Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

La semaine internationale d’action pour Georges Abdallah, qui prenait fin aujourd’hui, a été un succès: nous avons eu connaissance jusqu’à présent de 29 initiatives collectives (préparées par de nombreuses autres: tractages, collages, etc.) dans 14 pays. Notons l’interdiction de la soirée solidaire à Lyon (plus d’information ici)

13 octobre : Soirée de solidarité au Cinéma Utopia, à Bordeaux
14 octobre : repas de solidarité à l’Athénée libertaire, à Bordeaux
14 octobre : initiative solidaire (accrochage de banderole pendant un match de football) au stade de Peristeri, à Athènes.
16 octobre : Rassemblement devant la représentation française à l’ONU, à New-York
16 octobre : tagage solidaire du siège de BNP-Paribas à Bruxelles
17 octobre : Soirée d’information au Centre culturel de Villeneuve
18 octobre : Rassemblement à Manchester
19 octobre : Soirée de soutien au Dar Lamifa, à Marseille
20 octobre : Rassemblement à La Haye
20 octobre : Rassemblement devant le consulat de France à Bruxelles
20 octobre : Soirée solidaire au Sacco-Vanzetti, à Bruxelles
20 octobre : Soirée solidaire au Hangar de la Cépière, à Toulouse
20 octobre: Collages d’affiches solidaires à Turin et à Milan
21 octobre : Manifestation à Lannemezan
21 octobre : Rassemblement à Tunis devant l’ambassade de France
21 octobre : Rassemblement à Dublin
21 octobre: Rassemblements à Barcelone et à Valence
21 octobre : Rassemblement devant l’ambassade de France à Berlin
21 octobre : Colloque solidaire à Baalbeck
21 octobre: Rassemblement à Ramallah
21 octobre : Gala de boxe de solidarité à Lyon (interdit par la préfecture!)
21 octobre: Rassemblement surprise, de nuit, devant le consulat de France à Genève
22 octobre: Rassemblement devant l’ambassade de France à Beyrouth
23 octobre : Rassemblement devant le consulat de France à New-York
23 octobre : Meeting au camp de Chatila
23 octobre : Meeting à l’Université Saint-Joseph à Beyrouth
24 octobre: Rassemblement devant l’ambassade de France à Athènes

Devant l’ambassade de France à Berlin

Devant l'ambassade de France à Berlin

Fin septembre, plus de 300 travailleurs ont été licenciés de chez Amertron Incorporated Philippines pour avoir formé un syndicat. Amertron fabrique des semi-conducteurs et des composants optroniques, utilisés pour les smartphones ainsi que dans l’industrie automobile et aérospatiale et a comme clients Hewlett-Packard, Siemens et Osram. La société mère malaisienne, Inari Amertron Berhad possède deux usines aux Philippines: Clark (± 2000 travailleurs) et Parañaque (± 700 travailleurs). En janvier 2017, les travailleurs de chez Amertron ont formé un syndicat, United Amertronians Organization (UAO), pour représenter leurs intérêts. En juin, la compagnie a annoncé le transfert (et donc la fermeture) en 2019 de la production de l’usine de Parañaque vers l’usine de Clark (située à 120 km de celle de Parañaque). Les travailleurs ont dû choisir entre être transférés à l’usine de Clark ou une indemnité de licenciement standard. Le 15 août, le syndicat a déposé une requête auprès du ministère du Travail et de l’Emploi pour être reconnu en tant qu’unique agent négociateur de la compagnie. La compagnie a alors commencé à harceler les dirigeants et membres du syndicat. Des dirigeants du syndicat se sont vus offrir des pots-de-vin pour quitter le syndicat et deux employés ont été suspendus de leurs fonctions pour avoir distribué des tracts syndicaux.

