Dix prisonniers révolutionnaires sont en grève de la faim illimitée dans les prisons turques pour dénoncer l’isolement carcéral (en particulier dans les prisons de type S, Y et R), les transferts forcés et exiger de meilleures conditions de détention. De nombreuses actions sont organisées partout en Europe pour les soutenir, notamment des grèves de la faim de personnes solidaires.

• Sercan Ahmet Arslan : en grève de la faim depuis le 18/10/2024
• Serkan Onur Yılmaz : en grève de la faim depuis le 09/12/2024
• Mulla Zincir : en grève de la faim depuis le 12/12/2024
• Bakican Işık : en grève de la faim depuis le 18/12/2024
• Yurdagül Gümüş : en grève de la faim depuis le 30/12/2024
• Mithat Öztürk : en grève de la faim depuis le 11/02/2025
• Hasan Ali Akgün : en grève de la faim depuis le 17/02/2025
• Ali Aracı : en grève de la faim depuis le 17/02/2025
• Ayberk Demirdöğen : en grève de la faim depuis le 10/03/2025
• Fikret Akar : en grève de la faim depuis le 29/03/2025

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Pour pouvoir lutter contre la surpopulation carcérale, la ministre de la Justice Annelies Verlinden (CD&V) veut transférer les détenus en situation irrégulière vers des centres fermés de l’Office des étrangers (OE). On dénombre plus de 13.000 détenus dans les prisons belges pour une capacité maximale de 11.000 places, une surpopulation carcérale inacceptable, l’ÉTat belge a été condamnée à plusieurs reprises pour cela (voir notre article). Un détenu sur trois n’est pas détenteur d’un permis de séjour légal en Belgique. Le gouvernement fédéral planche sur des transferts pénitentiaires à l’étranger, le Kosovo est cité, mais, il veut aussi faire appel aux centres fermés, des accords sont en cours d’élaboration. Ceux-ci peuvent accueillir 515 personnes, une capacité qui sera augmentée de 400 places supplémentaires dans les années à venir. Le gouvernement veut pouvoir expulser les détenus en situation irrégulière. L’Office des étrangers souligne que les centres fermés ne constituent pas une solution de rechange à la prison, «dans un centre fermé, ne peut être placée en rétention administrative, que les personnes en attente d’un rapatriement. Cette période est limitée à quatre mois maximum».

La prison de Mons accueille trop de détenus, une surpopulation qui n’est pas sans conséquences sur les conditions d’incarcération. L’Etat belge vient à nouveau d’être condamné en justice pour inaction face à cette situation, il avait été condamné le mois dernier à verser 2.000 euros par jour et par détenu en excès de la capacité maximale de la prison de Haren et 1.000 euros par constat de traitement dégradant à Saint-Gilles ( notre article ici ). La cour d’Appel de Mons a rendu son arrêt la semaine dernière après une procédure qui aura duré 10 ans. En 2015, un détenu et l’Ordre des barreaux francophones et germanophone avaient assigné l’Etat en justice. Le taux de surpopulation de la prison de Mons dépasse les 130%. La justice ordonne à l’Etat de le réduire à 110% d’ici un an, si ce taux n’est pas atteint, une astreinte de 2000 euros par jour et par détenu sera mise à exécution.

En août 2024, six militants de Palestine Action ont pénétré dans un centre d’Elbit Systems à Filton en Grande-Bretagne et ont détruit du matériel militaire dans le génocide à Gaza. Ce sabotage aurait coûté à Elbit Systems (le principal fabricant d’armes israélien) plus d’un million de livres sterling de dégâts. Après l’arrestation des six militants dans le centre de recherches, quatre autres personnes ont été arrêtées par la police antiterroriste britannique dans différentes régions du pays. Toutes ont été placés en détention provisoire. En novembre, huit autres militants ont été placés en détention provisoire pour leur participation présumée à la même action à Filton.

Lors d’une audience ce jeudi 27 mars, les avocats des accusés tenteront de contester et de rejeter une demande des procureurs de la Couronne visant à établir un lien avec le terrorisme. À cette occasion, la campagne “Free the Filton 18” appelle à une journée d’actions en soutien aux 18 militants incarcérés pour exiger leur libération immédiate.

Les prisons belges comptent un nombre records de 13.013 détenus dont 267 dorment à terre, un manque criant d’humanité pour les détenus. 3400 prisonniers devant purger des peines de courte durée sont sur liste d’attente en raison du manque de places. 713 condamnés ont quitté la prison plus tôt que prévu pour faire de la place sous le motif d’un congé pénitentiaire prolongé. Malgré plusieurs condamnations par la Cours Européenne des Droits Humains (CEDH), l’Etat belge n’a toujours pas amélioré les conditions de détentions des prisonniers, ni fermé des maisons d’arrêt vétustes et surpeuplées (voir article ici). Des budgets supplémentaires ont été demandés au gouvernement fédéral, ainsi que l’approbation d’une loi prévoyant des mesures d’urgence temporaires, telles que le recours plus fréquent à la surveillance par bracelet électronique.

