Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Le groupe d’électronique Thales, centré sur la défense, la sécurité et l’aéronautique, propose aux polices des frontières un nouveau module biométrique multimodal intégrant la reconnaissance faciale et de l’iris. Le module est composée d’une caméra et d’un écran LCD haute résolution reconnaît les données biométriques de l’iris et du visage des voyageurs préinscrits à une distance d’un demi-mètre, voire de 1,5 m, avec une grande précision. Les deux éléments biométriques sont saisis en deux secondes. Le système peut être utilisé comme un produit autonome ou intégré à des systèmes en libre-service pour l’inscription initiale et les contrôles biométriques ultérieurs. Les autorités peuvent déployer les nacelles biométriques de Thales à tout type de poste de contrôle frontalier. Thales est l’un des principaux fournisseurs mondiaux d’équipements biométriques pour les frontières. Le contrat de fourniture de terminaux à l’Espagne pour le système d’entrée-sortie de l’UE, signé cette année, en est un exemple récent.

Avec Servet Turgut, 55 ans, Osman Şiban a été détenu le 11 septembre 2020 près du district de Çatak par des soldats turcs. Après de graves tortures, ils ont été poussés hors d’un hélicoptère militaire en vol. Après cette épreuve, Osman Şiban et Servet Turgut ont été conduits dans différents hôpitaux. Les militaires ont déclaré au personnel médical que les deux hommes étaient des terroristes et qu’ils avaient été blessés lorsqu’ils ont tenté de s’échapper d’un hélicoptère. Şiban a survécu à cette épreuve tandis que Servet Turgut est mort après vingt jours de coma.

Le procès intenté à Osman Şiban s’est tenu jeudi au 2e tribunal pénal supérieur de Mersin. Şiban est accusé d' »appartenance à une organisation terroriste », ce qui est passible de 15 ans de prison. Deux témoins étaient connectés à la salle d’audience via le système sonore et vidéo. Le procureur accuse Osman Şiban d’être membre du PKK parce que trois bidons de carburant qui auraient été découverts en terrain proche de la maison qu’il n’habite que pendant l’été. Il se base aussi sur le survol du hameau où se trouve la maison de Şiban par un drone de reconnaissance le 9 septembre 2020. L’évaluation des données du vol concluaient à des activités qui « ne s’inscrivaient pas de manière cohérente dans le flux habituel de la vie ». Enfin, l’accusation se réfère aux déclarations d’un témoin qui a déclaré que la maison d’Osman Şiban avait accueilli des membres du PKK il y a 20 ou 30 ans. Prochaine audience en avril.

 

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Le gouvernement colombien et l’ELN ont déclaré samedi qu’ils avaient surmonté les tensions causées par la déclaration erronée du président Gustavo Petro selon laquelle l’ELN avait accepté un cessez-le-feu. Celui-ci reste cependant l’objectif des négociateurs qui ont convenu de négocier un tel cessez-le-feu dès la reprise des pourparlers officiels au Mexique le 13 février. Les négociateurs se sont mis d’accord sur un « corridor humanitaire » qui a permis à une centaine d’observateurs indépendants de se rendre dans une région de l’ouest de la Colombie touchée par la guerre pour y inspecter la situation humanitaire. Par ailleurs, le gouvernement a provisoirement accepté les cessez-le-feu entrés en vigueur le 1er janvier avec quatre autres forces armées: deux dissidences des FARC (Bloc du Sud-Est et Segunda Marquetalia), les paramilitaire de l’AGC, et le groupe mafieux Los Pachencas. L’éventuelle démobilisation de l’AGC et de Los Pachenca est délicate car elle pourrait révéler les liens entre les paramilitaires et les trafiquants de drogue avec les forces de sécurité et les élites colombiennes.

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Combattant·e·s de l’ELN

Neuf Palestiniens ont été tués et des dizaines blessés, dont quatre grièvement, jeudi à Jénine lors d’un raid israélien dans le camp de réfugiés de cette ville du nord de la Cisjordanie occupée. Suite à ce raid, l’Autorité palestinienne a annoncé jeudi mettre fin à la coordination sécuritaire avec Israël. L’AP avait déjà pris une décision similaire en mai 2020 pour protester contre un projet israélien d’annexion de pans de la Cisjordanie. Les Nations unies n’ont pas recensé un bilan aussi élevé en une seule opération israélienne en Cisjordanie depuis qu’elles ont commencé à comptabiliser en 2005 les victimes. Durant l’opération, le gaz lacrymogène tiré en masse par les forces d’occupation a pénétré à l’intérieur de l’unité pédiatrique de l’Hôpital gouvernemental local, posant un danger pour les enfants, qui ont dû été transférés. L’armée israélienne avait auparavant rapporté avoir tiré sur plusieurs «terroristes» mais, une fois de plus, les seules victimes sont Palestiniennes, aucun soldat israélien n’a été blessé. Un dixième Palestinien a été tué par balles par les forces israéliennes jeudi, à Al-Ram près de Jérusalem, dans des conditions non précisées, et plusieurs autres ont été blessés dans d’autres incidents.

