L’Audience nationale a finalement autorisé la manifestation de solidarité avec prisonniers politiques basques cette après-midi à Bilbao (photo). Le tribunal a rejeté la demande d’interdiction présentée par l’association Dignidad y Justicia, tout en demandant à la Ertzaintza de veiller à ce que ‘des expressions de soutien à des organisations terroristes ou à ses membres‘ ne soient pas proférées ou que ‘des pancartes ou des slogans de cet acabit‘ ne soient pas portés. L’association Dignidad y Justicia a prévenu que si ‘une seule photo de membre de l’ETA en détention‘ était exhibé, l’association poursuivra ‘personnellement’ les coupables et a menacé de prendre des ‘mesures disciplinaires opportunes‘ contre le Procureur de l’Audience Nationale pour ‘abandon de ses fonctions‘.

Cette décision apparue quelques heures avant le départ du cortège intervient après la décision de l’Audience nationale qui a estimé la veille que l’aide attribuée aux familles de prisonniers politiques ne relevait pas de la compétence de la communauté autonome du Pays-Basque. Les aides accordées par la Communauté autonome basque aux familles des prisonniers, annulées par le Tribunal suprême espagnol, avaient été octroyées par l’ancien gouvernement basque (conduit par le Parti nationaliste basque PNV) afin de compenser les effets de la dispersion des prisonniers basques originaires de la communauté autonome d’Euskadi. Le gouvernement espagnol s’est opposé à ce décret, considérant qu’il allait à l’encontre de la loi de Reconnaissance des victimes du terrorisme de 2008. La justice espagnole a considéré que si le Statut d’Autonomie octroie bien la compétence en matière pénitentiaire au gouvernement basque, son exercice reste soumis au transfert de compétences en matière pénitentiaire, toujours en attente. Par ailleurs, le gouvernement basque ne peut attribuer des aides sociales qu’aux familles de détenus présents dans des centres pénitentiaires basques.

Manif pour les prisonniers basques

Manif pour les prisonniers basques

L’annonce est tombée hier en fin d’après-midi. L’Audiencia Nacional a décidé d’interdire la manifestation convoquée par l’association des familles des prisonniers politiques basques Etxerat, qui invitait la société basque à y exprimer ‘un gigantesque non’ à la politique pénitentiaire des Etats espagnol et français.

Le site d’Etxerat

A Diyarbakir, 23 personnes dont 13 bourgmestres ont été écroués à la suite des rafles policières visant les anciens et nouveaux bourgmestres des villes kurdes. Le mouvements de protestation des élus du Parti pour la Paix et la Démocratie et de la population continuent à l’heure actuelle. Cette opération menée sous l’égide d’Ankara, ayant donné son aval et centrée sur Diyarbakir, s’est déroulée conjointement dans plus de 11 villes kurdes, aboutissant à l’arrestation de plus de 80 personnes, dont 35 ont été déférées au parquer de Diyarbakir. Après l’annonce du réquisitoire du procureur demandant le placement en détention des prévenus, une foule de plusieurs milliers de personnes, comprenant notamment tous les bourgmestres et députés kurdes, s’est réunie devant le palais de justice de Diyarbakir. Encerclés par les blindés de la police, les manifestants parmi lesquels des députés, des bourgmestres, le Président et des dirigeants du BDP ont entamé un sit-in de protestation.

Un milliers de manifestants ont défilé ce dimanche à Bruxelles dans le cadre de la ‘Gaza Freedom March’ dénonçant le blocus de Gaza. Une délégation de notre Secours Rouge y a porté un calicot pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah et y a diffé des centaines de tracts exposant la situation de ce camarade.

Calicot du SR pour Georges Abdallah à la manif Gaza

Calicot du SR pour Georges Abdallah à la manif Gaza

Jeudi 24 décembre au matin, deux cocktails Molotov ont été lancés contre le consulat du Chili à Séville. Il y a quelques jours, les prisonniers anarchistes Freddy Fuentevilla et Marcelo Villaroel ont été extradés vers le Chili depuis la prison argentine de Neuquen, où ils étaient enfermés après une condamnation pour port d’arme de guerre; au Chili, ils font face à la répression de l’Etat et à l’emprisonnement pour leurs actions révolutionnaires et des expropriations.

Cette attaque s’inscrit dans le cadre de la semaine de lutte internationaliste appelée par Gabriel Pombo Da Silva depuis la prison d’Aachen (Allemagne), qui a commencé le 18 décembre à travers une grève de la faim suivie par quelques prisonniers anarchistes dans différents Etats.

Le Collectif des prisonniers politiques basques, (Euskal Preso Kolektiboa Politiken, EPPK) a annoncé que dans les premiers jours de la nouvelle année il va lancer une nouvelle phase de lutte. Dans le texte, qui ne s’arrête pas sur les actions qui seront effectuées, est indiqué que le collectif de prisonniers, dont l’existence même est liée à un conflit politique et aussi à la solution de celui-ci, met sa ‘force’ pour que celui-ci soit résolu en suivant ‘des perspectives politiques et démocratiques‘. Il souligne que, par opposition à ‘cette répression, il est nécessaire d’ouvrir un processus démocratique fort en Euskal Herria‘. Dans ce sens, il remarque que ‘ce peuple (a besoin) d’obliger les deux Etats (à) élaborer une politique pénitentiaire basée uniquement sur des principes démocratiques, en abandonnant la politique de dispersion et de reconnaître la nature politique des prisonniers basques (…) Notre statut politique devrait être reconnue officiellement et positive pour que nous soyons rapatriés à Euskal Herria avec tous nos droits soient respectés‘, fait-il remarquer. De la même manière, il rappelle que ‘EPPK porte une dynamique politique permanente dans toutes les prisons dans les dernières années‘ et que, avec la nouvelle initiative, ‘nous voulons donner une nouvelle impulsion à notre dynamique de lutte‘.

