Alors que plus de trente personnes ont été blessées et 150 autres arrêtées au cours des manifestations de ce week-end, elles ont repris de plus belle ce lundi. Ces rassemblements d’étudiants et de lycéens se tiennent en hommage à l’adolescent assassiné l’an dernier par un officier de police, ce qui avait déclenché une vague de protestation qui avait duré un mois. Depuis dimanche, plus de 6.000 policiers ont été déployés dans la capitale grecque.

Tôt ce matin, une vingtaine de jeunes ont caillassé la façade d’un commissariat dans le centre d’Athènes. Deux jeunes de 15 et 18 ans ont été arrêtés. Plus tard, 5.000 personnes ont pris la direction du parlement en cortège. Un petit groupe de manifestants a jeté des pierres sur un cordon des forces de l’ordre, avant d’être dispersés par une charge, le reste du cortège poursuivant son itinéraire. Neuf personnes ont été interpellées. Sur le parcours, d’autres groupes se sont faufilés dans le défilé, lançant des projectiles contre les vitrines et les policiers, qui ont tiré des gaz lacrymogènes.

Manifestation à Athènes

Voir une vidéo des émeutes de ce week-end

Manifestation à Athènes

C’est il y a un an jour pour jour qu’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, était tué par un policier à Athènes. Cet assassinat avait entraîné une vague de violences dans tout le pays, en protestation aux répressions policières. Un week-end de commémoration a commencé vendredi, et des milliers de personnes étaient attendues ce dimanche dans la capitale. La police s’attendait à voir débarquer des anarchistes venant d’Italie, de France et de toute l’Europe. Plus de 6.000 policiers avaient été déployés dans les rues d’Athènes dans le but d’éviter de nouvelles émeutes, semblables à celles de l’an dernier.

Vendredi, les syndicats d’enseignants avaient déjà indiqué que des dizaines d’universités et de lycées étaient occupés par les étudiants pour marquer cet anniversaire. Samedi, deux voitures ont été incendiées dans les faubourgs d’Athènes, dans le quartier où Alexis a été assassiné. Des manifestants ont lancé des objets et ont allumé des feux dans la rue. La police a procédé à plus de 150 arrestations, dans le but d’éviter des troubles ce dimanche. Un groupe de 12 militants anarchistes présumés, dont cinq Italiens, quatre hommes et une femme, et trois Albanais, ont été arrêtés à Athènes après que deux voitures ont été incendiées dans le quartier central d’Exarchia, où avait été tué Alexis Grigoropoulos le 6 décembre 2008. 81 autres militants présumés ont également été interpellés pour être interrogés. Vingt autres ont été arrêtés dans un local à Keratsini, une ville proche de la capitale, où les policiers ont trouvé deux bidons d’essence, des masses et 13 masques à gaz. 41 manifestants qui avaient brièvement occupé la mairie de la ville ont également été arrêtés après que la police a donné l’assaut sur le bâtiment.

Ce dimanche, plusieurs milliers de manifestants s’étaient rassemblés dans le centre de la capitale à la mémoire de l’adolescent. Des affiches avec le slogan ‘Nous n’oublions rien, nous ne pardonnons rien‘ ont été apposées partout. Rapidement, certains jeunes ont lancé des pierres et des pétards en direction des forces de police, présentes en grand nombre. Elles ont répliqué à coup de gaz lacrymogènes et de matraques. Des violences se sont également déroulées à Salonique, où les manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur la police, et ont détruit les vitrines d’une dizaine de magasins. Une quarantaine de personnes ont été arrêtées par la police d’Athènes, et une centaine à Salonique. Placé en détention provisoire, le policier auteur des tirs fatals à l’adolescent doit être jugé à partir du 20 janvier prochain pour homicide volontaire.

