Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

À l’heure où la Chine et les États-Unis sont en conflit dans le commerce et la technologie, Hikvision – la plus grande société de surveillance du monde, qui appartient à l’État et est établie à Hangzhou, dans l’est de la Chine – a fourni des caméras et des logiciels de reconnaissance faciale à la police de New York (NYPD). Hikvision, est en principe pourtant aujourd’hui bannie de tout contrat public aux États-Unis.

Le système de Hikvision est censé identifier des visages indépendamment de la couleur de peau, alors que certaines technologies mises au point en Occident étaient plus fiables avec des Blancs qu’avec des Noirs. Ces outils de surveillance sont les mêmes que ceux mis en œuvre en Chine par Sky Net, le plus grand système de vidéosurveillance de la planète. Le programme Sky Net affirme avoir connecté 170 millions de caméras dans toute la Chine l’année dernière (voir notre article). En 2020, 400 millions d’unités supplémentaires seront installées. À terme, Pékin prévoit d’être capable d’identifier n’importe qui, n’importe quand, n’importe où en Chine, en l’espace de trois secondes.

Installation d’une caméra dans un parc de Pékin

Installation d'une caméra dans un parc de Pékin

La Cour de Nazareth a décidé jeudi 21 mars que Mustapha devrait être libéré. Lea Tsemel, son avocate, s’attendait à une libération le week-end passé. Mustapha encore resté enfermé dans la prison Givon de Ramleh, près de Tel-Aviv. Selon Lea, les services de sécurité avaient déjà prétendu le mois dernier « avoir perdu son passeport » (sic). Il vient finalement d’être libéré.

Trois guérilleros présumés de la NPA ont été tués et un autre capturé après une fusillade avec la police dans le Samar du Nord aujourd’hui jeudi. Une cinquantaine guérilleros maoïstes, dont plusieurs femmes, arrivés en ville dans un camion ont attaqué le commissariat de police municipal de Victoria, aux environs de 3h44. Les tirs ont duré jusqu’à 6h40 entre assaillants et policiers qui, retranchés sur la terrasse bétonnée surplombant commissariat, ont eu l’avantage de la position. Deux sous-officiers de la police ont été blessés.

Policiers armés retranchés sur le toit du commissariat de Victoria

Policiers armés retranchés sur le toit du commissariat de Victoria

Les autorités turques ont diffusé la vidéo d’une frappe aérienne sur un véhicule roulant dans les montagnes de Kandil en affirmant que ce véhicule était occupé par quatre responsables importants du PKK. Trois d’entre eux auraient été tués: Mikail Özdemir, « Navdar, » un des responsables des affaires extérieures, Emrullah Dursun, « Serhat Varto, » porte-parole du PKK, et Ali Aktaş, « Sinan Sor », commandant de la région de Kandil, auraient été tués. Riza Altun, co-fondateur du PKK, membre du comité central du PKK et du Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK), et principal responsables des affaires extérieure, aurait été gravement blessé. Le mouvement kurde n’a pas encore officiellement communiqué à propos de ce qui pourrait n’être qu’une opération de propagande (la Turquie est en période électorale).

La voiture bombardée par les turcs, dans le collimateur de leur drone

La voiture bombardée par les turcs, dans le collimateur de leur drone

Au moins deux Palestiniens ont été blessés par balle avec des balles en acier recouvertes de caoutchouc lors d’affrontements qui ont éclaté à l’entrée du camp de réfugiés d’al-Jalazoun, au nord de Ramallah, en Cisjordanie occupée. Les forces israéliennes effectuaient des perquisitions près de l’entrée du camp depuis la nuit dernière après avoir bloqué la route principale reliant le camp à Ramallah. Ces forces ont utilisé des balles en acier recouvert de caoutchouc et des cartouches de gaz lacrymogène. Des dizaines de cas de suffocation dus à l’inhalation de gaz lacrymogène ont également été rapportés.

Lacrymogènes sur Ramallah (archives)

Lacrymogènes sur Ramallah (archives)

Médiapart a révélé que des obligations de quitter le territoire français ont été délivrées à des personnes brésiliennes séropositives dont certaines sont LGBTQI. Pour dénoncer cette politique, l’association de lutte contre le VIH/SIDA Act Up Sud-Ouest a organisé une action symbolique (jet de faux sang et collage d’affiche) sur la permanence d’une députée LREM de la région toulousaine. L’action a été très vivement condamnée par LREM et le Maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc.
La police a ensuite interpellé et placé en garde à vue un activiste d’Act Up. Un rassemblement devant le Tribunal de Grande Instance de Toulouse est organisé jeudi 28 mars de 12 heures à 14 heures pour exiger sa libération et l’arrêt des poursuites.

