Les 24 prisonniers sahraouis ou « groupe Gdeim Izik » ont refusé hier samedi à Rabat d’être considérés comme des détenus de droit commun, insistant sur leur droit à être traités en qualité de militants politiques et de défenseurs des droits de l’homme. A l’ouverture de cette troisième audience du procès, les accusés, en tenue traditionnelle, ont brandi des « V » de la victoire et chanté l’hymne national sahraoui au moment où, à l’extérieur leurs familles organisaient un rassemblement en scandant des slogans contre leur comparution devant un « tribunal militaire illégitime » et revendiquaient l’ouverture d’une « enquête juste et honnête » sur le démantèlement, le 8 novembre 2010 du camp de Gdeim Izik suite à un assaut donné par les forces marocaines .

Les requêtes préliminaires introduites par les avocats des accusés dans lesquelles ils réclament notamment que le tribunal militaire soit déclaré incompétent dans cette affaire, ont été refusées. Le tribunal a toutefois retenu tous les chefs d’accusation contre les accusés ainsi que la liste, contestée, des témoins présentée par le procureur général.

Maroc: Nouvelles du procès des prisonniers saharaouis

Les 5 et 6 février avaient été déclarés ‘journées d’actions décentralisées pour la liberté de Marco Camenisch et contre toutes les prisons’. Outres les tags à Genève et le calicot, l’exposition sauvage et la distribution de tractes à Lausanne, un rassemblement s’est déroulé devant l’ambassade de Suisse à Bogota.

Rassemblement devant l’ambassade de Suisse à Bogota

Le SRI a également publié une nouvelle affiche pour exiger la libération du prisonnier vert-anarchiste incarcéré depuis plus de onze ans pour, entre autres, avoir pris part à des actions antinucléaires dans les années ’70.

Affiche du SRI pour Marco Camenisch

Rassemblement devant l'ambassade de Suisse à Bogota

Les membres présumés des Cellules de Feu ont été transféré de Kozani au quartier général de la police d’Athènes samedi 2 février au soir. Dans la matinée du dimanche 3, les parents ont pu voir leurs enfants tout comme leurs avocats de la défense. Jusque là la police avait refusé toutes les requêtes. Les parents ont été permis de visiter les arrêtés seulement pour 15 minutes.

Andreas-Dimitris Bourzoukos était menotté à une chaise pendant toute la durée de la visite. Il a raconté que, tandis qu’il était menotté les mains dans le dos dans une cellule du département de la police de Veria, les policiers lui ont mis une cagoule sur la tête, l’ont forcé à s’agenouiller et l’ont frappé pendant environ quatre heures sur la tête, la figure et l’estomac, alors qu’il n’offrait aucune résistance. Premières conséquences : sang dans l’urine, vertiges sévères, maux de tête, hématomes, éraflures et ecchymoses sur tout le corps.

Grèce: Des nouvelles d’Andreas-Dimitris Bourzoukos

Vendredi, quatre jeunes hommes ont été interpellés par les autorités grecques qui en accusent au moins deux d’avoir des liens avec le groupe ‘Conspiration des Cellules de Feu’. Samedi, leurs photos ont été publiées sur le site officiel de la police. Sur ces images, il apparait évident que tous les quatre ont subi de mauvais traitements. Par ailleurs, une des photos a clairement été retouchée.

Photo retouchée de la police grecque

Selon plusieurs sources, la police aurait procédé à ces retouches pour masquer la main du policier qui relevait la tête du suspect. En outre, la police a indiqué que ‘les détenus ont été battus car ils ont résisté’. Ce lundi, le ministre de l’ordre public a reconnu implicitement que les quatre avaient été violemment battus à en devenir méconnaissables en indiquant dans un communiqué: ‘les blessures de la police se sont passées lors de leur arrestation, et non après. Les photos des quatre suspects battus ont été retouchées afin qu’ils puissent être reconnus’.

Photo retouchée de la police grecque

Yannis Michailidis et Dimitris Politis ont été arrêté le 1er février par la police à Athènes avec deux autres personnes. Ils étaient recherchés pour participation à l’organisation révolutionnaire anarchiste la Conspiration des Cellules de Feu. La police tente de les impliquer dans deux attaques de banques dans la région de Kozani (nord de la Grèce).

En 2010, des milliers de Saharaouis avaient installé un camp à proximité de El Aaiun pour exiger une amélioration de leurs conditions de vie ainsi que le référendum promis depuis 1991 sur l’indépendance. Le 8 novembre 2010, les autorités ont violemment démantelé le campement, entraînant des affrontements qui se sont propagés jusqu’à Laayoune. Suite à cette intervention policière, 24 Saharouis ont été arrêtés et sont accusés ‘d’atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l’Etat, formation d’une bande criminelle et atteinte aux fonctionnaires publics dans le cadre de l’exercice de leur fonction’. Leur procès à commencé ce vendredi alors que les 24 sont en détention préventive depuis plus de deux ans. Plus de cent personnes, parmi lesquelles des membres de leurs familles et des militants saharaouis, s’étaient rassemblés devant le tribunal de Rabat. Les manifestants ont dénoncé les tortures subies par les 23 durant leur détention ainsi que le fait qu’ils soient jugés par un tribunal militaire pouvant les condamner à la peine de mort alors que ce sont des civils.

Le 29 juin dernier, les autorités britanniques ont arrêté Antonio Troitino Arranz, alias ‘Antxon’. L’homme, militant de l’ETA, avait été libéré en avril 2011 après avoir purgé 24 ans suite à un jugement sur les réductions de peines (il avait été condamné à plus de 2000 ans de prison, c’est à dire 30 ans, la peine maximale en Espagne). ‘Antxon’ avait quitté l’Espagne quand, quelques jours plus tard, ce jugement avait été invalidé. Depuis, il faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen, l’Espagne considérant qu’il lui reste à purger 2096 jours. Aujourd’hui, un tribunal londonien a ordonné sa remise à l’Espagne, refusant d’entendre l’argument de la défense que cette extradition risquerait de violer la Convention européenne des droits de l’homme. L’avocat du prisonnier a d’ores et déjà annoncé son intention d’interjeter appel.

Mercredi, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées à l’appel d’un syndicat devant le bâtiment du ministère du Travail dans le centre d’Athènes. La police anti-émetue est intervenue quand un groupe de manifestants est parvenu à pénétrer dans l’immeuble. Les policiers ont fait usage de bâtons, de spray au poivre et de gaz lacrymogène pour les en expulser. Des affrontements violents ont suivi devant le ministère. Une personne a dû être hospitalisée, et au moins deux autres se sont évanouies, intoxiquées au gaz. La police anti-émeute a interpellé trente manifestants. De nouveaux heurts ont eu lieu quand les manifestants ont tenté d’arrêter le bus transportant les prisonniers.

Manifestation devant le ministère du Travail à Athènes

Manifestation devant le ministère du Travail à Athènes

Le ministre de l’intérieur français n’ayant toujours pas signé l’arrêté d’expulsion de Georges Ibrahim Abdallah vers le Liban, celui-ci reste détenu malgré la décision de libération prise par le tribunal d’application des peines. Le transfert de Georges pour le Liban a été reporté au 28 février. Les mobilisations continuent dans plusieurs pays européens et arabes (Maroc, Tunisie, Jordanie, Liban et Palestine).

France: Georges Abdallah toujours en prison