Dossier(s): Monde arabe et Iran Tags:

Après presque 100 jours de grève de la faim, la situation d’Alfredo Cospito est désormais très grave. Il grade toute sa détermination à lutter jusqu’au bout et la mobilisation solidaire s’est beaucoup élargie. Il y a eu des manifestations et des initiatives dans de nombreuses petites villes. A Milan et Turin, des manifestations d’un millier de personnes ont eu lieu. A Rome a lieu chaque jour un rassemblement de 3 heures devant le Ministère de la Justice. Les médias traitent souvent de l’affaire. Le demande de mettre fin au régime de 41bis pour Alfredo Cospito est largement sortie des milieux révolutionnaires. Ont pris positions en ce sens un mouvement d’opinion démocrate (intellectuels, juristes et avocats, quelques politiciens), divers forces de la gauche, des organisations comme Amnesty ou des mouvements comme le Notav. Des initiatives de solidarité internationale ont eu lieu, et notamment de la part de prisonniers révolutionnaires de Grèce, France, Turquie, Palestine et Kurdistan. Une audience à la Cour de cassation pour traiter le recours présenté par l’avocat d’Alfredo a été fixée dans… trois mois, le 20 avril. En apprenant la nouvelle de la fixation en avril, l’avocat d’Alfredo a envoyé une demande d’anticipation de l’audience.

 

Le personnel des chemins de fer aux USA, considéré comme essentiel, a travaillé pendant toute la durée de la pandémie. Au même moment, les entreprises de chemins de fer ont introduit un nouveau système qui a augmenté les exigences en matière de temps de travail tout en réduisant la main-d’œuvre de 40 000 emplois. Les salarié.e.s devaient se rendre au travail lorsqu’ils étaient appelés, même lorsqu’ils étaient malades, sous peine d’être sanctionnés ou même licenciés.  Les négociations pour le renouvellement du contrat étaient dans l’impasse et les syndicats menaçaient d’une grève. Biden a agité la menace d’une paralysie de l’économie et invoqué la loi sur le travail dans les chemins de fer, le Railway Labor Act, qui donne au président et au Congrès le pouvoir d’intervenir dans les négociations et les grèves des syndicats ferroviaires.

Le Congrès américain a donc adopté une loi, signée par Biden, rendant la grève illégale et imposant un « accord » qui augmente les salaires des 135 000 salarié.e.s du secteur mais qui leur refuse des jours de congé-maladie payé. Le droit à des congés-maladie était la principale revendication des travailleur.e.s du rail. Après avoir voté pour imposer le contrat, la Chambre a également voté pour accorder sept jours de congé maladie, ce qui n’était qu’un rideau de fumée puisqu’il était clair que ce projet serait rejeté par un Sénat encore plus réactionnaire. Il y a vingt ans, le profit moyen des chemins de fer était de 15 %, aujourd’hui il est de 41 %, et à mesure que les profits des chemins de fer augmentaient, le cours de leurs actions progressait de 30 à 60 % ainsi que les dividendes versés aux actionnaires.

 

La ville de Mbour a enregistré hier matin 23 janvier, des affrontements sur la route nationale 1 entre les forces de l’ordre et des transporteurs grévistes. Des jeunes grévistes bloquaient la circulation en mettant des pierres sur la route et affrontaient les forces de l’ordre qui les dispersaient avec des tirs à grenades lacrymogènes. D’autres heurts ont eu lieu dans plusieurs villes, c’est ainsi que trois personnes arrêtées à la gare routière de Thiès, suite à d’autres affrontements. Il y a quelques jours la police de Thiaroye avaient arrêté cinq grévistes qui intimaient aux jaunes de cesser leur activité.

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Un commandant de zone du Front populaire de libération de l’Inde (PLFI), un groupe dissident du CPI (maoïste), a été tué par les forces de sécurité dans le district de Ranchi (Jharkhand). Les faits ont eu lieu lundi vers 23 h 30 dans la zone du poste de police de Thakurgaon, à une quarantaine de kilomètres de la capitale de l’État. Vishal Sharma, alias Vishal Sahu, était recherché dans plusieurs affaires à Budmu, Thakurgaon et dans d’autres régions de l’état du Jharkhand.

Combattants du FPLI

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Le drapeau palestinien ne peut plus flotter dans l’espace public qu’Israël considère comme israélien (donc y compris Jérusalem). C’est le dernier ordre du nouveau ministre de la sécurité nationale israélien concernant le drapeau palestinien. Dans le cadre de la dernière mesure de répression prise par le nouveau gouvernement, Itamar Ben Gvir, ministre de la sécurité et représentant de l’extrême-droite raciste a annoncé dimanche 8 janvier qu’il ordonnait « à la police israélienne de faire respecter l’interdiction de faire flotter tout drapeau de l’OLP, qui montre une identification avec une organisation terroriste dans la sphère publique, et de mettre fin à toute incitation contre l’Etat d’Israël ». En réaction à cette interdiction, une journée globale d’action consistant à mettre en valeur le plus largement possible le drapeau palestinien s’est déroulée dimanche. À Bruxelles, Action Palestine a choisi de peindre cette nuit des passages piétons en noir, blanc, vert et rouge à proximité de quatre lieux symboliques : le siège de la Commission européenne, l’ambassade d’Israël en Belgique, le siège de Thales et celui d’AXA.

Une manifestation contre la « cop city », le futur site du centre géant de formation de la police d’Atlanta a tourné aux affrontements dans le centre-ville samedi soir, trois jours après la mort d’un manifestant qui a été tué par les forces de l’ordre (voir notre article). Vêtus de noir et masqués, les manifestants ont jeté des pierres et allumé des feux d’artifice devant le bâtiment qui abrite la Fondation de la police d’Atlanta, brisant de grandes vitres près de Peachtree Street et Andrew Young Boulevard. Une voiture de la police d’Atlanta a été incendiée (photo), les vitres d’une banque Wells Fargo brisées, et les murs couverts de tags anti-police dans un quartier habituellement animé par des touristes. Six personnes ont été arrêtées.