Jalil Muntaqim est en détention depuis plus de 49 ans après avoir été arrêté puis reconnu coupable des meurtres de 1971 de deux policiers à Harlem. Au moment de l’incident de Harlem, il était un membre clandestin de l’aile clandestine des Panthers, l’Armée de libération noire qui avait revendiqué la responsabilité de l’attaque. Jalil Muntaqim vient d’obtenir sa libération conditionnelle après au moins dix précédentes tentatives infructueuses devant la commission de la libération conditionnelle de l’État de New York (voir notre article). Selon les termes de sa libération conditionnelle, il doit être libéré de la prison à sécurité maximale de Sullivan dans le nord de l’État de New York avant le 20 octobre. La libération de Muntaqim a été vigoureusement combattue par le syndicat de police de New York, la PBA, et par la veuve de l’un des policiers exécuté.

Jalil Muntaqim, AKA Anthony Bottom

Jalil Muntaqim, AKA Anthony Bottom

Le Dr Issam Hijjawi Bassalat et des prisonniers républicains irlandais ont entamé une grève de la faim le 16 septembre pour protester contre l’isolement du Dr Hijjawi Bassalat par les autorités pénitentiaires (voir notre article). Plus de 50 prisonniers ont rejoint cette grève dont 20 détenus à la prison de Maghaberry à Co Antrim et 21 détenus à la prison de Portlaoise. Par ailleurs, 3 prisonnières républicaines, Mandy Duffy, Sharon Jordan et Christine Connor, actuellement détenues au Hydebank Wood College et à la prison pour femmes, ont rejoint la grève hier.

Sharon Rafferty, Mandy Duffy et Christine Connor

Sharon Rafferty, Mandy Duffy et Christine Connor

Jeudi 3 septembre, Gavin McKenna, membre du Sinn Féin Poblachtach, a été arrêté par des membres lourdement armés du RUC/PSNI (la police d’Irlande du Nord) alors qu’il se rendait au travail. Sa maison a également été soumise à un raid brutal des forces de la Couronne. Le lendemain, il a été accusé d’avoir coordonné un « attentat » au cocktail Molotov contre la police. Il s’est vu refuser la libération sous caution et a été renvoyé à la prison de Maghaberry avec trois autres personnes. Gavin McKenna a été détenu à l’isolement à Maghaberry pendant 14 jours avant d’être transféré non pas dans l’aile républicaine de Roe, mais à Bann House, qui abrite des prisonniers loyalistes et non politiques. Il a été fouillé à nu et agressé par des gardiens de prison.

Ses seuls contacts avec l’extérieur ont été deux appels téléphoniques et un appel Zoom en 14 jours, dont l’un a pris fin au bout de quelques minutes. Il a demandé à voir le médecin car il souffre d’un ulcère d’estomac pour lequel il prend des médicaments. Sa demande a été rejetée et il s’est également vu refuser des médicaments, ce qui a entraîné de graves vomissements chaque nuit.

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Le logo des Republican Sinn Féin Poblachtach

Le Dr Issam Hijjawi Bassalat et des prisonniers républicains irlandais ont entamé une grève de la faim le 16 septembre pour protester contre l’isolement du Dr Hijjawi Bassalat par les autorités pénitentiaires. Le Dr Hijjawi Bassalat, qui est un éminent représentant de la communauté palestinienne en Écosse, a été arrêté avec neuf républicains irlandais dans une opération qui a mobilisé le MI5 britannique, la Gardaí irlandaise, la police écossaise, la police métropolitaine de Londres et plus de 500 agents du service de police d’Irlande du Nord (PSNI). Cette «Opération Arbacia» visait officiellement la New IRA.

Le Dr Issam Hijjawi Bassalat, âgé de 62 ans, a entamé sa grève de la faim le 16 septembre, alors qu’il était de nouveau contraint à l’isolement dans le module de Foyle House dans la prison de Maghaberry dans le nord de l’Irlande. Les prisonniers républicains irlandais ont immédiatement entamé une grève de la faim de solidarité pour soutenir Issam. Plus tôt dans la journée, la libération sous caution d’Issam a été refusée. Il va maintenant saisir la Haute Cour pour attendre son procès en liberté. Le Dr Issam Hijjawi Bassalat a plusieurs problèmes de santé et a subi une IRM cette semaine. Foyle House est une prison dangereuse, touchée par le Covid-19.

Le Dr Hijjawi Bassalat

Le prisonnier de l’ETA, Igor González Sola, a été retrouvé mort dans sa cellule individuelle de la prison de Martutene à Saint-Sébastien vendredi 5 septembre. González Sola avait été condamné en 2005 à 20 ans pour les crimes de « collaboration avec une bande armée », « dépôt d’armes » et « falsification de documents officiels ». En novembre 2018, le Secrétariat général des établissements pénitentiaires a approuvé son transfert de la prison de Madrid II au pénitencier de Soria. En juillet dernier, il avait été transféré à la prison Martutene de Saint-Sébastien.

Igor González Sola, à droite, avec Carmelo Laucirica Orive, un autre membre d’ETA, lors de leur procès

Ebru Timtik et Aytac Ünsal faisaient partie d’un groupe de 18 avocats du Bureau juridique populaire (HHB), accusés d’entretenir des liens avec le DHKP-C. L’acte d’inculpation affirmait ainsi que le HHB a été établi sur la base d’instructions de la direction du DHKP-C. Le 15 octobre 2019, la deuxième chambre pénale de la Cour régionale de justice d’Istanbul a rendu son verdict. Les 18 avocats ont été condamnés à des peines allant de trois à dix-huit ans de prison pour terrorisme. Six avocats spécialisés en droits humains étaient déjà détenus pendant le procès. Ebru Timtik et Aytac Ünsal s’étaient mis en grève de la faim respectivement en janvier et février 2020 pour réclamer leur libération.

