Le 28 octobre, les autorités belges ont arrêté Ventura Tomé Quiroga, membre présumé d’ETA, sur base d’un mandat d’arrêt européen délivré par l’Espagne. En 1999 et en 2000, il a été condamné à plusieurs peines de prison pour diverses actions à l’explosif menées au début des années 80 en Navarre. Hier, le tribunal de première instance de Bruxelles a rejeté la demande d’extradition en Espagne de ‘l’enterra’. Le ministère public a immédiatement annoncé son intention d’interjeter appel.

Arrêté en France en 2001, l’ancien chef militaire de l’ETA Javier Garcia Gazetlu, alias ‘Txapote’ avait été remis à la justice espagnole en 2007. Le dirigeant du mouvement avait, à ce moment-là, déjà été condamné à de multiples peines de prison pour diverses actions revendiquées par l’ETA. Aujourd’hui, il a à nouveau été condamné par l’Audience Nationale, qui l’a jugé coupable de l’assassinat en février 2000 d’un dirigeant socialiste et de son garde du corps. La plus haute instance judiciaire espagnole a prononcé une peine de 105 ans de prison à son encontre.

Javier Garcia Gaztelu

Javier Garcia Gaztelu

Vendredi, les autorités belges ont arrêté Ventura Tomé Queiruga en application d’un mandat d’arrêt européen délivré par les autorités espagnoles. Le parquet fédéral, en charge des dossiers de terrorisme a confirmé l’interpellation: ‘Il a été privé de liberté vendredi et doit être présenté à un juge d’instruction dans les 24 heures‘. Celui-ci n’examinera pas le fond du dossier, mais uniquement la conformité du mandat d’arrêt européen. Quant au fond, il reste aux mains de l’Audience Nationale espagnole. Selon les autorités ibériques, Ventura Tomé Queiruga est recherché pour des actions commises dans les années ’80.

Dans son thème musical « Democracia, su puta madre », le rappeur Pablo Hasél commence avec une déclaration dédiée au « Camarade Arenas » dont il dit qu’il est « prisonnier depuis de nombreuses années uniquement du fait d’être communiste, comme bien d’autres membres du PCE(r) ». Il affirme aussi qu’ «indépendamment du fait que l’on soit communiste ou pas, cette répression fasciste dans un pays en théorie « démocratique » avec une infinité de guillemets (mais les progressistes et les faux(sses) de gauche s’en foutent) est intolérable». Il ajoute ensuite: «Liberté pour Arenas !».

Cela lui a valu d’être arrêté et inculpé d' »apologie du terrorisme » .Après quelques jours de détention, il a été conduit au Tribunal d’Exception de l’Audiencia Nacional qui a décidé de le remettre en liberté avec l’obligation de comparaître tout les 1er et 15 de chaque mois auprès du juge le plus proche de son domicile tandis que la procédure judiciaire habituelle poursuit son cours.

Espagne: Un rappeur poursuivi pour sa solidarité avec les prisonniers du PCE(r)

Après avoir déjà été condamné à deux ans de prison en mars 2010 pour ‘apologie au terrorisme’, Arnaldo Otegi, ancien porte-parole de Batasuna, a à nouveau été condamné aujourd’hui dans un autre dossier. L’Audience Nationale l’a jugé coupable de ‘délit d’appartenance à une organisation terroriste, au rang de dirigeant’. Rafael Diez Usabiaga, secrétaire général du syndicat indépendantiste LAB a été reconnu coupable des mêmes faits et tous deux écopent de dix ans de prison. L’Audience Nationale leur reproche d’avoir reçus des ordres directs de la part d’ETA en 2009 pour la reconstitution de la direction de Batasuna (interdit en Espagne depuis 2003). Leurs deux co-accusées écopent quant à elles de huit ans d’emprisonnement.

Le 15 juin dernier, un groupe ‘d’indignés’ avaient tenté d’empêcher la tenue d’une session parlementaire à Barcelone, session au cours de laquelle devait être voté le budget 2011 de la Catalogne prévoyant de nombreuses mesures d’austérité. Les manifestants avaient bloqué l’entrée du bâtiment avant d’être violemment délogés par les forces de l’ordre. 23 personnes avaient été blessées au cours de l’intervention policière. Hier, le juge de l’Audience Nationale, principale instance pénale espagnole, a annoncé son intention d’ouvrir une enquête afin de déterminer si les incidents auraient pu constituer un délit contre les institutions de l’état, sur base de l’article 498 de code pénal qui punit ‘le recours à la force, la violence, l’intimidation ou la menace grave pour empêcher tout membre d’une assemblée parlementaire d’assister à ses réunions’.

