Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des militants LGBTI+ ont été arrêtés lors de la 23e Marche des fiertés d’Istanbul qui était organisée le dimanche 29 juin sur le thème « Insistance sur la vie » (voir notre article). Cinquante des 53 détenus ont été libérés avec des interdictions de voyager à l’étranger, trois ont été emprisonnés (Doğan Nur, Hivda Selen ve Sinem Çelebi). Doğan Nur, l’un des militants qui a été arrêté puis détenu au motif qu’il aurait participé à la Marche des fiertés, a été libéré le 30 juillet suite à un recours auprès du tribunal.

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12.954 personnes pour 11.040 places, dont 206 qui dorment sur des matelas par terre, c’est le nombre de personnes détenues en Belgique. La prison de Haren devait accueillir tous les détenus des prisons de Forest et de Saint-Gilles. Mais à cause de la surpopulation carcérale, Saint-Gilles est restée ouverte. Aujourd’hui, 515 détenus y sont incarcérés. Selon son directeur, l’administration pénitentiaire envisage de rouvrir une aile, l’aile D pour y accueillir 100 détenus supplémentaires. En cas de réouverture de l’aide D, des travaux de mise en conformité de l’électricité et des réparations multiples de mises en sécurité devront être effectués. Le ministère de la Justice envisage l’installation d’unités modulaires dans certaines prisons ou encore la construction de trois nouvelles prisons à Leopoldsburg, Verviers et Paifve.

Le groupe d’action directe Palestine Action pourra contester devant les tribunaux le fait que le ministère de l’Intérieur l’ait récemment désigné comme organisation terroriste et interdit dans le pays, a décidé un juge. L’interdiction est entrée en vigueur début juillet (voir notre article), faisant du soutien à Palestine Action une infraction pénale, l’appartenance ou l’expression d’un soutien au groupe étant passible d’une peine pouvant aller jusqu’à 14 ans de prison. Depuis, plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées et poursuivies pour leur soutien (voir notre article).

Hipolito Quispehuaman, défenseur de l’environnement luttant contre la déprédation de l’Amazonie a été abattu ce samedi 26 juillet dans la jungle péruvienne. Les attaques contre les défenseurs de l’environnement se sont multipliées dans les régions amazoniennes du Pérou, où les peuples indigènes sont confrontés à la présence de trafiquants de drogue et à l’exploitation minière illégale. Hipolito Quispehuaman a été tué alors qu’il conduisait un véhicule de transport de marchandises sur un tronçon de la route interocéanique dans le secteur de Santa Rosa de la région de Madre de Dios. « L’hypothèse préliminaire retenue par le bureau du procureur est que ce meurtre aurait été commis en représailles au travail de défense qu’il effectuait », a déclaré la procureure locale, Karen Torres. La victime était membre du comité de gestion de la réserve nationale de Tambopata et luttait contre la déprédation de la forest amazonienne. Au moins 54 défenseurs de l’environnement ont été tués au Pérou depuis 2012, dont plus de la moitié étaient des membres des peuples indigènes.

Après l’arraisonnement de l’Handala par les forces de Tsahal ce 26 juillet, les militants pro Palestiniens ont été emmenés et détenus à la prison de Givon (nos articles ici et ici ). La Coalition de la Flottille de la Liberté confirme que lors de son arrivée en détention en Israël, le défenseur américain des droits humains, Christian Smalls, a été agressé physiquement par sept soldats en uniforme. Christian a été étranglé et les soldats israéliens lui ont donné des coups de pied aux jambes, laissant des marques visibles de violence sur son cou et son dos. Lors de sa rencontre avec son avocat, Christian était entouré de six membres de l’unité spéciale de la police israélienne. Ce niveau de force n’a pas été utilisé contre  les autres activistes arrêtés. La Coalition de la Flottille de la Liberté condamne cette violence et exige que les responsables de l’agression et du traitement discriminatoire qu’il a subi soient tenus pour compte.

Le Réseau égyptien pour les droits de l’homme (ENHR) a déclaré qu’Ayman Sabry Abdel Wahab, un étudiant de 21 ans, est décédé ce vendredi  25 juillet alors qu’il était en détention au poste de police de Belqas dans le gouvernorat de Dakhalia, au nord-est du Caire. Des émeutes ont éclaté à la suite de son arrestation, des manifestants ont affronté les forces de sécurité devant le tribunal. Arrêté le 19 juillet, il a été emmené au poste de police de Belqas et détenu pendant plusieurs jours. Il a été soumis à de graves tortures qui ont entraîné une « grave détérioration de sa santé ». Ayman Sabry Abdel Wahab s’est effondré devant les gardiens de prison lors d’une visite le vendredi. Malgré son état, il n’a pas été transféré à l’hôpital pour un traitement médical, aucun médecin n’a été appelé pour l’examiner. Selon l’ENHR, la police affirme que Sabry a subi un arrêt cardiaque. Mais lorsque sa famille est allée identifier son corps à l’hôpital, il portait les signes de coups et de chocs électriques. La mort de Sabry survient au milieu d’une augmentation du nombre de décès de détenus dans les prisons et les postes de police égyptiens dans un contexte de détérioration rapide des conditions et d’abus en spirale. le Comité pour la justice (CFJ) a rapporté qu’en 2025, 15 prisonniers étaient morts sous la garde égyptienne, la plupart d’entre eux en raison de négligence médicale.

