Condamné il y a quinze ans par le tribunal de Miami pour espionnage sur le sol américain et pour conspiration en vue de commettre des crimes contre les Etats-Unis, René Gonzalez devrait être libéré le 7 octobre prochain après avoir purgé la totalité de sa peine. Mais cette remise en liberté ne sera probablement que très relative. Le gouvernement a en effet décidé de lui interdire de rentrer chez lui et de retrouver sa famille. Pour être de nationalité nord-américaine, il a été condamné à trois ans supplémentaires de liberté surveillée, assortie d’une clause spéciale qui lui interdit de s’approcher ou de se rendre dans des endroits spécifiques dont on sait qu’ils sont fréquentés par des individus ou des groupes terroristes. Son avocat a déposé une motion demandant une modification de ses conditions de libération, mais le 16 septembre dernier, le juge a estimé, en autre, que la cour aurait besoin de temps pour évaluer la conduite du condamné afin de s’assurer qu’il n’est pas dangereux pour les Etats-Unis.

Après sa co-accusée Silvia fin août, c’est au tour de Costa d’être transféré. Condamné au mois de juillet à une peine de trois ans de prison ferme, il était jusqu’à présent détenu à Berne. Il vient d’être transféré à Regensdorf, dans le canton de Zürich. Voici sa nouvelle adresse:

– Costantino Ragusa
– PF 3143
– CH – 8105 Suisse

Après avoir déjà été condamné à deux ans de prison en mars 2010 pour ‘apologie au terrorisme’, Arnaldo Otegi, ancien porte-parole de Batasuna, a à nouveau été condamné aujourd’hui dans un autre dossier. L’Audience Nationale l’a jugé coupable de ‘délit d’appartenance à une organisation terroriste, au rang de dirigeant’. Rafael Diez Usabiaga, secrétaire général du syndicat indépendantiste LAB a été reconnu coupable des mêmes faits et tous deux écopent de dix ans de prison. L’Audience Nationale leur reproche d’avoir reçus des ordres directs de la part d’ETA en 2009 pour la reconstitution de la direction de Batasuna (interdit en Espagne depuis 2003). Leurs deux co-accusées écopent quant à elles de huit ans d’emprisonnement.

En Espagne, sept prisonniers et prisonnières antifascistes sont gravement malades, une campagne est animée pour leur libération. Il s’agit de :

Enrique KUADRA ETXEANDIA, militante des GRAPO. Depuis 23 ans en prison, en 4 fois, autant en Espagne qu’en France. Cancer de la prostate. Sa prochaine opération nécessitera une récupération très délicate, impossible en prison. Détenu 2.000 km de sa famille.

Manuel PÉREZ MARTÍNEZ, secrétaire sénéral du PCE(r), âgé de 67 ans. Depuis 18 ans en prison, en 3 fois. Grave maladie occulaire, hernie du hiatus et faiblesse générale. Détenu à l’isolement à 840 km de sa famille.

María José BAÑOS ANDUJAR, militante des GRAPO. Depuis 18 ans en prison, en 2 fois. Elle a besoin de l’implantation d’un rein et elle est malade du H.I.V. Depuis 2010, elle est dans l’attente d’une implantation d’une déviation coronaire. Détenue à 2.000 km de son entourage.

Manuel ARANGO RIEGO, militant du PCE(r), âgé de 65 ans. Depuis 10 ans en prison, en 2 fois. Il souffre d’une grave sciatique chronique. Graves problèmes de mobilité. Hypermédicalisé. Détenu à 670 km de sa famille.

Carmen MUÑOZ MARTÍNEZ, militante du PCE(r). Depuis 28 ans en prison, en 2 fois. Elle souffre d’un cancer du sein dont elle a du être opérée puis se soumettre à de dures séances de chimiothérapie et d’autres séances de réhabilitation. Etat de santé général très mauvais. Hypermédicalisée. Détenu à 800 km de sa famille.

Laureano ORTEGA ORTEGA, militante des GRAPO. Âgée de 49 ans. Depuis 22 ans en prison, en 3 fois. En septembre 2010, elle a souffert d’une attaque au coeur qui lui a valu une entrée en hospitalisation dans un état très grave et désormais très médicalisée et épuisée. Détenue à l’isolement, à 2200 km de sa famille.

