Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La manifestation berlinoise pour un 1er mai révolutionnaire (« Revolutionären 1. Mai Demonstration ») a réuni 10.000 personnes et, encore une fois cette année, a été émaillée d’incidents à Kreuzberg et à Neukölln. Divers projectiles ont été lancés sur les policiers et leurs véhicules. La police a fait usage de spray au poivre et a procédé à environ 40 arrestations.

La manifestation à Berlin

EDIT: A Halle, à 170 km de la capitale allemande, cinq agents ont été blessés alors que les forces de l’ordre défendaient un rassemblement de 500 manifestants d’extrême droite contre une contre-manifestation antifasciste de plusieurs milliers de personnes. La police a fait usage de matraque et de gaz contre les antifas et compte cinq blessé dans ses rangs. A Stuttgart, un policier a également été blessé lors de la manifestation de la gauche révolutionnaire.

La manifestation à Berlin

300 personnes ont participé à Bruxelles pour le Premier Mai à une manifestation co-organisée par le Secours rouge. Le cortège est parti du « carré Moscou » à Saint-Gilles et s’est terminé à proximité de la place Rouppe en passant par la rue Haute. Les organisations de l’immigration ou de l’exil politique de Turquie étaient particulièrement bien représentées dans le cortège qui s’est arrêté à trois reprises à proximité de lieu de mémoires des luttes antifasciste, ouvrière et internationalistes. De brève intervention ont été faites pour rappeler que saint-Gilles abritait des bases de la résistance anti-nazie, que les gendarmes avaient fait un massacre d’ouvrier rue Haute, et que la rue du Poiçon était l’endroit où s’organisait la solidarité internationale.

Lire les interventions sur les lieux de mémoires

1er Mai: Reportage sur la manifestation de Bruxelles

La police turque a fait usage de gaz lacrymogène et de balles en caoutchouc à Istanbul, ce lundi 1er mai, pour disperser les manifestants qui souhaitaient rallier la place Taksim malgré l’interdiction des autorités. Un manifestant de 57 ans a perdu la vie, écrasé par une arroseuse de la police. La police locale a annoncé l’arrestation de 165 personnes, dont 139 pour des « manifestations non autorisées » à Istanbul. La place Taksim fut le principal lieu de rassemblement pour le 1er Mai jusqu’en 1977, date à laquelle 34 personnes furent tuées. Après avoir été réautorisés en 2010, les rassemblements y ont été à nouveau interdits après les grandes manifestations antigouvernementales de 2013.

Des barrages policiers ont ainsi été installés lundi pour bloquer les accès à la place située sur la rive européenne d’Istanbul. Plus de 30.000 policiers ont été déployés à Istanbul pour la journée. A Ankara, au moins 6 000 personnes ont manifesté, brandissant des lettres géantes formant le mot hayir (« non », en turc), ainsi que des banderoles « Non, c’est non », en référence au referendum constitutionnel augmentant les pouvoir du président Erdogan.

Arrestation à Istanbul

Arrestation à Istanbul

A l’occasion du premier mai, le consulat de Turquie a été attaqué à Zürich. Un groupe de soixante manifestants masqués ont jeté des bouteilles de peintures et des pierres sur le bâtiment et tagué les alentours du fameux « Kill Erdogan » devenu célèbre depuis la manifestation du 28 mars à Berne (voir notre article).

Les tags à Zürich

Les tags à Zürich

Des affrontements ont éclaté entre des manifestants masqués et les forces de l’ordre lors du défilé du 1er mai, lundi après-midi à Paris. Les premiers ont visé les policiers avec des jets de cocktails Molotov, blessant trois CRS, dont un a été sérieusement brûlé au visage et aux mains. Les forces de l’ordre ont répliqué avec des grenades lacrymogènes. Trois fonctionnaires d’une compagnie de sécurisation et d’intervention (CSI) ont également été blessés. Deux sont légèrement brûlés, la troisième souffre d’importantes blessures à la main suite à la manipulation d’une grenade.

Les affrontements ont éclaté avant 15 heures, peu après le départ de la manifestation de la place de la République, en direction de Nation via la place de la Bastille. Le cortège, emmené par une intersyndicale CGT-FO-FSU-Solidaires, a dû s’arrêter à plusieurs reprises, en raison des affrontements. Les heurts se sont concentrés principalement aux abords immédiats de la place de la Bastille. Cinq personnes ont été interpellées pour port d’arme prohibé, violences envers des agents de la force publique et dégradations.

