Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le 6 juillet 2006, la police était intervenue dans le cadre d’un cambriolage aux Mureaux (Yvelines). Lors de cette opération, un policier avait tiré au flash-ball sur un jeune homme, tir qui a entraîné la perte de son oeil gauche. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Versailles a condamné le policier à six mois de prison avec sursis. Par contre, il s’est opposé à une inscription de la peine au casier judiciaire, ce qui permet au fonctionnaire de rester dans la police. Il devra en outre verser 186.000€ de dommages et intérêts à la victime. Lors de l’audience, il avait reconnu avoir désactivé le cran d’arrêt de l’arme et avoir laissé son doigt sur la gâchette.

Pour la deuxième fois en six mois, le prisonnier vert anarchiste Marco Camenisch a été transféré. En octobre dernier, il était passé de la prison de Zurich à la prison de sécurité optimale à Orb. Cette fois, il a été transféré à la prison de Lenzburg. Les raisons de ce nouveau transfert ne sont pas connues. Mais il est clair que pour les prisonniers, chacun de ces déménagements signifie une grande dose de stress: nouvelle situation, nouveau régime, nouveaux harcèlements. Pou lui manifester sa solidarité, les courriers peuvent lui être adressé à l’adresse suivante:
– Marco Camenisch
– Justizvollzugsanstalt Lenzburg
– Postfach 75
– 5600 Lenzburg
– Suisse

Lundi dernier, les accusés, membres présumés du groupe ‘Conspiration des Cellules de Feu’ et actuellement jugé pour ‘appartenance à une organisation terroriste’, avaient quitté la salle d’audience de leur procès au tribunal antiterroriste d’Athènes, situé dans la prison de haute sécurité de Kirydallos. Leurs demandes, entre autres, que les pièces d’identité des personnes assistant aux débats ne soient pas conservées par la police, ainsi que les débats ne soient pas enregistrés, n’avaient pas été entendues. La séance avait été ajournée à hier suite à leur départ. Ce lundi matin, la juge leur a opposé une fin de non-recevoir, justifiant la retenue des pièces d’identité par le fait que l’accès à la salle d’audience est régi par les règles de la prison. Les accusés ont dès lors immédiatement quitté la salle. Leur départ a été suivi par des affrontements entre quelques dizaines de sympathisants et des policiers en cilvil. Profitant de la confusion, les six accusés qui comparaissent détenus ont réussi à échapper à la vigilance de leur garde policière et ont pris la fuite. Ils ont été rattrapés à la course dans la cour du bâtiment. La séance a été ajournée à ce mardi. Les accusés, qui ont annoncé leur refus d’être représentés par leurs avocats dans ces conditions se sont vus attribués des avocats commis d’office. En outre, ils ont annoncé qu’ils entamaient une ‘grève de réfectoire’, n’acceptant plus les repas de l’administration pénitentiaire.

Dimanche, une vaste manifestation d’ouvriers d’une compagnie pharmaceutique s’est déroulée à Siddhirganj, ville située à seize kilomètres de la capitale, Dacca. Une nouvelle fois, ils s’étaient rassemblés pour exiger une augmentation de leurs salaires, et une nouvelle fois, le mouvement a été violemment réprimé. Un homme est décédé et plus de cent personnes ont été blessées dans les affrontements avec les forces de l’ordre, alors que les manifestants bloquaient une des rues principales de la ville. Pour les disperser, les policiers ont tiré des balles en caoutchouc et des bombes lacrymogènes. Les manifestants ont répliqué, entraînant un face-à-face de plus d’une heure.

Manifestations réprimée au Bangladesh

Manifestations réprimée au Bangladesh

Dimanche, des milliers de manifestants ont fait le siège du palais de la Kasbah, où travaille le premier ministre. La foule brandissait des portraits des victimes de la répression du soulèvement populaire, exigeant que le nouveau gouvernement, actuellement dominé par les ministres de l’ancien régime, soit modifié. ‘Nous sommes venus pour faire tomber les derniers restes de la dictature’, ‘Ils ont volé nos richesses, ils ne voleront pas notre révolution’ scandaient les manifestants. Depuis hier soir, bravant le couvre-feu, des dizaines d’entre eux ‘campent’ devant le siège du gouvernement tunisien. Ce matin, de violents affrontements ont éclaté avec les policiers anti-émeutes qui tentaient d’exfiltrer des fonctionnaires du bâtiment. Les policiers ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser le groupe, qui lui a jeté des pierres et des bouteilles.

Siège du gouvernement à Tunis

Siège du gouvernement à Tunis

La nuit du 9 au 10 mai dernier, plusieurs actions anti-répression se sont déroulées dans la région de Gand: les vitres du commissariat de Gentbrugge ont été brisées, des tags ont été peints sur les murs de ce bâtiment, ainsi que sur celui du syndicat socialiste et de plusieurs banques. Une attaque incendiaire a également été menée contre le commissariat de Meulestede. Une demi-heure après les faits, la police a arrêté une personne qui se trouvait à proximité. Cette dernière a passé 17 heures en garde à vue, pendant que la police perquisitionnait chez ses parents et dans sa chambre d’étudiant. Elle y a saisi des tracts et des livres anarchistes, des notes personnelles et un ordinateur. Dans ce dernier, elle s’est particulièrement intéressée aux mails concernant diverses réunions, ainsi qu’aux sites visitées et aux recherches faites sur internet. Ce mercredi 26 janvier à 9 heures va débuté le procès de cette militante anarchiste qui est accusé d’avoir attaqué le commissariat de Gentbrugge, bien que les autorités n’aient encore avancé aucune preuves.

