Une marche internationale pour la libération des prisonniers sahraouis, qui traverse actuellement des villes françaises, a fait ce jeudi 10 avril escale à Bordeaux. Il s’agit de la cinquième étape d’un petit groupe parti le 30 mars d’Ivry, elle passera par l’Espagne et devrait s’achever le 2 juin à Kenitra (Maroc), où croupissent les prisonniers politiques sahraouis condamnés à de lourdes peines de prison allant de vingt ans à la perpétuité. Des meetings et sit-in ont été  organisés dans les différentes wilayas sahraouies en signe d’accompagnement et de solidarité à cette marche (photo). Ces activités se poursuivront tout au long du parcours et des étapes jusqu’au mois de juin, date prévue de l’arrivée de la marche à Kenitra. Chaque daira a choisi un des détenus et en a fait son symbole, portant sa photo lors des sit-ins, tissant des contacts avec sa famille et publiant sa biographie de lutte.

Mercredi 9 avril, une étude du «Défenseur des droits» dénonce une «politique institutionnelle» menée en région parisienne afin d’évincer les jeunes issus de l’immigration et des milieux populaires de l’espace public. Plusieurs commissariats les considèrent comme «indésirables». Une chercheuse co-autrice du rapport, Magda Boutros, a repéré la consigne «évincer les indésirables» dans un rapport d’enquête. De 2013 à 2015, les policiers ont sélectionné, quotidiennement, dans un logiciel : «Perturbateurs – indésirables» comme motif d’intervention. Les personnes qualifiées d’«indésirables» sont majoritairement des hommes jeunes originaires de l’immigration, principalement subsaharienne et nord-africaine. Sans incivilité ou délit, la police procède à des contrôles d’identité qui ont pour but de les faire disparaître de l’espace public. Dans les rapports de ces interventions ont pourra lire : «Nous sommes en présence d’une dizaine d’indésirables, rien à signaler». Ces pratiques mènent à des situations de harcèlement policier et renforcent l’exclusion sociale.

Début avril, un étudiant de l’école d’ingénieurs INSA Toulouse a été convoqué par la police dans le cadre d’une enquête sur le mouvement de solidarité avec la Palestine sur le campus. Plusieurs organisations, dont le Secours Rouge, ont publié un communiqué pour dénoncer la situation : lire la déclaration unitaire

 

Ce mercredi 9 avril, condamnation de 5 militants d’Extinction Rébellion pour “dégradation ou détérioration de bien d’autrui commise en réunion”, une action qui s’est déroulée le 10 janvier. Les militants avaient aspergé de peinture des SUV et la porte d’un garage pour dénoncer l’impact environnemental de ces voitures, les SUV sont la deuxième plus grosse source de pollution derrière l’aviation civile. Des tags avaient été inscrits, on pouvait y lire: “Plus gros, plus dangereux, plus polluants”, ou “pollution de riches”. Durant leurs gardes à vue, tous ont gardé le silence, trois d’entre eux continueront de faire pendant l’audience. Un autre a refusé que la police prélève son ADN, ce qui lui vaut un chef d’inculpation supplémentaire. Ils ont été condamnés à 1 500 euros d’amende dont 1 000 avec sursis et à 2 000 euros d’amende dont 1 000 avec sursis pour celui qui a refusé le prélèvement ADN.

Rexhino Abazaj, dit Gino, poursuivi pour sa participation présumée à une manifestation contre l’extrême droite à Budapest en février 2023, ne sera pas extradé. Ce mercredi 9 avril, la justice française a rejeté la demande hongroise, elle pointe les risques de traitements inhumains et les atteintes aux droits fondamentaux. Dès sa sortie de la salle d’audience, Gino fait état de son soulagement alors que la centaine de ses soutiens l’acclame. Visiblement ému, il rappelle qu’il a encore des camarades italiens et allemands qui sont recherchés par le régime de Viktor Orbán. Il appelle aussi à ne pas oublier les autres militants poursuivis, notamment Maya, femme transgenre emprisonnée en Hongrie dans des conditions très difficiles et lui dédie cette victoire (article ici). En refusant d’extrader Gino vers la Hongrie, la justice française envoie un signal fort, cette décision pourrait faire jurisprudence pour d’autres militants poursuivis à travers l’Europe pour leurs engagements antifascistes.

