Cela fait plus de trois mois que les étudiants chiliens se mobilisent à Santiago et dans une dizaine d’autres villes du Chili pour réclamer une réforme de l’éducation et une augmentation des moyens pour l’enseignement public. Lundi, le gouvernement a émis une série de propositions, jugées insatisfaisante. Les étudiants avaient annoncé deux manifestations ce jeudi, que les autorités se sont empressées d’interdire. Plus de 5000 personnes ont néanmoins pris part aux rassemblements, qui ont été violemment réprimés. Le matin, la police a fait usage de gaz lacrymogènes et de lances à eau pour disperser un premier rassemblement à Santiago et dégager des carrefours que les étudiants bloquaient avec des barricades de pneus enflammés. Plus tard, la police est à nouveau intervenue pour empêcher un second rassemblement. Environ 200 étudiants sont parvenus à occuper les studios d’une télévision privée et à enregistrer un message en direct. Au total, 552 personnes ont été interpellées à travers tout le pays, dont 284 à Santiago pour troubles de l’ordre public, port d’armes ou de matériel explosif. Les autorités ont également annoncé que 29 policiers avaient été blessés au cours des affrontements.

Arrestation d'un étudiant au Chili

Mardi matin, la police madrilène a évacué le campement des ‘indignés’ planté dans le centre de Madrid depuis le 15 mai dernier. Hier, pour la troisième journée consécutive, plus de 200 policiers anti-émeutes avaient été déployés afin d’empêcher les manifestants de réoccuper la place. En fin de journée, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées pour dénoncer cette interdiction. Après avoir fait face au policier autour de la place en leur scandant divers slogan, la foule a traversé le centre-ville, bloquant plusieurs fois la circulation en s’asseyant au milieu de la rue, et entraînant la fermeture d’une station de métro et l’arrêt d’un train de banlieue. Les manifestants ont ensuite convergé vers le Ministère de l’Intérieur. C’est là que la police anti-émeute les a chargé pour disperser le rassemblement. Les affrontements ont fait au moins vingt blessés. Par ailleurs, trois personnes ont été interpellées.

Arrestation d'une indignée à Madrid

Depuis le vendredi 8 juillet, la place Tahrir au Caire était occupée par des camps de tentes d’opposants qui réclament que justice soit faite pour tous les morts décédés durant le soulèvement égyptien. Hier, l’armée, soutenue par des chars et des centaines de policiers anti-émeute s’est déployée. Partant des rues adjacentes, les soldats et les véhicules ont chargé les campements, en tirant des coups de feu en l’air. Les affrontements ont commencé lorsque les manifestants ont tenté d’empêcher aux forces de sécurité d’entrer sur la place alors que ces dernières avaient installé plusieurs postes de contrôle d’identité tout autour de la place et vérifiaient les papiers de tous les civils alentours. A un moment donné, les soldats se sont rués sur la place, ont chargé et démonté les tentes. Ils ont également utilisé des matraques pour évacuer les manifestants qui leur ont lancé des pierres, avant d’exiger que tout le monde quitte la place qui est, depuis hier soir, occupée par des chars qui y ont pris position. Une radio locale évoque l’arrestation de plus de 270 personnes et de nombreux blessés lors de l’évacuation.

Ce lundi, plusieurs centaines de demandeurs d’asile s’étaient réunis à proximité du centre pour migrants de Bari pour exiger leur statut de réfugié, la plupart d’entre eux étant des travailleurs ayant fui le conflit en Libye. Ils ont bloqué la route et la voie ferrée voisines du centre avec de grosses pierres et ont allumé des feux le long des rails. La police est rapidement intervenue et des violences ont éclaté entre les deux camps. Les jets de pierres et de gaz lacrymogènes ont fait au moins 35 blessés. La police a en outre procédé à une trentaine d’arrestations et les autorités ont annoncé que des sanctions seraient prises contre les participants à l’action.

Actions de réfugiés à Bari

Hier, en marge d’un défilé d’élus de Bayonne et de Pampelune, le collectif ‘Baionako Gazteak’ (Jeunes de Bayonne) avait organisé un rassemblement pour dénoncer la torture dans les prisons espagnoles. Une quarantaine de jeunes étaient réunis lorsque la police est arrivée, entraînant une bousculade. Selon plusieurs témoins, quelques nouveaux policiers se sont approchés des jeunes avant de les frapper. Des policiers en civil étaient également présents et ont assailli les manifestants. A la suite de cette altercation, deux jeunes ont été interpellé. Ils ont été placés en garde à vue pour avoir pris à partie, frappé et molesté des policiers. Les autorités ont en outre ajouté ce matin qu’elles les soupçonnait d’être membre du collectif Segi (mouvement de jeunes indépendantistes violemment réprimé pour ses prétendus liens avec ETA). Les deux jeunes sont en garde à vue pour 24h, renouvelable 24h.

