Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Lundi 18 et mardi 19 février quatre policiers ont été abattus lors de deux opérations différentes. Les deux premiers ont été tués lundi sur le pont international José Antonio Páez, dans le département d’Arauca, à la frontière avec le Venezuela. Les deux autres sont mortes dans la municipalité de Tambo, à la frontière avec l’Équateur, le lendemain.

Le ministre de la défense, Guillermo Botero, a affirmé que ces opération avaient été menée dans le cadre d’un plan d’assassinat de policiers impliquant des guérilleros de l’ELN. Un général de l’armée gouvernementale, a également désigné un commandant de l’ELN Gustavo Aníbal Giraldo, dit Pablito, comme étant le planification de de l’attaque d’Arauca. Par ailleurs l’ELN aurait revendiqué l’opération du mardi.

Depuis le 8 février les négociations entre l’ELN et le gouvernement ont été rendues impossible par le gouvernement qui les a rendues illégales en enlevant à l’ELN sa reconnaissance politique qu’elle avait acquise en 1997 (l’ELN devenant ainsi officiellement une organisation de crime organisé).

Combattantes de l’ELN

Combattantes de l'ELN

Les procès et les condamnations de gilets jaunes se poursuivent en France. Un homme de 36 ans a été ainsi été condamné à deux ans de prison ferme pour avoir lancé des projectiles sur les forces de l’ordre et dégradé du mobilier urbain le 12 février à Bordeaux. La peine de l’homme a été assortie d’une interdiction de manifester à Bordeaux durant deux ans et de détenir une arme. Il a été incarcéré à l’issue de son procès, vendredi dernier à Bordeaux.

Un homme de 43 ans a été condamné à trois ans de prison ferme ce mercredi à Caen (Calvados) pour des violences commises pendant plusieurs manifestations des gilets jaunes, notamment celle du samedi 5 janvier. Il a été identifié, grâce à des images de vidéosurveillance, comme l’auteur de violences à l’encontre de gendarmes et de CRS au moyen d’un lance-pierre. Il avait aussi lancé des appels sur les réseaux sociaux pour que d’autres manifestants lui apportent des projectiles, comme des boulons ou des billes. Il a aussi écopé de trois mois de prison ferme pour avoir donné une fausse identité au moment de son arrestation. Il avait déjà été condamné et a donc été jugé comme récidiviste.

La manifestation du 5 janvier à Caen

La manifestation du 5 janvier à Caen

Un employé de la ville de Santo Domingo Tehuantepec, en Oaxaca, a été tué par un coup de feu lors d’affrontements mercredi après-midi, dans le cadre d’un conflit syndical. De plus, quatre blessés ont été enregistrés, ainsi que de nombreux dommages. Le défunt était le chauffeur de la mairesse. Sa mort est survenue après que des membres du Syndicat des travailleurs du conseil municipal eurent occupé les locaux du Palais municipal pour exiger la révision de leur convention collective de travail.

Les employés ont fermé les rues adjacentes et ont jeté des pierres et des bâtons sur un groupe de jaunes. Quelques minutes plus tard, des coups de feu ont été entendus, provoquant la colère des grévistes qui ont notamment brûlé un camion à ordures à coups de cocktails Molotov. Des éléments de l’armée mexicaine et de la police d’État ont été déployés dans la ville.

Les événements de Tehuantepec.

Les événements de Tehuantepec.

Des manifestants se sont affrontés hier à la police anti-émeute à Athènes lors du rassemblement pour dénoncer la mort de Ebuca Mama Subek, 34 ans. Ce Nigérian, père de deux enfants, décédé dans un poste de police de la capitale particulièrement connu pour ses violences contre les migrants, celui du quartier d’Omonia. Les policiers ont d’abord niés avoir arrêté Ebuca Mama Subek, puis ont changé de version en affirmant qu’il était venu s’effondrer dans la salle d’attente… Les manifestants ont érigé des barricades en flammes et lancé des pierres en se dirigeant vers le poste de police mercredi soir. Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes et chargés les manifestants rassemblés à l’appel du Mouvement contre le racisme et la menace fasciste (KEERFA) qui exige la publication du rapport d’autopsie.

Affrontements à Omonia

Affrontements à Omonia

Dhananjay Gope (27 ans), alias Sudhir, un maoïste haut placé du sud de l’Odisha dont la tête était mise à prix s’est rendu aux autorités ce dimanche. Il s’est rendu aux autorités du district de Koraput (Odisha). De source policière, il serait impliqué dans au moins 14 affaires de meurtres, plusieurs actes de violence attribués à la guérilla maoïste ainsi que dans des fusillades avec les forces de sécurité dans le district de Malkangiri et ses alentours. Sa femme, K. Laxmi, membre du PCI(maoïste) et dont la tête était également mise à prix, s’était rendu au commissaire de police du Malkangiri le 24 mai 2018. Gope est originaire du district de Malkangiri et a rejoint l’organisation du parti en 2009 en tant que membre du Kalima Dalam de son district d’origine.