Arrestation durant les manifestations à Athènes

Arrestation durant les manifestations à Athènes

Arrestation durant les manifestations à Athènes
Arrestation durant les manifestations à Athènes

La police et des paysans sans terres occupant des terrains se sont affrontés ce vendredi 4 décembre, dans le district de Kailali. Ces affrontements font suite à la réquisition de terres par 10.000 paysans sans terres, menée par l’Association Nationale des Paysans Sans Terres Révolutionnaire affiliée au PCNU-maoïste. La police était venue les déloger. 12.000 paysans ont alors entouré les policiers présents et les affrontements ont commencé. La police affirme que leur collègue a été tué avec des armes artisanales. Au cours de ces dernières semaines, les maoïstes ont intensifié les saisies des terres des grands propriétaires terriens et les ont redistribué aux paysans sans terres. Ces activités se déroulent essentiellement dans le sud du pays, au Téraï-Madhes. La dernière en date se situe dans le district de Nawalparasi, avec plus de 30 hectares capturés.

Les affrontements d’avant-hier et d’hier ont fait 5 morts, dont 2 policiers et 3 paysans (dont le secrétaire de district du PCNU-maoïste). La YCL (organisation de jeunesse affiliée au PCNU-maoïste) avait protesté hier et les manifestants avaient brûlé des véhicules gouvernementaux. Aujourd’hui, une grève générale a été mise en place dans l’Etat Tharuwan (selon les frontières définies par les organisations de libération nationale liées au PCNU-maoïste) avec l’aide du Front de Libération Tharuwan.

Ce dimanche 6 décembre, une grève générale nationale a été déclarée par les maoïstes en protestation de la violence qui rappelle, selon Prachanda, les heures sombres du système féodal Panchayat. L’Association Nationale des Travailleurs Révolutionnaires a déjà affirmé qu’elle appelait les travailleurs à stopper le travail dimanche. Des milliers de maoïstes ont tenu une procession aux flambeaux, dimanche soir, en préparation de la grève nationale de demain (cf. vidéo).

Mayotte est une île française de l’océan Indien, comptant près de 200.000 habitants. C’est à l’appel du collectif des ‘citoyens perdus de Labattoir et de Pamandzi’, deux localités de Petite-Terre, que les manifestations ont eu lieu le 3 décembre. La veille, une réunion du Conseil général devait décider d’une hausse du prix des barges assurant la liaison toute les demi-heures entre les deux parties de Mayotte. Cette hausse avait été différée une première fois en raison de manifestations hostiles. Pour calmer toute contestation, la délibération a été retirée de l’ordre du jour.

Mais le calme n’est pas pour autant revenu sur l’île. Toute la matinée du 3 décembre, des incidents se sont succédés sur Petite-Terre. Pour la troisième fois, les manifestants sont descendus dans la rue, occupant plusieurs ronds-points stratégiques. Les manifestants exprimaient leur exaspération face à la vie chère. Les manifestations ont tourné à l’affrontement, causant 15 blessés, dont trois graves du côté des gendarmes et de la police de l’air et des frontières.

Affrontements à Mayotte

Affrontements à Mayotte

Ces lundi et mardi, de violents affrontements ont opposés des manifestants et la police dans différentes provinces. Dans celle de Yuksekova, les militants s’étaient rassemblés pour célébrer l’anniversaire de la création du PKK ainsi que pour dénoncer les conditions d’incarcération de son leader, Abdullah Ocalan. Les forces de l’ordre ont tenté de les disperser, ne récoltant en réponse que des jets de pierres. Elles y ont répliqué par le jet de gaz lacrymogènes. Dans la banlieue de Dolapdere, une soixantaine de personnes s’étaient réunies pour scander des slogans faisant l’éloge du PKK. Apercevant la police prête à intervenir, les manifestants ont lancé des cocktails Molotov. Le groupe ne s’est dispersé qu’après que les forces de sécurité n’aient fait usage de gaz lacrymogènes.

D’autres violents incidents ont eu lieu dans la province d’Istanbul. Un groupe a incendié un magasin et a lancé des pierres et des cocktails Molotov sur les policiers, qui ont une nouvelle fois réagit par le jet de gaz lacrymogènes. Du côté d’Antalya, de nombreux manifestants ont été placé en garde à vue. D’autres militants du PKK se sont dispersés lorsque la police est intervenue, après avoir bloqué la circulation, et chanté et dansé sur la chaussée. Un adolescent de seize ans a reçu une balle dans la poitrine lors d’un de ces rassemblements, et est décédé à la suite de ses blessures.