La télévision publique espagnole a annoncé qu’un membre présumé d’ETA, Josu Iraizoz Esparza avait été interpellé lundi par la police judiciaire française. L’homme, qui fait l’objet d’un mandat d’arrêt européen émis par l’Espagne, a été arrêté alors qu’il venait de voler une voiture à Ahetze dans les Pyrénées Atlantiques. Les deux personnes qui l’accompagnaient sont parvenues à échapper aux forces de l’ordre. Josu Iraizoz Esparza a été transféré à Pau quelques heures après son interpellation.

En Espagne, sept prisonniers et prisonnières antifascistes sont gravement malades, une campagne est animée pour leur libération. Il s’agit de :

Enrique KUADRA ETXEANDIA, militante des GRAPO. Depuis 23 ans en prison, en 4 fois, autant en Espagne qu’en France. Cancer de la prostate. Sa prochaine opération nécessitera une récupération très délicate, impossible en prison. Détenu 2.000 km de sa famille.

Manuel PÉREZ MARTÍNEZ, secrétaire sénéral du PCE(r), âgé de 67 ans. Depuis 18 ans en prison, en 3 fois. Grave maladie occulaire, hernie du hiatus et faiblesse générale. Détenu à l’isolement à 840 km de sa famille.

María José BAÑOS ANDUJAR, militante des GRAPO. Depuis 18 ans en prison, en 2 fois. Elle a besoin de l’implantation d’un rein et elle est malade du H.I.V. Depuis 2010, elle est dans l’attente d’une implantation d’une déviation coronaire. Détenue à 2.000 km de son entourage.

Manuel ARANGO RIEGO, militant du PCE(r), âgé de 65 ans. Depuis 10 ans en prison, en 2 fois. Il souffre d’une grave sciatique chronique. Graves problèmes de mobilité. Hypermédicalisé. Détenu à 670 km de sa famille.

Carmen MUÑOZ MARTÍNEZ, militante du PCE(r). Depuis 28 ans en prison, en 2 fois. Elle souffre d’un cancer du sein dont elle a du être opérée puis se soumettre à de dures séances de chimiothérapie et d’autres séances de réhabilitation. Etat de santé général très mauvais. Hypermédicalisée. Détenu à 800 km de sa famille.

Laureano ORTEGA ORTEGA, militante des GRAPO. Âgée de 49 ans. Depuis 22 ans en prison, en 3 fois. En septembre 2010, elle a souffert d’une attaque au coeur qui lui a valu une entrée en hospitalisation dans un état très grave et désormais très médicalisée et épuisée. Détenue à l’isolement, à 2200 km de sa famille.

Isabel APARICIO SÁNCHEZ, militante du PCE(r). Âgée de 57 ans. Depuis 8 ans en prison, en 2 fois. Elle a de l’arthrose et de l’ostéoporose générale, une flébite, une sinusite chronique grave, des cataractes et les vertèbres lombaires qui nécessitent plusieurs opérations obligatoires pour ne pas finir définitivement en chaise roulante. Détenu à 240 km de sa famille.

Mardi matin, la police madrilène a évacué le campement des ‘indignés’ planté dans le centre de Madrid depuis le 15 mai dernier. Hier, pour la troisième journée consécutive, plus de 200 policiers anti-émeutes avaient été déployés afin d’empêcher les manifestants de réoccuper la place. En fin de journée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer cette interdiction. Après avoir fait face au policier autour de la place en leur scandant divers slogan, la foule a traversé le centre-ville, bloquant plusieurs fois la circulation en s’asseyant au milieu de la rue, et entraînant la fermeture d’une station de métro et l’arrêt d’un train de banlieue. Les manifestants ont ensuite convergé vers le Ministère de l’Intérieur. C’est là que la police anti-émeute les a chargé pour disperser le rassemblement. Les affrontements ont fait au moins vingt blessés. Par ailleurs, trois personnes ont été interpellées.

Arrestation d’une indignée à Madrid

Arrestation d'une indignée à Madrid