District de Malkangiri (Odisha)

Mardi matin, 26 février, Kwasi Adu Amankwah, secrétaire général de la Confédération syndicale internationale – Afrique (CSI-Afrique), a été arrêté à son hôtel à Harare par les forces de sécurité et conduit à l’aéroport où il a été détenu dans l’attente de son expulsion. Il sera finalement libéré ce mercredi après plus de 24h de détention. Kwasi Adu Amankwah se rendait au Zimbabwe pour rencontrer les dirigeants du Congrès zimbabwéen des syndicats (ZCTU) ainsi que le ministre zimbabwéen du Travail, Sekai Nzenza. Dans le même temps, Diallo Mamadou, Secrétaire général adjoint de la CSI, a vu son visa refusé par le gouvernement zimbabwéen.

La situation est tendu au Zimbabwe qui a vu plusieurs grèves s’organiser ses dernières semaines et être réprimées violement causant la mort de manifestants et l’arrestation d’un certains nombres d’entre eux dont des dirigeants syndicaux. Les dirigeants du ZCTU, Japhet Moyo et Peter Mutasa, font toujours l’objet d’accusations pour avoir appelé à une grève de trois jours, du 14 au 16 janvier 2019 (voir nos articles ici et ici). Ils ont été libérés sous caution et doivent se rendre trois fois par semaine au Département des Enquêtes Criminelles. Ils sont accusés d’avoir voulu « nuire à un gouvernement constitutionnellement élu ».

Kwasi Adu Amankwah, secrétaire général de la CSI-Afrique

Kwasi Adu Amankwah, secrétaire général de la CSI-Afrique

Dimanche 24 février, l’information de la libération imminente de Mustapha Awad avait été confirmé par le consul belge et l’avocate israélienne de Mustapha Awad, Il avait été arrêté à la frontière entre la Jordanie et la Palestine occupée le 19 juillet dernier (voir notre article) et condamné le 28 novembre par une cour israélienne à 12 mois de prison (voir notre article). Une place dans un avion lui avait été réservée le lundi soir et annulée par la suite. Mercredi matin, 27 février, l’avocate israélienne annonçait que les services de sécurité exigeaient une nouvelle audience sous prétexte que le comité en charge de sa libération anticipée n’avait pas tenu compte de tous les éléments.

Une action en soutien à Mustapha Awad sera probablement organisée la semaine prochaine.

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Notre délégation à Athènes était également présente ce matin à un autre procès impliquant Nikos Maziotis et Pola Roupa, membres de l’organisation Lutte Révolutionnaire. Ce procès concerne la tentative d’évasion par hélicoptère orchestrée par Pola Roupa le 21 février 2016 (Pour rappel), visant à libérer Nikos Maziotis ainsi que plusieurs autres prisonniers politiques, mais également deux expropriations de banques. Huit personnes sont au banc des accusé.e.s: Pola Roupa, Nikos Maziotis, Konstantina Athanasopoulos, Christos et Gerasimos Tsakalos, Olga Ekonomidou, Giorgos Polidoros et Haralambidis.

Ce matin devant la prison de Koridallos

Mercredi 27 février, une manifestation est organisée pour soutenir Leyla Güven en grève de la faim depuis 111 jours. Depuis le début de sa grève de la faim, plus de 230 prisonniers politiques en Turquie ont également entamé une grève de la faim ainsi que des militants et représentants politique kurdes en Europe. La manifestation appelle également à la libération d’Abdullah Öcalan. Un grand nombre de grévistes de la faim sont dans un état critique dont certains restent maintenus en isolement en prison.

Lieu de départ : Boulevard Albert II (près de la place Simon Bolivar – Gare du Nord)
Heure de départ : 12h

Manifestation de soutien à Leyla Güven et aux grévistes de la faim, mercredi 27 février 2019

Manifestation de soutien à Leyla Güven et aux grévistes de la faim, mercredi 27 février 2019

Lundi 25 janvier, une manifestation s’est tenue à Strasbourg pour dénoncer les conditions de détention d’Abdullah Öcalan et réclamer sa libération. Une quarantaine de manifestants se sont introduits sur le parvis de l’Agora, l’un des bâtiments du Conseil de l’Europe, qui abrite notamment le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT), l’un des organes du Conseil qui se prononce régulièrement sur les conditions de détention d’Abdullah Öcalan. Les militants ont lancé des pétards et des fusées vers les fenêtres du bâtiment et lancé des pierres contre la vitrine de l’Agora. A la demande du Conseil de l’Europe, la police est intervenue qui a arrêté 43 personnes.

L’occupation de l’Agora à Strasbourg (Archive)

L'occupation de l'Agora à Strasbourg (Archive)