Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

De nombreux personnes, participant aux rassemblements contre les crimes policiers, craignent des représailles si elles venaient à être identifiées notamment en raison de la surveillance dont elles font l’objet. Les autorités états-uniennes utilisent, en effet tous les moyens à sa disposition pour ficher les manifestant·es, opération de surveillance de la DEA (l’agence anti-drogue), reconnaissance faciale et même un drone Predator (voir notre article).

Plusieurs sites spécialisés ou non ont donc publié des guides et listes de conseils, notamment sur l’usage des smartphones lors des manifestations. Si ces conseils sont assez classiques et sont généralement les mêmes à chaque manifestation, on remarque également, désormais, des indications pour les photos, notamment celles qui ont vocation à être publiées sur les réseaux sociaux.

The Verge donne ainsi quelques techniques assez basiques et accessibles aux possesseurs de smartphones iOS ou Android pour cacher des visages et empêcher qu’ils soient ensuite reconnus. Le site américain précise, par ailleurs, que pour se débarrasser des métadonnées (la localisation, la date de la prise de vue…), le plus simple est de prendre des captures d’écran de ses propres photos et, ensuite, de supprimer les photos originales.

Mais des outils ont également été développés à ces fins. Wired promeut ainsi Image Scrubber, un site (disponible sur ordinateur et mobile) qui promet de supprimer les métadonnées associées à la photo prise, mais également de flouter certaines parties de l’image ou de recouvrir des images. Plus simple encore d’utilisation, un raccourci permet aux utilisateurs d’iPhone de choisir une photo, d’en flouter automatiquement les visages et d’enregistrer une nouvelle version de la photo sans les métadonnées qui y étaient associées jusque-là. Cependant plusieurs réserves sur la sécurité sur cet outil ont été émises. Censr, une application de réalité virtuelle (en bêta) qui fonctionne avec les iPhone XR et suivants, permet quant-à-elle de masquer et pixéliser un visage en temps réel et qui « nettoie » les métadonnées. Signal a également développé un outil permettant de flouter les images (voir notre article).

Le Secours Rouge mène, depuis plusieurs années, une campagne visant à promouvoir une utilisation sécurisée des photos dans les manifestations. Plus d’infos sur cette campagne ici.

Écrire « Lal Salam » (slogan communiste en Inde signifiant « salut rouge »), « camarade », télécharger une photo de Lénine sur les réseaux sociaux, ou posséder de la littérature marxiste peut désormais contribuer à vous mettre derrière les barreaux en vertu de la loi sur les activités illégales (UAPA) en Assam. Bittu Sonowal, un militant du Krishak Mukti Sangram Samiti (KMSS), un syndicat de paysans, en a fait l’expérience. L’Agence nationale d’enquête (NIA) a indiqué qu’il avait qualifié certains de ses amis de « camarade » et avait utilisé des mots tels que « Lal Salam » et « Inquilab Zindabad » (longue vie à la révolution), dans un acte d’accusation formulé à son encontre. Dans l’acte d’accusation, déposé le 29 mai, il était également mentionné que Sonowal avait téléchargé une photo de Lénine avec les mots: « Les capitalistes nous vendront la corde avec laquelle nous les penderons ».

Bittu Sonowal est un proche collaborateur du leader paysans Akhil Gogoi. Il est emprisonné depuis le 16 décembre 2019 suite à son arrestation lors des énormes manifestations contre la Citizenship Amendment Act (CAA). Akhil Gogoi est quant à lui conseiller du KMSS. Deux proches de Gogoi ont été arrêtés, sous diverses accusations répondant à la loi sur les activités illégales (UAPA) par la NIA. Toute cette campagne judiciaire, orchestrée par la NIA, a pour but de qualifier les dirigeants du KMSS de maoïstes (considérés comme terroristes en Inde).

Bittu Sonowal

Bittu Sonowal

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Mardi 2 juin, les gendarmes ont interpellé 18 personnes en Ardèche. Ces interpellations font suite à l’enquête consécutive à l’incendie d’un relais TDF à Bourg-Saint-Andéol le 24 août dernier. L’opération a mobilisé mardi 150 gendarmes dans cinq départements : la Drôme, le Vaucluse, l’Essonne, les Hauts-de-Seine et la Haute-Garonne. Sur les dix-huit personnes interpellées, dix ont été placées en garde à vue. Une seule a été mise en examen à l’issue de sa garde à vue par un magistrat instructeur, les neufs autres seront convoquées ultérieurement devant le tribunal correctionnel. En octobre 2019, le parquet de Privas avait ouvert une information judiciaire pour « destruction de biens par moyens dangereux pour les personnes ».

Le relais TDF incendié

 

 

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Édit 16/16/2020 : Pabló Hasél avait été libéré après son arrestation. Il n’est donc en encore en prison.

Ces derniers jours, le rappeur communiste Pabló Hasél avait été condamné à plusieurs peines de prison pour ses activités et ses prises de paroles politique (voir nos articles ici et ici). La cours suprême a refusé de lui accorder un sursis. Aujourd’hui la police l’a donc arrêté et emmené au poste de police de Vinaroz. Plus d’infos ici.