Au Val de Suse, les actions et la mobilisation contre le projet de train à grande vitesse entre Lyon et Turin se poursuivent. Jeudi soir, quelques 300 personnes ont encerclé le chantier qui se trouvait sous lourde surveillance policière. Les manifestants et les policiers se sont affrontés durant plus de deux heures. Les premiers ont lancé des pierres, des fumigènes et des billes métalliques vers les forces de l’ordre qui ont répliqué à coups de canons à eau et de gaz lacrymogènes. Six policiers ont été blessés au cours des échauffourées. A l’aube vendredi matin, les autorités ont effectué une série de perquisitions dans sept maisons entre Turin, le Val de Suse et le Canavese (nord-est de Turin). Dans deux d’entre elles, la police a saisi une arbalète, deux lance-pierres et quelques masques à gaz. Ces perquisitions avaient été exigée en vue de la manifestation de ce samedi, qui a une nouvelle fois réuni plus de 10.000 personnes. Peu avant celle-ci, la police routière a intercepté un véhicule qui se rendait depuis Turin vers la vallée. Celui-ci contenait 57 masques à gaz, 118 filtres, un lance-pierre et 96 billes de plomb. Le conducteur a été mis en examen pour port abusif d’objets destinés à l’affrontement, mais a été laissé en liberté.

Saisie de matériel au Val de Suse

Depuis plusieurs semaines, la ville d’Hama (centre) est le théâtre d’énormes manifestations rassemblant régulièrement plus de 500.000 personnes contre le pouvoir. Dans la nuit, les chars de l’armée sont entrés dans la ville avant de lancer leur assaut, faisant 95 tués dans l’attaque. D’autres villes du pays ont également été la cible de telles attaques aujourd’hui. Les derniers chiffres font état de 121 morts et de dizaines de blessés.

Après une semaine d’escalade de la violence contre la population du village palestien de Nabi Saleh, des blindés israéliens et des dizaines de soldats ont pris le village d’assaut vendredi 29 et envahi des maisons quelques heures avant la manifestation du vendredi. Quelques heures avant le début de la manifestation, plusieurs véhicules militaires sont entrés dans le village et ont déchargé des dizaines de soldats dans l’unique rue du village. Lors des affrontements qui s’en sont suivis avec les jeunes, les soldats ont tiré des salves de grenades lacrymogènes sur deux maisons. Dans ce qui semble être la première tentative systématique d’empêcher la couverture médiatique, un caméraman palestinien, a été tabassé puis arrêté. Il a été libéré quelques heures après et a récupéré sa caméra délestée de la carte-mémoire.

Pendant ce temps, un activiste palestino-américain qui se rendait dans le village pour participer à la manifestation a été arrêté et finalement refoulé vers Ramallah. Après la prière de midi, les Palestiniens et les internationaux sont parvenus à se rassembler près de la mosquée du village mais ont été attaqués moins d’une centaine de mètre après que la marche pacifique ait débuté, dans une grêle de grenades lacrymogènes tirées dans toutes les directions, beaucoup étant tirées directement sur les manifestants. Trois d’entre eux ont été blessés par les tirs, dont une à la tête.

A un moment donné, les soldats ont commencé à ratisser les maisons, allant de porte en porte, arrêtant au hasard les gens dans les rues ou à l’intérieur des maisons. Trois Palestiniens et trois internationaux ont été arrêtés de cette façon, et libérés plus tard sans avoir été interrogés. Les soldats ont également arrêté un cameraman israélien qui essayait de filmer leurs exactions. Ils lui ont arraché brutalement la caméra et l’ont brisée.

Deux activistes belges, qui participaient mardi à une manifestation sur le terrain d’exercice militaire North European Airspace Testrange (NEAT) en Suède, ont été arrêtés par les services de police. Les services d’ordre suédois ont expulsé tous les citoyens suédois qui occupaient le terrain, mais quelques activistes étrangers ont été placés en détention. Les activistes ont recouvert de peinture rose les chemins et les clôtures du terrain. Ils ont également brandi des ballons roses, censés empêcher les avions d’atterrir ou de décoller. Quelques activistes se sont également installés sur la piste d’atterrissage du complexe, y organisant un pique-nique et peinturlurant la piste. Avec ses 24.000 km2, le NEAT est le plus grand site de test pour l’aviation en Europe. Depuis 50 ans, des roquettes, systèmes d’armement, avions et drones y sont testés.

Depuis le début de la semaine, les ouvriers de plus de 80 usines spécialisée dans la production de textiles et de cuir mènent des actions de grève afin d’exiger une augmentation de leur salaire mensuel. Ils demandent également l’obtention de contrat à long terme. Mardi, plus de 15.000 d’entre eux s’étaient réunis à Ismaila. La police est violemment intervenue lorsqu’ils ont entrepris de bloquer la route reliant Ismaila au Caire. Elle a tiré en l’air pour disperser les ouvriers qui ont réagit en lui lançant des projectiles. Les policiers ont répliqué par des jets de pierre. Les affrontements ont fait au moins 36 blessés parmi les manifestants, dont 23 ont du être hospitalisés. Les autorités ont par ailleurs arrêté dix ouvriers.