Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le tribunal de première instance de Mons, siégeant en référé, a donné aujourd’hui raison aux syndicats dans le conflit qui les opposait au groupe Carrefour, dans l’arrondissement judiciaire de Mons. Le Setca et la CNE avaient introduit une requête en tierce opposition contre une ordonnance en référé prise le 24 octobre par le président du tribunal de première instance de Mons. Cette ordonnance interdisait sous peine d’astreinte d’entraver l’accès au magasin du groupe Carrefour. Ce mercredi, le juge Hiernaux a réformé cette ordonnance, la déclarant irrecevable. Il a tenu à préciser que, même si elle avait été recevable, l’ordonnance aurait été déclarée non fondée. Les syndicats parlent d’une grande victoire pour la défense du droit de grève. Carrefour va faire appel de l’ordonnance du tribunal, a annoncé Lars Vervoort, porte-parole de Carrefour Belgique.

Le militant antifasciste José Ortín Martínez ‘Rafa’, prisonnier politique et membre du Parti Communiste Espagnol reconstitué et des Groupes de Résistance Antifasciste Premier Octobre, est mort ce samedi 21 mars vers 13h, alors qu’il était au parloir avec sa famille dans la prison de Fontcalent (Alicante). ‘Rafa’ avait 63 ans, il semble qu’il soit décédé suite à un infarctus.

Ce militant communiste, né à Madrid dans le quartier prolétaire de San Blas, a commencé à militer dans le PCE(r) en 1975. Arrêté en 1978, il a été torturé de manière barbare puis incarcéré. Après 11 années de prison, il a été remis en liberté en décembre 1989. Cependant, à cause de la constante présence de la police qui l’a soumis à divers épisodes de ‘guerre sale’, il est entré en clandestinité. Nouvellement arrêté en octobre 1995, il est condamné à 72 ans de prison. Au total, il a donc passé 25 ans en prison, toujours en régime de très haute sécurité, supportant toutes sortes de vexations et participant à plus de 10 grèves de la faim, certaines desquelles ont duré plusieurs mois. Tout ceci pourrait être à l’origine de son décès: les tortures, les heures infinies d’isolement, le cachot, les brimades continuelles auxquels sont soumis chaque prisonnier. José Ortín laisse 3 enfants et sa compagne Concha González Rodríguez, elle-même emprisonnée depuis 1995 à cause de son militantisme communiste.

José Ortín Martínez

Un étudiant qui participait à la manifestation de Toulouse est à l’hôpital. Un CRS lui a tiré dessus avec son flash ball à moins de 10 mètres de distance: ‘J’y vois tout noir. La rétine est décollée, avec un hématome interne, le plancher orbital fracturé. Le pronostic des médecins est réservé…’ Joan, 25 ans, va subir dans les prochains jours deux interventions délicates, pour tenter de lui sauver l’oeil. Dans le meilleur des cas, il retrouvera un petite partie de sa vision.

Victime d’un flash-ball

Victime d'un flash-ball

L’Etat français vise la mise en place du système ‘HERISSON’ (Habile Extraction du Renseignement d’Intérêt Stratégique à partir de Sources Ouvertes Numérisées): tous les contenus qui transitent sur le web, les chats IRC, les mailings listes, les forums, les réseaux sociaux, les Newsgroups, les flux RSS, les blogs, podcasts, et les systèmes P2P feront l’objet d’une surveillance et d’une analyse approfondie…

Il est calibré ainsi pour accéder à n’importe quel contenu (texte, image, son et vidéo), quel que soit les langages utilisés (HTML, PHP, ASP…) en prenant en compte la problématique des liens ‘cachés’ en extrayant les liens à minima dans les applications flash contenues dans une page, les codes Java Script. ‘HERISSON’ sait aussi collecter et stocker le contenu complet d’un site FTP ou collecter simplement son arborescence, sait télécharger les fichiers disponibles sur un réseau P2P. Il a la capacité de collecter des données via les protocoles: MMS (flux vidéo type Windows Media Player), RSTP (flux vidéo type Real Player), POP3 (messagerie), et donc des e-mails. Pour faire bonne mesure, ‘le système ‘HÉRISSON’ a la capacité de gérer un éventail large, non restreint et évolutif de formats de documents de types: Vidéo (AVI, MPG, MOV, MP4, Real, FLV, OGM …), Audio (WAV, MP3, OGG…), Image (BMP, JPG, TIFF…), Texte (HTML, MHTML, Open Document, Open XML/Microsoft Office, Adobe PS/PDF, Flash).