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La grève des employés d’entrepôt entre dans son sixième jour, tandis que les dirigeants syndicaux ont été arrêtés et emprisonnés. Dennis Baraza Wechuli, qui est aussi membre du Parti communiste du Kenya (photo), Julius Owino et Obwonyo Wawire sont des syndicalistes accusés d’incitation à la violence. Cargill, une multinationale américaine de l’agroindustrie (celle-là même qui avait été ciblée par Code Rouge), travaille en étroite collaboration avec le Département des enquêtes criminelles (DCI) pour faire emprisonner les dirigeants syndicaux et écraser les organisations de travailleurs.

Le DCI de Mombasa n’a toujours pas obtenu l’autorisation du Bureau du Directeur des poursuites publiques (ODPP) d’inculper les trois camarades détenus. Le DPP a invoqué des « lacunes dans les accusations proposées ». Pourtant, au lieu de libérer les prisonniers, qui ont été maltraités et détenus dans des conditions éprouvantes, la police exige maintenant une caution de 20 000 Shillings en espèces.

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Le 25 mars dernier, un étudiant syndiqué à la FSE avait été arrêté à son domicile puis avait passé 7h en garde à vue (voir notre article). La raison de cette attaque policière, un tweet jugé menaçant à l’encontre des membres du syndicat étudiant d’extrême droite UNI, épinglé ces derniers temps pour les nombreux saluts nazis effectués par ses cadres. L’étudiant étant désormais poursuivi par la justice, la FSE a lancé une cagnotte de soutien (lien vers la cagnotte) pour aider le camarade mis en cause à régler ses frais de justice face à la répression.

Ce n’est pas la première fois que la répression judiciaire frappe des militant·es antifascistes. Ainsi, cette affaire nous rappelle celle d’Albi où deux militants antifascistes avaient été condamnés à de la prison avec sursis pour s’être défendu face aux fascistes de la Cocarde étudiante et de Patria albiges il y a quelques mois (voir notre article).

Des tirs ont éclaté dans la soirée dans une forêt du sud-ouest du district de Bijapur, dans l’état du Chhattisgarh, alors qu’une équipe des forces de sécurité menait une opération anti-naxalite suite à des informations sur la présence de cadres naxalites. À ce jour, les corps de quatre maoïstes ont été retrouvés, ainsi qu’une  importante quantité d’armes, dont des fusils INSAS et des fusils SLR,

Dossier(s): Inde-Népal

Dans une note publiée le 24 juillet, la Direction du renseignement et de la sécurité de la défense (DRSD) a dit avoir constaté un nombre élevé mais stable d’actes d’ingérences visant la Base industrielle et technologique de défense française (BITD). La première des menaces n’est pas informatique mais humaine. Le nombre d’atteintes dites « humaines » (chantage, faux entretiens de recrutement, vols d’ordinateurs, tentatives de débauchage, etc.) n’a cessé de croître ces dernières années. Cette tendance se confirme en 2024 (36 % des atteintes) bien qu’en proportion plus faible par rapport à l’année 2023 (45 %), avance la DRSD, pour qui ces menaces sont principalement le fait de la Chine… ainsi que, sur les marchés européens, des « principaux compétiteurs » de la BITD française.

Les atteintes physiques (sabotages, intrusions, dégradations) ont représenté 18 % des ingérences en 2024. Selon la DRSD, les « actions contestataires de la mouvance d’ultragauche ont continué de s’intensifier ». Viennent ensuite la « prédation capitalistique » sur les savoir-faire technologiques, l’usage du droit à des fins stratégiques et les menaces réputationnelles (la note évoque les « atteintes réputationnelles » pouvant être dommageable économiquement à propos de manifestation dénonçant la livraison d’armes à Israël). Quant aux attaques informatiques (15 % du total des atteintes constatées), leur nombre a augmenté de 50 % par rapport à 2023. Dans la plupart des cas, ces attaques cybernétiques ont visé les sites institutionnels des entreprises impliqués dans la fourniture d’équipements militaires à l’Ukraine.   Lire la note sur le site de la DRSD

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