Le premier ministre britannique David Cameron a présenté, ce mercredi 13 mai, un nouveau projet de loi de lutte contre le terrorisme, qui inclura un renforcement des mesures de contrôle et de surveillance du Web. Fort de sa majorité absolue obtenue début mai lors des élections législatives, le gouvernement conservateur a clairement annoncé son intention de durcir la législation. Le projet de loi devrait inclure des mesures limitant la liberté d’expression. Les personnes soupçonnées d’incitation à la haine ou participant à des activités « visant à renverser la démocratie » pourraient ainsi être soumises à une censure préalable de la police avant de pouvoir publier un contenu sur le Web. Le texte renforcera également les pouvoirs de l’Etat pour dissoudre des organisations considérées comme extrémistes.

Un deuxième texte devrait être présenté au parlement plus tard dans l’année pour assouplir la législation, déjà très permissive, concernant la surveillance du Web et les moyens légaux des agences de renseignement. Le GCHQ britannique est le premier partenaire de la NSA américaine dans son vaste programme de surveillance du Web mondial. En 2014, le précédent gouvernement Cameron avait échoué à faire adopter un projet de loi très controversé qui prévoyait notamment d’obliger les fournisseurs d’accès à Internet et les réseaux sociaux à conserver l’intégralité des données de connexion de leurs clients. Surnommé snooper’s charter – « la charte des fouineurs » –, le texte s’était heurté à l’opposition des libéraux-démocrates, pourtant partenaires de gouvernement des conservateurs. La déroute électorale, début mai, des lib-dem, laisse les mains libres au gouvernement Cameron.

De nombreux manifestants se sont rassemblés devant le siège des Tories à Londres pour protester contre l’élection de Cameron -avec 27% des voix- et pour une réforme électorale. D’autres rassemblements ont eu lieu en Angleterre. A Londres, la police a réprimé la manifestation.

Posted by Kallum Shah on samedi 9 mai 2015

Affrontement devant le siège du parti conservateur britannique.

Affrontement devant le siège du parti conservateur britannique.

Plusieurs milliers de personnes ont manifesté à Brixton contre la gentrification à l’appel des Black Revs. La police a finalement bloqué la route et plusieurs vitrines de magasins de luxe ont été brisées. Des manifestants ont de leur coté occupé l’hôtel de ville avant d’en être évacué par la police qui les a arrêté.

Manifestation contre la gentrification à Brixton.

Manifestation contre la gentrification à Brixton.

Dans le cadre de l’enquête sur « l’évasion des Cellules de Feu », la police grecque est à la recherche de personnes qui sont rentrées en contact de façon occasionnelle avec les membres emprisonnés de la Conspiration des Cellules de Feu. Ce seraient des personnes qui éditent un journal anarcho-insurrectionaliste britanique. Des policiers grecs feront la route pour s’entretenir avec leurs homologues anglais.

Un juge britannique a jugé aujourd’hui qu’Anton Troitiño, un militant ETA qui avait passé 24 ans dans les prisons espagnoles (il avait été condamné à 2000 ans de prison pour son appartenance au « Commando Madrid »), devait être remis à l’Espagne. En octobre 2013, il faisait partie des dizaines de membres de l’ETA formellement libérés en vertu d’une décision de la Cour européenne des droits de l’homme et s’était rendu en Grande-Bretagne où il avait été arrêté l’année suivante: l’Espagne avait demandé son extradition pour répondre à de nouvelles accusations portées contre lui (contrefaçon des documents et, à nouveau, appartenance à ETA).

Antón Troitiño à son arrestation et à la libération

Oihana Mardaras, qui avait été condamnée à 29 ans de prison pour une action d’ETA fin 2008 (l’explosion d’une camionnette piégée devant le siège de la radio-télévision basque EITB), a été acquittée en appel à madrid pour absence de preuve.

Oihana Mardaras

Antón Troitiño à son arrestation et à la libération
Oihana Mardaras

Shilan (Silhan) Ozcelik, une militante kurde agée de 18 ans, a été placé en détention provisoire à la prison de Holloway, à Londres, sous l’accusation de « préparation à commettre des actes de terrorisme ». Shilan a été arrêté en janvier à l’aéroport de Stansted après son retour d’un voyage en Europe continentale, mais seulement n’a comparue que la semaine dernière pour infraction à la Loi sur le terrorisme de 2006. Elle est accusée d’avoir tenté de rejoindre les rangs du PKK, qui est répertorié comme organisation terroriste au Royaume-Uni. Une manifestation d’urgence a eu lieu devant Holloway vendredi pour la soutenir.

