cartels et protège les intérêts des petits paysans cultivateurs de coca.