Le dimanche 28 juillet, un groupe anarchiste a attaqué un poste de police à Brême, en Allemagne, mettant le feu à deux voitures de police, qui ont été complètement détruite, et à la porte principale du bâtiment. L’attaque a été menée en solidarité avec trois militants de Hambourg, arrêtés le 8 juillet 2019. Deux d’entre eux sont toujours en détention, le troisième a été libéré sur parole. Selon la presse, ils sont accusés d’avoir préparé un incendie criminel dans le cadre de l’anniversaire des émeutes contre le sommet du G20 à Hambourg en 2017.

Tag de 2017 en Solidarité avec les prisonniers du G20

Tag de 2017 en Solidarité avec les prisonniers du G20

Lorentxa Beyrie, 44 ans, originaire de Cambo-les-Bains (Pyrénées-Atlantiques) purge trente ans de prison (la peine maximale en France), après plusieurs condamnations pour appartenance à ETA. Détenue depuis 18 ans et malade, elle ne sortira pas de prison, malgré la décision du tribunal d’application des peines, ce jeudi, de lui accorder une libération conditionnelle avec placement sous surveillance électronique, qui a été aussitôt suspendue après appel du parquet antiterroriste de Paris. Elle purge actuellement sa peine au centre de détention de Roanne (Loire). Cette demande de libération conditionnelle était la troisième déposée par ses avocats. Après deux refus, c’était la première à être accordée.

Le 5 juillet dernier, une demande de libération conditionnelle pour Frédéric «Xistor» Haramburu, incarcéré depuis trente ans et condamné à la perpétuité par la cour d’assises spéciale de Paris, avait été accordée par le tribunal d’application des peines puis immédiatement suspendue par l’appel du parquet antiterroriste.

Rassemblement de solidarité avec Lorentxa Beyrie

Rassemblement de solidarité avec Lorentxa Beyrie

La semaine dernière, Jock Palfreeman, un antifasciste de 32 ans, s’est vu refuser la libération conditionnelle. Condamnée en 2009 à 20 ans de prison pour meurtre (voir notre article) et emprisonné depuis 2007, Jock a déjà passé plus de 11 ans en prison. Malgrè cela, tous les appels déposés contre la condamnation et la peine – ainsi que les demandes d’autorisation à purger le reste de sa peine en Australie – ont échoué.

La décision du tribunal de refuser la libération conditionnelle à Jock avait été précédée en avril par sa grève de la faim afin de protester contre les mauvais traitements infligés par les autorités pénitentiaires. La grève a pris fin en mai après 33 jours (voir notre article).

Free Jock

Free Jock

Théo El Ghozzi, ouvrier nantais, militant maoïste emprisonné suite au tag contre l’ex-ministre de Rugy (voir notre article), est en grève de la faim depuis le 22 juillet. Il revendique la reconnaissance de son statut de prisonniers politique, son transfert à la prison de Riom, et la libération des prisonniers politiques, particulièrement celle de Georges Ibrahim Abdallah.

Théo El Ghozzi

France: Théo en grève de la faim

Des documents ont été publiée ces derniers jours prouvant que Julian Assange était espionné 24h sur 24 par une agence de sécurité espagnole (Undercover Global S. L) puis équatorienne (Promsecurity) durant son séjour de 7 ans à l’ambassade d’Equateur à Londres dans laquelle il s’est réfugié ces sept dernières années. Cet espionnage avait lieu à la demande des autorités équatoriennes. Par ailleurs les agents de sécurité de l’ambassade devaient tout les jours surveiller chaque mouvement d’Assange, enregistrer ses conversations et prendre note de son humeur. L’équipe a également procédé à un examen de l’écriture manuscrite dans son dos, qui a donné lieu à un rapport de six pages.

Des entrevues entre Assange et son avocat ainsi que des entrevues avec des visiteurs ont notamment été filmées et ce malgré des mesures de sécurité mise en place par Assange telles que l’utilisation d’un dispositif de distorssion des voix. D’autres mesures de sécurité étaient utilisées par Assange telle que l’utilisation d’un dossier recouvrant la feuille de papier sur laquelle il écrivait pour empêcher tout appareil photo potentiel de zoomer sur ses notes.

Au niveau de son extradition, les autorité britannique prétende qu’il ne sera pas envoyé dans un pays où il pourrait risquer la peine de mort. L’audience pour étudier la demande d’extradition vers les États-Unis aura lieu fin février 2020 au Royaume-Uni. En attendant Assange il reste enfermé à la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le sud-est de Londres (https://secoursrouge.org/Grande-Bretagne-Debut-de-procedure-pour-une-eventuelle-extradition-d-Assange).

Julian Assange en train d’être espionné

Julian Assange en train d'être espionné

Après plus d’une année de procès (voir notre article), le militant turc résidant en Belgique et extradé en Allemagne (voir notre article) Erdal Gökoglu ,a été condamné jeudi par le tribunal régional supérieur de Hambourg à cinq ans d’emprisonnement. Il est accusé d’avoir été responsable entre 2002 et 2013 des locaux du DHKP-C à Hambourg et à Berlin. Le procureur n’avait exigé « que » trois ans et neuf mois de prison.