Suite à la plainte contre les pratiques déloyales de travail et anti-syndicales déposée auprès du ministère, la compagnie a licencié environ 300 travailleurs syndiqués fin septembre. L’entreprise affirme que les licenciements seraient dus au transfert de la production vers l’usine de Clark qui ne devrait s’achever qu’en 2019 pendant que l’usine de Parañaque continue à tourner grâce aux intérimaires embauchés pour remplacer les travailleurs syndiqués licenciés. L’entreprise a jusqu’à présent licencié 532 travailleurs syndiqués, qui se sont vus interdire l’accès à leur lieu de travail. Ceux-ci manifestent régulièrement à l’extérieur des locaux de l’usine.

Travailleurs manifestant devant les locaux d’Amertron Incorporated

Travailleurs manifestant devant les locaux d'Amertron Incorporated

La police du district de Dantewada (Chhattisgarh) a annoncé avoir arrêté quatre hommes supposés impliqués dans la guérilla maoïste. Se basant sur des renseignements reçu plus tôt dans la journée, les quatre hommes ont été interpellés lundi soir par une équipe conjointe du 195ème bataillon de la CRPF et de policiers locaux. Tous ont été identifiés comme faisant partie d’une milice du PCI(maoïste). Ils sont accusés d’avoir mis le feu à des véhicules utilisés pour des travaux de construction menés par le gouvernement dans la région. Il arrive que le parti dirige ce genre d’action pour dénoncer les infrastructures construites par les autorités pour faciliter les actions de contre-insurrection et l’installation des multinationales dans les zones reculées.

Soldats de la CRPF en opération dans le Chhattisgarh

Cette « petite » affaire aura tout de même duré six ans, mais la chambre des mises vient de confirmer la décision de la chambre du conseil de requalifier les « atteinte à l’honneur, calomnie, diffamation, incitation au meurtre » en « injures », tombant donc sous le coup de la prescription et mettant fin aux poursuites contre le présumé concepteur et les présumés porteurs des pancartes. Des pancartes qui avaient sillonné les manifestations bruxelloises d’octobre 2011 à juin 2012 en représentant le Commissaire Vandersmissen (voir l’ensemble de l’oeuvre ici) une gazeuse à la main surplombant la légende « Obersturmfuhrer Vandersmissen ».

Un aperçu de la pancarte

Tails (The Amnesiac Incognito Live System), l’un des outils les plus puissants pour protéger son anonymat et sa vie privée sur internet demande des fonds pour permettre la poursuite de son travail en 2018. Tails est entièrement gratuit et survit grâce aux dons de ses utilisateurs, d’ONG, d’entreprises (comme Mozilla ou Duckduckgo) ou d’organisations publiques américaines comme l’Open Technology Fund.

En 2017, Tails a compté en moyenne 22.061 démarrages sur son système par jour. Les besoins de Tails sont de 230.000$/an, compte tenu du fait que de nombreux contributeurs au projet sont des bénévoles. Pour faire un don, suivez ce lien. (via BitCoin, Paypal, virement EU, virement US ou Flattr).

Tails

Cher-e-s camarades, cher-e-s ami-e-s,
Vous savoir rassemblé-es en ces moments face à ces abominables murs et autres miradors nous apporte ici, beaucoup de force et nous fait chaud au coeur. L’ambiance, toute l’ambiance change dans ces sinistres lieux quand l’écho de la vie agissante vient percuter la platitude sans nom d’une quotidienne carcérale mortifère … ainsi, si près de nos cellules, la résonance de votre présence suscite beaucoup d’émotion et autant d’enthousiasme…
Certainement camarades, les diverses initiatives solidaires que vous avez su développer tout au long de cette 33e année de captivité, non seulement ont participé efficacement à démasquer l’absurdité de l’acharnement judiciaire et la vengeance d’État, mais surtout elles ont apporté un cinglant démenti à tous ceux et celles qui misaient sur l’essoufflement de votre élan solidaire.
Bien entendu Camarades, vous n’êtes pas sans savoir que c’est aussi grâce à cette mobilisation dans la diversité de l’engagement que les protagonistes révolutionnaires ici dans les geôles de la république ainsi qu’ailleurs, arrivent à tenir debout derrière les abominables murs en dépit des toutes ces années de captivité…
Force est de constater Camarades, que la politique d’anéantissement dont font l’objet les protagonistes révolutionnaires incarcérés, est vouée immanquablement à l’échec dans la mesure où l’on assume la solidarité sur le terrain de la lutte anticapitaliste/anti-impérialiste. On n’y insiste jamais assez camarades, ce n’est qu’en assumant la solidarité sur le terrain de la lutte de classe en cours et dans toutes ses dimensions que l’on apporte le soutien le plus efficace à nos camarades prisonniers.

