Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

A 7h ce matin, un convoi de l’armée turque a été la cible d’une attaque de la guérilla dans la province de Hakkari (sud-est de la Turquie). Un IED a explosé au passage d’un minibus transportant des troupes. Quinze d’entre eux ont été blessés par la déflagration. Cette action est la première menée par le PKK depuis le début des raids aériens de l’armée visant ses militants au Kurdistan et qui ont déjà fait plus de cent morts.

Quelques 300 personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, se sont rassemblées cet après-midi devant le consulat de Turquie à Bruxelles pour dénoncer les raids aériens menés depuis le 17 août par l’armée turque au Kurdistan. Selon les dernières estimations, les bombardements aériens ainsi que les frappes terrestres auraient fait plus de cent morts.

Manif contre les raids turcs au Kurdistan

Manif contre les raids turcs au Kurdistan

Depuis la semaine dernière, trois personnes sont décédées en Grande-Bretagne après avoir été la cible d’un Taser ou de gaz incapacitant. La semaine dernière, Dale Burns est décédé quelques heures après avoir été ‘tasé’ durant son arrestation. L’autopsie aurait, selon les autorités, incapable de révéler les causes de sa mort. Lundi soir, Jacob Michael a été arrêté par onze policiers qui l’ont maitrisé en faisant usage de gaz incapacitant. Se sentant mal, il a été transféré à l’hôpital où il est mort un peu plus tard. Hier soir, Phillip Hulmes a été arrêté après avoir été touché par un tir de Taser. Une demi-heure plus tard, il est décédé. Les autorités ont annoncé que les autopsies de ces deux hommes n’avaient pas encore fourni leurs conclusions.

A partir de 2012, l’aéroport de Zaventem va tester un système de contrôle de sécurité des passagers imaginé par l’IATA (association internationale du transport aérien). Ce dernier est basé sur un procédé du tri des personnes qui seront séparées en trois catégories: passagers ‘connus’, ‘normaux’ et ‘à sécurité renforcée’. Suivant son statut, chaque voyageur se verra soumis à un contrôle différencié. Le passager ‘connu’ (officiel, haut fonctionnaire,…) se contentera de passer sous le portique de détecteur à métaux. Le passage ‘normal’ passera sous le portique et au ‘full-body’ scanner, appareil qui ‘voit’ sous les vêtements. Enfin, le passager ‘à sécurité renforcée’ devra passer sous le portique, au scanner, enlever ses chaussures et subir un contrôle anti-explosif. La catégorisation des voyageurs se fera par une estimation du risque réalisée par le gouvernement avant leur arrivée à l’aéroport. En Belgique, elle sera réalisée sur base de données personnelles et de la destination. Une fois ‘trié’, le passager se verra apposer sa catégorie via une puce où celle-ci sera mémorisée, et jointe à son passeport ou un autre document de voyage.

Projet-pilote de tri des passagers

Projet-pilote de tri des passagers

En avril dernier, les services secrets danois (PET) avaient arrêté quatre jeunes alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur de l’école de police de Broedbyoester, à proximité de Copenhague, avec des fusées éclairantes et des cocktails Molotov. Une cinquième personne avait été arrêté un peu plus tard. Après quatre mois d’emprisonnement, ils viennent de comparaître et ont été officiellement accusés d’avoir mené divers actes incendiaires qualifiés d’actes de terrorisme selon les lois antiterroristes danoises de 2002. Le chef d’inculpation est passé ce lundi, de simple incendie à action terroriste menée dans le but de déstabiliser l’état et la police. Ils sont notamment accusés d’attaques visant le QG de la Nordea Bank, le commissariat central de Copenhague, l’ambassade de Grèce, de nombreuses banques,… Ils sont également accusés de tentatives d’incendies et d’attaques contre le parlement, la garde royale,… accusations absurdes dans la mesure où ces tentatives auraient été commises durant leur incarcération. A l’issue de l’audience, le juge a prononcé leur maintien en détention pour un mois supplémentaire minimum, et probablement jusqu’à la fin de leur procès.

Le quotidien The Guardian a pu prendre connaissance d’une circulaire publiée par Scotland Yard au plus fort des troubles il y a deux semaines, circulaire transmise à tous les policiers en charges des enquêtes liées aux événements. Celle-ci, présentée comme la réponse dans l’urgence des autorités policières face aux troubles, demande que soit placées en garde à vue toutes les personnes qui pourraient avoir pris part aux émeutes d’une quelconque manière et recommande également aux tribunaux de refuser toute libération sous caution après que soit prononcée l’inculpation, quel que soit le chef de cette inculpation.