À de nombreuses reprises, la prison de Silivri n° 5 d’Istanbul a fait l’objet de révélations de violations des droits des prisonniers kurdes. Ces dernières sont à nouveau mises en avant, les détenus kurdes ont transmis leurs témoignages à l’Agence de Mésopotamie (MA) par l’intermédiaire de leurs avocats. Depuis l’appel d’Abdullah Öcalan à la « paix et à la société démocratique » ( voir notre article ), ils déclarent être victimes d’attaques directes, d’insultes, d’intimidations, de manquements et de pressions de la part des agents pénitentiaires. De multiples comptages sont effectués sous la présences de 30 à 40 agents, de nombreuses confiscations allant de leurs oreillers aux articles achetés à la cantine ont lieu lors des fouilles de cellules sous le motif « d’usage non prévu ». Des procès-verbaux ont été conservés en raison des objections lors de demandes, les prisonniers déclarent des falsifications de ceux-ci et font état d’enquêtes disciplinaires ouvertes pour les empêcher de bénéficier de leur droit à la probation. Actuellement, 12 prisonniers sur 30 n’ont pas été libérés. Certains prisonniers, résistants aux pressions ont été physiquement attaqués par les gardes de la « Team Ready Force » ( Force d’intervention rapide).

Le 18 février, la cour d’appel de Bruxelles a reconnu la responsabilité de l’État dans la surpopulation carcérale à Haren et Saint-Gilles. Elle reconnaît l’existence de traitements inhumains et dégradants, fait état de cellules sans chauffage, de problèmes d’insalubrité ou de cuisines fermées plusieurs semaines à Saint-Gilles. L’état a été condamné à verser 2.000 euros par jour et par détenu en excès de la capacité maximale de la prison de Haren et 1.000 euros par constat de traitement dégradant à Saint-Gilles. Malgré les amendes infligées, le mal-être des détenus, lors d’une séance à la Chambre, La ministre de la Justice Annelies Verlinden (CD&V) a indiqué qu’aucune décision n’avait été prise concernant la date de fermeture de la prison de Saint-Gilles, pourtant prévue pour la fin 2024.

Au moins sept prisonniers sont morts depuis le début des grèves des gardiens de prison le 17 février, la raison de cette grève, l’opposition à une loi de 2022 qui impose des limites strictes à l’utilisation de l’isolement cellulaire. Etablissement correctionnel d’Adirondack, près de la frontière canadienne, la distribution de nourriture a été interrompue durant plusieurs jours à l’arrêt de travail des gardiens, la distribution de repas aux détenus affamés a du être mise en place par les autorités du district. Dans l’établissement correctionnel d’Auburn, dans le centre de New York, deux hommes malades sont morts après ne pas avoir reçu de soins médicaux assez rapidement. À l’établissement correctionnel de Sing Sing, au nord de la ville de New York, les détenus avaient été confinés dans des zones de logement pendant plus d’une semaine, un homme s’est pendu dans sa cellule, sans personne pour intervenir. Dans certaines prisons, les détenus ont été forcés de se passer de nourriture chaude et de douches. Dans d’autres, ils ont manqué leurs dates d’audience ou ont été privés de médicaments, de services ou de soins de santé mentale. Le samedi 22 février, un détenu d’un établissement, Messiah Nantwi, 22 ans, est décédé après avoir été battu avec d’autres détenus par des agents correctionnels, ces derniers ont été placés en congé administratif pendant que la police d’État et d’autres agences enquêtent sur le décès.

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Inspirée du « carcere duro » ou régime d’isolement carcéral « 41bis » italien, une nouvelle manière d’emprisonner était annoncée depuis des semaines par Gérald Darmanin. Ce jeudi 6 mars, la décision a été prise, ce régime verra le jour dans les prisons de Vendin-le-Viel (Pas-de-Calais) où seront incarcérés 100 détenus dès le 31 juillet et Condé-sur-Sarthe (Orne) qui fera de même dès le 15 octobre, cela concerne pour le moment « les narcotrafiquants ». Ce régime est largement dénoncé comme une forme de torture en Italie et a touché progressivement plusieurs prisonniers révolutionnaires, comme les militants des BR-PCC ou Alfredo Cospito.

Parmi les travaux et aménagements en vue des placements à l’isolement de ces prisonniers : le démontage des téléphones fixes dans les cellules, le blindage des vitres au parloir, l’impossibilité de recevoir des visites familiales dans les pièces prévues à cet effet, ni même d’avoir le moindre contact avec des proches, la présence d’agents pénitentiaires lors de chacun de leurs déplacements dans l’enceinte de ces prisons, y compris en promenade, afin que les détenus ne puissent plus communiquer entre eux. D’autres établissements sécurisés pourraient voir le jour d’ici la fin 2027.

Accusée d’avoir incendié un engin de chantier dans le cadre de la lutte contre l’A69, Louna était placée à l’isolement dans la prison pour hommes de Tarbes depuis octobre 2024 (voir notre article).  Vendredi 14 février 2025, elle a finalement été libérée de prison par une ordonnance du juge d’instruction et placée sous contrôle judiciaire.