Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Comme tous les vendredis depuis de nombreuses semaines, les militants pour la démocratie avaient appelé à une journée de manifestation dans toutes les villes majeures de Syrie. Comme tous les vendredis, des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées pour exiger la chute du régime en place. D’après les militants sur place, la mobilisation d’hier est la plus importante depuis le début du mouvement de contestation. Ils étaient entre autres 500.000 à Hama et 100.000 à Homs. Et comme tous les vendredis, les forces de l’ordre ont tiré à balles réelles pour disperser les foules. Un premier bilan fait état de onze morts et d’au moins douze blessés parmi les manifestants. En outre, la police a à nouveau procédé à un grand nombre d’arrestations.

Les 28 et 29 juin, durant les 48 heures de grève générale, plusieurs grandes manifestations se sont déroulées à Athènes. De multiples affrontements y ont opposés les manifestants et les forces de l’ordre. Celles-ci ont procédé à de nombreuses arrestations. Six personnes parmi celles arrêtées mardi ont été accusées de crime et devaient comparaitre devant le procureur aujourd’hui. Les 18 manifestants arrêtés mercredi se trouvent toujours en détention. Quatre d’entre eux devaient comparaître aujourd’hui, les autres seront quant à eux jugés ce lundi 4 juillet. Aucune informations concernant les audiences de ce vendredi n’ont encore été transmises. Une centaine de personnes, encadrées par quatre escadrons de la police grecque, s’étaient rassemblées en solidarité devant le tribunal.

Les autorités indiennes ont annoncé avoir une nouvelle fois arrêté Manoj Mahato, le porte-parole et secrétaire général du Comité populaire contre les atrocités policières (PCAPA). L’opération a eu lieu dans le district du Midnapore occidental (Bengale occidental) ce vendredi. Le leader tribal de cet organe qui lutte entre autres contre la répression visant les communautés pauvres et les guérilleros maoïstes qui les soutiennent avait déjà été arrêté une première fois en septembre 2010. A l’époque, les forces de sécurité soutenait qu’il était impliqué dans au moins quinze affaires de sédition, de meurtres et de violations du Code de Procédure Criminelle. Il avait été libéré en avril dernier, peu avant la tenue des élections régionales. Aujourd’hui, il a été arrêté parce que les autorités l’accusent d’avoir pris part à l’enlèvement d’un dirigeant local du Parti communiste (Marxiste). Cela faisait plusieurs mois qu’un mandat d’arrêt avait été délivré à son encontre dans le cadre de cette affaire.

Ce 1 juillet, un nouveau bataillon est entré en fonction pour l’armée belge. Baptisé ISTAR (Intelligence, Surveillance, Target Acquisition et Reconnaissance), il aura pour mission la collecte de renseignements. Cette unité est composée de trois escadrons opérationnels pour un total de 660 hommes et femmes. Elle dispose de quarante véhicules blindés à roues 6X6 dotés de nouveaux senseurs. Un des escadrons sera également équipé de radars de surveillance du champ de bataille. Enfin, ce nouveau bataillon dispose d’une capacité d’analyse du renseignement et peut faire appel à des informations provenant de sources externes telles que les drones B-Hunter, les images recueillies par nos hélicoptères ou encore les images satellites.

Plusieurs documents publiés récemment révèlent que diverses forces policières ont travaillé de nombreux mois pour infiltrer leurs agents dans des groupes anti-guerre, anti-mondialisation et anarchistes en prévision des sommes qui se sont déroulés en juin dernier à Huntsville et à Toronto. Les rapports montrent qu’elles ont assigné à une douzaine d’officiers la tâche de surveilles les ‘extrémistes criminels’ potentiels. L’analyse de ces rapports divulgue les méthodes des autorités. Celles-ci ont mis en place un groupe de renseignements en janvier 2009, qui à son tour à affecté une douzaine d’officiers à une équipe d’investigation clandestine pour la surveillance et l’infiltration des présumés réseaux extrémistes. Le groupe de renseignement avait un mandat pour utiliser les officiers et les informateurs clandestins dans les rangs des réseaux de protestation, non seulement pour contrôler l’activité criminelle potentielle des organisateurs, mais également pour ‘prévenir, empêcher, étudier et/ou interrompre’ les menaces pour le sommet. L’équipe d’investigation a créé et partagé des dossiers sur une longue liste d’individus, leur attribuant un code de couleur selon le niveau de risque qu’ils représentaient à ses yeux: rouge (suspect), orange (personne qui présente un certain intérêt), jaune (associé). Cela a permis à la police d’identifier les ‘extrémistes criminels’ qui constituaient une menace significative pour le sommet, visant principalement les groupes anti-capitalistes.

En plus de cette surveillance en amont, des policiers en civil, par équipe de quatre minimum, étaient posté à travers la foule durant les manifestations anti-G20/G8 en tant qu’ ‘observateurs’. Leur rôle était de ‘fournir des renseignements en temps réel sur les manifestations et les gros rassemblements de protestataires où les renseignements recueillis au cours des mois précédents avaient prévus des manifestations de violence’. Ces observateurs devaient également suivre et transmettre les mouvements des bus, des camionnettes et des trains véhiculant les groupes de manifestants. Ces rapports contiennent aussi les conclusions policières de toutes ces opérations. Les autorités se disent satisfaites des renseignements recueillis, mais ont toutefois dénoncé quelques manquements, notamment quant au délai de transmission d’informations importantes au niveau tactique, mais elles se sont engagées à les corriger à l’avenir.