Entre 1995 et 2001, Gökoglu a été arrêté en Turquie et y a été torturé à plusieurs reprises. Gökoglu souffre du syndrome de Wernicke-Korsakoff depuis une grève de la faim en 2000 dans les prisons turques de type F et des traitements forcés qui ont suivi dans un hôpital. Plusieurs fois, le procès de Hambourg, qui a débuté le 7 juin 2018, a dû être interrompu en raison de son état de santé précaire. En Turquie, il a été déclaré invalide en 2001 et s’est réfugié en Belgique après sa libération.

Erdal Gökoğlu

Erdal Gökoğlu

Nikos Romanos, un prisonnier anarchiste, avaient été arrêté en février 2013 et accusé, avec cinq autres militants, d’un double hold-up à la Banque Agricole (Agrotiki) et au Bureau de Poste (ELTA) à Velventos, Kozani. En 2014, Nikos Romanos sera condamné à 15 ans et 10 mois de prison (voir notre article). Il a été libéré ce mercredi 10 juillet après 6 ans de prison. Nikos Romanos était un ami proche d’Alexis Grigoropoulos, 15 ans, tué par un policier en 2008 (voir notre article).

Nikos Romanos (archives)

Nikos Romanos (archives)

Suite au G20, la police de Hambourg a ouvert plus de 3500 procédures pénales contre des suspects allemands, français, espagnols. 180 personnes ont depuis été jugées pour leur implication dans les dégradations du G20. 146 ont été condamnées, 92 ont écopé de peines de prison, dont neuf de prison ferme.

Parmi les personnes poursuivies, dont le jugement est en cours et va durer encore plusieurs mois, Loïc Schneider, 23 ans, un militant anti-nucléaire et engagé contre le projet de site d’enfouissement de déchets radioactifs de Bure. Arrêté en France en août 2018, il est ensuite transféré en Allemagne en octobre, puis placé en détention provisoire à Hambourg. Le procès de Loïc se déroule à huis clos. Il est jugé aux côtés de quatre autre jeunes allemands. Le procès a commencé il y a plus de six mois. Il va se poursuivre jusqu’en décembre, à raison de deux séances par semaine. Fin juin, le tribunal a décidé de refuser à Loïc une demande de remise en liberté: il craignait qu’il ne s’échappe et estimait qu’il ne coopèrait pas assez.

Loïc et ses quatre co-accusés sont poursuivis pour des incidents survenus lors de l’une des manifestations du 7 juillet. Le parquet veut rendre responsables les quatre prévenus de l’ensemble des dégâts de la manifestation, quand bien même ils ne les auraient pas commis eux-mêmes. Le montant de ces dégâts est estimé à un million d’euros. Le dossier de l’accusation se compose essentiellement de vidéos, presque toutes des vidéos filmées au smartphone par les riverains, qui les ont ensuite fournies à la police. La police allemande a envoyé des images aux polices européennes, et les policiers de Commercy (près de Bure) ont dit le reconnaître.

Loïc Schneider

Loïc Schneider

Le tribunal d’Athènes a rendu sa décision sur le dossier de la tentative d’évasion de prisonniers révolutionnaires la prison de Korydallos, dont Nikos Maziotis, au moyen d’un hélicoptère détourné par Pola Roupa (voir notre article). Le tribunal, qui avait commencé ses audiences en février (voir notre article) se prononçait aussi sur l’expropriation de deux banques à cette période au profit de « Lutte Révolutionnaire » et sur la possession d’armes à feu et d’explosifs.

Pola Roupa a été reconnue coupable de toutes les accusations, et condamnée à 65 ans avec absorption de peine pour 25 ans.
Nikos Maziotis a été condamné à 37 ans avec absorption de 24 ans.
Konstantina Athanasopoulou a été condamné à 60 ans, avec absorption de 35,5 ans pour les accusations de participation à « Lutte révolutionnaire », expropriation d’une banque et de possession d’armes à feu et d’explosifs.
Un quatrième accusé, qui n’était pas un accusé politique, a été condamné à 58 ans, avec absorption de 34,5 ans pour participation à « Lutte révolutionnaire » et expropriation d’une banque.
Les 4 prisonniers des CCF ont été acquittés.

Ce matin devant la prison de Koridallos

Ce matin devant la prison de Koridallos

Le 15 avril, Antonin Bernanos, était arrêté avec des militants antifascistes de la région parisienne suite à des affrontements avec des membres des groupuscules d’extrême-droite Zouaves Paris, Milice Paris et Génération Identitaire. Antonin avait été condamné à 3 ans de prison pour violence contre un policier et l’incendie de son véhicule quai de Valmy en mai 2016 (voir notre article).

Il est depuis ce jour maintenu en détention préventive et avait notamment été placé en isolement le 9 mai (ses proches n’ayant pas pu lui rendre visite durant de longues semaines). Charles Prats, en tant que juge des libertés et de la détention au tribunal de grande instance de Paris, est le juge habilité à statuer sur le maintient en détention d’Antonin. Il livre régulièrement ses opinions politiques (climatosceptique, hostile aux militant·e·s de gauche, aux antifascistes et aux Gilets Jaunes) aux médias parmi lesquels des médias d’extrême droite.

Il a ainsi justifié le maintien en détention d’Antonin en qualifiant, dans sa décision officielle, les militant·e·s antifascistes de « lâches », de « nervis d’extrême-gauche » qui agresseraient des personnes isolées. Avec ce discours à charge, le juge assume donc les motifs politiques de l’acharnement judiciaire contre Antonin Bernanos.

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Antonin Bernanos

Antonin Bernanos