Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Ce jeudi 25 juin à 19h30, un rassemblement aura lieu devant l’hôtel de ville de St-Gilles, en appui à l’interpellation relative aux violences policières commises par la brigade Uneus. Cette brigade de police « de proximité », comptant 30 policiers, dépend de la zone de Midi et couvre essentiellement la gare du Midi, la place Bethléem, le square Jacques Franck et le parvis de Saint-Gilles. Cette brigade, qui est un projet pilote de la commune de Saint-Gilles, est connue dans le quartier pour ses nombreux abus: coups, gifles, insultes racistes ou homophobes, contrôles d’identité abusifs, arrestations arbitraires, usage disproportionné de la force sur des jeunes déjà menottés, étranglements ou étouffements… C’est la troisième interpellation à ce propos, dont la principale demande est une évaluation externe de l’action de la brigade jusqu’à présent systématiquement couverte par les politiques.

Une patrouilleuse d'Uneus parvis Saint-Gilles

Colinford Mattis, Urooj Rahman et Samantha Shader ont été arrêtés, fin mai, lors des manifestations qui ont éclaté suite au meurtre de George Flyod par un policier. Colinford Mattis et Urooj Rahman sont accusés d’avoir lancé un cocktail Molotov par la fenêtre d’une voiture NYPD déjà cassée et abandonnée dans la nuit du 29 mai. Samantha Shader, qui a une longue histoire de résistance aux forces de l’ordre, a été arrêtée séparément la même nuit, également pour avoir lancé un cocktail Molotov. Celui-ci, qui ne s’est pas enflammé, visait une voiture avec des policiers à l’intérieur.

Tous les trois sont détention préventive et risquent la prison à vie (avec une période minimale de 45 ans) pour divers délits fédéraux comme utilisation d’explosifs pour commettre un crime ou complot d’incendie criminel. Il est pourtant rare que des jets de cocktail Molotov fassent l’objet de poursuites fédérales: ils sont généralement jugés par les tribunaux d’état. Chose également inhabituelle, ils sont détenus sans caution, suite à un appel du ministère de la justice qui s’y est opposé. L’administration Trump a, en effet, travaillé très dur pour que l’affaire soit transférée de l’État à la cour fédérale, sur la base du fait que, les voitures visées venaient de l’extérieur de l’État. De plus, Donald Trump et ses alliés ont parlé de l’affaire sur les réseaux sociaux, l’utilisant comme porte-étendard de leur lutte contre le mouvement antifasciste.

Samantha Shader, Colinford Mattis et Urooj Rahman

Samantha Shader, Colinford Mattis et Urooj Rahman

Lundi 22 juin, un tribunal militaire de Saint-Pétersbourg a condamné deux autres militants anarchistes, accusés dans l’affaire « Network », à des peines de prison. Viktor Filinkov a reçu une peine de 7 ans et Yuly Boyarshinov une peine de 5,5 ans dans une colonie pénale. Le juge a également ordonné la destruction des éléments de preuve dans l’affaire. Filinkov et Boyarshinov ont été arrêtés par le Service fédéral de sécurité russe (FSB) en janvier 2018. Filinkov a été torturé au cours de l’enquête afin de lui extorquer des aveux. Les agents du FSB menaçaient également d’aggraver les conditions de détention de Boyarshinov s’il ne coopérait pas à l’enquête.

Les soutiens de Filinkov et de Boyarshinov se sont réunis à l’extérieur et à l’intérieur du tribunal pour manifester leur solidarité. Des chants de « liberté aux prisonniers politiques » et « l’antifascisme n’est pas du terrorisme » ont été scandés dans la salle d’audience lors de la lecture du verdict. Plus de 20 personnes participant à la manifestation ont été arrêtées, y compris trois à quatre personnes qui jouaient du tambour devant le tribunal, un homme qui s’est enchaîné à une clôture et a allumé une fusée éclairante, et Yana Sakhipova, l’épouse de Boyarshinov, qui a été détenue à l’intérieur du tribunal.

La plupart des accusés dans l’affaire Network sont des antifascistes et des anarchistes. Ils sont accusés d’avoir participé à une “communauté terroriste anarchiste” créée en 2015 dans le but de déclencher une “déstabilisation du climat politique dans le pays” en posant des bombes lors des élections présidentielles russes de 2018 et de la Coupe du monde de football. Le Réseau aurait des cellules fonctionnant à Moscou, à Saint-Pétersbourg, à Penza et en Biélorussie. Plus tôt cette année, sept anarchistes russes, également accusés de participation au groupe « Réseau », ont été condamnés pour des infractions terroristes à des peines de prison totalisant 86 années (voir notre article).