Ce mardi 8 avril, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi de Christian Tein, qui contestait sa détention provisoire en métropole. Il a été arrêté et incarcéré au centre pénitentiaire de Mulhouse-Lutterbach (Haut-Rhin) depuis juin 2024 (voir article ici). Christian Tein est mis en examen pour sept chefs d’accusation : complicité de tentative de meurtre, vol en bande organisée avec arme et participation à une association de malfaiteurs lors du soulèvement en Kanaky en 2024 (article ici). En octobre, la Cour de cassation avait annulé une première décision de placement en détention dans l’hexagone, suite au recours à sa comparution par visioconférence et la tenue des débats à huis clos (notre article ici). Lors de sa parution devant la chambre criminelle de la Cour de cassation, mardi 8 avril, l’avocat général a demandé le rejet du pourvoi, il estime que le recours à la visioconférence était justifié par un « risque grave de troubles à l’ordre public », et que la procédure n’avait pas porté atteinte aux droits de la défense. Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences et se présente comme un « prisonnier politique ».

Course à la militarisation et guerres inter-impérialistes, montée de l’extrême droite, génocide en Palestine, racisme et violences d’Etat, écocide planétaire, transphobie d’Etat, etc. La situation actuelle est plus que jamais préoccupante. Mais partout, des résistances s’y affrontent et ouvrent des perspectives révolutionnaires.

Dans ce contexte, nous avons besoin d’outils qui nous permettent d’organiser la résistance et passer à la contre-offensive. A sa modeste échelle, le Secours Rouge a pour ambition de participer à la construction d’un front révolutionnaire face à l’État et ses institutions pénales, organiser la solidarité de classe et internationale, se battre pour la libération des prisonniers révolutionnaires mais aussi proposer des outils pour lutter contre la répression.

Mercredi 30 avril à 19H à la Chapelle, rejoins notre soirée de présentation afin de mieux connaitre notre organisation, ses principes comme ses activités. La discussion sera suivie de la chorale révolutionnaire La Canaille du Midi. Une soirée la veille d’un 1er mai que nous voulons révolutionnaire et internationaliste afin de réaffirmer que la solidarité est notre arme !

A Toulouse, la direction du lycée Déodat de Séverac a mis à pied un étudiant. Il est accusé d’avoir collé au scotch au sein de l’établissement une affiche appelant à s’organiser contre la pression scolaire ou encore les coupes budgétaires. Le jeune homme est en attente de son conseil de discipline qui aura lieu le 10 avril. Afin de dénoncer cette répression, l’UL CGT Mirail appelle à se rassembler ce mercredi 9 avril à 12H devant le lycée au 26 Boulevard Déodat de Sévérac.

3 avril à Paris, la police anti-émeute a violemment réprimé des étudiants qui manifestaient contre les coupes budgétaires dans l’éducation, ils ont utilisé des gaz lacrymogènes et chargé à coups de matraque. Les contestataires ont scandé « Borne, rend l’argent ! », la ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, étant prise pour cible. Les mesures d’austérité du gouvernement français impactent gravement l’éducation publique, elles ont été condamnées par les manifestants. Lors d’un geste symbolique anticapitaliste, certains étudiants ont brûlé une Tesla et un drapeau américain. L’année scolaire s’annonce désastreuse: 223 classes devraient fermer 170 en primaire et 42 en secondaire, 262 postes d’enseignants seront supprimés. Des coupes budgétaires importantes qui alimentent la colère croissante des étudiants et des enseignants.

Depuis 10 mois, Tom et Marina, deux antifascistes sont en prison à Seysses. Iels sont accusé·es d’avoir attaqué plusieurs fascistes et de détenir du shit. La justice vient de refuser leur mise en liberté en argumentant sur le risque de récidive d’affrontements avec des groupes fascistes. Un appel est lancé aux personnes et collectifs de lutte à prendre toutes les initiatives qu’iels jugeront utiles pour obtenir la libération des camarades emprisonné.es.