Les affrontements à Paris

Les affrontements à Paris

Le centre-ville de Rio de Janeiro était plongé dans le chaos vendredi, lors d’affrontements entre police et manifestants qui ont répondu à l’appel à la grève générale au Brésil contre les mesures d’austérité du président conservateur Michel Temer. Dès les premières heures de la journée, les transports étaient fortement perturbés dans tout le pays, notamment à Sao Paulo, capitale économique brésilienne. Selon une estimation du syndicat Força Sindical, 40 millions de travailleurs ont adhéré au mouvement. La mobilisation porte notamment contre la réforme des retraites et la flexibilisation du travail

À Rio, environ 2.000 manifestants ont été dispersés par les forces de l’ordre qui lançaient des bombes lacrymogènes pour les éloigner de l’assemblée législative locale. Tous les commerces avaient baissé leur rideau et les vitrines de plusieurs banques ont été brisées à coups de pierre. D’autres manifestations avaient lieu dans la plupart des grandes villes du pays. À Sao Paulo, la police a utilisé du gaz lacrymogène pour les disperser et libérer les voies, alors que métros, bus et trains de banlieue étaient à l’arrêt.

Bus incendié à Rio

Bus incendié à Rio

A l’occasion du 1er Mai, le MLKP-Rojava a publié ses salutations, vous pourrez retrouver la traduction complète sur le site du Secours Rouge International, ici.

Nous vous saluons depuis le Rojava où le combat pour la liberté, la dignité et la révolution est couronné de succès. Par notre révolution, par l’espoir et la résistance des peuples opprimés au Moyen-Orient, nous voulons célébrer ce 1er Mai comme une journée d’unité, de solidarité et de résistance des travailleurs et travailleuses.

Nous nous souvenons des morts qui sont devenus immortels en combattant pour la révolution et le socialisme, nous leur assurons que nous continuerons à porter leur mémoire.

Depuis un an, apparemment, les manifestations « revendicatives » (politiques donc) sont interdites par la bourgmestre (MR) d’Ixelles sur la Place du Luxembourg, toute proche de nombreuses institutions européennes. Cette interdiction n’a été communiquée à personne, ce sont surtout « les manifestations qui peuvent déboucher sur des confrontations entre les participants et des opposants ou encore avec la police », ce qui explique que notre manifestation (organisée avec le comité « Libérons Musa » en solidarité avec Musa Asoglu ait été attaquée par la police le 22 février dernier (voir l’article). Interrogée par l’opposition communale, il est apparu que cette interdiction n’était pas liée à la « menace terroriste » mais bien aux nombreuses terrasses de cafés eurocrates qui jouxtent la place. La police avait en effet prétendu que les « manifestations turques » étaient interdites en raison de la tension entre les groupes turcs de gauche et de droite. La police avait donc « protégé » les manifestants solidaires de Musa Asoglu en les plaquant puis trainant dans la boue et en distribuant des amendes administratives. Contactée par une journaliste quelques heures plus tard, la police n’avait pas confirmé cette interdiction. La police tenterait quand cela est possible de déplacer les manifestations vers le Square de Méeus, ce qu’ils ne font pas pour les manifestations antifas puisque c’est là que se trouve le local d’Aube Dorée.

30 secondes avant l’intervention de la police, le 22 février dernier

30 secondes avant l'intervention de la police, le 22 février dernier

Les forces de sécurité ont démantelé deux campements maoïstes dans les district de Rayagada et Kandhamal (Odisha). Selon le commissaire de Rayagada, sur base de renseignements faisant état de la présence d’un groupe de maoïstes dans la forêt de Samjhola, une opération de contre-insurrection a été déclenchée jeudi soir. Celle-ci a été menée par des membres du Special Operation Group et de la District Voluntary Force.

Vers 5 heures du matin vendredi, les soldats ont pris d’assaut un campement maoïste situé à proximité d’un village, entrainant une fusillade. Les maoïstes sont parvenus à battre en retraite, profitant de la densité de la forêt et de l’obscurité. Les forces de sécurité ont saisi 50 kilos de nitrate d’ammonium, 50 détonateurs, un chargeur d’INSAS, des médicaments et d’autres objects du quotidien.

Dans le district de Kandhamal, une opération de contre-guérilla a été menée par des membres de la Central Reserve Police Force et de la District Voluntary Force dans la forêt de Jajaspanga vers 10h du matin, toujours vendredi. La fusillade en résultant a duré une trentaine de minutes avant que les guérilleros ne battent en retraite. Le commissaire a déclaré que ses hommes avaient saisi une arme ainsi que du matériel. L’opération a été intensifiée dans la région afin de traquer les maoïstes.

Guérilleros maoïstes

Guérilleros maoïstes

Au quatrième jour de l’agression turque contre le Rojava, des troupes américaines ont été déployées le long de la frontière entre la Turquie et la Syrie, où les affrontements ont eu lieu entre les YPG/YPJ et l’armée turque. La situation devrait donc se calmer pour le moment. Erdogan et Trump doivent se rencontrer le 16 mai prochain à Washington.

Un blindé américain sur la frontière entre turquo-syrienne.

Un blindé américain sur la frontière entre turquo-syrienne.