Viktor Filinkov et Yuly Boyarshinov

Viktor Filinkov et Yuly Boyarshinov

Des chercheurs israéliens ont mis au point une technique qui permet de reconstituer une conversation en captant, à distance, les vacillements induits par les sons sur la lumière d’une ampoule. Cette technique permet de décrypter le contenu d’une conversation, même à 25 mètres de distance. Elle ne fonctionne cependant pas dans le cas d’une ampoule directement accrochée au plafond ou montée sur une lampe de table. Quand les ondes sonores atteignent une ampoule, sa surface vibre. Il en résulte de faibles vacillements de la lumière émise, qui s’ils sont invisibles à l’œil nu, sont détectables par des capteurs.” Ces vacillements sont mesurés et convertis en signal électrique, lequel est à son tour transformé en informations numériques qu’un programme se charge d’analyser, en éliminant le bruit de fond. Le résultat est d’une précision suffisante pour permettre aux chercheurs d’identifier la chanson Let it Be des Beatles, Clocks de Coldplay ou de retranscrire un extrait de discours de Donald Trump. Plus d’infos ici.

Une technique permet de reconstituer une conversation en analysant le vacillement des ampoules

Une technique permet de reconstituer une conversation en analysant le vacillement des ampoules

Jeudi 11 juin, la Cour provinciale a rejeté la demande d’annulation du mandat d’arrêt européen qui avait mené à l’arrestation de Gabriel Pombo Da Silva au Portugal (voir notre article). Gabriel Pombo Da Silva est un militant anarchiste qui avait libéré en 2016 après 30 ans de prison. Cependant, l’état espagnol veut lui faire purger un supplément de peine de dix ans de prison pour des faits datant des années ’90. Il se trouve toujours à la prison de Badajoz où on l’empêche d’accéder à son courrier. Plus d’infos ici.

Gabriel Pombo da Silva

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Dans le cadre d’une nouvelle semaine internationale d’actions pour la libération de Georges Abdallah du 15 au 22 juin, de nombreuses initiatives de solidarité ont eu lieu en France notamment à Paris, Grenoble, Marseille, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Guingamp, Toulon, Saint-Etienne, Annecy, Tarbes, Grenay mais aussi à Charleroi, Genève, Seattle, Munich, Izmir et Tunis. En particulier, le Secours Rouge a participé à Genève à une manifestation contre le plan d’annexion de la Cisjordanie avec une banderole pour exiger la libération de Georges Abdallah et sa section toulousaine a « redécoré » plusieurs permanences parlementaires en solidarité avec le communiste libanais emprisonné en France depuis 1984.

Banderole pour la libération de Georges Abdallah du Secours Rouge Genève.

 

Le 18 décembre 2018 s’est ouvert le procès de Loïc Citation et de quatre autres accusés dans le cadre de l’affaire dite de l’Elbchaussee. Cette affaire remonte à 2017 lors du sommet du G20 à Hambourg où des affrontements importants avaient eu lieu durant deux jours entre manifestant·es et police. La police allemande avait alors lancé plusieurs avis de recherche. En France, Loïc Citation fut arrêté en août 2018 avant d’être extradé vers l’Allemagne (voir notre article). Au cours de son procès Loïc Citation est resté fidèle à ses principes politiques. Vendredi 18 juin 2020, il s’est adressé durant une heure à ses jurés. La semaine prochaine, le procureur fera ses réquisitions. Loïc Citation devrait normalement être autorisé à s’exprimer une seconde fois le 9 juillet. Le jugement est attendu avant la mi-juillet. La déclaration complète ici.

Les affrontrements du G20

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Aujourd’hui, le gouvernement fédéral a annoncé avoir dégagé une enveloppe de 30 millions d’euros supplémentaires pour la police fédérale. Cette somme sera injectée dans le parc automobile des forces de l’ordre ainsi que dans les domaines de l’innovation et de l’informatique. Par ailleurs, le Conseil des ministres restreint, réuni vendredi, a approuvé l’octroi d’une subvention de 97 et 34 millions pour, respectivement, les polices locale et fédérale afin d’assurer le financement pour l’ensemble des policiers souhaitant bénéficier du régime de pension cette année. Cela représente un effort budgétaire supplémentaire de 40 millions d’euros pour la police locale et de 21 millions d’euros pour la police fédérale.

Audi A4 de la police fédérale

Audi A4 de la police fédérale

Dès la levée du confinement sanitaire, les manifestations du vendredi ont repris dans plusieurs régions (wilayas) d’Algérie, notamment en Kabylie. A Bejaia, les forces de l’ordre ont essayé de disperser les manifestants avec des bombes lacrymogène et des balles en caoutchouc, engendrant des affrontements au centre-ville sur le chemin menant à la place Saïd Makbel. Dans la wilaya de Tizi-Ouzou, un dispositif policier a été mis en place au centre-ville pour empêcher les manifestants d’avancer, mais ces derniers ont emprunté plusieurs autres chemins menant vers le commissariat central pour exiger la libération des détenus d’opinion emprisonnés actuellement. Dans la wilaya de Bouira, les manifestants ont défilés, reprenant les slogans du hirak contre le système, et en appelant à la libration des détenus d’opinion. Des dizaines d’arrestations ont été signalés aussi dans plusieurs autres wilayas, à l’instar d’Alger, ou d’Annaba, ainsi qu’en Kabylie. Dans la ville de Constantine, un fort déploiement de la police a empêché l’organisation de la marche, notamment après des arrestations effectués dès la matinée.

La manifestation à Bejaia