Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur français, a annoncé à l’Assemblée nationale l’ouverture d’une procédure de dissolution contre la Jeune Garde antifasciste. Né à Lyon en 2018 et présents dans plusieurs villes, ce mouvement a participé activement aux récentes mobilisations sociales, antifascistes et anticolonialistes. Le même jour, le porte parole d’Urgence Palestine Omar Alsoumi a déclaré sur les réseaux sociaux que les autorités avaient également engagé la dissolution de l’organisation pro-palestinienne fondée en novembre 2023. Présente partout en France, elle joue un rôle central dans la mobilisation contre le génocide en Palestine. Ces procédures interviennent après la dissolution de plusieurs organisations, comme la GALE ou le Collectif Palestine Vaincra (voir notre article).

Lire la déclaration du Secours Rouge Toulouse

 

Malgré un rapport de forces incroyablement inégal, la résistance palestinienne se poursuit dans les ruines de Gaza. Vendredi après-midi, un sergent de l’unité des forces spéciales de la police « Yaman »  a été tué lors d’affrontements dans le quartier de Shejaiya de la ville de Gaza. Des renforts iqraéliens ont été dépêchés pour extraire les soldats pris dans l’embuscade mais 15 minutes plus tard, un Humvee de l’armée qui tentait d’atteindre la zone a été touché par un tir de RPG ( lance roquettes portable), blessant un soldat. Près d’une heure plus tard, plusieurs chars qui participaient aux opérations de sauvetage, ont été pris pour cible par des tirs de RPG. L’une des roquettes a tué un capitaine de la 401e brigade blindé mécanisée et légèrement blessé un autre soldat. Une heure plus tard, deux réservistes du 7007ᵉ bataillon de la brigade de Jérusalem ont été blessés par des tirs de roquettes RPG et d’armes légères dans la même zone.

L’armée israélienne a commencé à utiliser des outils robotisés il y a plus d’une décennie mais en très petit nombre. Face à la résistance de Gaza et pour éviter les pertes, ils sont désormais déployés à grande échelle, à commencer par le « robdozer » est la version téléopérée du B9 (photo),  un mastodonte blindé que les troupes israéliennes utilisent au quotidien.

La police israélienne a interpelé six manifestants israéliens lors d’une petite manifestation contre la guerre à Haïfa, mardi soir. La protestation pacifique (photo), a été dispersée par la force par la police quelques minutes après avoir débuté. La police avait clairement dit de ne pas agiter de panneaux avec les mots « génocide », « massacre » ou « nettoyage ethnique ». En début de semaine, les forces de l’ordre ont tenté d’interdire aux manifestants de brandir des affiches d’otages, des photos d’enfants de Gaza et certains slogans faisant référence au « génocide » et au « nettoyage ethnique », en faisant les conditions de l’autorisation d’une manifestation contre la guerre prévue à Tel-Aviv.

Mercredi matin, le FBI, la police de l’État du Michigan et les juridictions locales, ont exécuté une série de mandats de perquisition contre plusieurs personnes à plusieurs endroits. Au moins trois personnes ont été brièvement détenues lors du raid d’Ypsilanti. Les habitants présents ont été sortis sur le porche, menottés avant que les agents ne les relâchent 15 minutes plus tard. Deux autres personnes ont été détenues lors de la perquisition d’Ann Arbor. L’ICE ( United States Immigration and Customs Enforcement ) n’était pas présente et ne serait pas liée à ces recherches. Les fouilles ont eu lieu dans 3 domiciles de militants pro-palestiniens de l’Université du Michigan, les agents ont confisqué du matériel électronique. Une enquête est ouverte sur des actes militants ayant eu lieu à Ann Arbor, ces actes ne sont pas liés aux manifestations, ni à l’occupant du campus de l’université du Michigan.

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Aujourd’hui lors de la manifestation quotidienne pour la Palestine à Bourse, Mohammed Khatib a été arrêté par la police et emmené au commissariat de l’Amigo alors qu’il rentrait chez lui seul. Figure de la gauche révolutionnaire palestinienne, Mohammed est déjà visé par l’État pour ses positions politiques et menacé de perdre son statut de réfugié. Une mobilisation est organisée maintenant devant le commissariat Amigo, situé près de la grand place rue du Marché au Charbon.

