Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Vendredi 20 novembre 2009, après un rassemblement place de la République à 17h30 encadré d’un dispositif policier à peine croyable pour une centaine de personnes (invasion de la place par les policiers, longues files de camionnettes postées au début de chaque artère…), l’institut culturel italien a été occupé. Rassemblement et occupation dénonçaient la sentence prononcée le 9 octobre en appel contre dix inculpés du G8 de Gênes 2001, des peines exorbitantes de 8 à 15 ans de prison pour des faits de destruction et de violence de rue.

Trois membres du Comité d’Action Solidaire (avec les sans-papiers) passent en jugement ce jeudi 26 pour s’être interposé pacifiquement devant une rafle de 54 sans-papiers.

Le jeudi 16 octobre 2008, suite au dédain politique dont sont victimes les sans-papiers de Belgique, 54 Afghans et Iraniens en grève de la faim depuis 57 jours, envahirent le Commissariat Général aux Réfugiés et aux Apatrides (CGRA). Tous, hommes, femmes, enfants, entassés dès 11h30 dans le hall du CGRA dans l’attente de leur Carte Orange promise depuis des jours. Sur place, pas une caméra, pas une radio de diffusion, pas un journaliste en vue. Le sort de ces sans-papiers allait se jouer dans un hall aux portes vitrées embuées, fermées de l’intérieur. Sans manger depuis des jours, sans boire depuis des heures et sans aucun appui d’aucune opinion publique présente.

A défaut de la presse, c’est la police qui fît son apparition en masse sur le coup de 15h45. Le quartier fût bouclé avec une rapidité et une efficacité impressionnante: plus d’une vingtaine de fourgonnettes se déployèrent tout autour de la zone du CGRA. A leur bord, une centaine de policiers en ‘armures de Plexiglas et de kevlar armés chacun d’une matraque et d’une dizaine de colsons. A leur tête, le Commissaire de la Ville de Bruxelles : M. Vandersmissen. Il lança aux assiégés dépités un ultimatum d’un quart d’heure, après quoi tous, hommes, femmes, enfants, seraient ‘arrêtés et envoyés en centres fermés’. A 16h, les policiers se mirent en mouvement, resserrant pas à pas l’étaux sur la porte d’entrée du CGRA désormais béante.

Entre les policiers et les sans-papiers une dizaine d’étudiants du CAS scandant ‘On est là, on reste, on ne partira pas’, assis, coincés entre la devanture du CGRA et un demi-cercle de boucliers. Tout alla très vite: les policiers procédèrent bratelement à des arrestations. Les étudiants furent empilés les uns derrière les autres, assis à même les pavés, sur-menottés, blessés pour certains. Trois d’entre eux, sans doute les plus reconnaissables, furent désignés arbitrairement du doigt par le chef policier comme étant les leaders et écopèrent dès lors d’une arrestation judiciaire contrairement aux six autres qui furent, eux, arrêtés administrativement. Six chefs d’inculpation, tout aussi arbitrairement répartis furent attribués aux trois étudiants poursuivis.

Soyons présent le jeudi 26 novembre à 8h30 devant le Palais de Justice de Bruxelles, pour soutenir les trois inculpés.

Environ 200 personnes, dont une délégation de notre Secours Rouge, avaient répondu présentes ce dimanche à l’appel au rassemblement contre la construction d’une nouvelle prison pour sans-papiers à Steenokerzeel. Au départ du marché du midi, le cortège s’est mis en route, traversant les communes d’Anderlecht et de Molenbeek, encadré par de nombreuses voitures banalisées des différentes zones de police de la capitale. Les manifestants ont marché au son des tambours et des slogans pour la fermetures des prisons et contre l’ouverture de nouveaux centres fermés. Quelques véhicules de sociétés impliquées dans les constructions pénitentiaires ont été bombés le long du parcours.