Ebru Timtik est morte jeudi soir à son 238e jour d’une grève de la faim, elle ne pesait ne pesait que 30 kilogrammes au moment de sa mort jeudi soir. Les amis et partisans de Timtik avaient craint que son corps ne soit enterré en secret, et environ 300 personnes se sont rassemblées devant le centre médico-légal lorsque la nouvelle de sa mort. La police a utilisé des gaz lacrymogènes tout en dispersant de force une centaine de ses partisans alors qu’ils tentaient d’accéder à son corps à l’extérieur du laboratoire médico-légal d’Istanbul vendredi matin. La cérémonie funéraire a eu lieu dans un lieu de culte alévi. La police a bouclé la zone et déployé plusieurs camions canons à eau tandis qu’un hélicoptère de la police tournait au-dessus.

La police a tiré des salves de gaz lacrymogène alors que les amis et les partisans de Timtik s’approchaient d’un cimetière à la limite nord d’Istanbul où son corps a été enterré. Des policiers plus tôt, soutenus par des véhicules blindés, se sont affrontés avec les partisans de Timtik à travers différentes parties d’Istanbul dans des scènes chaotiques alors qu’un hélicoptère de la police planait au-dessus. Le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’il déposerait une plainte personnelle contre des membres du Barreau d’Istanbul pour avoir déployé une bannière « d’une organisation terroriste » depuis son balcon. La bannière représentait une image de Timtik…

Ebru Timtik

Ebru Timtik

Le cercueil portée par ses consoeurs

Dimanche 23 août, des militants des Jeunesses Révolutionnaires de Saint-Étienne se sont rendus devant le consulat irlandais à Lyon pour distribuer des tracts et poser une banderole en soutien à la campagne #KEEPLIAMHOME qui vise à empêcher l’extradition de Liam Campbell. Il s’agit d’un ancien membre du conseil de l’IRA Véritable, qui a été emprisonné pendant 8 huit ans pour appartenance à cette organisation. En mai 2009, il a été arrêté à la suite de l’émission d’un mandat d’arrêt européen à la demande des autorités lituaniennes, où il était recherché dans le cadre d’une enquête sur du trafic d’armes. Notons qu’il n’a jamais mis les pied dans ce pays (voir notre article).

Action devant le consulat irlandais à Lyon contre l'extradition de Liam Campbell

Action devant le consulat irlandais à Lyon contre l’extradition de Liam Campbell

Dans la soirée du dimanche 9 août, Çağdaş Kaplan et Berçem Mordeniz, deux journalistes kurdes de nationalité turque, ont été arrêtés par la police alors qu’ils filmaient l’arrestation d’une personne sur la place Syntagma à Athènes. Ceux-ci avaient informé les policiers qu’ils étaient journalistes et présentés leur carte de presse. Avant d’être arrêtés, les deux journalistes ont été frappés à plusieurs reprises par la police. Ils sont actuellement au poste de police de l’Acropole et seront présentés devant la justice ce lundi 10 août. Au poste de police, les témoins de l’arrestation n’ont pas été autorisés à entrer pour faire une déposition sur ce qui s’était passé.

Berçem Mordeniz et Çağdaş Kaplan

Berçem Mordeniz et Çağdaş Kaplan

Hier, lors de la visite du président français, Emmanuel Macron à Beyrouth, plusieurs groupes de plusieurs dizaines de personnes ont chanté le nom de George Abdallah pour réclamer sa libération. Cette visite se déroule suite à la double explosion survenue dans la ville mardi 4 août. Emmanuel Macron prétend être venu apporter une aide humanitaire. Mais de nombreuses personnalités libanaises ont dénoncé un double discours néo-colonial soulignant que l’objectif de Macron est avant tout d’imposer des réformes structurelles au pays selon les besoins et les exigences du FMI. Le meilleur exemple de ce double discours est le maintien en prison par la France de Georges Abdallah. Plus d’infos ici.

Macron interpellé par la population de Beyrouth qui réclame la libération de George Abdallah

Macron interpellé par la population de Beyrouth qui réclame la libération de George Abdallah

Mehmet Yalcin est un jeune Kurde vivant à Bordeaux. Il a été arrêté le 28 juillet dernier et risque d’être expulsé vers la Turquie. Il avait été condamné par la justice française en 2019 à deux ans de prison, dont un an ferme, pour de prétendus liens avec le PKK. Mehmet Yalcin a dû porter un bracelet électronique pendant près d’un an. Il est actuellement sans papiers du fait du rejet de sa demande d’asile par l’OFPRA, rejet motivé par cette condamnation.

Le 28 juillet dernier, cet homme marié, père de trois enfants (âgés de 2, 4 et 6 ans), résidant à Bordeaux depuis 2006, a été convoqué au commissariat où il a été immédiatement menotté et placé en rétention. A ce stade, tous les recours déposés par ses avocats ont été rejetés. Mehmet Yalcin dont l’expulsion est prévue le 28 août prochain a fait savoir qu’il entamait une grève de la faim.

Manifestation kurde en France (archive)