Un collectif d’avocats, qui vient de mener un premier examen judiciaire des procédures de mise en garde à vue, indique que dans la pratique, 62% des personnes arrêtées ont été replacées en garde à vue après leur première comparution (contre 10% en temps normal), ce qui pour eux, représente clairement une politique globale d’emprisonnement massif. Selon la police, cette politique était nécessaire afin de prévenir davantage de problèmes. Par ailleurs, la circulaire suggérait aux policiers d’utiliser des règles spéciales pour expédier rapidement les affaires devant les tribunaux, même si les preuves rassemblées n’auraient normalement pas été suffisantes. Enfin, le document suggérait une déclaration à l’usage des enquêteurs pour leurs rapports d’accusation: ‘une décision stratégique a été prise par le MPS (Metropolitan Police Service) pour que dans toutes les affaires, une demande de maintien en détention provisoire soit faite, tant au commissariat que plus tard au tribunal (…) La nature spontanée des délits et la charge significatif de travail qu’ils ont placé sur les effectifs de la police font que toutes les enquêtes n’ont pas encore pu être clôturées. Certaines investigations, telles que l’analyse des images vidéos, ne peuvent être accomplies pour l’instant en raison des troubles en cours. En conséquence, cette affaire nécessite la demande d’un ‘examen minimal’ afin que soit prise une décision d’inculpation basée sur les preuves existantes et l’espérance que davantage de preuves puissent être apportées’.

Cet ‘examen minimal’ permet donc au procureur de diminuer la charge de preuve nécessaire pour un maintien en garde à vue. Et cette procédure a largement été utilisée. Aujourd’hui, cette circulaire met en lumière les procédés répressifs des autorités et expliquent comment elles ont pu placer autant de personnes derrière les barreaux.

Les autorités turques viennent de publie ce qui constitue un premier bilan chiffré des frappes menées depuis le 17 août par l’armée dans les montagnes irakiennes. Selon elles, entre 90 et 100 guérilleros du PKK ont été abattus (elles utilisent plutôt le terme ‘neutralisés’) et 80 autres ont été blessés. En ce qui concerne l’infrastructure, l’armée affirme avoir frappé et endommagé, voir détruit, 14 installations, huit dépôts de vivres, un dépôt de munitions, neuf canons de DCA, 18 cavernes et 79 caches. Selon la déclaration de l’état-major, 349 cibles situées dans les montagnes Kandil et dans les régions de Khakurk, de Avasi-Basyan et de Zap ont été touchées par des tirs d’artillerie lourde alors que 132 cibles ont été touchées par des frappes aériennes. Les autorités ont affirmé qu’un grand nombre de guérilleros leur avait échappé et estime à 2000 le nombre d’entre eux actuellement retranchés dans les montagnes du Kurdistan irakien. En outre, elles ont affirmé que les raids allaient se poursuivre.

La technologie de reconnaissance faciale étant envisagée pour sécuriser les Jeux Olympiques qui se tiendront à Londres l’année prochaine. Des officiers de police alimentent de photographies des suspects des émeutes le programme nouvellement mis à jour pour Scotland Yard dans cette perspective.

117 villages dans la région Amediye de Dihok et 7 villages dans les régions de Sidekan et de Kandil ont dû être évacués à la suite des raids aériens turcs au dessus de la Région Autonome du Kurdistan irakien (Kurdistan sud). Près de 170 villages auraient été aussi évacués dans la région Amedi également visée par l’aviation turque. A chaque famille contrainte de quitter son village il est promis une indemnité de 30 millions de dinars. Des villages ont été aussi évacués dans la région de Metina; il s’agit des villages de Mêrga Çiya, Yekmalê, Hêsê, Xirabe, Sêlaza, Dergelê, Pîrka, Bêsîlê, Bêlîzanê, Bazê. Les régions de Haftanin et Xirabe ont été touchées, entrainant l’évacuation de 10 à 15 villages.

Trois villages, au moins, ont été frappés par les raids aériens que mènent depuis cinq jours l’aviation turque, causant d’énormes dégâts. Des avions de combat qui pilonnent depuis 5 jours la région de Kandil ont poursuivi un véhicule civil qui tentait de fuir le village de Golle qu’ils étaient en train de bombarder ; le véhicule a été touché et les 7 personnes (dont une femme et 4 enfants) qui avait pris place à bord ont été tuées sur le coup.