En décembre 2009, cela fera un an que Jean-Marc Rouillan, militant d’Action Directe, aurait dû se trouver en liberté conditionnelle. Mais cette année de liberté lui a été volée par la justice ‘antiterroriste’ qui a fabriqué de toutes pièces un prétexte pour perpétuer une peine déjà accomplie. Au printemps dernier, à la suite d’une détérioration de sa santé, une maladie grave, rare et évolutive était diagnostiquée. Mais depuis plus de six mois, à la prison des Baumettes puis au centre de détention de Muret où il a été transféré le 27 octobre, Jean-Marc reste sans soins.

En décembre 2009, cela fera six mois que Georges Cipriani aurait dû se trouver en semi-liberté. En avril dernier, un jugement lui avait accordé ce régime pour un an, première étape vers la liberté conditionnelle. Mais, sur appel du parquet, des juges ont infirmé cette décision le 20 août, et Georges reste emprisonné à Ensisheim. Georges Cipriani comme Jean-Marc Rouillan n’en finissent pas de subir un chantage au reniement, voire au repentir. Leur identité politique assumée collectivement leur a valu de passer enfermés les 22 dernières années. Une justice d’exception continue à les garder derrière les barreaux.

Pour demander une fois de plus la libération de Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan, rassemblons-nous jeudi 3 décembre, de 18h à 19h en face de la direction de l’Administration pénitentiaire, carrefour rue de la Verrerie – rue du Renard (Paris 4e – Métro L1/L11: Hôtel-de-Ville).

Bien qu’affaiblie, Güler Zere a tenu a être présente à sa première manifestation depuis sa libération pour raisons médicales. Incarcérée depuis 14 ans et atteinte d’un cancer en phase terminale, la militante du DHKP-C a été libérée le 6 novembre après quatre mois de combats face aux autorités turques. Une manifestation hebdomadaire avait été mise en place à Istanbul afin d’exiger sa libération et continue à se tenir toutes les semaines pour demander la remise en liberté de tous les prisonniers malades.

Ce vendredi, Güler Zere était donc présente aux côtés des manifestants, persistant à vouloir se battre pour les militants détenus, ravagés par diverses maladies et abandonnés à leur propre sort par le régime d’Ankara.

Le 24 novembre, 35 jeunes militants de la gauche indépendantiste basque membres présumés de l’organisation Segi, étaient interpelés. Segi est considérée comme terroriste par la Cour suprême espagnole depuis 2007, suspectée d’être un des viviers de l’ETA. Sur les 35 personnes interpellées, 31 ont été placée en détention par la juge de la plus haute instance pénale espagnole et accusées d’appartenir et de collaborer avec une organisation terroriste. Les quatre autres ont été remises en liberté.

Ce samedi soir, plus de 20.000 personnes ont manifesté dans les rues de Bilbao afin de réclamer la remise en liberté des jeunes militants (photo). De nombreux cris pour l’indépendance et en faveur des organisations interdites par la justice espagnole ont été entendus. A Bayonne, vendredi soir, une soixantaine de personnes s’étaient réunies à l’appel de Segi et de Batasuna devant le consulat général d’Espagne pour dénoncer les arrestations et la répression des états français et espagnol.

Manifestation pour Segi

Manifestation pour Segi

Moins d’une demi-heure et à peine quelques centaines de mètres après le départ du cortège de la place de-Neuve, les premières vitrines volent en éclats sous les coups de marteau du Black Block, défilant en un groupe compact non loin derrière les tracteurs et les délégations d’agriculteurs d’Asie ou d’Amérique du sud en tête du défilé. A la place Bel-Air, les vitrines du Crédit Suisse sont les premières à être brisées. Le long du quai des Bergues, c’est le tour de voitures de luxe, de banques et de bijouteries, mais aussi une pharmacie et le Starbuck Café.

