Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Des centaines de policiers casqués ont attaqués jeudi le camp de protestation pro-palestinien installé dans l’Université de Californie à Los Angeles, entre l’auditorium historique du Royce Hall et la bibliothèque principale. La veille, l’UCLA avait annulé les cours pour la journée à la suite de l’attaque surprise du campement par un groupe de sionistes armés de battes de base ball, de feux d’artifices et de gaz au poivre. Les affrontements avaient duré trois heures. Le soir même, au coucher du soleil, des policiers en tenue anti-émeute ont commencé à pénétrer sur le campus de l’UCLA. Entre 300 à 500 personnes étaient alors retranchées à l’intérieur du camp, tandis qu’environ 2 000 autres s’étaient rassemblées à l’extérieur des barricades en signe de soutien.

Les policiers de la California Highway Patrol, portant des boucliers et des matraques, sont restés à la périphérie des tentes pendant des heures avant de commencer à forcer le passage pour entrer dans le campement et arrêter les occupants qui refusaient de partir. Les manifestants, dont certains portaient des boucliers de fortune ont tenté de bloquer l’avancée des policiers par leur nombre. Ils scandaient « où étiez vous hier? » (lors de l’agression des sionistes). Certains avaient revêtu des casques, des lunettes et des masques en prévision du siège.

La guérilla kurde des HPG (Forces de défense du peuple) affirme avoir infligé à l’armée turque les pertes suivantes : 861 militaires tués et 128 blessés en 2021; 2 942 militaires tués (dont 26 officiers supérieur) et 408 blessés en 2022 ; 919 militaires tués (dont sept hauts gradés) et 128 blessés en 2023, et plus d’une centaine de militaire tués  au cours du premier trimestre 2024. La dissimulation de ses propres pertes est devenue une méthode de guerre pour l’État turc qui publie des rapports révélant un nombre élevé de soldats « tués pendant l’entraînement », « frappés par la foudre », « perdus sur le chemin de la mosquée », « tombés dans un abîme » et, surtout, « suicidés ». Ces déclarations sont démenties par la guérilla qui rend public les documents d’identité des militaires turcs tués au combat.

Le nombre des suicides avoués reflète cependant, en partie, une réalité. Les militaires turcs sont brimés, mal nourris, méprisés, contraint à des travaux extrêmes ou à servir de domestique pour leurs commandants. En opération, ils sont poussés à se lancer à l’assaut des zones de guérilla où ils peuvent être à chaque instant la victime d’une embuscade. Cela brise non seulement la volonté des soldats de se battre sur le terrain, mais les survivants qui reviennent du front communiquent à l’arrière leur démoralisation.

Mercredi 15 mai, vers 14 heures, des manifestations en deux endroits de Bogota : Carrera 12 et Calle 97 et Avenida Circunvalar et Calle 26C. C’est aux alentours de l’Universidad Distrital, dans le centre de la ville, que les affrontements ont opposé de jeunes manifestants aux forces anti-émeutes. Des cocktails Molotov et des trenades artisanales ont été lancées sur les forces de l’ordre. D’autres heurts ont eu lieu le même jour à Cali, et le lendemain à Bogota.

Dossier(s): Amérique Latine

Dix militants kurdes ont été arrêtés lors de descentes de polices  mobilisant une cinquantaine de policiers dans le centre de Paris mais aussi à Drancy et à Villiers-le-Bel dans la matinée du 15 mai. Ces arrestations ont été opérées dans le cadre de l’enquête sur les heurts qui ont eu lieu à l’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle à la fin du mois de mars. Une trentaine de personnes avaient manifesté le 27 mars au terminal 1 de Roissy contre l’expulsion d’un réfugié kurde, expulsé malgré la certitude qu’il serait arrêté en Turquie. L’intervention violente de la police contre les manifestants a provoqué des heurts (voir notre article). Le parquet de Bobigny avait confié l’enquête à la police des frontières.

L’état français a procédé ces dernières semaines à plusieurs expulsions de plusieurs réfugiés politiques kurdes qui, à leur arrivée en Turquie, ont immédiatement été emprisonnés, comme Firaz Korkmas, Mehmet Kopal (voir notre article) et Serhat Gültekin,

Les manifestants manifestants pro-palestiniens, à l’occasion de l’anniversaire de la Nakba de 1948, ont bloqué l’usine d’armement Thales à Govan, près de Glasgow, en exigeant l’arrêt des exportations d’armes vers Israël au regard du génocide commis à Gaza. Thales produit le drone Watchkeeper, développé avec la société d’armement israélienne Elbit Systems. Alors que le blocus entrait dans sa cinquième heure, la police a déclaré qu’un petit nombre de membres du personnel de sécurité travaillant de nuit étaient bloqués sur le site. Les manifestants ont déclaré qu’ils les laisseraient partir, mais qu’ils ne laisseraient pas entrer leurs remplaçants.

