Le Centaure est le nom du nouveau véhicule de la gendarmerie « made in France », commandé en 2021 afin de remplacer les précédents engins vieillissants, 90 de ces blindés seront mis en service d’ici 2025. Les premiers véhicules ont été déployés dans le cadre de la lutte écologique contre l’autoroute A69 ( voir article ici ). Il pèse 14,5 tonnes, est équipé d’une caméra avec une portée de 9 kilomètres efficace de jour comme de nuit, de lanceurs de grenades, d’une mitrailleuse et d’armement en tout genre, ce blindé est décrit comme un « concentré de technologies et de robustesse ». 16 de ces véhicules porteurs de haute technologie ont été envoyés en Kanaky afin de mettre au pas la révolte ( voir article ici ).

L’attirail technologique souffre de la chaleur et de l’humidité, ils ont besoin d’être stockés au frais. Ces véhicules ne supportent pas le climat kanak et sont hors-service. L’état français a dépensé pas moins de 70 millions d’euros pour l’achat des Centaures, il  avait aussi commandé pour 27 millions d’euros de grenades de désencerclement, une commande qui complète les 4 millions d’euros d’achats de matraques télescopiques en septembre.

Vendredi 29 novembre, la cour d’appel de Nouméa, lors d’une audience à huis clos, a décidé que le militant indépendantiste Kanak Christian Tein restera détenu dans l’Hexagone. Il est actuellement emprisonné à Mulhouse. Durant l’audience, une manifestation de soutien a eut lieu devant la prison de Lutterbach, là où les Kanaks sont emprisonnés en métropole depuis le 24 juin ( voir article ici ). Le 22 octobre, la Cour de cassation avait invalidé le placement en détention de Christian Tein, ordonnant que cette décision soit de nouveau examinée par une cour d’appel ( voir article ici ).

Georges Abdallah, en plus d’être emprisonné depuis 40 ans en France, était également poursuivi en Italie toujours dans le cadre de son engagement au sein des Fractions Armées Révolutionnaires Libanaises (FARL). Plus spécifiquement, il était accusé « d’importation d’armes de guerre et de matériel explosif à des fins terroristes » en relation avec des événements qui se sont déroulés à Trieste, précisément, il y a quarante ans. À cette occasion, un militant qui aurait été affilié aux FARL, avait été arrêté dans un train au col d’Opicina, transportant plus de sept kilos d’explosifs plastiques. Georges était accusé d’avoir organisé le transport. Hier, 26 novembre 2024, le tribunal de Trieste a cependant prononcé la prescription dans le cadre de ce dossier.

Georges attend donc désormais à la prison de Lannemezan, la décision en appel qui doit se prononcer sur sa demande de libération (voir notre article).

Dans la nuit de samedi 16 au dimanche 17 novembre, un homme de 38 ans est mort au commissariat de Rouen après avoir pris deux coups de taser. La victime est présentée en coupable : « individu violent, sous emprise de stupéfiant », « voulant en découdre avec la police ». L’homme aurait fait un arrêt cardiaque à minuit, soit une heure après son interpellation. Le nombre de personnes décédant entre les mains de la police ou de la gendarmerie est en augmentation constante depuis 10 ans, Selon Bastamag ( média indépendant ), un nouveau seuil est franchi en 2020 avec 40 morts puis en 2021 avec 52 morts.

Depuis quelques mois, la gendarmerie nationale expérimente une nouvelle arme de maintien de l’ordre, un lanceur acheté en urgence pour la Kanaky, douze grenades peuvent être tirées quasi simultanément. Vendredi 19 juillet, des militants anti-mégabassines coupent à travers champs pour éviter les forces de l’ordre, suite à trois tirs de grenades lacrymogènes, la paille sèche prend feu les obligeant à se mettre en sécurité ( voir ici ). Ce que les militants des « Soulèvement de la Terre » ignorent, c’est qu’ils viennent de faire face à la première utilisation d’une nouvelle arme sur le sol français métropolitain. Dans le dispositif des gendarmes, deux pick-ups, sur leur plateforme arrière, un nouveau lance-grenades, cet équipement permet de tirer pas une mais douze munitions simultanément, à une distance de 50, 100 ou 200 mètres.

À 17 000 km, l’arme a déjà été utilisée le 8 juin, alors que des affrontements en Kanaky ont lieu depuis un mois ( voir article ici,  ici et ici ) Lors d’un barrage installé par la gendarmerie devant l’aéroport de La Tontouta, sur un trépied prévu pour recevoir appareils photo et caméras, le nouveau lanceur renforce leur dispositif.