Rappelons que le G20 a été le cadre de la plus grosse opération d’arrestation de masse de l’histoire du Canada et que plusieurs douzaines de personnes font toujours face aujourd’hui à des accusations.

Un militant maoïste a été tué et un autre a été capturé ce jeudi lors d’une fusillade entre une patrouille de la police locale/CRPF et la guérilla près du village de Puhimal (distrcit du Gariaband, Etat de Chhattisgarh). La police a récupéré quatre armes et a lancé une opération de ratissage pour tenter d’accrocher le reste de l’unité de guérilla.

Un membre présumé de l’ETA, dont l’identité n’a pas été révélée, a été arrêté mercredi soir dans un village du département de la Dordogne (sud-ouest de la France) après une collision, tandis qu’un autre a pu s’échapper. La voiture conduite par cet homme âgé d’une trentaine d’années, dont l’identité n’a pas été révélée, était immatriculée en région parisienne et chargée de munitions et l’homme était armé.

L’homme, légèrement blessé, était jeudi matin en garde à vue à l’hôpital de Périgueux. Il devait être déféré rapidement devant la section antiterroriste du parquet de Paris. Le blessé et l’homme qui l’accompagnait, qui étaient à bord d’une Peugeot 307, ont volé une autre voiture de même modèle près de Jumilhac, et ont été poursuivis par les victimes du vol dans un autre véhicule. Une collision a eu lieu entre la voiture poursuivante et la 307 des etarras présumés.

Trois hommes ont été condamnés mercredi à New York à 25 ans de prison. Ils avaient été arrêtés en mai 2009 alors qu’ils s’apprêtaient à poser des «bombes», (en fait des leurres fournis par le FBI) près de deux synagogues du Bronx. L’informateur du FBI a mis près d’un an à convaincre l’un des accusés de faire un attentat. Ce petit trafiquant de drogue n’a cédé que lorsqu’il a perdu son emploi dans un magasin et s’est retrouvé criblé de dettes, tandis que l’informateur lui promettait argent, voitures et vacances. Et il a aussi eu du mal à trouver des complices.

«Le fait que toute l’opération ait été une arnaque ne change rien», a estimé le procureur, «Ils avaient toujours le choix de se désengager.» En octobre, un jury fédéral les avait reconnu coupables de huit chefs d’inculpation (notamment: « complot en vue d’utiliser des armes de destruction massive »), leur faisaient encourir une peine comprise entre 25 ans de prison et la perpétuité. La juge du tribunal fédéral de Manhattan était donc contrainte de les condamner au moins à 25 ans, ce qu’elle a fait en déclarant: «Je ne peux pas ne pas appliquer la loi, mais je crois que l’attitude du gouvernement doit changer», faisant allusion au fait que l’affaire a été montée de toutes pièces par le FBI

Des heurts ont opposé des policiers grecs à des manifestants aux abords du Parlement aux premières heures de jeudi, à Athènes, à quelques heures du vote des modalités du plan d’austérité dont le principe a été adopté mercredi. Des centaines de policiers anti-émeutes ont affronté des jeunes manifestants, qui leur lançaient des pierres, qui ont brisé des vitrines de magasins et mis le feu à certains bâtiments. Le centre d’Athènes était envahi dans la nuit par la fumée des bombes incendiaires et par les gaz lacrymogènes. Les manifestants ont mis le feu à la poste située dans le bâtiment où se trouve aussi le ministère des Finances, et ont tenté d’incendier une banque. De l’autre côté de la place, l’hôtel de luxe King George a été évacué.

Toute la journée, des milliers de Grecs avaient manifesté dans le centre d’Athènes tandis que les députés s’apprêtaient à voter. Des médecins mobilisés du côté des manifestants ont dit avoir soigné au moins 25 personnes pour des blessures légères et des centaines d’autres pour des problèmes respiratoires, dans la station de métro Syntagma. Au moins 40 policiers ont été blessés. A la nuit tombée, la situation s’est aggravée. Un député socialiste qui sortait du Parlement escorté de cinq policiers a été violemment pris à partie par une vingtaine de manifestants qui ont jeté des projectiles divers dans sa direction. La police a fait état de onze arrestations.

Manifestation à Athènes

Manifestation à Athènes

Plus de 1000 personnes ont été blessées, mercredi, dans la capitale égyptienne, où les forces de sécurité ont affronté des milliers de manifestants pour une deuxième journée consécutive. Les manifestants exigent que les dirigeants militaires de l’Égypte accélèrent les procédures judiciaires contre les membres des forces de sécurité accusés d’avoir commis des actes de brutalité pendant le soulèvement populaire qui a forcé le président Hosni Moubarak à démissionner.

Des policiers antiémeute ont tiré des gaz lacrymogènes contre les manifestants qui lançaient des pierres et des cocktails Molotov. L’affrontement a laissé les rues jonchées de débris, tandis qu’un épais nuage de fumée blanche recouvrait le secteur. En fin d’après-midi, des militaires, appuyés par des véhicules blindés, ont pris la relève des policiers antiémeute qui protégeaient le ministère de l’Intérieur.

Emeute en Egypte

Emeute en Egypte