Isabel APARICIO SÁNCHEZ, militante du PCE(r). Âgée de 57 ans. Depuis 8 ans en prison, en 2 fois. Elle a de l’arthrose et de l’ostéoporose générale, une flébite, une sinusite chronique grave, des cataractes et les vertèbres lombaires qui nécessitent plusieurs opérations obligatoires pour ne pas finir définitivement en chaise roulante. Détenu à 240 km de sa famille.

En octobre 2003, une vague de protestation populaire avait déferlé sur la ville d’El Alto, à proximité de La Paz. Des milliers de personnes s’étaient rassemblées pour protester contre l’exportation du gaz bolivien vers les Etats-Unis au départ des ports chiliens. Les autorités avaient fait feu sur la foule réunie devant le siège du gouvernement, tuant 65 personnes. Plus de 500 manifestants avaient également été blessés. Le verdict du procès fleuve (il avait commencé en 2009) des anciens ministres et officiers de l’époque a été rendu hier. Les quatre généraux ont été condamnés à des peines de dix à quinze ans de prison ferme. Les deux ministres écopent quant à eux d’une peine de trois ans d’emprisonnement chacun, pour complicité dans la répression sanglante menée par les forces armées.

A la mi-juillet, Silvia a été, comme ses deux co-accusés, reconnue coupable d’actes préparatoires dans l’exécution d’un incendie intentionnel ainsi que de transport et de dissimulation d’explosifs. Tous trois ont été condamnés à des peines de prison ferme. Jusqu’à présent incarcérée à la prison de Bienne, Silvia vient d’être transférée. Il est également plus que probable que Costa et Billy, respectivement incarcéré à Berne et à Thun, soient déplacés dans les jours qui viennent. La nouvelle adresse de Silvia est la suivante:

– Silvia Guerini
– Bezirksgefängnis Zürich
– Posfach 1266
– CH – 8026 Zürich

En avril dernier, les services secrets danois (PET) avaient arrêté quatre jeunes alors qu’ils se trouvaient à l’intérieur de l’école de police de Broedbyoester, à proximité de Copenhague, avec des fusées éclairantes et des cocktails Molotov. Une cinquième personne avait été arrêté un peu plus tard. Après quatre mois d’emprisonnement, ils viennent de comparaître et ont été officiellement accusés d’avoir mené divers actes incendiaires qualifiés d’actes de terrorisme selon les lois antiterroristes danoises de 2002. Le chef d’inculpation est passé ce lundi, de simple incendie à action terroriste menée dans le but de déstabiliser l’état et la police. Ils sont notamment accusés d’attaques visant le QG de la Nordea Bank, le commissariat central de Copenhague, l’ambassade de Grèce, de nombreuses banques,… Ils sont également accusés de tentatives d’incendies et d’attaques contre le parlement, la garde royale,… accusations absurdes dans la mesure où ces tentatives auraient été commises durant leur incarcération. A l’issue de l’audience, le juge a prononcé leur maintien en détention pour un mois supplémentaire minimum, et probablement jusqu’à la fin de leur procès.

Netanyahu avait annoncé son intention de durcir les conditions de vie des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes le 23 juin dernier. Il a qualifié les études académiques que peuvent faire les prisonniers palestiniens de « pratique absurde » et a dit qu’il avait maintenant l’intention de les empêcher de finir leur cycle d’études universitaires. Cette décision est la conséquence du refus du Mouvement Islamique de répondre à un coup de fil international pour prouver qu’un soldat israélien emprisonné à Gaza depuis 2006 était encore en vie. Netanyahu a affirmé qu’Israël respectait le droit international dans son traitement des prisonniers politiques palestiniens alors même que ce projet de punition collective des prisonniers politiques palestiniens est une de ces représailles et les punitions collectives qui sont interdites par le droit international.

Il n’a pas fallu un mois au système carcéral israélien pour accéder au désir de Netanyahu et interdire aux prisonniers palestiniens de poursuivre leurs études universitaires.