Lance grenades, systèmes de masquage de calibre 56mm et 40x46mm offre une capacité de 4, 8 ou 12 coups fabriqués par TR Equipement.

Samedi 16 novembre, dans la commune de Saint-Sauvant, 700 à 1 000 personnes ont participé à une action anti-bassines. Plusieurs collectifs avaient appelé à se rassembler pour protester contre le chantier, pas encore démarré, d’une réserve de substitution de près de 300.000 mètres cube d’eau. 350 manifestants sont entrés sur une parcelle agricole qui venait d’être semée en trèfle et en avoine, ils y ont semé des graines sur une partie de la parcelle et ont érigé une structure d’observation en bois. Une plainte a été déposée pour « pénétration non autorisée dans une exploitation privée rurale ou forestière aux limites physiquement matérialisées ». Aux abords de Saint-Sauvant, 200 gendarmes et CRS ont été déployés ainsi que près de 40 sapeurs-pompiers. 139 véhicules ont été contrôlés, de nombreux objets ont été saisis comme des piolets (matériel d’alpinisme), des équipements de protection (masques, casques), des bombes de peinture. Les forces de l’ordre ont aussi procédé à une interpellation pour port d’arme.

Alors que l’application France Identité est désormais accessible à tous et toutes, bon nombre de Français gardent leur carte obsolète, non conforme aux règlementations en vigueur depuis 2021. Les autorités font donc le forcing pour amener les Françaises et les Français à demander un renouvellement anticipé de leur carte, afin de passer à la carte d’identité électronique (format carte bancaire) liée à une carte d’identité dématérialisée. Ce renouvellement nécessitait de faire une demande justifiée par la perte ou le vol du document, ou encore par un changement d’état civil. L’opération était facturée 25€ en cas de non-présentation de l’ancien document.

Pour pousser toujours plus de monde à adopter l’identité numérique, France Titres, anciennement connue sous le nom d’Agence nationale des titres sécurisés, a annoncé qu’il serait possible, dès l’année prochaine, de demander gratuitement une nouvelle carte d’identité électronique. Dans un premier temps, seuls les détenteurs d’une carte d’identité reçue entre 2016 et 2021 seront éligibles: sur cette période-là, l’agence a les données d’identité dans ses fichiers, ce qui permet de créer automatiquement les nouvelles cartes électroniques. En plus de la carte d’identité et du permis de conduire, l’application gouvernementale accueillera bientôt la carte Vitale et la carte grise, qui fera l’objet d’une expérimentation en début d’année prochaine.

Gino a été arrêté cette semaine en France, à Paris, en vertu d’un mandat d’arrêt européen. Son extradition est réclamée par les autorités hongroises, qui l’accusent d’être impliqué dans les éventements survenus à Budapest en février 2023, lors d’une mobilisation antifasciste qui s’opposait à la dite « Journée de l’honneur », célébrée par des néonazis. Il est actuellement détenu à la prison de Fresnes, en attente de la décision d’un juge français sur son extradition.

Le tribunal d’application des peines a admis Georges Abdallah au bénéfice de la libération conditionnelle à compter du 6 décembre prochain, « subordonnée à la condition de quitter le territoire national et de ne plus y paraître ». Le parquet national antiterroriste a annoncé faire appel de cette décision. Aujourd’hui âgé de 73 ans, Georges est libérable depuis 1999. Ses dix précédentes demandes de libération conditionnelle avaient toutes été retoquées, sauf une. En 2013, une décision de justice autorisait sa libération sous réserve qu’il fasse l’objet d’un arrêté d’expulsion. Mais Manuel Valls, alors ministre de l’Intérieur, ne l’a jamais pris, torpillant ainsi la décision de justice. La décision d’aujourd’hui ne requiert plus cet arrêté: la procédure en appel (qui devrait statuer dans 2 ou 3 mois) sera donc peut-être la dernière étape.

Mardi 12 novembre à Fort-de-France, Rodrigue Petitot , leader du mouvement contre la vie chère ( RPPRAC) a été arrêté pour s’être introduit dans l’enceinte de la résidence du préfet de l’île afin de rencontrer le ministre des Outre-mer, Francois-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique. Dans la soirée, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Fort-de-France pour appeler à sa libération. Plusieurs gendarmes, placés autour du commissariat, ont subi des tirs de grenade, de mortiers et d’armes à feu. Trois d’entre eux ont été blessés. D’autres incidents ont eu lieu dans la nuit. Un barrage a été érigé dans le quartier de Sainte-Thérèse, plusieurs arbres ont été brûlés dans le centre de Fort-de-France