Des dizaines de Sahraouis et de militants français soutenant la cause sahraouie ont manifesté lors d’un rassemblement organisé mardi après-midi aux Invalides (Paris) pour demander la libération immédiate et sans condition des prisonniers politiques sahraouis détenus au Maroc. Ils ont également exigé l’organisation rapide du référendum d’autodétermination, l’extension du mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental à la surveillance du respect des droits de l’Homme au Sahara occidental. Ils ont aussi rappelé que le 8 novembre 2010, les forces de sécurité marocaines ont démantelé avec violence le camp de Gdeim Izik, installé par plus de 20.000 Sahraouis. Vingt-deux militants sahraouis ont été condamnés à de lourdes peines par un tribunal militaire marocain.

Le rassemblement place des Invalides

Le rassemblement place des Invalides

Près de 1.500 Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes ont entamé lundi une grève de la faim collective (voir notre article). Ce mouvement de protestation inédit depuis des années lancé par Marwan Barghouthi, leader de la deuxième Intifada (2000-2005) condamné à la perpétuité. En mesure de rétorsion, Barghouthi a été placé à l’isolement, de même que plusieurs autres animateurs de la grève.

Dans de nombreuses villes de Cisjordanie et de la bande de Gaza, des milliers de manifestants ont défilé en solidarité avec les grévistes, tant la question des prisonniers incarcérés par l’Etat hébreu – actuellement 6 500 – est centrale pour les Palestiniens. Depuis 1967 et l’occupation par l’armée israélienne des Territoires palestiniens, plus de 850.000 d’entre eux ont été emprisonnés par Israël. A Bethléem, des affrontements entre les manifestants palestiniens et les forces de police israéliennes ont eu lieu.

Les affrontements à Bethléem

Les affrontements à Bethléem

Il y a actuellement 6.500 Palestiniens emprisonnés dans les prisons israéliennes dont 61 femmes (dont 12 mineures), 300 enfants, 550 détentions administratives. Les prisonniers palestiniens commenceront une grève de la faim illimitée le 17 avril prochain. La dernière grève de la faim illimitée remonte à 2014. Celle de 2012, qui avait impliqué 2.000 prisonniers avait conduit à un accord avec les forces d’occupation israélienne, qui dans les faits n’a pas été respecté par Israël. Dans le cadre de cet accord Israël avait accepté de limiter la pratique de la détention administrative à des circonstances exceptionnelles, mais depuis Israël a continué à pratiquer systématiquement la détention administrative.

A l’instar des deux précédentes grèves de la faim, citées ci-dessus, le mouvement des prisonniers palestiniens entament le 17 avril 2017 une grève de la faim illimitée pour faire entendre leurs revendications. Leurs revendications majeures portent sur les visites et les soins médicaux.

Prisonniers palestiniens

Prisonniers palestiniens

Les organisations en France du mouvement kurde appellent samedi à une grande manifestation en soutien aux 216 prisonniers politiques kurdes qui sont actuellement en grève de la faim en Turquie (voir notre article). Depuis le 15 février, des prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim pour dénoncer la torture et l’isolement carcéral, notamment celui d’Abdullah Ocalan, ainsi que le climat de répression générale en Turquie.

Manifestation le 15 avril, 17h, de République à Bastille

La prison de Sincan, dans la périphérie d’Ankara

La prison de Sincan, dans la périphérie d'Ankara

Lukáš Borl était un anarchiste emprisonné en détention provisoire depuis septembre 2016 dans le cadre de l’opération Fenix (voir notre article). Il a été libéré sous caution aujourd’hui: il attendra en liberté provisoire son procès. C’est la première fois depuis le début de l’opération Fenix qu’aucun anarchiste de la République tchèque n’est détenu en prison.

Lukas Borl (à droite)

Lukas Borl (à droite)

Damien Camelio, emprisonné à Fleury-Mérogis, fait l’objet de deux enquêtes internes. Une concernant un collage d’affiches anti-électorales (« Nous n’irons pas voter » et « Pour en finir avec l’illusion de la démocratie ») sur le mur de la cour de promenade, une autre concernant un sabotage effectué sur une chaine de production des ateliers de la prison (où, via des prestataires comme Iccub, sont emballés des produits de marques comme Hachette, Bourjois Parfums, Yves Rocher, Post-it..). Trois autres détenus sont également accusés de ce sabotage. En solidarité avec eux, des tags ont fait apparition sur les murs de la cour de promenade : « Feu aux prisons » et « Maton suicidé à moitié pardonné ». Damien et les trois autres saboteurs présumés sont actuellement dans l’attente d’éventuelles poursuites.