Action d’Act Up Sud Ouest contre la permance d’une députée LREM

Action d'Act Up Sud Ouest contre la permance d'une députée LREM

Lundi 25 mars, un militant du collectif « Désarmons-les » a été arrêté à sa décente du train à Paris alors qu’il revenait d’une conférence qu’il dispensait sur le maintien de l’ordre. Il transportait, dans le cadre de ses conférences, d’un échantillon de chaque munition utilisée par les forces de l’ordre pour réprimer les foules, ce qui lui a valu d’être arrêté et mis en garde à vue pour « port d’arme prohibée de catégorie A » et « non-respect d’un contrôle judiciaire ». Ce contrôle judiciaire datait d’il y a trois ans dans le cadre d’une arrestation subie lors du mouvement contre la « Loi Travail ». Notons également que le militant était fiché S.

Durant la garde à vue la police a fouillé dans le téléphone et dans une clef USB du militant, mais n’a pas réussi à accéder à son ordinateur portable. Elle a également mené une perquisition sans témoins, en faisant notamment usage d’un chien renifleur, chargé de trouver des explosifs cachés. Enfin une taupe de la police a violé le secret de l’enquête en transmettant au journal Le Point le contenu des fichiers de renseignement du militant, ses déclarations en audition et le contenu exact de sa valise. Un rassemblement de soutien s’est tenu le mardi 26 mars à 18h devant le commissariat. Finalement, le militant a été libéré hier soir après un rappel à loi.

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Photo extraite d’une conférence de Désarmons-les !

Photo extraite d’une conférence de Désarmons-les !

Extradé mi-janvier vers l’Italie, depuis la Bolivie où il avait tenté une nouvelle fois de fuir après l’élection de Bolsonaro. Cesare Battisti est, détenu la prison de haute sécurité d’Oristano, en Sardaigne, où il est incarcéré sur la base de sa condamnation par contumace dans les années 80 à la réclusion à perpétuité, Battisti est passé aux aveux. Il reconnait avoir abattu un gardien de prison et un policier en 1979.

Battisti avait été appréhendé dans un appartement milanais et condamné en 1981 à près de treize ans de prison pour «participation à une bande armée». En octobre de la même année, il s’évade et fuit au Mexique, puis en France, en 1990, où il obtient un titre de séjour régulier. En 1993, il est définitivement condamné à la réclusion à perpétuité pour quatre «homicides aggravés» sur la base de divers témoignages et surtout des déclarations d’un repenti du groupe. Battisti alors niait les faits. En reconnaissant sa culpabilité, Battisti ne pourra pas échapper à la réclusion mais, repentir aidant, d’ici quelques années, il pourrait obtenir des aménagements de peine.

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Cesare Battisti, après son arrestation en Bolivie

Le prisonnier politique sahraoui (du groupe Gdeim Izik) , Mohamed Bourial a entamé une grève de la faim à la prison de Tiflet 2, à partir de mercredi passé pour protester contre les mauvais traitements infligés par l’administration de la prison marocaine. Il avait initié plusieurs grèves de la faim illimitées, notamment à la prison de Tiflet 2 entre octobre et novembre et à Quneitra entre mars et avril l’année dernière. Ses demandes ne rencontrèrent aucune réponse de la part de l’Administration générale des prisons, notamment celles concernant le droit de transfèrement et de traitement.

Mohamed Bourial

Mohamed Bourial

Le mercredi 14 novembre, deux attaques à la bombe ont eu lieu à Buenos Aires. Au cimetière de la Recoleta, la bombe a explosé dans les mains d’une des deux personnes qui la portait. L’action visait la tombe de Ramón Falcón, chef de police qui fut responsable de la mort de 11 manifestants le 1er mai 1909 (voir notre article).

La blessée, Anahi Salcedo, a été transférée à l’hôpital Fernández où elle a subi plusieurs interventions chirurgicales, dont l’amputation de trois doigts. Elle souffre de graves blessures aux membres et au visage et pourtant, elle a été mise en détention à la prison d’Ezeiza depuis le 10 janvier. Depuis ce transfert de l’hôpital, ses conditions de détention sont extrêmement pénibles et douloureuses. En raison de ses blessures, Anahi est invalide, par exemple incapable de se laver. On lui refuse des soins médicaux et des analgésiques.

Anahi Salcedo

Anahi Salcedo