Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Servisair Cargo, société de transbordement de fret en redressement judiciaire qui emploie 351 salariés en France, surtout à Roissy et Orly, a été placée le 30 mars en redressement judiciaire. Le tribunal administratif de Bobigny doit rendre sa décision le 28 juillet. La grève a commencé mercredi et, depuis jeudi soir, les salariés de Servisair Cargo d’Orly bloquent leur site.

Après avoir retenu pendant 24 heures leur PDG et leur directeur général, et après 48 heures de grève, les salariés de Servisair Cargo ont débuté les négociations avec leur direction vendredi en fin d’après midi. Les salariés de Servisair Cargo demandent une solution: un reclassement ou des indemnités conséquentes (30.000 euros par salarié de moins de 10 ans d’ancienneté et 2.000 euros par année supplémentaire pour ceux de plus de dix ans d’ancienneté). Le PDG et le directeur général de Servisair Cargo, Abderaman el Aoufir et Andy Cowie ont été maintenus 24 heures dans les locaux de l’entreprise dans la zone de fret de l’aéroport de Roissy-CHarles-de Gaulle.

Un délégué syndical a été assigné en référé au tribunal de grande instance de Bobigny vendredi après-midi, ainsi que trois de ses collègues. Il leur est reproché la ‘séquestration’, ‘le blocus’, un ‘trouble illicite’ et une ‘violence morale permanente’. Moins d’une heure après la délivrance des citations à comparaître, sur le site même de la grève, les deux dirigeants quittaient les bureaux de Servisair Cargo, encadrés par les salariés, pour rejoindre, de leur plein gré, la table des négociations. Parallèlement, les quatre salariés se rendaient devant les juges au tribunal de Bobigny où ont été condamnés à une ‘interdiction d’occupation du site’ et une ‘interdiction de gêner la liberté de circulation au sein du site’.

Grève chez Servisair Cargo

Grève chez Servisair Cargo

Suite aux demandes du CA de l’ULB de mettre un terme à l’occupation, les occupants se sont vu obligés de partir. Ils sont dans une situation administrative assez compliquée: ayant obtenu une carte de séjour pour raisons médicales, certains d’entre eux (une quarantaine) se retrouvent malades, avec nécessité d’avoir des soins, mais dans une situation administrative bloquée car ils n’ont pu obtenir leur domiciliation.

Résultat: l’aide médicale urgente (l’appellation légale est ‘aide médicale urgente pour personnes en séjour illégal’) a été coupée par le CPAS (motif: ils ne sont plus sans-papiers, ils ont reçu une décision), mais ne disposent d’aucune aide, médicale ou financière (motif: ils n’ont pas vraiment leurs papiers). Leur carte orange est bloquée à la commune et ils ne pourront la retirer que s’ils ont une domiciliation. Les personnes dans cette situation sont une quarantaine. Pour éviter de tous les retrouver à la rue, avec des séquelles de la grève, et sans opportunité de s’en sortir (cycle vicieux: comment trouver une domiciliation sans garantie locative, comment avoir une garantie locative sans aide financière, comment travailler sans permis de travail, puisqu’il faut la carte orange pour avoir ce permis de travail, et donc une domiciliation, etc.), une nouvelle occupation a été ouverte rue Royale (l’ancien ministère des invalides de guerre). Les occupants demandent un peu de soutien, par exemple pour la nourriture qu’ils n’arrivent pas à se procurer parfois.

Un rassemblement s’est tenu devant la résidence de l’ambassadeur d’Espagne à Bruxelles dans le cadre de la campagne internationale contre l’extradition d’Ildan d’Espagne vers la Turquie.

Manifestation pour Yasar Ildan

Manifestation pour Yasar Ildan

Manifestation pour Yasar Ildan
Manifestation pour Yasar Ildan

En décembre 2007, l’alerte terroriste est maximale à Bruxelles, au point d’entraîner l’annulation du feu d’artifice du Nouvel An. Finalement point d’attentat, mais une série de cafouillages de la part des services de sécurité que détaille un rapport du Comité R, dont Le Soir a eu connaissance.

