Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La situation est extrêmement tendue le long de la frontière entre la Turquie et le Rojava. De nouveaux affrontements ont éclaté à Gire Spi (Tal Abyad) et sont toujours en cours. À Derbesiyé l’armée turque a détruit le mur de séparation par endroit. Plusieurs bâtiments ont été évacués dans la crainte d’une possible invasion turque dans les prochaines heures, une crainte qui dure depuis 3 jours à présent. Les YPG appellent à la création d’une No Fly Zone au-dessus du Rojava. Si la Turquie attaque, les YPG devront dégarnir le front de Raqqa instantanément, signifiant une immense victoire pour Daesh.

Situation géographique de Gire Spi

Manifestation de solidarité à Bruxelles le 26 avril

Situation géographique de Gire Spi
Manifestation de solidarité à Bruxelles le 26 avril

Une manifestation européenne est organisée le 5 mai prochain en Allemagne à Munich en solidarité avec les 10 prisonniers membres de l’organisation ATIK (Confédération des Travailleurs de Turquie en Europe). Les 10 ont été arrêtés en Allemagne, France, Grèce et Suisse sous les ordres des autorités turques le 15 avril 2015. Les 10 sont détenus dans des conditions de détention dures avec isolement et contacts limités avec leurs avocats et leurs proches. Ils sont accusés d’être membre du TKP/ML (Parti Communiste de Turquie / Marxiste-Léniniste). Le TKP/ML n’est pas une organisation illégale en Allemagne, mais bien en Turquie. Les lois 129a et 129b permettent à l’état allemand de poursuivre des personnes si elles sont membres d’une organisation qui est illégale ailleurs, ces lois sont essentiellement utilisées pour réprimer l’immigration politique turque et kurde.

Allemagne : Manifestation européenne en soutien aux prisonniers de l’ATiK

Les autorités turques ont reconnus plusieurs pertes aux Kurdistan. Trois soldats ont été blessés lors d’un affrontement avec les combattants du PKK dans la sous-préfecture de Kulp (région de Diyarbakir). Les soldats touchés ont été héliportés à l’hôpital public de Diyarbakir, où l’un d’eux a succombé à ses blessures. A Uludere (Sirnak), les troupes de gendarmerie engagée dans une vaste opération anti-guérilla sont entrés en contact avec un groupe de combattants dans la région Bestler Dereler. Deux gendarmes ont été touchés, ils ont été transférés à l’hôpital de Sirnak où ils sont mort de leurs blessures.

Quant aux bilans de victoire affichés par les autorités turques (des dizaines de guérilleros tués à chaque opération militaro-policière), ils sont tellement extravagants qu’ils relèvent d’évidence de la propagande pure et simple et/ou du comptage comme « combattants » de civils kurdes tués par l’armée, notamment par les bombardements aériens.

Cérémonie pour un des militaires tués dans le Bestler Dereler

Cérémonie pour un des militaires tués dans le Bestler Dereler

Un activiste âgé de 17 ans nommé Ali Kab Aamir, habitant la ville d’Ahvaz, a été arrêté à son domicile par des agents en civils du Ministère des Renseignements. Cette arrestation a été tellement brutale que les poignets du jeune homme ont été brisés et que sa mère choquée par la violence du raid, a dû être hospitalisée. La famille Kab Aamir s’est rendue au bureau du Ministère des Renseignements d’Ahwaz pour demander des nouvelles de leur fils, mais celle-ci n’a pas pu obtenir d’informations sur les charges retenues ou son lieu de détention. Peu de temps avant son arrestation, Ali Kab Aamir avait participé à des manifestations et à des chaines humaines, afin de protester contre les pompages des eaux du fleuve Karun qui entrainent des dégâts écologiques majeurs dans la province arabe du Khuzestân.

Ali Kab Aamir

Ali Kab Aamir

Un certain nombre de Palestiniens ont souffert de suffocation mardi suite à une inhalation massive de gaz lacrymogène lors d’affrontements qui ont éclaté avec des forces israéliennes dans la localité de Rummanah, au nord-ouest de la ville de Jénine, en Cisjordanie occupée. Les villageois ont résisté lorsque l’armée israélienne a attaqué la localité. Les soldats israéliens ont tiré des gaz lacrymogènes contre les Palestiniens et leurs maisons causant des cas d’étouffement. Par ailleurs, des forces israéliennes ont attaqué le village d’Anin, également près de Jénine, et ont effectué des recherches à grande échelle dans les zones agricoles et les maisons, sans arrêter personne.

Rummanah, près de Jénine

Rummanah, près de Jénine

L’ELN a libéré mardi deux prisonniers qu’elle détenait depuis la mi-mars. Elles ont été ont été remises au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) dans une zone rurale du département du Choco. Le protocole fixant les détails de l’opération humanitaire a été signé par toutes les parties négociant actuellement un accord de paix à Quito, Equateur. La semaine passée, un autre prisonnier de l’ELN avait désarmé un guérillero, blessé grièvement cinq membres de l’ELN, et s’était enfuit tout en étant lui-même blessé. L’homme, un russo-arménien, avait été capturé le 5 novembre 2016 alors qu’il braconnait pour le marché international.