Prisonniers basques

Prisonniers basques

Une manifestation a eu lieu à Santiago du Chili en soutien aux prisonniers anarchistes en grève de la faim en Allemagne, en Espagne et au Chili. Les manifestants ont pris la direction du quartier Poniente, provoquant l’intervention des Forces Spéciales des Carabiniers. Les affrontements se sont prolongés pendant quelques minutes et ont inclus des attaques contre une agence financière et un fast-food. Deux carabiniers ont apparemment été blessés, et sept personnes arrêtées.

Moins de 24 heures après le passage des 94 bourgmestres du parti interdit, le DTP, au BDP, une opération de police a été menée visant ce parti dans plus de 11 villes. Plus de 80 personnes, dont le co-Président du Congrès de la Société Démocratique (DTK) ainsi que 9 bourgmestres, ont été interpelés. Des opérations conjointes ont été menées à Diyarbakır, Siirt, Hakkari, Dersim, Batman, Urfa, Şırnak et Van sur ordre du Procureur de la République de Diyarbakir. Parallèlement, d’autres descentes ont eu lieu à Ankara, Istanbul et Izmir. Les informations relatées parlent d’au moins 80 placements confirmés en garde à vue, touchant notamment certains maires.

Une descente a aussi eu lieu dans les locaux de l’Association des Droits de l’Homme. Alors que la police a interdit aux personnes présentes de quitter les lieux lors de la perquisition, tous les documents et le matériel informatique ont été saisis à fin d’expertise. Nous avons pu apprendre que la perquisition continuait.

Lors des descentes dans différents locaux d’habitations à Batman, Dersim et Ankara, 7 personnes ont été interpelées. Les policiers de la section antiterroriste de la direction de la sûreté de Batman ont perquisitionné plusieurs maisons tôt dans la matinée, dont celle d’Huseyin Kalkan, l’ancien bourgmestre de Batman. La perquisition ayant duré plus de trois heures. A la suite de ces perquisitions Huseyin KAlkan, ainsi que l’ancien dirigeant du DTP local, l’ancien dirigeant régional, un membre du Conseil Municipal de Batman et une membre de l’assemblée des femmes ont été placés en garde à vue.

A Dersim, ce sont les maisons des membres de l’Assemblé des femmes qui ont été perquisitionnées par les policiers de la direction de la sécurité publique. A Ankara, l’ancien dirigeante locale du DTP de Altindag a été interpelée. A Van, les policiers de la section anti-terroriste de la direction de la sécurité publique ont perquisitionné en même temps le Centre d’Affaire de la Mairie, le Centre Culturel de Mésopotamie et certaines habitations. Alors que tous ces lieux ont été fouillés de fond en comble, de nombreuses personnes ont été arrêtées, dont d’anciens dirigeants locaux du DTP dissout.

Le 17 décembre dernier, lors du sommet sur le climat de Copenhague, quatre militants de Greenpeace avaient réussi à déjouer les services de sécurité pour s’inviter au dîner de gala de la reine. Deux d’entre eux avaient été déposé par une limousine qui s’était glissée dans le cortège d’invités. Ils ont été interpellés au moment où ils entraient dans la salle à manger. Leur ‘garde du corps’ et complice avait aussi été arrêté. Le lendemain, un quatrième militant était interpellé. Depuis, ces quatre personnes (un Espagnol, une Norvégienne, un Suisse et un Néerlandais) se trouvent en prison à Copenhague. Le juge de première instance les avait placé en détention provisoire jusqu’au 7 janvier. Hier, la Cour d’appel de Copenhague a rejeté leur demande de libération, expliquant son rejet par le caractère grave de l’affaire, estimant qu’une libération des inculpés pouvait nuire à l’enquête en cours.

La police nationale et la Guardia Civil ont arrêté, à Getafe, une personne du collectif local de la ‘Croix Noire anarchiste’ local, qu’elles accusent d’avoir envoyé, en octobre, un colis piégé à la Direction générale des Recours et du Régime Pénitentiaire de la Generalitat, responsable de la situation actuelle du prisonnier Amadeu Casellas. Tamara H.H., 25 ans, qu’on soupçonne d’avoir envoyé le 7 octobre un engin explosif de faible capacité au numéro 332 de la rue Aragó; les démineurs avaient du faire exploser l’engin suspect de manière contrôlée, après avoir vérifié qu’il contenait une petite quantité d’explosif et après avoir fait évacuer le bâtiment. Ils n’y a pas eu de blessés.

Ce n’est pas la première fois que des groupes anarchistes s’en prennent aux bureaux du Conselleria. Le 15 décembre 2005, une déflagration d’un engin incendiaire se produit près du siège du Centre d’Initiatives pour la Réinsertion (Cire), qui dépend du Conselleria de Justicia. Dans cette occasion 3 personnes liées aux milieux anarchistes furent arrêtées. En outre, le 22 octobre 2004 quelques inconnus ont lancé des Molotovs contre le siège du Conselleria de Justicia. Dans la nuit du jeudi 17 au vendredi 18 décembre, deux banques du quartier Guinardó à Barcelone ont été incendiés en solidarité avec Tamara.