Plus loin, à la place Dorcière, vers la gare routière, quatre voitures sont incendiées, dégageant une épaisse fumée noire qui semble remplir le ciel. Toujours pas de réels affrontements entre la police et les manifestants. Le cortège poursuit tant bien que mal son chemin à la rue des Pâquis, comme prévu sur le parcours négocié avec les forces de l’ordre. Mais au bout de la rue, un cordon de police empêche les gens d’aller plus loin. C’est là, vers 15h30, que les choses vont vraiment dégénérer, la police répondant aux jets de bouteilles et tirs d’engins pyrotechniques à coups de canon à eau et de gaz lacrymogène. Face aux charges de la police, la foule se disperse dans les rues adjacentes.

A la place des Alpes, se tient ce qui ressemble encore à une manifestation. Des chars, de la musique, l’ambiance semble plutôt bon enfant, alors qu’à quelques rues de là, les gaz lacrymogènes vous brûlent les yeux et la gorge. Vers 16h, les organisateurs décident de dissoudre la manifestation. La foule se dirige alors vers le parc des Cropettes, où la manifestation devait s’achever de façon festive, après être passée devant le siège de l’OMC à la rue de Lausanne, qu’elle n’atteindra jamais.

Une partie de la foule poursuit sur la rue de Montbrillant, en direction de la place des Nations. Là encore, la police l’empêche de poursuivre et la refoule avec force gaz lacrymogènes. Ces affrontements sporadiques finiront par atteindre le parc des Cropettes vers 17h. La quantité de gaz lâchée par la police est telle qu’à un moment donné, le parc des Cropettes semble disparaître tout entier dans la brume. La situation est confuse, des passants ne savent plus où se mettre à l’abri. Les échauffourrées se poursuivent de manière sporadique et dispersée tout autour de la gare, avant que les choses ne retournent petit à petit au calme vers 19h.

Georges Ibrahim Abdallah, révolutionnaire libanais, militant de la cause palestinienne, emprisonné à Lannemezan, est convoqué à comparaître le 1er décembre devant le Tribunal de Tarbes pour refus de prélèvement d’ADN.

Il s’agit d’une convocation-provocation! En effet l’administration dispose certainement de l’ADN de Georges Abdallah car la loi précise que pour les personnes condamnées avant le vote des lois sur le FNAEG (en général avant 2003), celles ayant écopé de plus de 10 ans de prison doivent fournir leur ADN et que dans ce cas, les prélèvements peuvent être effectués de force ou à l’insu des condamnés. Il est d’ailleurs précisé dans la loi que lorsqu’il n’est pas possible de procéder à un prélèvement biologique, l’identification des empreintes génétiques ‘peut être réalisée à partir de matériel biologique qui se serait naturellement détaché du corps de l’intéressé‘. L’infraction ‘entraîne de plein droit le retrait de toutes les réductions de peine dont cette personne a pu bénéficier et interdit l’octroi de nouvelles réductions de peine‘. La peine encourue pour les condamnés pour crimes est deux ans et 30.000 euros d’amende. Les peines prononcées pour le refus de prélèvement s’ajoutent, sans possibilité de confusion, à la condamnation en cours.

Georges Abdallah est incarcéré depuis plus de 25 ans. Libérable depuis dix ans, la justice le maintient en prison du fait des pressions israéliennes et états-uniennes. Mais les refus de libération ne suffisent pas à la justice. Elle tente de briser la résistance de Georges Abdallah par tous les moyens, comme elle tente de briser la résistance d’autres prisonniers politiques comme Georges Cipriani et Jean-Marc Rouillan. Cette convocation au tribunal de Tarbes doit être l’occasion d’une mobilisation pour la libération de Georges Abdallah et contre la loi sur le fichage génétique.

Venez le soutenir devant et dans le palais de justice de Tarbes, rue du maréchal Foch (à coté de la place de Verdun) le mardi 1er décembre à 13h30. La séance est publique et Georges devrait être présent.

Georges Ibrahim Abdallah