Les membres du CICR et de l’ELN lors de la libération

Les membres du CICR et de l'ELN lors de la libération

Les forces de l’ordre ont réprimé avec du gaz lacrymogène l’avancée d’hommes armés d’arcs et de flèches qui tentaient de pénétrer dans le bâtiment en portant de faux cercueils représentant les Indiens de 305 ethnies qui sont mort ces dernières années. La manifestation dénonçait notamment le lobby de l’agro-business tente de détruire les droits des indigènes en transformant le Brésil en grenier du monde et en liquidant sa biodiversité. La manifestation a eu lieu dans le cadre d’une semaine d’activités politiques et culturelles visant à promouvoir les droits des peuples autochtones.

Les affrontements à Brasilia

Les affrontements à Brasilia

Trois bombes ont visé le 21 avril dernier un bus de joueurs du Borussia Dortmund. Un joueur a été blessé dans l’attaque, le blindage du bus a empêché un massacre. L’affaire est rapidement devenue étrange puisque l’attentat est rapidement revendiqué à plusieurs reprises par des tendances radicalement différentes. Sur place tout d’abord, plusieurs lettres revendiquant l’attaque sous un prétexte islamiste (l’attaque n’est toutefois pas revendiquée par Daesh, inhabituel), un communiqué est publié sur Indymedia Linksunten revendiquant l’attaque au nom d’Antifa (nous avions dénoncé un hoax d’extrême-droite, voir notre article). Quelques jours plus tard, l’attaque est également revendiquée par l’extrême-droite, on peut imaginer en représailles à la première intox.

L’affaire a ensuite beaucoup moins fait parler d’elle, et pour cause: le coupable a été arrêté, il s’agissait d’un spéculateur boursier pariant sur l’effondrement des actions via la mort de joueurs du club allemand, seul de son pays a être côté en bourse (sur une vingtaine en Europe. La manœuvre est expliquée sur le site des « Cahiers de l’Oncle Fredo: Sport et Lutte des Classes » dans un article que vous pourrez retrouver ici.

L’indice boursier du Borussia Dortmund

L'indice boursier du Borussia Dortmund

Bilan final du bombardements turc contre le QG des YPG/YPJ sur le Mont Karachok à Derik: 20 combattants tués, dont 12 femmes membres des YPJ. 18 autres ont été blessés. Le Mont Karachok abrite en fait tout un complexe en plus du QG: un média center (également bombardé), une station de radio (également bombardée). La nouvelle académie des YPG/YPJ qui se trouve à une dizaine de kilomètres a été heureusement épargnée. Les YPG/YPJ terminent actuellement une phase cruciale de l’opération pour la libération de Raqqa, la « capitale du Califat ». Raqqa est à présent presque entièrement encerclée par les QSD (Forces Démocratiques Syriennes). Les YPG/YPJ demandent à présent qu’une no-fly zone soit instaurée au-dessus de leur territoire. Si une telle garantie n’était pas donnée, l’opération de libération de Raqqa serait évidemment compromise. Et premier exemple: les YPG/YPJ repoussent depuis ce matin l’armée turque à Afrin (dans le canton le plus à l’ouest du Rojava, le seul encore coupé du reste du Rojava). Washington a vaguement condamné l’attaque contre le Rojava (sans évoquer l’attaque contre le Mont Shengal), arguant que de tels bombardements devraient être « coordonnés par la coalition », le Kurdistan Irakien a rejeté la faute sur le PKK, arguant que si le PKK rentrait en Syrie il n’y aurait plus de bombardements (cinq combattants kurdes irakiens ont pourtant été tués dans l’attaque). Cas particulier pour la Belgique puisque Jan Jambon, Theo Franken et Steven Vandeput, trois ministres NV-A rencontraient justement à Erbil le premier ministre du Gouvernement Régional Kurde Nechirvan Barzani (neveu de Massoud Barzani). Les discussions ont porté sur « la guerre contre le terrorisme ». Il n’y a eu aucune déclaration sur l’agression turque.

Depuis ce matin des affrontements ont lieu dans le village kurde de Firfirke (Canton d’Afrin), où les YPG/YPJ ont répliqué contre une attaque turque. L’artillerie lourde est employée, et des avions de reconnaissance turcs survolent la zone. On en saura plus après les combats.

Manifestation aujourd’hui 26 avril à 14h devant l’Ambassade de Turquie, Rue Montoyer à Bruxelles.

Visite ministérielle de la NV-A au Kurdistan irakien

Localisation des affrontements à Firfirke

Visite ministérielle de la NV-A au Kurdistan irakien
Localisation des affrontements à Firfirke

Ce lundi, de violents affrontements ont opposé les forces de l’ordre et les étudiants de l’université de Srinagar (Cachemire), celles-ci ouvrant le feu contre la foule. Cela fait quelques semaines que la tension monte entre les étudiants et la police suite aux élections locales le 9 avril dernier. Ce jour-là, huit personnes ont été abattues par les forces de l’ordre, entrainant une vague de manifestations à la tête desquelles se trouvent les étudiants. Les autorités ont pris la décision de fermer les universités à travers l’état durant plusieurs jours en tant que mesure de précaution. Hier, l’université de Srinagar a été réouverte aux étudiants qui sont immédiatement partis en manifestation pour dénoncer l’autoritarisme et les violences de la police. Cette dernière a immédiatement tenté d’empêcher le cortège, ouvrant le feu contre les jeunes et faisant également usage de gaz lacrymogène et des canons à eau. Les jeunes ont répliqué par des jets de pierre. Plusieurs d’entre eux ont été interpellés.

Police contre étudiants à Srinagar

Police contre étudiants à Srinagar