lire ici la suite de la déclaration

Samedi à Beyrouth, manifestation en présence de Leila Khaled

Samedi à Beyrouth, manifestation en présence de Leila Khaled

Des heurts ont éclaté hier dimanche 22 octobre entre des manifestants venus protester contre la politique menée par le Premier ministre Justin Trudeau, comprenant les fascistes de Proud Boys et de Northern Guard, et un groupe de contre-manifestants antifas. La SAFE (Solidarity Against Fascism Everywhere, solidarité contre le fascisme partout), à l’origine de la contre-manifestation, dénonce la présence des suprématistes blancs et le fait que derrière la revendication générique de la critique contre Justin Trudeau il y avait une dénonciation de l’accueil de réfugiés aux Canada. La police est intervenu à plusieurs reprises lorsque des bagarres éclataient entre fascistes et antifas. Quatre personnes ont été arrêtées à la suite de ces affrontements.

Inciidents à Toronto

Inciidents à Toronto

Deux militaires et deux guérilleros maoïstes tués dans des affrontements séparés dans les provinces d’Albay et d’Ilocos Sur la semaine passée. À Albay, deux membres présumés de la NPA et un soldat ont été tués mardi dans un combat dans le village de Joroan. Une patrouille de la 901ème brigade d’infanterie de l’armée a accroché un groupe de maoïstes à 8h30 heure locale. Deux guérilleros et un soldat ont été tués et les militaires ont récupéré un équipement important (des IED, six fusils et des documents) sur le site de l’affrontement. A Ilocos Sur, un soldat du 81e bataillon d’infanterie a été tué et un autre a été blessé lorsque des guérilleros ont effectué un raid dans le village de Patiacan.

Combattant de la NPA

Combattant de la NPA

Le corps de Santiago Maldonado, le jeune militant qui avait disparu le 1er août dernier après une manifestation Mapuche violemment réprimée à Esquel, dans le sud du pays, (voir notre article) a été retrouvé dans une rivière cette semaine. Ce samedi 21 octobre, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de la capitale en scandant « Justice pour Santiago, le gouvernement est responsable ». Les organisations ayant appelé à la manifestation ont dénoncé la gendarmerie pour le crime et les autorités politiques et judiciaires pour avoir couvert les gendarmes, dissimulés les preuves et harcelé des témoins et la famille. Des affrontements ont eu lieu à la fin de la manifestation. Des manifestants masqués ont attaqué à coups de marteaux plusieurs immeubles avenue Rivadavia, notamment le siège du Gouvernement de Buenos Aires.

Les affrontements du Buenos Aires

Les affrontements du Buenos Aires

Une manifestation a eu lieu ce vendredi devant l’ambassade de Turquie à Bruxelles pour célébrer la libération conditionnelle de Semih Özakça et demander celle de Nuriye Gülmen. Ces deux enseignants limogé avec 100.000 autres personnes dans le cadre des purges qui ont suivi le putsch, sont en grève de la fin depuis le 9 mars et incarcéré depuis le 23 mai.
Semih a été libéré le vendredi 20 octobre mais placé sous contrôle judiciaire à domicile avec port d’un bracelet électronique. Il pourrait décidé de poursuivre sa grève de la faim, son dossier de réintégration n’ayant pas évolué. Nuriye Gülmen n’a, elle, pas été libérée. Son état de santé s’est aggravé et a nécessité un transfert en soins intensifs.
La prochaine audience est prévue le 17 novembre.

Semih Özakça et son épouse Esra.