Cortège contre les centres fermés

Bombage en marge du cortège contre les centres fermés

L’annonce d’une assemblée ouverte contre les centres fermées a été faite durant le rassemblement. La soirée se déroulera le mardi 24 novembre, à partir de 18h au Pianofrabriek (35, rue du Fort à Saint-Gilles)

Cortège contre les centres fermés
Bombage en marge du cortège contre les centres fermés

Une soixantaine de personnes se sont réunies vendredi à 16h devant le palais de justice de Bruxelles pour protester contre les violences policières à la prison de Forest. Ce rassemblement, auquel a participé une délégation de notre Secours Rouge, s’est tenu à l’appel de familles et proches de prisonniers.

Ce sont pas moins de 25.000 lettres appelant à une enquête juste dans l’affaire Mumia Abu-Jamal qui ont été déposées ce 12 novembre au département de la Justice à Washington en marge d’une manifestation de solidarité avec le prisonnier afro-américain. Cela fait maintenant plus de 28 ans que le journaliste militant, ancien membre du Black Panther Party se trouve dans le couloir de la mort, victime d’un procès niant tous ces droits civils. Ces lettres, destinées au Ministre de la Justice au nom de Mumia mettent en évidence qu’en cachant un grand nombre de preuves, toutes les cours américaines, locales, de l’état et fédérales ont violé leurs propres lois afin qu’il soit maintenu dans le couloir de la mort. Ces courriers font suite à l’élection récente de Seth Williams à la tête du district de Philadelphie, se dernier plaidant pour la réaffirmation de la peine de mort dans l’affaire Abu-Jamal. En reflet de la campagne de solidarité internationale qui se développe, les organisateurs ont constaté que les signataires provenaient de multiples pays d’Europe, d’Amérique du Sud ainsi que de tous les états des USA, revendiquant tous l’arrêt d’une justice à double face et un nouveau procès, équitable cette fois, pour Mumia Abu-Jamal.

Marche pour Mumia Abu-Jamal

Marche pour Mumia Abu-Jamal

Une voiture piégée a été garée aux abords du bâtiment de la police de Belfast par des militants de l’IRA-Véritable ou de l’IRA-continuité ce samedi. Elle contenait près de 180 kilos d’explosifs. Le véhicule a pris feu mais n’a pas explosé et n’a fait aucun dégâts. Le bâtiment visé était le siège du Policing Board, qui supervise toutes les opérations de la police.

Dans le même temps, une patrouille de police essuyait plusieurs coups de feu près d’Enniskillen, en Irlande du Nord. L’attaque est attribuée à une des organisations républicaines dissidentes refusant l’Accord du Vendredi Saint, IRA-Véritable ou IRA-Continuité. C’est à Enniskillen, fief du mouvement républicain, qu’en 1981, Bobby Sands fut élu à la Chambre des Communes. Deux hommes ont été interpellés en Irlande du Nord et un troisième en République d’Irlande.

Suite aux révélations faites cette semaine de détenus violentés par les forces de l’ordre à la prison de Forest et l’ouverture d’une enquête approfondie (deux officiers de la supervision du personnel viennent d’être suspendus dans le cadre de l’enquête en cours.), des troubles se sont produits dans la commune d’Anderlecht entre plusieurs bandes de jeunes et la police ce vendredi soir.

En protestation aux violences policières, le commissariat de police situé au rez-de-chaussée de la maison communale a été la cible d’un cocktail Molotov, deux voitures ont été incendiées, une cabine téléphonique a été saccagée et plusieurs véhicules de police ont subi des dégâts. Au total, la police a procédé à 44 arrestations administratives et 13 judiciaires. Neuf personnes ont été mises à la disposition du parquet de Bruxelles et la police a signalé que toutes les personnes interpellées seraient poursuivies.

