Actualité de la répression et
de la résistance à la répression

Dans la nuit du 30 janvier, un véhicule d’une entreprise de sécurité a été incendié à Bruxelles en solidarité avec Damien Camelio, condampné à 10 mois de prison (voir notre article) et avec « tous-tes les prisonnièr-es qui lâchent pas l’affaire ».

Damien Camelio lors de son précédent procès

Damien Camelio lors de son précédent procès

La commission temporaire « Lutte contre le terrorisme » a adopté vendredi la proposition de loi qui imposera aux travailleurs sociaux de fournir au procureur du roi les renseignements administratifs jugés nécessaires à une enquête terroriste, et à signaler des informations dignes de constituer des indices sérieux d’une infraction terroriste. Le Conseil d’État n’y a pas vu de problème de légalité, laissant à l’appréciation du législateur de juger de la proportionnalité. Le secret médical ne sera pas, lui, visé par les nouvelles dispositions.

Travailleurs sociaux manifestants contre le projet de loi

Travailleurs sociaux manifestants contre le projet de loi

Pour contrôler les voyageurs internationaux à la douane des aéroports, le gouvernement australien mise sur un système automatique de bornes automatisées identifiant les passagers grâce à la reconnaissance faciale, oculaire et/ou avec leurs empreintes digitales. L’Australie compte traiter 90% du flux d’arrivées dans ses aéroports internationaux par ce biais d’ici 2020, sans la moindre interaction humaine. Ce système sans contact — entièrement dénué de documents officiels comme de douaniers — entraînerait aussi la disparition des SmartGates, les bornes électroniques installées dans certains aéroports, comme Bruxelles, qui permettent de scanner son passeport.

Le programme, en développement depuis 2015, bénéficie d’un budget de 100 millions de dollars sur cinq ans. La première phase de test doit être conduite en juillet à l’aéroport de Canberra qui assure uniquement les liaisons avec Singapour et Wellington. Les aéroports plus importants comme Sydney et Melbourne, devront attendre le mois de novembre, le déploiement complet de la technologie étant prévu pour mars 2019. En 2015, l’Australie et la Nouvelle-Zélande avaient déjà réalisé un test de « passeport dématérialisé » pour les vols entre les deux pays (voir notre article).

L’aéroport de Canberra, choisi pour le test

L'aéroport de Canberra, choisi pour le test

La voie vers des pourparlers de paix entre l’ELN et le gouvernement colombien est désormais ouverte. L’ELN a libéré hier jeudi l’ancien député Odin Sanchez, détenu depuis près de dix mois. Sa libération était un des préalables fixés par le président Juan Manuel Santos pour ouvrir des négociations (voir notre article). Celles-ci doivent débuter dès mardi en Équateur. Quelques jours avant, deux membres de l’ELN emprisonnés avaient été libérés en Colombie, après avoir été désignés « facilitateurs de paix » par le gouvernement (voir notre article). La reprise des pourparlers est prévue à partir du 7 février à Quito.

La libération d’Odin Sanchez

La libération d'Odin Sanchez

Face à la détermination des enseignants membres des syndicats du secteur de l’éducation nationale, le ministre de l’Éducation du Gabon a décidé le 30 janvier de sanctions contre les syndicalistes et autres collectifs de grévistes, allant de la suspension immédiate de solde pour les personnels absents de leur poste de travail « sans justification », à la radiation sans consultation des instances disciplinaires en cas d’abandon de poste « sans motif valable » depuis trois mois. Cette circulaire va à l’encontre des textes régissant les libertés syndicales auxquels le Gabon est tenu de respecter, notamment le droit de grève défendu par l’Organisation internationale du travail (OIT) et la loi gabonaise 18/92 sur les organisations syndicales.

La grève des enseignants au Gabon

La grève des enseignants au Gabon

Ce vendredi 3 février, deux à trois mille Autrichiens sont sortis dans les rues de la capitale pour manifester contre l’organisation de l’Akademikerball, le bal annuel organisé par le FPÖ, le Parti de la liberté (extrême droite) dans le palais de Hofburg. Chaque année depuis 1935, ce bal académique est organisé à Vienne par des associations d’étudiants fascistes autrichiennes et allemandes. Lors des précédentes éditions du bal, des manifestations organisées pour protester contre la tenue d’un tel événement ont tourné à l’affrontement. Une partie du 1er arrondissement de Vienne a été interdite au public à partir de 17 heures et un total de 2 700 policiers ont été déployés.

Le départ de la manifestation

EDIT: 21H45 La manifestation est terminée dans le calme. Il y a eu quelques incidents mineurs mais pas d’arrestation.