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En 2017 et 2018, la police des polices avait accordé une case aux enquêtes pour soupçons d’insultes « racistes ou discriminatoires ». Elle ne l’a pas fait pour son rapport de 2019. La police nationale précise que ce choix date de « mars 2020 », date où le rapport devait être rendu public mais n’avait finalement été partagé qu’à l’administration. L’IGPN est régulièrement accusée de couvrir les crimes policiers. Elle a perdu sa crédibilité au point qu’un fil sur Twitter est apparu pour parodier les constats de la police des polices (voir notre article).

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Chargé de la déontologie des contenus, le nouveau conseil de surveillance du réseau social compte parmi ses vingt membres l’ancienne directrice générale du ministère de la justice israélien. Sous les ordres de la ministre Ayelet Shaked, figure de l’extrême droite, Emi Palmor avait mis en place une cyber-unité chargée de contrôler et censurer les posts de Palestiniens. Le conseil de surveillance du réseau social aura pour mandat de « prendre des décisions définitives » sur la suppression de contenus sur les pages Facebook et les comptes Instagram. Indépendant de Facebook, mais financé à 100 % par un fonds mis en place par la multinationale et doté de 130 millions de dollars (115 millions d’euros), ce conseil pourra être saisi par un internaute qui souhaiterait voir un contenu disparaître, comme par un autre dont le post aurait été supprimé par les modérateurs de Facebook, et qui en ferait en quelque sorte appel. Cette instance sera également susceptible de faire des « recommandations » sur la suppression de tel ou tel type de publication. Plus d’infos ici.

Emi Palmor

Emi Palmor

Mardi 9 juin, PayPal a fermé le compte du Collectif Palestine Vaincra sans aucune explication. Cette entreprise censure régulièrement des comptes d’organisations de soutien à la Palestine sous la pression de groupes pro-israéliens. Cette censure a été l’objet de nombreux articles sur des médias pro-israéliens et sur des sites de l’extrême droite sioniste. Ils soulignent que cette fermeture a lieu car ce groupe pro-palestinien aurait des liens avec le FPLP, une organisation de la gauche révolutionnaire palestinienne considérée comme terroriste par l’Union Européenne.

Brave s’est taillé une solide réputation dans le milieu des navigateurs respectueux de la vie privée pour ses fonctionnalités permettant de bloquer les publicités, traceurs, et autres systèmes d’identification jugés peu transparents. Mais sa maison-mère est aujourd’hui sous le feu des critiques pour avoir redirigé certaines URL vers des liens affiliés sur lesquels elle touche une commission. Binance, Coinbase et Trezor font partie des sociétés de cryptographie affiliées au navigateur. Le PDG de l’entreprise s’est excusé (mais seulement après que le procédé ait été démasqué) et a promis que cela ne se reproduirai plus.

Le navigateur sécurisé Brave a violé la confiance de ses utilisateurs

Le navigateur sécurisé Brave a violé la confiance de ses utilisateurs

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Au Bengale occidental, les manifestant·es du Parti Communiste d’Inde (Marxiste) qui étaient réuni·es pour dénoncer le meurtre de George Floyd et l’attitude belliqueuse de Donald Trump ont été arrêté hier par la police. Parmi les détenus se trouvent plusieurs dirigeants politiques et syndicaux comme le Secrétaire de la CITU pour l’état du West Bengal,  des membres de la direction du CPI(M) pour l’état et pour Kolkata, le secrétaire de la DYFI de Kolkata, etc.

Des manifestant·es communistes solidaires de la révolte aux États-Unis arrêtés

Des manifestant·es communistes solidaires de la révolte aux États-Unis arrêtés

Les révoltes contre les crimes policiers, initiées suite au meurtre de George Floyd continuent. Voici un compte-rendu non-exhaustif des événements. Les manifestations massives continuent d’avoir lieu notamment hier à Los Angeles ou encore à Seattle qui était noyée sous les gaz lacrymogènes. Ces gaz ont provoqué la mort d’au moins une personne dans le pays. Il s’agit de d’une militante écologiste et des droits civiques, du nom de Sarah Grossman. Elle est morte le 30 mai dernier suite aux manifestations Black Lives Matter à Columbus. Elle aurait reçu des gaz lacrymogènes, ce qui lui aurait provoqué une insuffisance respiratoire, menant à sa mort. À Minneapolis, le conseil municipal a annoncé la dissolution de la police. Les fonds alloués à la police seront reversé à un futur organisme public qui sera chargé de la sécurité. Ils ont aussi annoncé vouloir travailler avec les représentants des communautés. Une possible opposition du maire, récemment hué lors d’un rassemblement pour avoir exprimé son hostilité à une dissolution de la police, ne serait pas suffisante pour empêcher ce processus.

La police de Minneapolis dissoute

La police de Minneapolis dissoute