Le système s’attaque aussi bien au web qu’aux radios et aux TV. Ainsi, les langues des documents audio devant être identifiées dans le système ‘HÉRISSON’ sont au moins le français, l’anglais, l’arabe, le russe, le farsi, l’espagnol, l’allemand, le chinois mandarin, l’italien, le serbo-croate, l’hindi, le japonais, le coréen, le turc, l’ukrainien, l’hébreu, l’urdu, l’albanais et le macédonien. Pour les images, ‘HÉRISSON’ permet l’accès aux caractéristiques brutes et aux métadonnées d’une image, comme le type et les caractéristiques d’encodage, la résolution, le taux de compression, les champs EXIF, les statistiques usuelles liées à l’image histogramme, moments centrés, … et note aussi la provenance de l’image (URL pour les images obtenues via Internet) et éventuellement le nom du photographe. ‘HÉRISSON’ reconnaît les images transformées et lorsqu’une photographie a subi des transformations (rotations, changement d’échelle, compression, modification des contrastes,…), il sait reconnaître l’image originale parmi les images qui en sont issues. ‘HÉRISSON’ permet la détection et classification d’objets contenus dans une image (personne, véhicule, meuble…). ‘HÉRISSON’ permet la détection et l’identification de personnes dans une vidéo.

Une fois la masse de données stockées, l’exploitation se fait avec une fonction de recherche avancée (ou multicritère) qui permet à minima de préciser une combinaison booléenne des paramètres suivants: date (avec intervalle), taille (avec un intervalle), type de document (texte, image, graphique, vidéo, audio), format de fichier, URL d’origine. Auxquelles s’ajoutent les propriétés du contenu: l’exclusion de mot, une expression exacte, la combinaison booléenne entre les mots-clés, les mots commençant par une chaîne de caractères donnée, distance entre les mots dans le texte, expression régulière, localisation dans la page (titre / corps de texte), une écriture phonétique, une orthographe approchée, dans une page (URL) précise, dans les pages contenant un lien précis.

‘HÉRISSON’ en est au stade du démonstrateur, il faudra quelques années encore avant que ce programme ne soit opérationnel.

Mercredi 18 mars, jour des manifestations pour la cause des sans-papiers, un des occupants de l’ULB, Caner Altintas, s’est rendu au CGRA pour consulter son dossier de demande d’asile. Il n’en est pas revenu. Caner est kurde, il a 26 ans. Il milite depuis plusieurs années au sein du PKK et du MLKP (parti marxiste). Il a quitté la Turquie en raison de la répression qui pouvait s’abattre sur lui à tout moment. En Europe, il a continué son activité militante, notamment en écrivant des articles pour la presse du PKK ou du MLKP. Pour ces raisons, Caner a déposé une demande d’asile, d’abord en Allemagne, puis en Belgique. Il est également occupant de l’ULB (et du 133 chaussée d’Ixelles) depuis le début, et a participé activement à la lutte dans ce cadre.

Mercredi, il s’est présenté à 8h au CGRA pour consulter son dossier. Après 3h d’attente, on l’a fait entrer dans un bureau. C’est là qu’on lui a notifié son expulsion, d’abord vers l’Allemagne. On l’a ensuite fait sortir par une autre porte, et descendre dans un garage où fourgonnette et policiers l’attendaient. Caner a été conduit au centre fermé 127bis. Depuis, il est dans l’attente. Il doit rencontrer son avocat ce matin. Des amis lui ont rendu visite samedi matin et dimanche soir. Le mois dernier, un autre militant kurde avait été arrêté et enfermé. Il a été expulsé vers l’Allemagne, et depuis lors, ses amis ont perdu sa trace. Ce lundi, il a été notifié à Caner qu’il serait expulsé vers Munich demain mardi à 7h du matin. Il faut que plusieurs personnes soient présentes à l’aéroport pour informer les passagers de cette déportation (si vous pouvez venir à l’aéroport demain à 5h du matin, contactez Sara au 0485/97.40.41). Caner est décidé à ne pas accepter l’expulsion. Il refusera d’embarquer, mais nous ne pouvons que redouter la nature des pressions qui seront exercées sur lui demain matin.

Depuis septembre dernier un nouveau centre social autogéré à été ouvert à Liège. Les lieux appartenant à une asbl étaient inoccupés depuis des années, les chauffages allumés, les murs en putréfaction tellement ses propriétaires les méprisaient. Le soir même de l’occupation, le fils de la présidente de l’asbl est venu intimider les occupants avec une batte de baseball disant que ce lieu lui appartenait (alors qu’une asbl est sensée ne pas être un propriété personnelle) et qu’il n’admettait pas que des gens viennent chez lui (alors que ce lieu était innoccupé depuis des années). Depuis le début de l’occupation, des activités ont commencé à y avoir lieu (soupe populaire, magasin gratuit, médias alternatifs, débats et soirées autour de plein de questions politiques…). Ce lieu a donc été réinvesti d’activités et d’idées, au contraire de ce qui s’y passait avant. Après l’intimidation mafieuse, les propriétaires ont essayé de récupérer le lieu au plus vite par la voie de la justice mais cette dernière tarde à donner une décision et à la dernière convocation au tribunal, le juge s’est accordé jusque septembre pour décider. Ainsi, la chauve-souris était à l’abri jusque septembre, permettant ainsi au collectif de continuer de créer, d’échanger et d’avancer dans ses idées et projets…