Le départ de la manifestation

Un véhicule transportait 13 policiers vers le Collège de formation des policiers à Angul, où ils devaient suivre un programme de formation, lorsque les maoïstes ont déclenché à son passage l’explosion d’un IED 16h30 et 17h00. Le véhicule a basculé hors de la route et a roulé au flanc de la colline. L’attaque a eu lieu près de Sunki dans les zones limitrophes de l’Andhra Pradesh et de l’Odisha.

Les policiers appartenaient au troisième bataillon de la police armée de l’état d’Odisha (OSAP) et à la police du district. Six policiers ont été tués sur le coup, un autre est décédé sur le chemin de l’hôpital de Salur, les cinq autres sont grièvement blessés. L’explosion a provoqué la paralysie de cette route qui est un axe majeur pour la liaison entre les districts du sud et le reste de l’Odisha, ainsi que de l’Andhra Pradesh tout proche.

Le véhicule des policiers

Le véhicule des policiers

Mardi 24 janvier, à la périphérie de Vigo, une soixantaine de policiers armés (membres de la Garde civile et des services secrets) a envahi et dévasté la maison où vit Gabriel Pombo da Silva et sa compagne Elisa Bernardo. Ils ont été violemment éveillés, menottés et séparés. Les policiers affirmaient chercher des armes et des explosifs mais après huit heures de recherches (avec des chiens et des radars de haute technologie), ils ont fait choux blanc. Gabriel a cependant été détenu pendant 24 heures pour «possession illégale et trafic d’armes et d’explosifs et groupe armé». Il a été remis en liberté sous caution mais reste inculpé.

Il y a environ trois mois, le couple a rencontré une anarchiste autoproclamée qui leur avoué ses problèmes de drogue et une condamnation avec sursis pour une attaque au cocktail Molotov contre une institution à Vigo. Gabriel et Elisa ont accepté de l’aider en la logeant pendant une semaine (au début de l’année), pour l’accompagner dans la pire phase d’une voie de désintoxication. Après cette brève période, la jeune fille retourne chez elle … réapparaissant comme informatrice dans l’actuelle affaire. Cette personne avait bien déjà été condamnée: la police avait trouvé un arsenal chez elle. En 2013, alors qu’elle purgeait une peine de 11 ans de prison pour terrorisme, elle a vu sa peine spectaculairement réduite à 2 ans, puis convertie en libération conditionnelle. Elle n’était resté au total que quelques mois en prison.

Gabriel Pombo da Silva

Gabriel Pombo da Silva

Des manifestants ont pris d’assaut mercredi soir le bâtiment de l’université de Berkeley accueillant un discours du publiciste ultra-réactionnaire de Breitbart News, Milo Yiannopoulos, forçant l’annulation de l’événement. Des militants masqués s’étaient joint au groupe déjà important de manifestants rassemblés dans la zone entre Sather Gate et l’extrémité nord de Telegraph Avenue à la tombée de la nuit. La police du campus avait pris position près de l’entrée du bâtiment qui devait accueillir l’événement. Les militants masqués ont commencé à lancer des projectiles, y compris des briques, des feux d’artifice et des pierres vers l’immeuble et la police. Certains ont utilisé les barrières policières comme des béliers pour forcer l’entrée du lieu, brisant au moins une des portes et investissant le bâtiment. La zone était noyée de la fumée des artifices et des gaz lacrymogènes tirés par la police.

Vue d’hélicoptère des manifestants assiégeant le bâtiment de la conférence

Vue d'hélicoptère des manifestants assiégeant le bâtiment de la conférence

Le Parti communiste des Philippines (PCP) a annoncé qu’il mettait fin à un cessez-le-feu en vigueur depuis cinq mois. Cette annonce survient après une troisième séance de négociations de paix qui se sont achevés la semaine dernière près de Rome sans accord sur une trêve définitive. Le PCP a déclaré hier mercredi qu’il restait favorable à des négociations de paix mais a ordonné à ses combattants de reprendre le 11 février leur actions militaires contre les forces gouvernementales.

Le PCP dénonce le gouvernement d’avoir profité du cessez-le-feu pour empiéter sur les territoires contrôlés par la NPA. Les militaires et policiers philippins se sont servis de la trêve pour se livrer à des agissements hostiles, y compris des violations des droits de l’Homme dans les villages des zones rurales sous influence maoïste. Selon le PCP toutefois, il est possible de négocier tout en poursuivant le combat jusqu’à ce que des accords de fond soient trouvés sur les racines du conflit armé. Un prochain round de pourparlers de paix est prévu le 2 avril à Oslo.

Combattantes maioïstes aux Philippines

Combattantes maioïstes aux Philippines