Damien Camelio à son premier procès

Damien Camelio à son premier procès

Dans 9 prisons, les grève de faim “illimitée” de 87 prisonniers, et dans les autres “en alternance” se poursuivent depuis plusieurs jours. A la prison de Şakran, la grève dure depuis 50 jours, à Sincan 41, à Menemen 29, à Tekirdağ 28, à Van 27, à Bolu 9 et à Hatay depuis 4 jours… Et les détenus de Balıkesir et Antalya ont rejoint ces grèves de la faim, depuis hier. A Şakran, les détenus qui ont été les premiers débuter la mobilisation, au bout de 50 jours de grève de la faim, sont très affaiblis et leur état de santé s’aggrave.

La grève est une protestation contre les violations des droits des prisonniers, les placements en cellule d’isolement et les transferts d’une prison à une autre. De nombreuses initiatives et démarches ont été entreprises afin de faire entendre les revendications des grévistes et finir les grèves de la faim avant il n’y ait des morts, aucun résultat n’a été obtenu à ce jour. Le HDP avait sollicité le Ministère de justice pour un entretien, par l’intermédiaire des députéEs du HDP, Sırrı Süreyya Önder et Pervin Buldan. Mais l’entretien a été “reporté”.

La prison de Sincan, dans la périphérie d’Ankara

Depuis 2015, Mumia Abu Jamal réclame de recevoir un traitement pour son Hépatite C. En mars dernier, ses avocats avaient décidé d’intenter une action à l’encontre de l’administration pénitentiaire qui refusait d’exécuter l’ordre judiciaire lui imposant de fournir les soins nécessaires au prisonnier (voir notre article). Lundi dernier, le Pennsylvania Department of Corrections, DOC a reçu l’ordre de commencer à fournir le traitement, consistant en une pilule quotidienne durant 12 à 24 semaines. Ce jugement est une grande victoire judiciaire pour Mumia, mais également pour les milliers d’autres prisonniers dans son cas. En effet, il fera jurisprudence et permettra donc à ceux-ci de bénéficier également de la médication nécessaire à leur santé.

Mumia Abu-Jamal

Mumia Abu-Jamal

Le procès des prisonniers politiques sahraouis du groupe Gdeim Izik, repris lundi dernier devant la Cour d’Appel de Salé, au Maroc (voir notre article), a été reporté au 8 mai prochain. Ce procès avait repris le 13 mars à Rabat et a été ajourné au 20 mars.

Les prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik

Les prisonniers sahraouis du groupe Gdeim Izik

Ebru Firat est emprisonnée en Turquie pour appartenance au PKK. Ebru est née à Toulouse et y a passé son enfance. En 2008, à ses 17 ans, elle s’envole vers le Kurdistan pour rejoindre le PKK. Elle suit plus d’un an une formation d’infirmière avant de servir sur les lignes. Sa famille n’aura pas de nouvelles pendant sept ans. En 2015, le père, la mère et les frères d’Ebru Firat partent s’établir à Diyarbakir.

En juillet, alors qu’elle était au Bakur, Ebru décide de partir vers le Rojava, toujours en tant qu’infirmière. En février, elle quitte le Rojava par le nord de l’Irak où est elle emprisonnée deux mois par les autorités du PDK. En avril 2016, elle peut enfin rentrer en France, à Toulouse où vit encore sa tante. L’été venu elle part chez ses parents à Diyarbakir où elle se marie avec un jeune Syrien rencontré au Rojava. En septembre 2016, elle est arrêtée à Istanbul, puis condamnée en novembre à 22 mois de prison pour « appartenance à une organisation terroriste », assortis d’une année de semi-liberté. Ebru et son avocate multiplient les démarches pour obtenir son transfert en France.

Ebru Firat

Ebru Firat