Défaut de communication, cafouillage sur les niveaux d’alerte, dissensions sur le niveau réel de la menace, le rapport détaille les errements de services qui communiquaient peu et mal entre eux et pointe particulièrement le rôle joué par le procureur fédéral dans cette affaire. La Sûreté est ainsi accusée de ne pas avoir communiqué des informations pertinentes mais dit elle-même avoir été privée d’informations essentielles, ce que conteste le procureur fédéral. Le procureur fédéral a expressément demandé qu’une évaluation, datée du 17 décembre, ne soit pas communiquée au commissaire général de la police fédérale indiquent les auteurs du rapport qui dénoncent également ‘les différences parfois inexplicables en ce qui concerne les destinataires des évaluations de l’Ocam (Organe de coordination pour l’analyse de la menace)’. Enfin, le ministre de l’Intérieur et le centre de crise n’ont pas été bien informés. En décidant des embargos, le procureur fédéral a privé le ministre de certaines informations.

Les mouvements de protestation de ces dernières semaines, en Iran se sont poursuivis avec les manifestations du 9 juillet et auxquels le régime a riposté par de nombreuses arrestations et des tortures barbares dans les prisons. Dans un tel contexte de désaveu populaire, le 25 juillet est le jour où Ahmadinéjad se prépare à s’adresser au Parlement pour prêter serment.

Le Comité de solidarité avec la lutte du peuple en Iran appelle aussi, ce jour-là, en soutenant la lutte du peuple en Iran,

–pour la continuation de sa lutte,
–pour protester contre les arrestations,
–pour protester contre la torture féroce de simples citoyens et des activistes politiques,
–pour protester contre la mise à mort des personnes arrêtées,
–pour exiger la publication des noms des disparus et connaître leur sort,

Il organise un rassemblement demain samedi devant l’ambassade de la R.I. d’Iran de 13h à 15h au 15, Avenue Franklin Roosevelt (à la hauteur de l’ULB)

Samedi dernier, le gouvernement belge a renouvelé l’accord passé il y a un an et demi à propos des critères de régularisation des sans-papiers. Dans ces déclarations, une régularisation est proposée à partir du 15 septembre prochain et ce pendant une durée de trois mois. Ce délai étant très limité dans le temps, le CRER invite à une séance d’information pour comprendre la manière et les conditions pour accéder à cette fameuse régularisation ce samedi 25 juillet à 18h30, à côté de la Porte de Halle, rue Vlogaert n°4 – 1060 Saint-Gilles.

La cour d’appel de Paris a accordé jeudi une mesure de semi-liberté à l’ancien militant d’Action directe, Régis Schleicher. Le 25 juin dernier, le parquet général s’était opposé à la semi-liberté pour Schleicher, 52 ans, mais la chambre d’application des peines de la cour d’appel a suivi les juges du tribunal d’application des peines qui avaient déjà été favorables à la libération de Régis. Les experts psychiatres se sont déclarés à plusieurs reprises favorables à sa libération. Incarcéré à la centrale de Clairvaux, Régis Schleicher pourra sortir de prison à partir du 26 août prochain. Il travaillera la journée dans une association qui s’occupe de personnes âgées dans la banlieue lyonnaise et devra passer les nuits et les week-ends dans un centre de semi-liberté de Lyon proche de son lieu de travail.

Arrêté le 15 mars 1984, Régis Schleicher a été condamné à deux reprises par la cour d’assises de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité : la première fois en 1987 pour sa participation à la fusillade de l’avenue Trudaine où deux policiers avaient été tués le 31 mai 1983, puis en 1988 pour des hold-up avec d’autres fusillades, notamment celle où le révolutionnaire italien Ciro Rizatto avait été tué par la police. Le 15 mars 2002, la Juridiction nationale de libération conditionnelle (JNLC) avait refusé sa remise en liberté. Le 12 février 2003, Régis Schleicher et deux braqueurs, Michel Ghellam et Jean-Christophe Pedron, avaient tenté de s’évader de la centrale de Moulins-Yzeure (Allier), mais ont été rapidement maîtrisés par les surveillants. Les trois hommes avaient pris un surveillant en otage, puis ils ont utilisé une substance explosive artisanale pour détruire les accès aux toits de l’établissement. Les gardiens de la prison ont alors ouvert le feu sur les trois hommes et Pedron a été légèrement blessé par balle à l’épaule.

