Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Christopher John Trugelio, un commissaire politique de la guérilla maoïste, a été abattu par les militaires du 30e Bataillon d’infanterie mercredi après-midi à Barangay Motorpool (Surigao del Norte). Les militaires ont affirmé qu’il était armé d’un pistolet et qu’il a été tué lors d’une fusillade avec une unité de propagande armée du Front de guérilla n°16 de la Nouvelle Armée du Peuple.

Mercredi 12 mai vers 19h, le président de l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) Bertrand Heilbronn, 71 ans, a été arrêté par la police à sa sortie du Quai d’Orsay où il avait été reçu par un conseiller du Ministre au sein d’une délégation comprenant des parlementaires, des représentants associatifs et syndicaux. Arrêté par les policiers qui avaient escorté la délégation jusqu’au lieu du rendez-vous, il a été menotté puis emmené au commissariat du 7ème arrondissement de Paris et mis en garde à vue. Son arrestation avait pour motif le fait qu’il avait appelé à manifester devant le métro Invalides en soutien au peuple palestinien. Une manifestation s’était, en effet, tenue vers 16h et avait regroupé plusieurs centaines de personnes. La préfecture l’aurait interdite quelques heures avant son début.

Arrestation du président d'une association de solidarité avec la Palestine

Arrestation du président d’une association de solidarité avec la Palestine

Malgré le retrait du projet de loi fiscale anti-populaire, la colère des Colombiens est loin d’être apaisée. Pour dompter les manifestants, le gouvernement envoie l’armée et les agents de l’Esmad, la police anti émeutes. La répression est féroce: il y aurait 47 morts dont un policier et 39 victimes des forces de l’ordre. Des policiers sont intervenus en tirant à balles réelles sur des manifestants. Lors des manifestations, des civils, probablement des paramilitaires, apparaissent et tirent sur des manifestants. Alvaro Uribe, ancien président et mentor du président actuel, a toujours soutenu par ces paramilitaires, qui historiquement sont le bras armé des grands groupes industriels ou les grands propriétaires terriens, et qui ont joué un rôle dans la guerre civile meurtrière de près de 6 décennies contre les FARC.

Dimanche 9 mai à Kiev le jour de la commémoration de la capitulation de l’Allemagne nazie. Deux sœurs sont sorties, comme chaque année, avec le portrait du maréchal Joukov. La police a tenté de les arrêter, mais des gens les ont protégées et ont empêché leur arrestation. L’année dernière, les deux sœurs avaient été agressées par des nationalistes mais protégés par des Ukrainiens pro-soviétiques. En 2017 et 2015, les policiers avaient réussis à les arrêter. Les deux femmes ont 84 ans et étaient enfants lorsque Kiev a été libérée par l’Armée rouge. Elles disent avoir été témoin des atrocités nazies et des exécutions massives de Juifs de Kiev, de communistes et de prisonniers de l’Armée rouge par les nazis allemands et les nationalistes ukrainiens. « Nous n’avons pas peur. Nous n’avons rien à perdre. Notre mère et nos pères ont déjà brisé le fascisme. Et nous allons le casser à nouveau », ont-elles commenté.

Tentative de répression d'une commémoration de la victoire sur le nazisme

Tentative de répression d’une commémoration de la victoire sur le nazisme

Le gouvernement colombien a affirmé, dimanche, qu’il explorait les conditions pour réactiver les négociations de paix avec l’ELN, mais avec des conditions extrêmement dures (voir nos articles ici et ici). Mardi, le gouvernement colombien a assuré que les ordres d’extradition contre les membres de la délégation de l’ELN à La Havane seraient suspendus si un processus de paix était engagé (voir notre article). Le gouvernement continue cependant d’imposer plusieurs conditions telles que la libération des prisonniers de l’ELN, comme conditions pour reprendre les négociations. Le gouvernement colombien est en grande difficulté depuis l’éclatement de la révolte contre la réforme des retraites, la pauvreté et la corruption dans le pays (voir notre article). Il accuse l’ELN d’être impliqué dans le mouvement, ce que dément Pablo Beltrán, porte parole de guérilla. Ce dernier affirme que les fronts urbains de la guérilla ont ordre de ne pas mener d’action à proximité des manifestations, même si l’ELN soutient politiquement ce mouvement.