[Edit 22h00] Le rassemblement spontané de soutien d’une trentaine de personnes a été dispersé par un groupe de policiers appuyé de trois combis, qui a chargé par deux fois au cris de « dégagez », « fils de pute » et « allez tous vous faire foutre ». Il semble qu’il n’y ait pas eu d’arrestations. Des rondes sont organisées dans le centre, soyez prudent si vous êtes dans le coin.

[Edit 23h30] Selon nos dernières informations, Mohammed aurait été transféré vers le commissariat de la Rue Royale. Il ne serait donc plus à l’Amigo.

[Edit 04h30] Libération de Mohammed, il va bien

Le 9 avril, la police israélienne ont pris d’assaut la maison de Raja Eghbarieh à Umm el-Fahm, confisqué des équipements personnels et emmené Eghbarieh au centre de détention de Jalameh (voir notre article). Âgé de 73 ans et leader de la formation de gauche Abnaa el-Balad dans les territoires de 48, un ordre de détention administrative d’une durée de quatre mois a été émis contre lui le 15 avril dernier. Jeudi 17 avril, le chef du tribunal de district de Haïfa a entamé un réexamen de l’ordonnance de détention et a reporté sa décision au 22 avril. Face à cette situation, une campagne internationale a été lancée exigeant la libération du militant palestinien comme partie intégrante de la lutte contre la répression politique en Palestine de 48 (voir l’appel).

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Mardi 15 avril, l’Université McGill de Montréal a obtenu, après une manifestation qui s’est déroulée du 2 au 4 avril qui exigeait la fin de la collaboration de McGill avec les entreprises liées aux actions militaires israéliennes dans la bande de Gaza, contre un groupe étudiant pro palestinien «Groupe Étudiants pour l’honneur et la résistance de la Palestine» (Students for Palestinian Honour and Resistance), une ordonnance interdisant les manifestations qui bloquent l’accès au campus. La mobilisation avait donné lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre, des blocages de rues ainsi que l’occupation du campus. L’action décrite comme une grève pour la libération de la Palestine, avait contraint l’université à annuler certains cours. L’injonction stipule que les membres du groupe ne sont pas autorisés à bloquer ou à obstruer les entrées de McGill, à manifester à moins de cinq mètres de tout bâtiment de l’université ou à entraver les cours ou les examens. L’université a décidé de rompre sa relation avec l’association étudiante pro palestinienne.

Université Humbolt de Berlin, lors de l’occupation du mercredi 26 avril, 95 militants pro-palestiniens ont été violemment arrêtés et une centaine d’enquêtes pénales ont été engagées. Les motifs de ces interpellations sont selon la police: soupçons d’intrusion grave, violation de la paix particulièrement grave, sédition, utilisation de signes distinctifs d’organisations inconstitutionnelles et terroristes, ainsi que résistance aux policiers. Une soixantaine de militants ont occupé durant 3 heures une salle de conférence, jusqu’à ce que la police en nombre évacue avec force la salle barricadée à la demande de la présidence de l’université. À l’intérieur, les murs et l’ameublement ont été tagués, les portes et bancs de la salle de conférence ont été démontés pour servir de barricades. Des banderoles ont été suspendues aux fenêtres et font l’objet d’une enquête pénale à propos de leur contenu.

A l’occasion de la Journée du prisonnier palestinien, le Comité de soutien à la Palestine 31 organise un rassemblement ce jeudi 17 avril à 18h30 au métro Jeanne d’Arc à Toulouse. Cette initiative exige la fin du génocide en Palestine et la libération des plus de 9900 prisonniers palestiniens détenus par l’occupation israélienne.

À Milan, samedi 13 avril, la solidarité avec le peuple palestinien s’est heurtée de plein fouet à la répression de l’État italien. Des milliers de manifestant·es, venu·es de toute l’Italie, ont marché pour exiger l’arrêt immédiat du massacre à Gaza et  dénoncer l’implication du gouvernement Meloni dans la guerre coloniale d’Israël. La colère était vive dans les cortèges, les banderoles explicites :  «Meloni complice de génocide», «Du Tigré à Gaza, la même guerre coloniale». Dans une stratégie de la tension orchestrée pour faire peur et décourager, les unités anti-émeutes se sont avancées vers  la foule, cherchant l’affrontement. Sous les fumigènes et les cris de «Tutti odiano la polizia » ( tout le monde déteste la police), les forces de l’ordre ont donné des coups de boucliers, des coups de matraques, sept personnes ont été arrêtées, on dénombre plusieurs blessé.es. Malgré la répression, la foule est restée présente, solidaire, enragée.