Le 12 janvier 2006, Régis Schleicher a été condamné par le tribunal correctionnel de Paris à cinq ans de prison notamment pour avoir fabriqué l’explosif ayant servi à cette tentative d’évasion. Par ailleurs, le 20 août prochain, la cour d’appel de Paris doit dire si elle confirme la mesure de semi-liberté accordée le 30 avril dernier à Georges Cipriani. Si le parquet général n’avait pas fait appel, il serait sorti de la centrale d’Ensisheim (Haut-Rhin) le 19 mai. Agé de 58 ans, il a été condamné le 28 février 1987 à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d’une mesure de sûreté de 18 ans pour les exécutions, en 1985, du général Audran, et en 1986, de celui du PDG de Renault, Georges Besse.

Depuis maintenant deux mois, à Pyeongtaek, dans le sud du pays, des salariés de Ssangyong Motor, un constructeur automobile local, occupent leur usine suite à l’annonce de leur licenciement par la direction. La situation semble bloquée et un climat de violence s’est installé. Lundi, plus de 3.000 policiers sont intervenus pour tenter de déloger les 800 salariés. Résultat: des affrontements particulièrement violents. Les forces de l’ordre ont utilisé des canons à eau avant de bombarder les salariés frondeurs de gaz lacrymogène. Pas en reste, les ouvriers ont répondu par des jets de cocktails Molotov et de gros boulons.

Une nouvelle étape dans un conflit qui dure depuis deux mois et ne cesse de s’envenimer. A l’origine: Ssangyong Motor, un constructeur automobile pris dans la tourmente de la crise économique et menacé de liquidation judiciaire. Pour tenter de rétablir la barre, la direction annonce en début d’année qu’elle prévoit de licencier 36% de sa masse salariale. Pour protester, les salariés se mettent en grève, une première fois, début janvier, avant d’occuper leur entreprise quelques mois plus tard. Depuis la situation n’a fait que s’envenimer.

Dans un premier temps, la direction de l’entreprise avait fait couper le gaz et l’eau aux salariés retranchés dans l’usine et supprimé les livraisons de nourriture et de médicaments. En juin, la tension était montée d’un cran. De violents heurts avaient éclaté quand la direction de Ssangyong avait décidé de passer à l’offensive en embauchant des ‘gros bras’ pour déloger les salariés. Les affrontements avaient fait entre 10 et 20 blessés. Depuis que la grève a commencé, cinq ouvriers sont morts et hier, la femme d’un des dirigeants de la lutte s’est suicidée.

Grève à l’usine Ssangyong Motor en Corée

Grève à l'usine Ssangyong Motor en Corée

De nombreux accrochages, manifestations et plusieurs arrestations ont eu lieu ce 21 juillet dans la capitale iranienne, jour symbolique commémorant la nationalisation du pétrole. A Téhéran et dans d’autres grandes villes, le peuple a à nouveau bravé l’interdit et les menaces du ministre de l’intérieur en redescendant dans les rues. Cette journée d’action et de manifestation était trés symbolique. Elle coïncidait avec la commémoration d’une journée anniversaire de soutien populaire, en 1952, à la nationalisation du pétrole, un an avant le coup d’État anglo-américain contre Mohammad Mossadegh, le premier ministre de l’époque qui avait amené le Shah au pouvoir.

Cette nuit du 21 au 22 juillet, les affrontements ont continué dans de nombreux quartiers populaires de la ville de Téheran. La vidéo suivante, filmée hier, montre un basij’s en civil et un policier anti-émeute tirent sur des manifestants:

Voir la vidéo