Un vaste appel à la manifestation avait été lancé pour ce samedi à Alger pour réclamer une ‘Algérie démocratique’. Malgré l’interdiction décrétée par la préfecture en cours de semaine, l’appel a été maintenu. Dès vendredi soir, les autorités ont quadrillé la capitale. En milieu de nuit, des dizaines de véhicules blindés étaient en position dans le vieux centre historique et des barrages étaient dressés aux entrées de la ville. Ainsi, dès vendredi soir, trois bus de manifestants arrivant de Kabylie ont été bloqués à l’entrée est de la ville. Ce matin, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées bloquées par des centaines de policiers casqués et équipés de matraques, de boucliers et de gaz lacrymogènes. Lorsque ceux-ci les ont empêché de marcher vers le Parlement, plusieurs personnes ont été blessées et d’autres arrêtées. Des témoins présents sur places parlent de six blessés au moins et de nombreuses arrestations musclées, surtout des jeunes.

Déploiement policier à Alger

Déploiement policier à Alger

En janvier 2010 s’est déroulé le procès des inculpés de l’incendie du Centre de Rétention Administrative de Vincennes. De nombreuses campagnes de solidarité ont eu lieu à l’époque, notamment pour dénoncer les différentes entreprises qui participent à l’exploitation, à l’enfermement et à l’expulsion des sans-papiers, et briser la cohérence de la ‘machine à expulser’. Différentes opérations ont visé les constructeurs de prisons (Bouygues, Eiffage), les compagnies de transport qui participent aux expulsions (Air France, Carlson Wagonlit), les banques qui dénoncent les sans-papiers à la police (La Poste, BNP, LCL) et les associations qui encadrent la rétention. Mercredi soir, un nouveau militant a été arrêté et mis en examen pour ‘dégradation en réunion’. A la demande de la juge d’instruction, il a été incarcéré à Fleury-Mérogis. Depuis un an, plusieurs personnes ont déjà été arrêtées, perquisitionnées et mises en examen.

En 1977, Léonard Peltier a écopé de deux peines consécutives de prison à perpétuité pour le meurtre de deux policiers. Ceux-ci ont été tués au cours d’une fusillade alors qu’ils s’étaient introduits illégalement dans la réserve de Pine Ridge (Sud Dakota) où se trouvait le campement du Mouvement Indien Américain, dont Peltier était membre. Aucune preuve formelle de la culpabilité du militant amérindien n’a jamais pu être établie. En outre, il a été prouvé qu’il avait été reconnu coupable sur base de fausses preuves et de témoignages recueillis sous la contrainte. Il est victime de la guerre secrète menée par le FBI dans le cadre du COINTELPRO contre le Mouvement Indien Américain.

Aujourd’hui incarcéré à la prison de Lewisburg (Pennsylvanie), Léonard Peltier est gravement malade. Il y a plus d’un an, des symptômes de cancer de la prostate sont apparus. Après des mois de pressions exercées par ses avocats, il a subi des examens sanguins en juin 2010, dont il n’a reçu les résultats qu’en novembre dernier. Ceux-ci ont révélé qu’une biopsie était indispensable. Trois mois plus tard, elle n’a toujours pas été réalisée. Léonard Peltier exige d’être transféré à l’hôpital afin d’y subir une évaluation médicale et d’y recevoir un traitement adapté.

Léonard Peltier

Léonard Peltier

Après le second examen du 14 décembre par l’Assemblée nationale, le Sénat a adopté ce jeudi – en deuxième lecture – le projet de loi sur la sécurité, dit Loppsi 2. Dans cet article, vous retrouverez toutes les dispositions contenues dans le projet de loi concernant ou pouvant concerner la militance. Les modifications apportées par le Sénat avant adoption sont minimes. En première lecture, le Sénat avait ‘assoupli’ les dispositions sécuritaires, ce que l’Assemblée nationale avait ensuite gommé en deuxième lecture. Cette fois, le Sénat fait plutôt un pas vers le gouvernement, allant même jusqu’à accepter de nouvelles dispositions, dont la création d’une incrimination pour les squats. Une Commission mixte paritaire (sept sénateurs, sept députés) devra élaborer un compromis entre les deux assemblées, qui sera ensuite soumis au vote des sénateurs et de l’Assemblée nationale pour une adoption définitive le 8 février. La loi Loppsi 2 est la 42ème loi sécuritaire votée en France depuis 2002. Si on y ajoute les accords de coopération passés avec les pays étrangers, le chiffre avoisine les 70. Cela équivaut à une nouvelle loi sécuritaire tous les deux mois et demi.