Emeutes à Anderlecht

Emeutes à Anderlecht

Les audiences dans le cadre de l’affaire du ‘Pascal Paoli’ se sont tenues ces 19 et 20 novembre à Marseille. Jeudi, la parole était donnée au procureur adjoint. Ce dernier a requis de peines beaucoup plus légères que celles initialement encourues à l’encontre des quatre marins de la STC accusés d’avoir ramené le navire ‘Pascal Paoli’ (photo) à son port d’attache à Bastia dans le cadre de la lutte contre la privatisation en septembre 2005. Ils étaient poursuivis pour détournement de navire et séquestration de personnes et risquaient jusqu’à 30 ans de prison, mais le chef d’accusation a été abandonné en cours d’instruction et le président du tribunal a indiqué que les faits de séquestration pourraient être requalifiés en menace sous condition. Face aux témoignages du personnel resté à bord, les faits de séquestration n’ont pas été clairement démontré et tous sont restés très vagues sur les menaces verbales reçues. L’accusateur a dès lors requis des peines de deux ans de prison avec sursis contre Alain Mosconi et Félix Dagregorio. Il a également demandé des peines de 18 mois avec sursis à l’encontre de Jean-Marc et Patrick Mosconi.

Vendredi, au terme des plaidoiries, les avocats de la défense ont réclamé la relaxe pure et simple des quatre marins, mettant en avant l’intrusion évidente du politique dans le dossier. De plus, l’avocate de la défense affirme qu’en les condamnant, les juges offriraient sur un plateau à la SNCM (Société Nationale Corse Méditerranée) la possibilité de licencier quatre marins syndiqués qui gênent. A l’issue de l’audience, Alain Mosconi a déclaré: ‘Depuis quatre ans, nous étions des criminels qui risquions 30 ans, hier nous en risquions dix, aujourd’hui deux: même si ça reste lourd, on est loin du point de départ et nous espérons que les juges entendrons nos arguments pour la relaxe‘. Le jugement est attendu le 2 décembre.

Le Pascal Paoli

Le Pascal Paoli

Un mort et 60 blessés au moins, c’est le résultat de la répression policière d’une énorme manifestation populaire hier soir, qui exigeait la démission du président régional, David Salazar Morote, dans la ville d’Abancay. Les troubles ont éclaté dans l’après-midi, quand la mobilisation, jusqu’à ce moment pacifique, est arrivée à la place d’armes et quand environ 300 policiers envoyés pour contrôler la ville, en grève depuis dix jours, ont essayé de disperser les manifestants avec du gaz lacrymogène mais aussi des coups de feu. Les abanquinos ont répondu avec des pierres et a commencé un affrontement qui s’est étendu dans les rues autour de la place.

Le même jour, une colonne de la guérilla maoïste a attaqué, pendant quatre heures, la base militaire du village de Corazón Pata, dans la région d’Huanta.

Cinq lycéens ont été interpellés hier jeudi les rue de Dijon lors d’une manifestation contre le projet de réforme du lycée préparé par le ministre de l’Education nationale Luc Chatel. La police les accuse d’avoir jeté des pierres contre elle.

300 lycéens manifestaient jeudi à Reims contre la venue de François Fillon, Luc Chatel et V. Pécresse dans un lycée de la ville. Les manifestants qui protestaient contre la ‘mise en concurrence des lycées’, la suppression des postes de professeurs et le ‘flicage des lycéens’ ont été repoussés hors du périmètre du lycée par une cinquantaine de gardes mobiles avant l’arrivée du premier ministre. Les GM ont chargé le cortège sans sommation. Dans la panique qui a suivi cette charge violente, des policiers en civil, avec armes à feu apparentes en ont profité pour appréhender violemment (coups de poings, coups de pied, coups de ceintures et coups de matraques et intimidation envers les personnes essayant d’aider les interpellés et blessés) des manifestants. Quatre lycéens ont fini à l’hôpital, dont un emmené à l’écart de la manifestation par la police qui lui a fracturé les deux genoux. Selon un journaliste de l’AFP qui suivait la délégation ministérielle, la presse a été cantonnée à la gare pendant la manifestation des lycéens et n’a pu accéder au lycée qu’après l’évacuation du périmètre par la police. Certains lycéens interpellés passent en comparution immédiate aujourd’hui au tribunal de Reims. Un rassemblement de protestation est prévue mardi 24 novembre à 10h, à la Maison des syndicats.