Jusque ce lundi matin, 10h. Les propriétaires ont fait venir sans prévenir un bulldozer afin de démolir les lieux. Une dizaine de personnes logeait dans le bâtiment quand les propriétaires ont donné l’ordre à la pelleteuse de détruire le bâtiment. La pelleteuse a méthodiquement détruit toutes les fenêtres de la moitié gauche de la façade, mettant notamment en danger la vie d’une personne qui dormait derrière une vitre de 5 mètres carrés. Les occupants ont réussi à éviter la démolition des lieux. Cette attitude mafieuse des propriétaires ne démontre qu’une chose: que cette asbl est plutôt une propriété privée appartenant à la directrice, qu’ils sont suffisament cupides pour préférer un lieu inoccupé, pourri ou démoli plutot qu’un lieu de vie. Les occupants de la chauve-souris appellent ‘à faire passer le mot et à ce que des gens viennent dormir sur place afin d’être protégés contre des mafieux qui pourraient faire n’importe quoi pour avoir leur petit bout de terre et donc de pouvoir‘.

Vendredi 10 avril, le Comité ‘Libérez-les’ (en collaboration avec le collectif pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et sa section PCF de Méricourt) organise un meeting-débat de solidarité avec Georges Ibrahim Abdallah.

Le meeting se tiendra à partir de 18h30 jusqu’à 22h00 à Méricourt (Pas de Calais, près de Lens), au Centre Max-Pol Fouchet, salle Daquin, (derrière l’église), rue Jean-Jacques Rousseau (à droite face à la Mairie).

Progamme dès 19h00:

-‘Georges Ibrahim Abdallah: son combat politique? Sa situation?’ présenté par le Collectif pour la Libération de Georges Ibrahim Abdallah.
-‘L’actualité du sionisme en Palestine et au Liban’ présenté par le Comité ‘Libérez-les!’
-Projection du film ‘Retour au pays du Hezbollah’ de Soha Béchara.
-Intervention de Walid Atallah, de l’Association des Palestiniens en France (Al Jaliya).
-Débat ouvert avec la salle.

Table de lectures, rafraichissements, sandwichs… Entrée gratuite.

La police a arrêté administrativement samedi 442 manifestants qui ont tenté de s’introduire depuis la matinée sur le site de l’OTAN, situé à la limite des communes d’Evere, Bruxelles (Haren) et Zaventem, dans le cadre d’une action de désobéissance civile non violente. Cette opération, baptisée ‘Nato Game Over’, était organisée par le Forum d’Action pour la Paix, dont fait partie l’association Bomspotting, à l’occasion des 60 ans de l’OTAN qui seront célébrés les 3 et 4 avril à Strasbourg (France) et Kehl (Allemagne). Selon la police, une seule personne a réussi à franchir une première clôture protégeant le site. Elle a été interpellée par la police avant qu’elle n’escalade la seconde grille. Un autre manifestant, qui tentait de franchir une clôture, s’est blessé à la main. Toutes les personnes interpellées ont été conduites dans les cellules du bâtiment ‘Portalis’, situé à proximité du Palais de Justice de Bruxelles. Aucun des manifestants n’a opposé de résistance lors des arrestations. Les premiers ont été libérés samedi en début de soirée.

Un périmètre de sécurité virtuel avait été mis en place à l’initiative des bourgmestres des trois communes concernées par la manifestation, permettant aux policiers d’y interpeller toute personne munie d’objets visant à faciliter l’escalade de grilles. Un important dispositif policier a été déployé samedi. Plus de 300 policiers se trouvaient sur place. Une quarantaine de chevaux policiers avec leurs cavaliers étaient également mobilisés. Des arroseuses étaient prêtes à entrer en action et l’hélicoptère de la police fédérale survolait le site de l’OTAN. Un peloton de policiers de la zone de Bruxelles-Ixelles se trouvait exceptionnellement à l’intérieur de l’enceinte du siège de l’Alliance. Les manifestants réclamaient essentiellement le désengagement des troupes de l’OTAN en Afghanistan et en Irak et le retrait immédiat des armes nucléaires de la Belgique.

Répression à la manif anti-OTAN

Voir le sujet au journal de RTL-tvi

Voir le reportage photo sur indymedia

Répression à la manif anti-OTAN

Lors d’une manifestation étudiante de nuit le mardi 17 mars, deux camarades des Jeunesses Communistes Marxistes-Léninistes de Pau et un militant syndicaliste-étudiant ont étaient arretés et emmenés au commissariat pour une garde à vue de 13h avec son lot d’humilitations. Cette arrestation a eu lieu alors que la police reprimait violemment la manifestation étudiante, à coups de matraques et de grenades lacrymogènes.