Vers 10h15, les policiers sont intervenus et ont brisé le blocus de l’usine. Des policiers ont saisi des manifestants, les ont plaqués au sol et les ont repoussés du site. La première personne arrêtée par les policiers a été placée à l’arrière d’un fourgon de police avant que les manifestants ne créent une barricade humaine pour l’empêcher de partir, ce qui a entraîné d’autres heurts et arrestations. Six policiers ont été légèrement blessés et quatre manifestants ont été arrêtés et inculpés.

 

 

L’ancien coprésident du HDP, principal parti kurde du pays (devenu DEM), est incarcéré depuis novembre 2016. L’autre ex-coprésidente du HDP, Figen Yuksekdag, a pour sa part été condamnée à 30 ans et trois mois d’emprisonnement. Âgé de 51 ans, M. Demirtas était poursuivi pour 47 chefs d’accusations, parmi lesquels celui d’atteinte à l’unité de l’État et à l’intégrité territoriale et d’incitation à commettre un crime. Cette « incitation » était en fait  l’appel lancé par le HDP à des manifestations contre la complicité du gouvernement d’Ankara avec les jihadistes lorsque la ville de Kobané était attaquée par l’État islamique.

Dans cette procédure-fleuve, la plupart des 108 accusés ont été condamnés, mais quelques-uns ont été acquittés. L’audience devant la Cour de Sincan, dans la banlieue d’Ankara, s’est déroulée en l’absence des accusés en détention provisoire. Les procureurs avaient réclamé la réclusion à perpétuité à l’encontre de 36 accusés, dont Selahattin Demirtas.

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Le projet de réviser la Constitution afin d’élargir le corps électoral à 25 000 natifs et résidents depuis 10 ans recueille l’opposition des indépendantistes. Ce qui a donc donné lieu à deux nuits d’affrontements dans l’archipel, marquées par des tirs à balles réelles, alors que l’Assemblée nationale examinait le projet de loi relatif à cette révision constitutionnelle. Le 14 mai, après une nuit d’affrontements, le Haut-commissaire de la République, Louis Le Franc, a décrété un couvre-feu à Nouméa. Mais les affrontements se sont encore étendus et durcis.

Les forces de l’ordre sont les principales visées par les manifestants et deux gendarmes ont été tués par balle.  Des colons se sont organisés en milices et ont tués plusieurs personnes. Le président Macron a décrété l’état d’urgence à l’issue d’un Conseil de défense tenu ce 15 mai. Le Premier ministre français Gabriel Attal a annoncé mercredi le déploiement de militaires pour sécuriser les ports et l’aéroport de Nouvelle-Calédonie, confrontée à une vague de violences, ainsi que l’interdiction du réseau social TikTok. Le ministre de l’Intérieur a également annoncé l’envoi de renfort du GIGN, du RAID, des CRS, de la gendarmerie mobile.

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Des manifestations massives ont secoué le Cachemire pakistanais, en particulier la capitale Muzaffarabad, lorsque les habitants sont descendus dans la rue pour protester contre la lourdeur des impôts, l’inflation élevée et les pénuries d’électricité, et se sont heurtés aux forces de sécurité, entraînant la mort d’un policier et des dizaines de blessés. Des slogans « Azadi » (liberté) ont été entendus alors que des personnes en colère défilaient dans les rues.

Des dizaines de protestataires ont été arrêtés lors des affrontements avec les forces de sécurité qui ont également eu recours à des tirs de gaz lacrymogènes et à des tirs de balles en l’air pour mettre fin aux manifestations. Des affrontements auraient éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants dans de nombreuses régions du Cachemire pakistanais, en plus de Muzaffarabad, telles celles de Samahni, Sehansa, Mirpur, Rawalakot, Khuiratta, Tattapani et Hattian Bala., L’administration a déployé les paramilitaires des  Pakistan Rangers et du Frontier Corps pour réprimer les manifestations.

La 14 mai à l’aube, à Padoue, la police a perquisitionné les domiciles de plusieurs membres du collectif communiste Levante, en arrêtant trois d’entre eux et en les emmenant au poste de police (ils ont été relachés quelques heures plus tard) En outre, le local ouvrier « Il picchetto » a également été perquisiotnionné, sur la surveillance des unités « celere » (police anti-émeute). Divers matériels, dont des banderoles et des drapeaux, ont été saisis. La raison cet opération policière est l’accusation portée contre les militants de  ce collectif de taguer les murs de la ville. Ce collectif a été ces derniers mois au centre des manifestations de solidarité avec la résistance palestinnenne et il a soutenu, ces derniers jours, les manifestations étudiantes contre la guerre et les accords entre les universités et Israël.

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