Les prisonniers révolutionnaires Ayberk Demirdögen, Ulaş İnci et Nazım Şafak Korkmaz ont mis fin à leurs grèves de la faim après avoir obtenu gain de cause, une victoire attribuée à la mobilisation conjointe des détenus, de leurs familles et de leurs partisans. Ils étaient respectivement mobilisés depuis 290, 78 et 68 jours. Toutefois, la lutte se poursuit contre les prisons de type puits, plusieurs prisonniers restant en grève de la faim illimitée dans des prisons de haute sécurité à Antalya, Çorlu Karatepe et Kandıra, tandis que les familles maintiennent des actions de soutien à Ankara et İzmir. En effet, Tahsin Sağaltıcı et Gürkan Türkoğlu sont en grève de la faim depuis le 30 juillet 2025, tandis qu’Ali Dilmen l’est depuis le 11 août, Hüseyin Özen depuis le 18 août et Doğan Karataş depuis le 15 octobre 2025.

Samedi 27 décembre à Paris, plusieurs organisations appellent à se rassembler en soutien à Anna, journaliste et militante de Zora qui a récemment témoigné avoir été violée lors de sa détention en Israël (voir notre article). L’appel à mobilisation vise à dénoncer les violences sexuelles et systémiques dans les prisons israéliennes et à soutenir tous les prisonniers politiques à travers le monde. Les participants sont invités à se retrouver à 17h à l’ACTIT, 54 rue de Hauteville, pour une déambulation, puis à rejoindre à 19h le rassemblement devant l’ambassade britannique, en solidarité avec les prisonniers pro-palestiniens toujours en grève de la faim au Royaume-Uni (voir notre article).

En Allemagne, l’Anarchist Black Cross de Dresde organise le 31 décembre 2025, pour le réveillon du Nouvel An, des rassemblements devant des prisons pour exprimer leur solidarité avec les prisonniers politiques et migrants détenus, dénonçant en particulier la répression croissante des militants antifascistes et du mouvement kurde. L’action vise notamment à soutenir les détenus Aziz et Johann, poursuivis pour leurs activités politiques, ainsi que d’autres prisonniers.

En parallèle, leur travail de collecte de dons a été interrompu par GLS Bank et d’autres établissements, qui ont fermé des comptes bancaires sans explication. Ceux-ci visaient à soutenir des prisonniers politiques en Allemagne mais aussi en Europe de l’Est. Récemment, des procédures similaires ont également touché le DKP et le Rote Hilfe (voir notre article).

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À İzmir le 23 décembre dernier, plusieurs militants solidaires des prisonniers en grève de la faim dans les prisons de « type puits » ont été interpellés lors de perquisitions matinales à leur domicile, avec notamment l’arrestation d’au moins neuf membres de Sosyalist Mücadele İnisiyatifi et d’autres militants liés à Umut-Sen et aux familles de détenus de TAYAD. À Istanbul le 24 décembre, dans le quartier de Kadıköy, la police a également placé en garde à vue cinq membres du groupe Dev Güç qui manifestaient contre ces prisons connues pour leurs conditions de détention particulièrement inhumaines (voir photo).

Les révolutionnaires emprisonnés Fergil Fırat et Celal Punar, incarcérés à la prison de haute sécurité de Karatepe, ont interrompu la grève de la faim qu’ils avaient entamée pour demander leur transfert vers un établissement non classé « type puits » (voir notre article), après que leur requête a été officiellement prise en compte par l’administration pénitentiaire. Leur avocat a indiqué que la demande avait été transmise aux autorités compétentes, précisant que la grève pourrait reprendre si le transfert n’aboutissait pas.

Militante antifasciste impliquée dans l’affaire de Budapest, Nele a été transférée le 9 décembre depuis la prison de Chemnitz, sans que sa destination actuelle soit connue. Elle devrait être prochainement incarcérée à Wuppertal, mais son arrivée reste incertaine en raison d’un probable transit de plusieurs jours entre différentes prisons allemandes. Dans ce contexte, ses soutiens appellent à renforcer la solidarité. En particulier, ils dénoncent la stratégie du LKA (Office de police criminelle d’un Land) visant à affaiblir la détermination des prisonniers politiques et de leurs réseaux.

L’Australie a enregistré entre juillet 2024 et juin 2025 son plus haut nombre de décès d’Aborigènes et d’habitants des îles du détroit de Torres en détention depuis quarante ans, avec 33 morts, soit près du double de la moyenne constatée depuis 1989-1990. Ces décès représentent 29 % de l’ensemble des 113 personnes mortes en détention, un niveau en forte hausse par rapport à l’année précédente et le plus élevé depuis 2002-2003. La Nouvelle-Galles du Sud est l’État le plus touché, tandis que les populations indigènes, qui ne constituent que 3,8 % de la population australienne, restent largement surreprésentées dans les prisons, où elles représentent plus d’un tiers des détenus.

Dans un récent communiqué, le Birleşik Devrimci Parti (Parti révolutionnaire uni) dénonce les prisons de type puits, affirmant que ces établissements imposent des conditions inhumaines (absence de soleil, isolement prolongé, restrictions des communications) et ciblent particulièrement les détenus révolutionnaires. Afin de s’y opposer, deux prisonniers de l’organisation, Celal Punar et Fergil Fırat, ont entamé une grève de la faim le 5 décembre dernier pour exiger la fin de ce régime, alors que d’autres prisonniers révolutionnaires sont également en grève de la faim (voir notre article).

Au moins 31 manifestants ont été arrêtés samedi 22 novembre devant la prison pour migrants de Krome à Miami, en Floride. Cet établissement fait l’objet de nombreuses plaintes pour mauvais traitements et conditions inhumaines. Des dizaines de personnes se sont rassemblées pour protester contre la politique d’immigration répressive de Trump et pour demander la fermeture de Krome. Les arrestations ont été effectuées par des agents du bureau du shérif du comté de Miami-Dade.