Pour lui écrire (via son avocat): Silhan Ozcelik, c / o Ali Av article, vous Procureurs Morgan, Bank Chambers, 1er et 2e étage, 133 Stoke Newington High Street , Stoke Newington, Londres N16 0PH

Angleterre: Une militante kurde emprisonnée à Londres

En janvier, peu après les attentats de Paris, David Cameron affirmait vouloir interdire les « espaces surs » et notamment les applications de messageries privées cryptées, telles que WhatsApp, Snapchat, Hangout, Skype: « Dans notre pays, pouvons-nous autoriser un moyen de communication entre des personnes, même des extrémistes (…) que nous ne pouvons pas lire ? Non, il ne faut pas » Cette volonté de s’attaquer aux espaces « surs » faisait écho aux déclarations du directeur du FBI, qui dénonçait les nouvelles méthodes de chiffrement d’Apple et Google.

Cependant, lors d’une séance d’information devant les députés, les membres du bureau parlementaire des sciences et des technologies (The Parliamentary Office of Science and Technology ou POST), qui délivre des conseils indépendants aux députés sur diverses questions scientifiques et techniques, ont jugé que si les objectifs du Premier ministre étaient « nobles », ils n’en étaient pas moins irréalisables. Les experts en informatiques ont estimé que toute tentative législative d’interdiction ou de blocage du réseau Tor au Royaume-Uni serait « technologiquement impossible ». Le rapport du POST prend la Chine en exemple: en tentant de bloquer le réseau, elle n’a fait qu’engendrer la création de « bridges », des relais passerelles TOR, très difficiles à bloquer.

L’éco-activiste Emma Sheppard a été condamnée à deux ans de prison pour le sabotage, à l’occasion du New Years’s Eve, de trois voitures de police. Des planchettes bardées de clous avaient été disposées devant le commissariat par Emma (qui a été attrapée immédiatement et qui a assumé l’action) et une autre personne non identifiée qui a pu échapper aux policiers.

Pour lui écrire: Emma Sheppard / A7372DJ / HMP Eastwood Park / Church Avenue / Falfield / Wotton-under-Edge / Gloucestershire
GL12 8DB / Royaume-Unis.

Angleterre: Une éco-activiste condamnée à deux ans de prison

Mercredi dernier, une centaine de policiers ont pris d’assaut lotissement abandonné Aylesbury (l’un des plus grands d’Europe), qui était squatté. Les occupants s’étaient barricadés dans le bâtiment squatté. Les policiers ont dû attaquer à la disqueuse les plaques de tôles tandis que les occupants incendiaient des matelas et lançaient toutes sortes de projectiles sur la police. Le lotissement Alyesbury doit être démoli dans le cadre d’un vaste plan de gentrification dont la première phase coûtera la somme énorme de 1,5 milliard de £! Plusieurs autres opérations policières contre des squats ont précédé cet assaut; c’est un véritable opération de «nettoyage social» qui a lieu à Londres.

Les squatters ont occupés un nouveau bâtiment à son tour menacé. Une grande foule s’était formée en solidarité autour du bâtiment nouvellement occupé. Des incidents ont eu lieu entre ces manifestants et la police. Six personnes ont été arrêtées, elles ont toutes été libérées, mais devront comparaître.

Une vidéo de l’assaut: http://www.bbc.com/news/uk-england-london-31526037

Angleterre: 100 policiers à l’assaut d’un squat londonien

Le dernier procès des personnes arrêtées lors des manifestations de l’OTAN au Pays de Galles de l’année dernière aura lieu mercredi prochain à Cardiff. Les manifestants sont accusés d’avoir agressé un policier. Une manifestation de solidarité est prévue devant le tribunal Cardiff le 4 février. Presque toutes les autres personnes arrêtées lors des manifestations contre l’OTAN ont vu leurs accusations sont abandonnées.

Grande-Bretagne: Dernier procès contre les manifestants anti-OTAN