Combattantes de l'ELN

Combattantes de l’ELN

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La journée de lundi a débuté de manière frontale à Jérusalem, avec des jets de pierre par des centaines de Palestiniens contre les forces de l’ordre israéliennes positionnées sur l’Esplanade des Mosquées qui tiraient des grenades assourdissantes, du gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc. Plus de 520 Palestiniens ont été blessés, dont de nombreux aux yeux et à la tête, alors que la police israélienne a fait état d’au moins neuf blessés dans ses rangs, pour ces accrochages les plus violents depuis 2017 à Jérusalem-Est. Des manifestations ont commencé à se multiplier dans différentes villes de Cisjordanie occupée, où le Croissant-Rouge a dénombré un total de 200 blessés.

Des militant·es et journalistes ont dénoncé Instagram et Twitter pour avoir fermé leurs comptes sur ces réseaux sociaux et censuré des contenus relatifs aux dramatiques événements de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est occupée, où les forces israéliennes et les colons répriment des manifestants civils depuis jeudi. Les habitants de ce quartier protestent contre une vague d’expulsions ordonnée par la justice israélienne, laquelle devrait chasser une quarantaine de Palestiniens, dont une dizaine d’enfants, de leurs maisons (voir notre article).

La complicité entre Israël et les entreprises de réseaux sociaux dans la réglementation et la censure du contenu et des comptes palestiniens est bien documentée. À la suite d’une visite d’une délégation au siège de Facebook en 2016, le ministre israélien de la Justice avait déclaré à l’époque que Facebook, Google et YouTube ‘’se conformaient à 95 % aux demandes israéliennes de suppression de contenu’’, presque entièrement palestinien. Par ailleurs, Facebook avait recruté l’an dernier une experte israélienne de la censure (voir notre article).

Les réseaux sociaux censurent les post témoignant de la répression du peuple palestinien

Les réseaux sociaux censurent les post témoignant de la répression du peuple palestinien

Dimanche 9 mai, une manifestation populaire s’est déroulée dans les rues de Berlin en soutien aux révoltes à Jérusalem contre le nettoyage ethnique israélien du quartier de Sheikh Jarrah (voir notre article). Lorsque la manifestation est arrivée sur Hermannplatz, la police allemande a attaqué le cortège et a interpellé au moins quatre jeunes palestiniens. Une nouvelle manifestation sera organisée à Berlin, comme partout dans le monde, à l’occasion du 15 mai, jour de commémoration de la Nakba, en soutien aux révoltes de Jérusalem.

L’entreprise française Idemia spécialisée dans l’identité numérique et Interpol vont collaborer pour la mise en place d’un nouveau système « multi-biométrique »  baptisé MBIS. MBIS sera une sorte de moteur de recherche biométrique dédié aux fonctionnaires de police des 194 Etats membre d’Interpol. Chaque jour, jusqu’à un million de recherches d’empreintes digitales, palmaires et de reconnaissance faciale pourront être effectuées et ainsi identifier les potentiels suspects grâce à des comparaisons. MBIS facilitera également le travail des policiers grâce au stockage de photos de preuves et des renseignements sur les liens entre une affaire en cours et une personne ou entre plusieurs affaires. Il inclut aussi un ensemble d’outils d’amélioration et de traitement photo et vidéo. Il permet par exemple le traitement des minuties, qui désignent les particularités des sillons de la pulpe des mains.

Idemia et Interpol collaborent depuis 20 ans. Le premier contrat remonte à l’année 2000. Il avait pour objectif de faciliter la coopération entre les forces de police nationales grâce à un système automatisé d’identification biométrique. Il offrait une base de données commune d’empreintes digitales de suspects dans des affaires criminelles. Puis, en 2016, Interpol s’est équipé d’un logiciel de reconnaissance faciale. L’entreprise implantée à Courbevoie travaille également avec l’Union européenne. Il a été choisi, aux côtés de Sopra Steria, pour mettre en place une base de données biométriques dédiée au contrôle des frontières de l’espace Schengen.

Les affrontements entre manifestants palestiniens et les forces d’occupations ont fait 180 blessés vendredi et plus de 50 blessés samedi soir dans différents quartiers de Jérusalem-Est. Ces manifestations et leur répression sont les plus violentes dans la ville depuis plusieurs années. Les affrontements se sont produits sur l’Esplanade des Mosquées, dans le quartier de Cheikh Jarrah, de la porte de Damas et de Bab al-Zahra. Les manifestants protestent contre une possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens à Jérusalem-Est. La justice israélienne a annoncé, dimanche 9 mai, le report d’une audience très attendue de la Cour suprême, prévue lundi, sur le sort de ces familles palestiniennes.